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drums abstract

  • Portraituré

    1.

    La photographie est ancienne et très scolaire
    Je me baigne ici souvent - exclusivement 
    J'ai reconnu quelqu'un dessus voilà trente ans
    Un kilomètre au moins quand elle est d'huile et claire

    La brique à l'arrière et la pierre est familière
    Musculairement je puis me développer
    Elle est au premier plan dans un manteau d'hiver
    Mes poumons fractalement vont en réchapper

    Nom et prénom instantanément me reviennent
    Dont nous nous fichons bien aujourd'hui comme alors
    Mais c'est la coulure argent d'un piètre âge d'or

    Algue ou mouette vogue à la surface argentique
    Dans l'eau chaude avec moi de plomb fondu - je flotte
    Étiré comme une huile au pinceau je tremblotte

     

    2.

    considérant la mort subite du boulanger que je viens d'apprendre au goûter, considérant la vie dans son ensemble, considérant dans ce délai une poésie déjà écrite pour C. le boulanger et déjà partie non pas chez un grand éditeur mais en commentaire sur une page fb de musique brésilienne qui inspira elle aussi déjà comme aussi tôt dite cet autre "Pain à son âme", considérant vos vies de vitesse, considérant une possibilité d'aphorisme déjà prise, considérant le pain que je prends parfois trop cuit pour le goût de mon nom breton mais surtout pour la garde et pour que les enfants n'aillent pas trop vite dessus, considérant l'automne, j'en profite pour vous dire qu'à l'heure ultime vous ne penserez jamais à celle des autres, la vie est ainsi faite pour nous faire plaisir et parce que c'est notre mort à nous, considérant enfin que ce n'est toujours pas clair ; au moment de mourir on ne pensera pas à la mort des autres, ni à celle de quiconque mais qu'à la nôtre, comme notre moment

     

    3.

    T'es tombé dans un champ de colza
    Sans la fausseté ni vanités
    Toi le meilleur en bossa nova
    C'est ici bien là juste à côté
    Que t'as quitté d'un coup le samba
    Puisses-tu l'entendre et le chanter
    Toi que j'aimais avec Elisa
    Accompagner dans l'un des derniers
    Trios comme en toutes ces fois là
    Ton dernier avion à la télé
    Au premier tour à midi c'est toi
    Toi que j'aimais comme un frère ah oui
    Toi que j'aimais

     

    Je vais canoniser quelques textes au blog. On a longtemps cherché où ranger le coupe-ongle de secours (de sorte que vous ayez l'impression que tous nous en possédons un). On avait trouvé avant la naissance des enfants, mais ça nous avait pris quelques années de considération. Cela ne se passerait pas dans les quartiers ni les intimités encore moins les salles d'eau. C'était épuisant. Cela s'est passé à la cuisine ça s'est rangé sous la plaque de gaz avec les couverts et autres ustensiles, et très précisément dans le compartiment des épluche-légumes alias l'économe

  • Vis Trop 10/09/21

    Roule et coule à mon cœur un semblant de malheur
    Et même ici on entend qu'on rit où l'on vient
    Les enfants ont grandi la femme au lit c'est bien
    Dans ce petit état où l'on bat les humeurs

    Je suis resté alors qu'il fallait tout quitter
    Avec courage aucun du panache encor moins
    Le dépit m'a envahi et mon pleur en moins
    J'ai rangé ma rime et je n'ai rien inventé
     
    Tôt matins sont à nous Nice est un coin en fer
    Vitrail noir geôle azur Réparate atmosphère
    Son ressac est fidèle à ce disque au rivage

    De Juan où nous y emprunterons nos phosphènes
    Entre cils et galets cela nous soulagea
    De voir en nous quiconque y était bien déjà

  • Septembre 2020. Etude pour Vis Trop

    J'ai acheté le journal samedi matin pour faire les joints. Y avait au dos, la tête à la Paradis. Vieillie comme c'est pas possible, tellement que ça m'a filé le coup de vieux. J'ai besoin de lunettes. C'est encore au débit de l'année ça. Encore - jusqu'où ira-t-elle. En ce moment Vanessa est à la télé dans Noce Blanche. 1989 tout y est si vrai que je suis déjà allé me coucher. La boîte à craie sur le coin du bureau de Cremer. Sa Renault. Sa baraque a la cambrousse. Ses élèves. Les sweats de ses élèves. Et puis Vanessa est à poil en moins de 10mn chrono. Je n'ai jamais vu ce film tenez, et je m'y suis tenu encore. Ça m'a fait penser aux conversations sur le cinéma avec ma grande, cet été à la plage. Le cinéma et son temps, ou son impossibilité son impuissance à mentionner sa date sur une jaquette de VHS, de DVD, ses temps techniques qui repassent encore et toujours sa lumière son trait son pinceau du moment. Je lui disais change une pellicule, un matériel et toute la patte s'en trouve irrémédiablement changée. Je lui dis ma jeunesse et les inspecteurs Derrick décolorés de vert, signature allemande de nos après-midi errantes. Pourquoi le cinéma fuit-il au temps dis-je, de quoi a-t-il peur, pourquoi mentir sur son âge, peut-il se refaire, le cinéma historique fait-il disjoncter son objectif. C'est vraiment la peinture d'un peintre qui aspire à la grande distribution, aux videos-clubs, aux youtoubeurs, mais la peinture d'un peintre à jamais. J'aime ça. Quand j'y repense à mon insu - sans vouloir, alors j'aime ça. C'est mon truc pour aimer, si ça revient au plus tard de 72h, oui, c'est un bon film

    Alors comment sommes-nous passés de "rejouer la pièce" à " zyva tu vas pas rejouer le match" ?

  • Parution

    Apparition en quatre parties cardinales
    I. DUPLICITE, JE SUIS NE A L’HOPITAL
    II. JE SUIS PASSE DEVANT L’AMITIE
    III. JE SUIS INNOCENT LA MORT
    IV. L’ENNUI JE SUIS COUPABLE

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  • Les affaires reprennent (le cul y est Jules)

    j'écris un sonnet comme on fait pour respirer
    parle à moi-même et veux me traduire en justice
    immédiate au tribunal du scribe diminué
    que je suis (greffe y est) je fais aussi aruspice

    (j'ai internet) sans url pour le réel
    littéraire est autre chose que le réel
    lire est tellement divertissant ré-elle–euh—
    ment et écrire également ça compte un peu

    un livre comptable une livre de balzac !
    un registre nazi bel et bien confondant
    que fait la poésie sur moi mon cul-de-sac

    balsamique et qui m'encense on dira unique
    ce "mirada desde la alcantarilla"
    la nuit parfois je fabrique et lis Pizarnik


    Dix années ont passé (2009-2019), de plus en plus à l'écart du blog. On verra.
    una mirada desde la alcantarilla puede ser una visión del mundo (Alejandra P.)
    J'ai rapproché ça à ma version des faits, condamnable, je m'accuse — l'égoutier faisait l'amour dans le regard

  • Le Retour (le sonnet du 14 août)

    dans le double de l'âge là-bas au vieilli
    il n'est de doute où je n'aurai ma tête toute
    n'est aucun pari que je ne sois au pays
    resté. seul comme l'aujourd'hui et seul à toutes


    ma compagnie aura sombré avec la phrase
    "le jazz érotise les rancoeurs" m'écris-tu
    à moi qui naquis antibite - une antiphrase
    existe-t-il encore ou se sera-t-il tu


    et mon vélo en aluminium et la faune
    mais bien sûr que oui et le grand coup de cymbale
    pourrait arriver sans le moindre émoticône


    peut-être et force est de voir que seul on est tout
    tout au plus est-on un peu moins que rien que vieux
    la meute est à rejoindre à la première toux

  • pour la première fois (mets-toi-z'y)

    alors comme ainsi l'on écoute un opéra
    a versé sur les toits mouillés les faux toits noirs
    lumière humide et dissipée - un ret aux draps
    a foui des frissons de la cantatrice aux moires
    c'est une otite un gros coton dans un nuage
    et qui s'en vient gris et gras et gros pied de grue
    et qui stationne au loin cynégétique ou barge
    on est juste avant la mer sur l'ultime rue
    c'est aussi le terrain de tir aux arcs-en-ciels
    c'est un boulevard pour Saint-Laurent-de-la-Mer
    que vous descendrez plein-nord mais si peu amer
    juste derrière une antienne harassante et laide
    mais derrière au juste il était une chapelle
    du même nom où j'ai fumé je me rappelle

  • Manche (la chute)

    Tout à vau-vent se ploient mes ans, s'abat de l'eau
    Entre la page et moi grossissait un mensonge
    Entre moi et le fond de la vallée un songe
    De postiches neigeux, la moustache au calot

    Tombe. Toute une armée d'adieux part à vau-l'eau
    A la flaque à la crotte, aux vents ! les flocons foncent
    Et descendent et remontent au ciel en once
    En collant de si vils baisers aux caniveaux

    Il est si bon de dessiner la frondaison
    Tout en observant cette coulée des glaçons
    Aussitôt fondus que risibles semblant noirs

    Mais voilà que maintenant durcit le blanc gras
    A la gorge et au nichon du vallon ingrat
    Je ne le vois plus il s'éclairera ce soir
    (11/03/13)

  • Les 4 poèmes de février 17

    cures.jpg

    13/02
    qu'importe la pierre à un amant ravaudeur
    c'est un joli-coeur qui n'est jamais dur qu'aux sangs
    passée l'effusion il voit la fesse aux passants
    et pour la voisine il a redoublé d'ardeur

    il a pris son temps nous devons l'imaginer
    sisyphe elle euh s'en branle euh comme euh de ses hardes
    il ravale il rabâche il ressasse et ça barde
    mais c'est là qu'ils s'entendaient et sans barguigner

    sur le sens ils sont bientôt montés en épingle
    las elle implora de très grands coups mais le pingre
    envisagea du ravalement au grenier

    faut-il se déchirer pour se rabibocher
    dit-elle quand il eut plusieurs fois ricoché
    tout en se regardant au miroir dépeignée

    j'ai raté ma série — 17/02

    n'écrivons que ce qu'il est merveilleux d'entendre
    marcel proust tortille un peu du cul sur les marches
    sunsiaré plus roger se sont tués à garches
    mais la radi_o crache encor de ce jazz tendre

    est-ce elle qui conduisait lui qui descendait
    on s'en fiche un brin surtout dans mon destin
    où j'ai le prétexte d'enfiler du quatrain
    pour rien — l'amour éternel ne se demandait..

    c'est le poème au cul-de-sac et sans retour
    on ira sur la digue à faire du roller
    ceci comme orphée te dirait << à tout à l'heure >>

    (vers deux ou trois heures) on aime aussi bien ma glace
    et même si je l'ai servie dans des sous-tasses
    à midi au dessert j'ai raté ma série

    14/02
    il ne me reste que huit minutes pour faire  le sonnet
    je n'ai pas vu l'heure qui passait
    et je n'y arriverai jamais je le sais
    bien que c'est impossible et j'irai en enfer

    mais admettons que je ne m'en vais pas coucher
    ça se tiendrait il n'est que minuit — pas demain
    faudrait peut-être veiller à rester humain
    on n'est pas non plus à l'impossible bâché

    nous avons des impératifs à la maison
    des lessives_et des vaisselles_à foison
    c'est la moisson de la grande préparation

    et la rime est usée tout n'est que printannier
    oui primesautier renouvelé mais gagné
    pour un retour aux beaux jours comme exclamation

    12/02
    nous échangeons du regard puisqu'il est si bon
    eau claire ou eau sombre avons-nous sa profondeur ?
    qu'importe une pierre à un amant ravaudeur
    fontainier peux t'élancer pour un saut — un bon

    et mieux qu'un vertige ici c'est la libre chute
    dans vos yeux en cascade et sous le clignement
    de la paupière est l'apesanteur qui dément
    l'infime instant où par ce qui vient d'uppercut

    d'un contact à l'eau lorsque nous avons plongé
    de gerbes d'eaux d'embruns bouillonnants_et gorgés
    je vais disparaître assez tôt sous la surface

    c'est le meilleur moment celui de la poussée
    d'un seul coup de pied la remontée est censée
    me faire me voir avec vos yeux hyperclasses


    mp.jpg

  • le 24 avril 2017

    Que ce ciel est bleu ! comm' ces premièr's feuill's m'étreignent !
    << Nous serons bientôt si brûlantes dans tes bras
    Et nous te donnerons la fraîcheur sous la treille
    Retourne-nous_encore un peu sous ton beau drap >>

    ...

    Quelle horrible image de coucher sur ses pages
    La tâche ou l'encre engluées déjà de peaux mortes
    Que n'avons-nous dévoyé d'idées pour des gages ?
    Lors, nous soldons notre temps à la page accorte

    Pour du contrat des testaments_ou des procès
    Allons voir si la greffe a pris s'ouvre à la page
    Ce verger est en viager on est prêt des plages

    Ça serait l'histoire au notaire qu'irait aux putes
    Sans contracter sans station ni hésitation
    Il a foncé à travers leurs végétations

  • le feu (qu'elle promettait)

    si j'étais un homme

    j'aurais aussi des ailes me disait-elle

    et je ne volerais que des aurores

    à l'aube et vers le soleil encore

    pour en rester à bonne distance

    je n'aurais pour proie que les alanguies

    les profondes endormies mais demoiselles

    moi-même oiseau, je me poserais

    alors comme une plume auprès d'elles

    en silence et enjambées. De ma becquetée

    on ne compte plus les décollées

    qui se sont réveillées trop tôt

    et qui m'ont vue

    alors je bande mes ailes

    comme pour repartir au Caucase

    il n'y a pas de plus grand désir

    ou de moment de force au monde

    que l'arc de mes ailes et de mes cuisses

    plus prêts d'ainsi faillir dans la posture

    la plus ridicule au forfait dérisoire

     

  • Louiza

    Où vas-tu suivre un petit rayon de spoème
    Sur l'eau ou sur la lande où ferait-il meilleur
    Il bruine à la mousse au pied de ton débardeur
    On voit du nuage à charge et qui s'amoncelle

    Pourquoi ce soleil ne nous poursuit-il jamais
    Ô taxi, suivez spoèm' ! Montons sur les planches
    Alors la lumière électrique est la revanche
    Comme un moustique assoiffé au bord des marais

    C'est la nuit les sun-lights la poursuite endiablée
    Mon poème est tombé de ta pocheu factice
    Écrit cette aprèsm' au bord de tel précipice

    Ce que je veux dire — un peu grave est si léger
    Le plus beau poème est resté dans la pénombre
    On sait qu'il se déplace avec ou sans nos ombres

  • Les poèmes à Mur

    Le mur, dit Roubaud,
    est un ouvrage de maçon-
    -nerie. Quoique cette
    phrase ne soit pas encadrée
    de guillemets, elle est
    pourtant extraite du
    Dictionnaire des dictionnaires
    français de Napoléon Landais.
    Toutefois, cet ouvrage de 1836
    (3ème édition) prétend, à peine
    vingt-quatre pages plus en amont,
    que la michauxie est une
    plante de la famille des
    campanules. Et puis, baste,
    soit on est Landais, soit on
    est français. De même, on
    ne peut être briochin et
    breton, ce qui m'amène à
    un autre ouvrage de maçonne-
    -rie, le recueil de L.L.P.,
    avec ses hauts cris et ses
    murmures, l'admiration
    que je lui porte, déclinée
    en quelques proverbes plus
    ou moins tourneboulés :
    1) C'est au pied de la
    lettre que l'on voit le mur.
    2) Qu'importe le bon
    train pourvu qu'on ait l'ivraie
    3) S'ils n'aiment pas le
    pain, qu'ils mangent briochin !

    Voici donc un train fantasque
    de vers, de phrases, de
    terribles objurgations et de
    douces odes. Comme L.L.P.
    a commis la folie de m'en
    confier la préface, vous
    apprendrez, tout en cultivant
    vos michauxies au pied du
    mur, que le michon est
    un "vieux mot hors d'usage,
    qui a signifié argent".
    (tiens, des guillemets.)

    G. C.
    Landais natal,
    août 2014

     

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  • à table

    au palpitant les fleurs à la gorge un café
    toujours identique et un sentiment se change
    pour la ruine amie et tout autant pour un ange
    mais le café sent mauvais dans le con des fées

    je te ferai marri, bouillu ou bien suiffé
    ne m’écoute pas c’est un sonnet de rechange
    tiens il faudrait prendre un vin blanc tandis qu’on mange
    les truites ce midi — ne va pas t’esclaffer :

    c’était en promotion et je les décongèle
    cela vient de la rivière et n’est du pagel
    dessinons-y la neuve ramure au poiscaille

    disséquons nos forfaitures_et nous trinquons
    “mais qu’est-ce qu’on en aura vu de tous ces cons”
    du couteau nous suivons le hasard des écailles

  • Exclamations

    à M.



    Je n'ai rien souffert - et même assoiffé aux rêves
    Des meilleures liqueurs je pourrai me consumer
    Entend-t-on battre son sang alors où damné
    Je laisse aller le noeud brûlé entre tes lèvres

    Il y a la vitesse d'un galop sur les mers
    Et ton cheveu collé dans le sable des grèves
    Je t'ai étendue sur les solens à mon aise
    Ils pénètrent en tranchant le fond de ta chair

    Où sont nos fous de foutre en ivoire la coquille
    Le vase où gicler sourdement neuve Vénus
    Je t'aime ici et je ne m'en cache pas plus

    Le vent, le fin embrun, l'oiseau viennent en toi
    Levant tout autant que je puis te soulever
    Ton être à portée d'un enfant tôt arrivé



    (en parlant de "Exclamations" Jean-Luc Nancy - usage de l'exclamation dans la rédaction du texte pornographique)

  • Le poème à

    J'écouterai battre bien ton cœur sous ton aile
    Comme il est toujours désarmant un battement
    Qui ne nous sommes vus encor pour du moment
    Ecouter un cœur m'éplore et rythme en tournelle

    Mais nous avons amor déjà du souvenir
    Toi qui dis quitter le sonnet où je stationne
    Je te veux demain dans la main je t'arraisonne
    A l'aquarium à Trouville au lit le soupir

    Combien ne m'as-tu montré la chair de mon âme
    Sans goûter un fruit de mer - quelle salvation
    Que la lettre pleine et ma joie en suspension

    Entre chacune d'elles quand vient la nouvelle
    Je regarde toute sa langueur comme enfant
    Vient à lire et je me crois hélas triomphant

  • Sainte-Anne

    Vraiment, j'écris toujours à la même personne
    A la première et je m'adresse aux cieux rapides
    Au courant de la rivière où un chaos donne
    Des fracas silencieux aux rochers de granite

    Est-ce un K.O. jaune l'envers à l'amour rose
    Au vert-de-gris des mousses grasses_à la douve ?
    Nous y voyons les mêmes formes qu'à Perros
    Coeurs rincés à l'iode et là trempés dans la boue

    Mer exhibitionniste et ruisseaux d'éboulis
    Ils font les rocs de mon pays si durs au mal
    Mais si tendres_et ronds à notre oeil hivernal

    Ce mal est Temps aussi bien que je ne m'écris
    De vrai qu'à moi et sans parvenir à relire
    Je ne puis comme l'eau jamais y revenir

  • 90809

    je ne me souviens pas de ton arrivée fille
    et m'en suis toujours voulu de ne pas t'avoir
    tant attendue avec mon poème ainsi qu'il
    en fut par le passé mais il n'est qu'à nous voir

    dans nos matins combien nous nous ressemblerons
    et je me souviens de notre premier regard
    car je m'y suis vu avec effroi gros yeux ronds !
    quand tu chantes à l'aube ton ménage un départ

    avec toi seule un passé n'a plus d'importance
    il n'est que ton demain qui vient pour le ravoir
    que ton enfance à passer pour ne rien savoir

    chantons ce que nous faisons jouons ce que disons
    quel âge avais-tu donc quand tombée dans la boue
    jeudi à l'école il t'a fallu changer toute

  • Les cinq sonnets

    Mille

     Ah ! la voici qui jardine à main nue sa terre,
     La voilà parfois en peignoir à son orage,
     C'est Marie-Line encore ici, dans un barrage
     Aux poules près du potager, à faire éclairs,

     Ca file droit, ça la ferme ! on fait des croissants
     Aux petits, et de la poésie ennivrante
     Où l'on s'y étend et l'on s'y endort pour trente
     Années, on redevient l'enfant qui si bien sent.

     Comme elle habite un pays extraordinaire,
     Le soir venu elle est prompte à la catharsis
     Que sert la tisane au serpolet, bonne aux nerfs

     Tue à l'écran d'un Apple où règne un oignon
     Posé là, elle endort ses bêtes, pianotante
     "- Demain je ferai la vaisselle mes mignons".

     

     

    L'attentat

     Quand frappa la voisine (après mon gros ménage)
     A la porte, elle souhaita s'expliquer sur le seuil
     J'étais avachi tendrement dans un fauteuil
     Je la fis entrer, comprenez bien mon bel âge

     J'avais l'immédiate impression que nous allions
     Prendre une de ces explications malfaisantes
     Sans connaître j'avais la défaite plaisante
     Avions-nous trop bu ? ou soit, nous nous étalions

     Je ne sais pas, il ne s'agissait pas de ça
     Il était question de Morphée, comment ? encore !
     La chienne aurait mordu son enfant rien que ça

     (C'est une chienne) Ici descendit Marie-Line
     Comme la pluie, mais dehors il y avait mon eau
     Dans un seau qu'elle lui mit, plein sur la bobine

     

     

    Paradiddles Agly

     Nous descendons au potager-source avec elles,
     Mais sans notre hôtesse, on voudrait voir du vestige
     De vivant de la profusion de cri, que dis-je !
     Au transept des feuillus, concepts à la poubelle

     Tombent, il y a des débris de conversation
     Qui attendent qu'elle reprenne, et du bâton
     Rompu nous nous trempons au ruisseau puis partons,
     Que fait-elle ? - Ne nous parlons pas de passions.

     J'observe un champignon qui ne rime dans l'herbe,
     Que nous passerons à la casserole au soir,
     Puis d'autres encore à l'allure si bizarre.

     De la souffrance aussi elle a voulu parler,
     Elle a trois potagers que sont le purgatoire,
     Ces enfers humides et là haut, quelle histoire

     

     

    La piscine

     Ô Marie-Line est-ce le matin ou la nuit
     Habit de soir les jours croissant dans la soirée
     Si tu dors j'amende un sol et je vais dorer
     Près de la piscine en plastique où je m'ennuie

     Nous n'avons pas composé à quoi bon ma mie
     Là vient la vacance au poète et son heur fertile
     Que s'échappe du poulailler un volatile
     Chassons la poule en pensées de taxinomie

     - Prends ce pantalon il ira bien sur ta fille
     - N'aurais-tu pas non plus un ou deux pantacourts
     Je ne sais plus vraiment si je te fais la cour

     Ô Marie-Line est-ce un matin ou bien la nuit
     Est-ce un commencement ou la terminaison
     que fais-tu maintenant es-tu à la maison

     

    Par Saint-Georges !

     Combien n'ai-je été heureux de rentrer chez elle,
     De la retrouver en soirée à mon recueil,
     Aussi prêt de m'aimer, mais sur moi n'eut-elle qu'œil
     Comme un premier regard planté au carrousel

     De nos jours. Ses mains sont des gants pour les formules
     Oubliées dans les gorges ou taillées sous les thermes
     Et si longues aux crépuscules pour qu'elles ne se ferment
     Sans bruit dans l'orage où devenir son émule

     Nous avons su nous manquer comme autant de spectres
     L'imprimante à jet d'encre avait séché, l'été
     Nous ne connections pas et étions embêtés

     Si peu - mais comment rendre une si belle offrande
     Par les gorges de Saint-Georges aurions-nous passé
     Ne fallait-il pas simplement nous illustrer

  • -

    TRAVAUX
    COMPAGNON-

    NIQUES

     

     

    Paul Loca

     

     

     

    Préface de Jean Gorzar

    Prologue de l'auteur

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    PréfacedeJeanGorzar

     

    le magnifique moment les rêves de la nuit surnagent encore à la conscience qu'un café trop amer viendra troubler comme un vilain enfant

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Prologuedel'auteur

     

    Plus jeune j'ai toujours su que le souper se prenait le soir et le dîner à midi, sont venues ensuite les premières manières. Alors un peu à la façon de celui qui cherche le deuxième au premier étage, je parlerai ici du temps passé sur mon ouvrage, à l'heure des repas et des idées qui viennent en mangeant, à l'heur de mes squelettes extérieurs. il sera question de musique et de rêves, de l'Espagne et de l'enfance, de cinéma et des actualités, toutes choses relatées pendant cette période à cheval sur le changement d'année en 2013.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Premierjour

     

    roubignole

    pis de gnôle.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Deuxièmejour

     

    Ce que le mur fut à la poésie

    Le maçon l'eût à la faune, au logis

     

     

     

     

     

     

     

     

    Troisièmejour

     

    portos tard

    Elle m'avait eu dans "sur les seins"

    Elle avait du sang sur les mains

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Quatrièmejour
    Lundi
    24décembre2012

     

    -La farce est l'origine du monde !

    -Comment

    con

    vit

    ?

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Cinquièmejour

    etpis...t.à.f.

     

    il avait obtenu

    un petit rôle funeste

    dans le cimetière de l'ouest

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sixièmejour

     

    Espadachín

    Dans le coffre de son automobile

    Y a souvent une bombe et un tambour

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Septièmejour

     

    Au casino

    Il faisait avec les mots qui restaient (ceux-là

    Qui ne se connaissaient pas) des laissez-trépas-

    Ser aux laissés pour mots dans des grands cruciverbes

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Huitièmejour

     

    La relance

    Avec le mariage de même sexe il

    A su développer avant le toutim

    La vente de pissotières aux parti-

    Culiers relançant l'affaire de famille

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Neuvièmejour

     

    Il était triste en tout

    Mais surtout triste en moi

    Disait trister un peu

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dixièmejour

     

    "On" ne comprenait pas

    Cons qu'on prenait..

    Conne était con

    alors

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Onzième jour

     

    Toi, tous les mots tombés à ton cou

    sont les petites perles serties d'un sautoir

    à moi ils sont jaunis dès l'aloi

    crachés au bavoir je suis voyou

    je veux mots gros comme le soleil

    brillants

    /nine o'clock a.m. at the traffic light

    mes gros seins ballottent

    et se pelotent fesses

    car la rue je traverse

    matin, main sur le cul/

    tu peux traverser

    le passage clouté

    à neuf heures

    le maint matin

    en gros seins

    avec des fesses

    qui roulent

    hydrauliquement dessus

    l'asphalté_éther

     

    (à Caillette)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Douzièmejour

     

    FESSE HUE

    FESSE TIF

    FESSE HE

    FAISSE HELE

    FAIS CE HO

    NE FAIS CE HI

    FESSE HAN

    NE FAIS CE HA

    FESSE HON

    FESSE HEUR

    FESSE TOI MENS

    FESSE-MATHIEU

    FESSE YEAH

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Treizièmejour

     

    hier soir la plage avait des allures de Plaza Mayor

    (il y a vingt-cinq ans en classe

    anti-martiale qui ne glace au mars)

    à jamais son odeur iodée aux cheveux de mes filles

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Quatorzièmejour

     

    la nuit passée j'ai traversé une forêt en automobile. il faisait jour. du chemin forestier taillé droit j'ai observé au ralenti d'une côte, des tubes métalliques régulièrement percés, d'environ quatre mètres de long, dans un sous-bois de conifère. par groupe de quatre, et jamais enchevêtrés, ils étaient disposés en toutes directions. au sommet de la colline je me suis arrêté à un carrefour afin d'embarquer l'un d'entre eux(*)(**)quand le bruit d 'un moteur a modifié mon entreprise. un véhicule s'est approché, les bras m'en sont tombés ainsi que le tube dans un bruit modulé de sifflet, la femme qui conduisait m'a fait un signe et a ralenti, immédiatement et d'une façon totalement incontrôlée je lui ai répondu par un geste des plus vulgaires. sans doute me savais-je l'intuition du rêve et le pouvoir de le parachever. elle s'est arrêtée elle était jeune jolie avec des gros seins et une parfaite oralité. il y avait dans ce rêve un flash-back(*) et une anticipation(**) mais je ne rêvais pas que je rêvais

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Quinzièmejour

     

    un taille-brique !

    s'est dit Sisyphe

    tout contre la vérité,

    ce rocher jaune et immense dont le zigzaguant liséré blanc accroissait la perspective et qui menaçait de l'écraserdépité, il contemplait dans sa main l'homothétique allégorie de la balle de tennis. il détestait la vérité il voulait de la musique et ce n'était pas une pipe.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Seizièmejour

    journéeétape

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dixseptièmejour

     

    la révélation sur l'école espagnole

    sa spoliation par le maréchal Soult

    tout sur le ténébrisme

    le mysticisme

    la mélancolie le réalisme

    les phénomènes de foire

    le nanisme l'alcoolisme

    l'accouchement à la peinture moderne

    "bande de tarés" les musclés dorothée la télé

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dixhuitièmejour

     

    amis voyez refait le printemps mes grands dupes

    parfaire enfin le savoir aux mini-jupes

    car il n'est pas sur terre plus grande invention

    de Dieu à part peut-être les boutons-pressions

     




     

     

     

     

     

     



    Avant-dernierjour


    Sous une coiffe et les paupières pesantes
    Son
    visage sous le cadre s'est dévoyé
    Quand
    assise son corps et son buste ont ployé
    Ses
    mains encadrent le sein droit (comme occurentes)

    Elle
    soigne ainsi Saint-Sébastien à ses pieds
    Dans
    ce fond noir il exprime force et plaisir
    Sa
    main bleuie élève le regard martyr
    Il
    est à terre le crucifié estropié

    Lorsqu'une
    autre Sainte ôte à sa cuisse une flèche
    Au-dessus
    deux anges veillent sur cette brèche
    Elle
    est agenouillée à droite de la belle

    Alanguie
    toute vêtue d'ocre, qui m'observe
    Sur
    son avant-bras est une loque conserve
    En
    ses mains le remède pourqu'il se rebelle

     

     

     

     

    D'après Théophile Gautier, "Ribeira" 1890,

    d'après la collection privée des tableaux espagnols détenue par le maréchal Soult à son hôtel particulier, rue de l'Université (circa 1830),

    d'après "Saint-Sébastien soigné par les Saintes Femmes", Jusepe de Ribera, 1621.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dernier jour

     

    Vin

    Fin

    Ain

    Gin

    -Ein!

    -Hin?

    Pin

    Lin

    Sin

    Win

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Bonne âme

    Avant l'hiver je n'ai fait qu'avecques deux stères
    Après j'ai mis les gaz m'envolant dans les airs
     Dans mon ballon : plus ne sera de blanche seize
    - Jamais ! cette minuscule à toutes les aises
     N'allègerait mon coeur aux relents des griottes
     Ou même encor parfumée d'autant de gougnottes

  • En joudette américaine : Paul Fréval

    Mais qu'est-ce que l'amour fout donc à la Mourielle ?
    Qu'est-ce que le mur fut à la poésie... Ciel !
    Irait-elle faire du snow dans la Maurienne ?


    Ce que le mur fut à la poésie
    Le maçon l'eût à la faune, au logis.

  • Avent, prout.

    "si je devais faire l'amour avec un mec" P.F.
    il ne faudrait pas que ça soit sur du brubeck
    pas plus que dans un livre de michel houèllbecq
    14/12

    j'ai tapé mon premier poème sur le minitel
    j'ai rencontré des femmes sur mirc
    c'était à la fin du millénaire
    13/12

  • les branchies ont des virgules elles

    parfois quand le schiste est bien détrempé et qu'il fait humide comme jamais en juillet des petits morceaux se décrochent de la paroi et tombent sur les plages dorées en se délitant comme un mille-feuille sous la simple pression des doigts c'est très joli et brillant comme des écailles de poisson et cela laisse sur les mains la même odeur que les cymbales

  • Des mois

    dans la pâle brume du matin camarade
    de grands sureaux semblent flotter sur du bocage
    et d'autres essences à l'oeuvre d'élagage
    sculptent grossièrement les talus d'autostrade


    à Lolotte :
    avec Lolo
    vive le coco
    avec Lolotte
    vive la cocotte
    avec Lolo
    vive le dodo
    avec Lolotte
    vive l'antidote
    avec Lolo
    vive le gogo
    avec Lolotte
    vive la gougnotte
    avec Lolo
    vive le jojo
    avec Lolotte
    vive qui mijote
    avec Lolo
    vive le momo
    avec Lolotte
    vive la marmotte
    avec Lolo
    vive le nono
    avec Lolotte
    vive qui mignote
    avec Lolo
    vive le popo
    avec Lolotte
    vive la popote
    avec Lolo
    vive le roro
    avec Lolotte
    vive la carotte
    avec Lolo
    vive le toto
    avec Lolotte
    vive l'hottentote
    avec Lolo
    vive le yoyo
    avec Lolotte
    vive qui noyaute
    avec Lolo
    vive le zozo
    avec Lolotte
    vive qui zozote

     


    poèsie pour Murielle Joudet :
    mon boubou mon coucou mon doudou
    mon foufou mon gougou mon houhou
    mon joujou mon loulou mon moumou

    mon nounou mon poupou mon rourou
    mon sousou mon toutou mon vouvou
    mon wouwou mon xouxou mon zouzou

     

    21 février 2012
    ce que je dis sur la brasserie :
    son filet de lieu était trop cuit
    son couvert si peu approprié
    ses serviettes zétaient en papier

    mais j'ai vu déjeuner mon pianiste
    qui m'a déclaré à l'improviste
    ma citation au journal des nazes
    sous son nom dans notre art qu'est le djazz

     

    29 décembre 2011
    le son d'une bonne cymbale charleston
    est captation de toutes les feuilles d'automne
    dans un seul instant et dans une seule main

     

    l'acteur qui a le trac est un tracteur   (Paul Fréval)
    l'acteur qui va à la fac est un facteur
    l'acteur qui a un compac est un compacteur
    l'acteur qui a des tracts est un détracteur
    l'acteur qui torée à la fac est un torréfacteur
    l'acteur qui se gratte les fesses est un réducteur   (Guillaume Cingal)
    l'acteur qui va à la rédac est un rédacteur
    l'acteur qui est bi-réac est un biréacteur
    l'acteur qui est extra est un extracteur
    l'acteur qui est éteint est extincteur
    l'acteur qui est duc est un adducteur   (G.C.)
    lecteur qui est conne est connecteur
    lecteur qui inspecte est inspecteur
    lecteur qui est avec est vecteur

  • "UN MILLION DE FAITS" et "Les bourgeois de Calais"

    Là-bas sur cette mer que je n'aperçois pas
    Court l'étonnant cortège des nuages bas
    Où passent un diplodocus un dromadaire
    Manche de gentilhomme en Brest-Calais.
     

    Ce bas-relief sous arcs-en-ciel a pieds devant
    Et sur une crête cotonneuse un bourgeois
    Est décroché de son ombre en s'évaporant,
    Quand la course est figée faisant mon désarroi.
     

    Voici mon troisième lundi matin chômé
    Que j'éteins l'ordinateur je mets la radio
    Sur france-musique et du feu en cheminée,
     

    Sait-on jamais ? j'ai sorti les dictionnaires,
    Quel désordre a-t-on tenté d'y mettre et pour quand?
    Mon préféré est l'ancien, celui de maman

  • Deux lundis, deux mois.

                                               (Pour Elodie Poupinure)

    Automne au tour joyeux qui la mer imagine
    J'ai mis mes yeux sur le toit chaumé de colline
    Car le tertre par ma fenêtre fait écran
    À l'entrée des navires et des émigrants

    Pas plus qu'on n'y voit le viaduc même en penchant
    J'ai la vue au versant sud par delà le port
    Qui donne la prémice en profondeur de champ
    Pour peu qu'un glacis de brume y croupisse encore

    Jurons la mer ! - que cela est imaginaire
    Quand nous mangions des huîtres après le notaire
    Un bus passe dans la rue Charles Le Goffic

    Impasse d'oiseaux de mer il gagne le haut
    Vers la maison de Louis Guilloux sans virago
    Et tourne à droite et tourne à droite et tourne à droite
     
     
     
     
     
    du fond de la vallée se dissipent
    des nappes de brume quand j'assiste
    au dépôt des lavis argentiques
    feue fougère ta couleur descend
    sur la lande sombre aux mauvais sangs
    en s'effaçant en reparaissant
    c'est le film des mauvaises pensées
    qui reviendra tôt se déposer
    demain sur le versant opposé
     
     
     
     
    arbre arbore rabot barbe rabote abord arabe barate robot
     
     
     
     
    coule le café dans un kleenex
    c'est faute de philtre et de corn-flakes
    il est midi il n'en reste
     
     
     
     
    (il dort les fesses sur une couronne de laurier)
    Mais, c'est une préface ? non Sire, c'est un epitafe.
     
     
     
     
    son de l'automne
    d'un foeil qui sourd
    de terre et marronne
    la crotte autour
    son de l'automne
    bronche à gazon
    cérumen pomme
    et crevaison
    son de l'automne
    un calembour
    de paix bretonne
    bombarde au bourg
     
     
     
     
    j'observe les ridules de la vague molle
    canevassée aux flétrissants jours automnaux
    comme une paume où je garderais cette obole
    elle s'abat sur le sable ou meurt en tonneaux
  • Loire à la bouche

    Loire et ton courant sous la Lune
    Inquiétant_en bouche saumure

    Tes trains montent en souvenirs
    Qu'ils te longent ou qu'ils t'admirent

    Loire as you flow by under the moon
    worryingly°with brinemouth
    there are trains up reminiscing
    whether by-driving or you-admiring

    Guillaume Cingal

    Jusqu'en ton coude à Montsoreau
    J'étais ce cavalier maraud

    Tambour qui jamais ne monta
    J'aimai ton cours dessus ce bras