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drums abstract - Page 2

  • Paris-Brest et dessertes (l'anthropophage en voyage)

    je pars de Paris

    quand le midi

    s'achève

    je mens à Le Mans

    à ma voisine

    de siège

    j'avale à Laval

    deux trois demis

    de belge

    et je freine à Rennes

    tout ce débit

    me grève

    mais j'emballe à Lamballe

    cette parisienne

    fort_aise

    je ceints à Saint-Brieuc

    les bras de son corps

    de rêve

    quand je mords à Morlaix

    les deux grosses miches

    qui pèsent

    je reste à Brest (bis)

    manger les restes

  • printemps-été

    ‎14/08/2011 08:29
    14 août, saint-brieuc - 17h

    la nuit tombe sur de l'ardoise palpébrale
    aux cinq heures perpétuelles et automnales
    un hortensia suspend ses boules de pétales
    de la pluie tombe à ses paupières boréales.

     

    11/08/2011
    à midi je suis une vraie gorgone bleue
    en shorty vichy je sais bien cracher du feu
    sur la nappe où cuite est la semelle, devant.

     

    04/08/2011
    noit une prune pelée d'août dans le rosé.

     

    28/07/2011
    (sans soulager nos peines)
    c'était la rythmique de moire et du damas
    le magistrat s'en fut avec sa contrebasse.

     

    29/06/2011
    "pinter des timbales" Garance Clavel

    tinter mes cymbales
    encore
    tâtez mes seins-balles
    en cor
    tintés mes seins baillent
    encor ?

     

    12/06/2011
    En descendant sur la plage de Saint-Laurent la vue embrasse l'entièreté de sa roide pointe pour qui s'y rend et parcimonieusement entre bois et lande, son chemin. Pour ma part où je cours c'est ma mise en abîme, en bas de la première côte - j'ai repris la course à pied à l'Ascension - je ris de m'y voir.

     

    11/06/2011
    On peut dire sans rire et avec une pointe de tristesse que la loi de décentralisation a depuis démultiplié le nombre d'humoristes.

     

    04/06/2011
    "les moules n'étaient pas fraîches
    les villas de dinard
    et le peuple crevard
    sous le soleil tous de mèches" Paul Fréval
    chiaient de la blanche crotte
    au chef du gros hitch cock

     

    24/05/2011
    (ankou0)
    un ru de graviers sous les roues du crépuscule,
    grince et nous berce autant qu'un rai au véhicule.

     

    13/05/2011
    ce matin j'ai plié en quatre le torchon à liseré rouge et aux effigies brodées du couvent de Vézelay; machinalement mais mitterrandolâtrement.

     

    03/05/2011
    vive la conscience plate à l'oblong du feuilleté de raisons; trouvé galet lamello-schisteux inspiratif et récurssif dans ses lignes de niveaux qui me fait se croire.

     

    19/04/2011
    dans des tourbillons merdiques et descensionnels
    les pétales des cerisiers retombent sans cesse
    ils se sont soulevés dimanche nous faisions sieste
    d'après-midi aux flocons du bouffonnant soleil.

     

    10/04/2011
    (illusionrythmique0) hier avec les filles nous avons joué à "les faons laids" inventé pour l'occasion et au prétexte de l'illusion générée par l'effet de répétition, on peut comprendre ça dès quatre ans on révèle alors la plus fameuse des bottes secrètes rythmiques : l'illusion du trois pour deux par exemple, ne pas savoir s'arrêter est véritablement grisant (en choeur) : les faons laids les phaons laids...

     

    02/04/2011
    cette année on fête le loft et le 11 septembre, on ne se rappelle pas leur contemporainéité, voire leur simultanéité. qui était-on avant et que sommes-nous devenu après ?

     

    31/03/2011
    mange un andouille cornichon au bar pmu du théatre, des fois.

     

    29/03/2011
    (latéralité0) les japonais sous nos pieds sont centripètes tandis que nous serions centrifuges (Claude Lévi-Strauss - obs cette semaine). un japonais utilise les outils vers lui à l'inverse de nous (scie, rabot) il utilise l'extérieur pour se construire alors que nous on pense donc on est. on pense au sens de rotation de l'eau qui se vide dans les éviers et qui s'inverse dans les hémisphères.

     

    26/03/2011
    après avoir bu un rosé aux couleurs cyclamen et diaphanes, j'ai recherché hier midi cet adjectif invariable en m'attardant au mot "cynique" qui m'a rappelé ma dernière "allure cynégétique". le soir même j'ai vu un chevreuil au fond du jardin de papy. pan. pan ! en concert j'ai pensé à des trucs niais comme l'existence des couleurs dans les rêves, des langues dans les cauchemars ainsi qu'aux phrases dans les pensées.

     

    20/03/2011
    piétons, beau sexe étroit.

  • Les chansons de Laurent (des fois y a des majuscules et des fois pas)

    02/03
    lu sur un mur "mort à la morgue !" (et aussi "mort sur un mur" lu à la morgue ou là, lu sur un mort "mûre à la morgue")

    je veux bien parler de la morgue printanière aux commissures, commissaire. cyclamens et forsythias.

    18/02
    L in bed with drugs (Jour de concert)
    Ô Matin sais-tu combien
    Il m'est difficile
    De m'occuper de mes filles ?
    Ceci à tel point
    Que depuis quelques journées
    À la faveur du
    Mal inconnu mais soigné
    Couché je m'en fus.
    Sais-tu que je me fais plaindre ?
    Et me lève tard
    J'ai des médicaments d'Ingres
    colorés de fards
    Opercule écrit le jour
    Dessus sa plaquette
    Et je me coule un bain pour
    Commencer la fête !

    14/02 Les douze et treize (où je m'associais aux douleurs des colicés de Néphrésie)
    La morphine fit au cerveau un effet immédiat et une sensation fort ennivrante qui ne valait pourtant que des pléonasmes de chair à tourteaux communiquant entre compartiments, mais qui était de l'ordre de la chose écrite qu'on trouve seulement maintenant ou bien encore de l'arrivée au plateau de Millevaches pour tout marcheur. Interdit d'oxymore, sans esprit d'escalier, et abstraction sémiologique aidante je crois bien que j'ai meuglé et pincé. J'ai préféré l'eau minérale et mon petit oxymoron est enfin sorti : pierre malade. Il était si mignon. Ils ont dit qu'il était rare qu'un homme accouche si vite et que j'avais la peau très dure.

    10/02
    j'ai connu un genre de salope un peu geek
    une blonde qui téléphonait dans ses chiottes
    c'était l'an 2000 et le forfait millénium

    09/02
    au poney-club je vais au club-house
       au house    club je vais au club    poney

    07/02
    un ouest-france oublié près de la cafetière qu'on n'a pas éteinte et j'ai l'idée que les journaux ne sentent pas le vieux mais que ce sont bien les vieux qui sentent le journal bouillu ainsi j'élucide en bientôt quarante ans d'existence une des composantes de l'odeur de vieux.

    25/01
    HAIE surfait ZOB HOUX QUEUE

    facebook sur est

    25/01
    À Oran
    un orant
    est aux rangs
    cet orang
    offrant l'or
    encore en
    Coran aux harengs
    dit Laurent
    (pérorant)

  • blank

    blank

    (la dernière note est une grossière erreur de note programmée, tant pis pour celle ou celui qui ne la lira plus.)

  • Linge

    Je suis bien aimé des lesbiennes
    qui s'hommassent sur la moraine
    des dessous et tout le bordel
    tant inusitées que font-elles

    Souillé de saillies minérales
    en misogyne lamentable
    et à profusion de longs râles
    je pose très mal cette fable

    Malhabile au bas mot, ma pierre
    est jalouse au vrai de ces fières

  • Chaudière (la chanson du directeur)

    Y a du chauffage au rez

    Mais le chauffage omis

    C'est du chauffage aux fats

    Y a du chauffage au sol (ter)

    Y a du chauffage oh! là!

    C'est du chauffage aussi

    Oui.. du chauffage au dos.

     

    Joyeuses Fêtes.

  • Insomnie (Ciel! mon bébé)

    Tout comme il y a une infime probabilité que soient alignés trois points de l'espace, les caractères de pisseuse de branleuse et de chieuse sont souvent de circonstances disjointes malgré l'alignement.

    21/12/2010, 08h40.

    En rase campagne la colonne des voitures qui précèdent la mienne ralentit aux abords d'une descente, sur l'autre colline c'est l'aurore et dessus : le disque de la lune est imperceptible, vidé par l'éclipse totale du premier jour de l'hiver.

    Ceux qui aiment les éclipses totales de 21 décembre attendaient depuis 1638, et attendront 2094 maintenant.

  • Dimanche dernier

    Dans l'auto Y. applaudit subitement dessus des applaudissements enregistrés qui suivent un solo en contrebas de potin dû au moteur diesel. Sur la gauche nous apercevons une usine d'équarrissage dont la cheminée alimente les fronts bas à frange plate et sombre, des nuages. Je roule et rêve - texan saoudien - d'essence des ciels vides des sables et de chevales.

  • Saint Georges et le dragon - Maurice Denis 1910, Ploumanac'h (Saint Georges aux rochers rouges).

    m074804_81966_p.jpg

    À la place du dragon se tient aujourd'hui un parking, c'est un peu l'idée qui me vint en arrivant par la corniche : on se tient soi-même sur un parking en belvédère pour regarder l'autre en contrebas. Mes petites sont contentes et dans le dimanche soir naissant comme un grain, le rez des rets de novembre nous amuse en dessinant un arc-en-ciel en pied si haut et droit qu'on y passerait le seuil. Il n'y a pas de roses, il n'y a pas de rouges cela semble plutôt doré et sableux, un peu comme un goûter.

  • Aspirant et expirée

    ‎"Je veux bien vous permettre mes doigts, mes poignets... sous la manche, mes cheveux, et aussi un peu le pied, sous la table, les jours de fête... mais je ne permets pas la bouche... ni de me me mordre." Alfred Jarry - VI. Chez la fiancée - L'Amour en visites.

  • Hasard

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    Samedi soir dernier j'ai dîné fortuitement d'une soupe au potimarron suivie de cocos paimpolais à la carotte, j'ai accompagné le tout depuis l'apéritif et jusqu'au dessert de saint-véran*. Vin rare par son "tirage" il ne trahit pas, nulle acidité ni pétillance à la langue, sa couleur dorée est très agréable et trompeuse. Je dis ça pour causer et la photographie est prise en mai 2005 par moi-même. Quel âge a ce blog déjà ? je ne sais plus exactement. Durant son existence trois personnes se sont penchées un peu dessus : Virginie, Guillaume et Michel. Il s'agit d'universitaires et "ont peu" dire qu'ils m'ont beaucoup stimulé pour ne pas dire plus.

    * Le nom de la commune de Saint-Vérand s'écrit avec un d, tandis que le nom de l'appellation s'écrit sans « d ».

  • Rentrée

    Mes jolies filles mais jolies maman

    La maman de J. appelle ma grande pas son prénom et discute avec ma femme à bâtons rompus sans porter aucun intérêt à ma présence sur le banc. Il faut dire qu'en un semestre je n'ai jamais vu le papa de J. Hier soir elle s'est retournée devant moi (mais sans me voir car j'attendais dans la voiture) pour saluer H. qui entrait prestement dans la boucherie, et ainsi lui regarder les fesses.

  • Retour

    foin des cigales;

    mais ? mes mouettes !

    Une dépravée enduite d'huile solaire aux jambes posées sur la calanque est outragée tous les jours après midi : telle est cette cité. À ses quais sa horde de violeurs immanents qu'elle lâche : des enfants la bouche pleine de crèmes et leurs parents complices qui se délient. Quand atteint le nez du cap la giclée des liquides de refroidissement des kérosènes et des foutres le grand orgasme retombe. J'avais avec moi le livre de Bernardin sous le bras, et ma fille sur les épaules. Les ouvriers qui votent à droite baisent encore les faux marbres de ses fausses fontaines et se font chier dessus par de faux pigeons cendrés.

  • Caca boudin le ramasse-crottin

    M. dit -" Cheval à la tête ! " et moi qui me souviens d'Uranus je tourne autour de mes tambours il se trouve que je suis las l'été de faire la bossa et du duo, je ne suis pas une chamelle. Le peintre terminera son travail après demain par la vitrification des parquets et l'escalier. On ira tous dans la maison de mon enfance tant que sèche la huisserie.

    Qu'est devenue Uranus ? il faudrait que je l'appelle et qu'elle vienne me voir, qui n'a jamais vu Y. Je l'ai rencontrée au printemps de l'année 1996 les gens ont des souvenirs de copains de régiment mais moi seul me vient chevale. Sous la tapisserie, cunéiformes j'ai trouvé quelques inscriptions et dans le ciel : des sillages blancs.

    Le soir venu sur le camp de Fontevrault et dans ma mémoire me reviennent l'opérette des chars d'assaut, les tirs et Uranus jalousant cette marche en peloton aux aurores hivernales qui me pelotait en pensées dans l'extrème froidure continentale du Saumurois; mais matutinale. -Chevale à la tête ! chevale à la tête !

    Je prends des vacances, je ne serai pas glabre. Ici les travaux sont finis cependant que nous avons vécus comme des culs bénis dans la maison d'enfance. Je boirai du Bandol, il fera chaud le soir. Il ne se passera pas grand chose à part peut-être un bain de minuit et comme d'habitude je n'emporterai pas un livre avec moi, mais des mioches. Ah j'aimerais tant que le vieux barman qui réchauffait mes biberons à son grand désespoir, joue encore du piano et me raconte d'ébahissantes histoires de musiciens parisiens à l'heure de l'armagnac. Je vous l'avoue aujourd'hui : ce genre de situation m'arrive, tellement creux est mon nez.

  • Triolet

    Le ras de quatre suivant le doigté en frisé est la figure la plus difficile à réaliser au tambour. Il s'agit de quatre coups donnés en un clin d'œil et qui se posent sur le temps ou partent du temps. Vous ne l'entendrez pas dans la musique binaire, ni chez les rockeurs. Il est très courant dans une ballade au tempo très lent interprétée aux balais. Avec la prise tambour en main gauche pour obtenir le meilleur grain de peau dans le frottement circulaire, le ras de quatre est un mot du langage et un très beau geste.

  • Sanguine

    elle était sans descendance - in|finie - ses dernières pensées parachevaient sa tardive fascination pour ses flux inachevés et ceux de ses semblables dont l'achèvement avait eu sa raison qui alla rendre son être au grand fleuve saint laurent

  • Libertango

    "Toutes les femmes sont des roseaux
    Moi je suis tango, tango
    Que je plie dans un sanglot"
    Haïku caché dans une chanson de 1975 "Moi je suis tango", Guy Marchand.
    Piazzolla n'a pas fait la musique du "Dernier Tango" il a décliné l'offre de Bertolucci en 1972.
    "Libertango" A. P. 1974 Italie.

  • Poème manqué

    Dans le tiroir des couverts j'ai une petite cuillère en argent que j'ai toujours vue noircie parmi les inoxydables ustensiles de cuisine. Un cadeau de ma naissance que ma mère a absolument tenu à me remettre ce dernier lustre sans doute plus pour éloigner le souvenir de l'auteur d'un pareil geste que pour m'enrichir. Comme dans les romans ça se brosse pour briller joliment et tout à fait autrement que l'acier.

  • E n nui

    épanche : Œ il peau piette
    temps : 
    gi bbosité vulvaire phoque
      indusiée : grosses
    lèvres lasses

     pluie : lapin écorché

    fine

  • Roberts

    De l'école, M. est revenue un jour avec sur ses lèvres ce joli vers qu'elle chantait à peine modifié : " À Nevers sur mon cheval vert ". C'était les premiers mois de cet hiver, ses trois ans. Cela m'a beaucoup plu et j'avais bien remarqué sa vieillissante institutrice sous les fenêtres de la maison où l'auteur de ce vers avait séjourné pour visiter son ami. Le flux continue. Avec les enfants de maternelle elle a fait un récit qu'on découvre dans le cahier d'école ce vendredi, très pataphysique et amusant : " le lavabobineur ". En dedans il y a une petite prouesse cachée dûe au rapprochement du robinet et de la bobine : par Robin (extrémité du tuyau des fontaines ornée de tête de mouton, forme familière du prénom Robert, dans la littérature médiévale Robin était souvent employé par dénigrement pour un paysan sot et prétentieux, il donnera robinet) et Robert (anglo-saxon Bob, donnant bobine).

  • Causer

    Pradoc m'a accepté comme ami avec mon vrai nom et mon vrai prénom dans le FB; vous vous en doutiez, j'ai brisé un charme. J'ai des insomnies je berce ma dernière en marchant nuque à nuque dans l'obsucrité et j'ai le temps de penser à des tas de choses, au roman qu'est mort et que je foule, aux chaussettes seules qu'il faudrait ranger, à la peinture de sa chambre, à la petite rousse qui partageait dimanche soir sa couleur de chevelure avec les carrières de grès roses creusées dans les flancs du cap, et faisait de la balançoire avec la grande et la poésie à en tirer si près de Tu-Es-Roc mais que je ne ferai pas parce que c'est trop tard et que j'y ai trop pensé et que c'est éculé, creu et vide. Otite encore. Bonne nuit.

  • Quand elles partiront

    Le soir précédant l'éparse éclosion
    De fleurs aux branches des gros cerisiers
    À leur pied sises tenues leur donnant baisers
    Deux fillettes dansaient sur le gazon

    Dix fois pour toucher la ramure pourpre
    Elles jetèrent leur poupée en l'air
    Elles étaient sœurs et deux brunes toutes
    Une fit tomber son poupon par terre

    Icelle y décocha un coup de pied
    Quand la plus grande déjà s'en allait
    Sans jamais revenir et signalait
    L'annuelle vue des rosés houppiers

  • La manière espagnole au XIXème (Manet-Velazquez M.d'O. 09/02-01/03)

    1538 : La Vénus d'Urbino
    Titien, huile sur toile, 119 x 165 cm
    (Galleria degli Uffizi, Florence).
    1863 : Olympia
    Édouard Manet, huile sur toile 130,5 × 190 cm
    (Musée d'Orsay, Paris).
    1537 : le pape condamne toute forme d'esclavage [des Amérindiens] présente et à venir, toute mise en doute de la pleine humanité des Amérindiens et toute atteinte à leurs droits à la liberté et à la propriété (2 juin 1537 (Veritas ipsa) et le 9 juin 1537 (Sublimis Deus)).
    1848 : abolition de l'esclavage en France.

  • "Contentement durable"

    J'ai passé mon heure au cabinet à lire Mellin de Saint-Gelais et Eustorg de Beaulieu quand m'amie m'en sortit, elle pestait après mon incroyable durée mais louait la lunette chaude.

  • Une folie

    Dans l'après-midi du dernier mardi je suis sorti promener un peu M. hors de la maison où j'ai passé mon enfance, pour voir les chevaux. Très vite nous avons distingué un homme qui se dirigeait vers le carrefour où nous nous rendions, à même distance et même pas : le raseur du hameau. Impossible de faire demi-tour ainsi à découvert, résignés nous descendons vers lui qui pousse une brouette; il est en bleu de travail. C'est un ancien cadre dirigeant des pinceaux Raphaël, viré par le fils de son patron à la fin des années 80. Il est très satisfait de me saluer pour me dire aussi que mon père lui semble fuyant depuis quelques mois, abasourdi par cette verve, je regarde d'un air interrogateur le contenu de sa brouette souillée de boue noire. Il nous enseigne alors qu'il récupère fièrement le limon de l'ancien lavoir dudit carrefour pour en faire un fertilisant, contestant au passage mon terme choisi d'engrais. Ma fille le boude sans mal, il me dit qu'en général les enfants le fête toujours. Raseur vous dis-je, il nous conduit au bord de la fontaine et commence sa manoeuvre, en le voyant faire, je pense aux deux incendies survenus à une dizaine d'années d'intervalle dans les hangars de stockage Raphaël, depuis 1997, et me demande s'il a jamais été inquiété, je souris intérieurement de ma méchanceté vengeresse. M. fait de grands yeux. Puis nous le laissons là, à sa boue. M. maintient ce que son grand-père lui a dit, les chevaux ne sont pas là. Je lui dis que parfois ils sont tout au bout du chemin et qu'il faut y aller. Mais de ma hauteur je les vois déjà sans les lui signaler. Ils sont deux, très moches et l'un d'entre eux porte une couverture ce qui ne laisse pas de faire causer M. Il la porte pour dormir, car les chevaux dorment debout grâce à un système savant de loquet dans les os de genoux, dis-je. Nous nous en retournons à regrets pour ce qui concerne ma petite aux grands aux-revoirs cynégétiques. Elle réclame alors que je la porte, elle a trois ans et la porter jusqu'au retour me semble difficile. De passsage à la fontaine nous ne verrons plus le vidangeur bien heureusement, et sur la route M. acceptera de marcher. En remontant nous apercevons un autre voisin à la porte de son garage qui tutoie son zimmer, c'est le père de celle qui était alcoolique et dont le mari a fait fortune dans les masques (HunNun), à qui il avait donné le terrain jouxtant le sien il y a bien longtemps. Ma mère s'en veut encore de ne pas avoir deviné cet alcoolisme "de luxe", elle qui est si sagace a mener l'enquête parfois. Nous rentrons à la maison et je jette un dernier regard dans la côte où j'avais vu enfant, le clochard qui habitait la petite maison sise auprès de celle de mes parents, partir au bourg revêtu d'une robe appartenant à maman, après avoir fait nos poubelles. Il est mort lamentablement saoûl au bord d'une route, celui qui avait trouvé son frère pendu dans le grenier.

  • Remembrance (et fin du facebook)

    Dans le petit port de Cassis très visité l'été, il y a un homme qui se promène toujours de blanc vêtu (ils ne sont pas rares) celui-là est poète. En plein centre et lorsque vous remontez de l'unique plage se trouve son échoppe d'angle consacrée entièrement à sa poésie sienne, par les vieux quartiers on trouve même un magasin qui renvoie à cette nouvelle adresse, du moins l'ai-je constaté en ce pénultième été. Cela était absolument impayable. 600 poèmes au choix. Sans nul doute un roi pour les cocus.coucou.jpg

  • Bluette de grand-mère(écœurement(lazzi))

    Ce que dit laconiquement le tenancier tandis qu'elle nous sert de son vin d'étagère c'est qu'il faut la chanteuse bientôt remercier : contrôle sanitaire et dressement judiciaire, la crise financière a raison des desserts. Mais elle ne voit pas que d'elle on en sait long, sa venue au palais en femme du patron par cet incongru glaive emmanché sur grand-mère - contrebassiste et cadet de ses musiciens qui ramassera la clé sous la porte close. Sera-ce fini de concert et cette glose... Hélène voudrait faire l'école hôtelière cependant que l'on s'invite à Saint-Valentin, promis la der des der nous serons ses quinquins.

  • La partie de chasse II

    j'aimai tant la glaciale
    beauté croupie des lacs
    geôle diaphane ou laque
    de gibier provincial

    maintenant Nathalie
    votre face poudrée
    introduit de vos grés
    un bel hymne à nos lies

    car sous vos traits altiers
    je mets sans qu'il dérange
    ma bouche sur la fange
    équitant peu entier

    remettons ma chanson
    aux sommets des grand-croix
    que ce faisant si froids
    ne dit-on panthéon

    lhallaliducerfCourbet.jpg

     

     

     

     

    l'hallali du cerf (Courbet 1867)

  • homme au logis (sans reproche)

    j'ai marre !
    à faire la poésie dis
    je dis que
    j'ai marre

    alors je fais le tambour
    pis quand j'ai assez balayé
    (mon tambour à pédale est rétro)
    je remets la poésie

    mais là ça vire au marre de marre

    et je regarde par la peinture
    lourdaud qui prends mon ballet

    j'ai paressé rien n'a avancé assez
    mon amour je rétropédale

    mes filles regardent la télévision
    j'ai pas dressé rien n'a assez avancé

    or dînatoire
    j'y fais du bidon et des répétitions
    dans les relations d'approbation
    mais c'est pas possible que je voudrais écrire un balai

    rêve oyons
    ou faire une pièce aux tambours tremblante
    dès qu'on y est la musique de la chambre
    voilà du poisson nature aux yeux gros qu'est

    mort

    qu'enfin je vais mitonner