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Parution

Apparition en quatre parties cardinales
I. DUPLICITE, JE SUIS NE A L’HOPITAL
II. JE SUIS PASSE DEVANT L’AMITIE
III. JE SUIS INNOCENT LA MORT
IV. L’ENNUI JE SUIS COUPABLE

l’insulté

2009-2019































































Paul Loca







I. DUPLICITE, JE SUIS NE A L’HOPITAL



















D’où vient l’impression d’étouffement qu’on éprouve en pensant à des îles ? Où a-t-on pourtant mieux que dans une île l’air du large, la mer libre à tous les horizons, où peut-on mieux vivre dans l’exaltation physique ? Mais on y est « isolé » (n’est-ce pas l’étymologie?) Une île ou un homme seul. Des îles ou des hommes seuls.
Jean Grenier, note de bas de page in « Les Iles ».





































353
sillonnera dans quelques heures
les traces de son autre vie
ni achevée ni antérieure
mais parallèle à celle-ci

Frédéric-Yves Jeannet

 

 

 

 

 

 

Pourquoi si peu vouloir revenir en arrière ou sembler n'éprouver que du remords à temps perdu, lorsque je ferais un choix ici ou là dans ce qui est fait ? Je me souviens m'être dit qu'on n'écrit jamais de soi mais de l'extérieur, on n'est pas, on n'est jamais alors, ce qu'on écrit. Nous pourrions être des passeurs à paysages sur les clôtures de pierres. Ma sainte horreur de la nostalgie déjà suffit à m'effrayer du conseil de celui qui aime le bocage intérieur et sans doute les calvaires disséminés aux carrefours des chemins, tout comme moi - hier soir et la bière au crépuscule – m'exhortant à reprendre ou à choisir quand je lui disais ma disposition d'aller au devant (comme de fuir par l'avant du train, mais je reformule en mieux ce matin). La force de Coriolis qui s'inverse aux hémisphères, un rabot japonais dont l'usage est à l'envers du nôtre, que nous, nous poussons hors de nous, me font dire que le moment n'est pas, c'est une question de déplacements et de latitudes intérieurs. Les japonais sous nos pieds sont centripètes tandis que nous serions centrifuges. Un japonais utilise les outils vers lui à l'inverse de nous (scie, rabot) il utilise l'extérieur pour se construire alors que nous on pense donc on est. on pense au sens de rotation de l'eau qui se vide dans les éviers et qui s'inverse dans les hémisphères.

 

 

 

 

Quand enfant j'avais peur de l'orage et plus encore de ses formations, une couleur sombre ainsi dans le ciel pouvait m'abattre ; ben, j'avais peur pour mes ancêtres, tous déjà étaient bien morts, mais tous se mettaient à avoir peur en moi. Et d'ailleurs mes ancêtres bien vifs se moquaient de moi. C'est ma seule explication.

 

 

je reconnais sur tes carreaux
la trace du
battement des ailes d'oiseaux

 

 

Avant de retrouver mon style, car je quitte mon style tous les jours pour le retrouver chaque matin dans mes soyeuses chausses, il y a le passage en soi, tenez, comme une chambre à ranger, vous avez rangé cette chambre et vous vous apercevez qu'il n'est plus rien.. Ainsi de soi, à trop chercher son style, partout, au rabot à la serpe à la cuillère, il ne reste rien, il y a des livres comme ça on sent bien que c'est du javel ou à l'inverse une poubelle qui nous tombe dessus, mais on n'est pas des poubelles justement. C'est le passage en soi du passé, de celui ou de soi qu'est passé, qui nous plaît là. C'est un peu le bordel mais pas forcément, il est un fait que l'on baise tous de la même nature par exemple et que rien n'est plus commun, goûté, presque standardisé depuis la nuit des temps voire l'animal, mais pas son exergue pas sa traverse et pas son passage de ça, comme un air de ne pas se comprendre. Bon. Hein. Donc. Euh pour mon style, eh bien je suis toujours optimiste





 

nuit plate nuit calme à pas agiter
nuit totalement calme plate
comme on dit d'anciennes enfants
ou bien de certaines personnes
pas de vent du tout pas l'habitude
pas de pluie la nuit aride au silence
bon une nuit comme une femme plate
moi sans fin alité
seul le tic-tac impossible nuit
huit plat huit aplati à pas fini
tic nuit plate tac
nulle nuit vraiment à chier
chirurgie de la nuit en novembre
capillarité du neuf et du vieux
non présent et du non-passé
oui pas de chats d'errants de rien
pas de voitures pas de lumières
pas de vagues
nuit plate nuit calme

 

 

 

hier, la serveuse m'a lancé, alors que je croyais lui expliquer pourquoi je trouvais la cuisson de la pintade excellente à mon sens, dans le but d'obtenir des informations qui pourraient me resservir, elle m’a dit :
et on était bien aujourd'hui
mais il n'y avait pas d'exclamation, ni d'interrogation encore moins d'affirmation dans ce ton, j'ai été subitement pris de perplexité, où fout-elle une virgule ? nulle part ? ne se moque-t-elle pas de moi et de mes activités poétiques ? qu'est-ce que c'est que ce "on" ? en réalité, elle a voulu dire qu'on était aujourd'hui, aujourd'hui, hier.

 

 

 

Mon smartphone
Rend les formes
Poétiques
Mes ray-ban
Les bananes
Extatiques

 

 

 

dans le double de l'âge là-bas au vieilli
il n'est de doute où je n'aurai ma tête toute
n'est aucun pari que je ne sois au pays
resté. seul comme l'aujourd'hui et seul à toutes


ma compagnie aura sombré avec la phrase
le jazz érotise les rancœurs m'écris-tu
à moi qui naquis antibite – une antiphrase
existe-t-il encore ou se sera-t-il tu


et mon vélo en aluminium et la faune
mais bien sûr que oui et le grand coup de cymbale
pourrait arriver sans le moindre émoticône


peut-être et force est de voir que seul on est tout
tout au plus est-on un peu moins que rien que vieux
la meute est à rejoindre à la première toux

 

 

 

Il faut souvent s'imaginer si j'étais une femme ce que pense un homme, mais ne l'ai-je pas déjà dit que si j'étais une femme je me trouverais sublime. Dans la vision d'une belle paire de fesses se cache pas mal de choses réflexives du domaine de l'intériorisation par exemple, au lieu que souvent d'y voir une projection



 


regardez le jour a vaincu la nuit
le petit ciel est vide et embrumé
posé sur la colline qui se colorie
filles ainsi que vos yeux affamés
ainsi que tous les jours de nos vies







Je me suis demandé comment tenir ma baguette lorsqu'il pleut bien plus tard que je ne me suis demandé comment fermer ma braguette aux angles morts. Je dirais une trentaine contre une dizaine d'années.









J’allais dire, ah je le dis, en croisant mon prof d’espagnol (de ma deuxième term passée dans un lycée technique qui venait de se généraliser à l’époque, impression d’échouer mieux et plus car ma première term était ailleurs – à 3km – mais, il y avait des vues splendides sur la mer, la colline, et sur une vallée boisée), je l’ai abordé en lui demandant si c’était bien de l’espagnol qu’il avait enseigné et si j’avais été dans ses classes, il m’avait répondu qu’il ne s’en souvenait vraiment pas, et que, dans un rapide calcul qu’il m’exposa, il ne se souviendrait jamais QUE de jeunes filles et encore. Sur quoi il avait vraiment ri. Depuis.. Habiter la ville où on a fait sa scolarité est assez ennuyeux pour ça, mais, depuis ce très bref échange mon initiative ne se reproduira pas. C’était à force de le croiser dans le quartier que ça m’était revenu. C’est curieux ces jeunes profs qui ne veulent pas voir la tête de leurs élèves en faisant leurs courses (on peut comprendre) quand on se souvient d’eux toujours et qu’à la fin, rien n’est mieux qu’un prof pour mettre un nom – dans la rue, au rayon frais, dans la salle du cinéma, à la gare etc. – sur un visage

 

 

 

au départ un bébé s'inscrit dans l'exclusivité de la variété puis très vite cela devient de petits suppôts de la variance. méchant torche-cul.

 

 

 

à la trentaine ennemie s'aperçoit que ses amis n'en sont plus il a vieilli dit jamais n'avoir faillit et voit quand d'autres amitiés échoient l'embarras poindre sans joie

 

 

 

sous le vent s'est fendu en deux mon lilas blanc l'un seul à plat l'autre debout chez les voisins celui-ci est un branchage à fagoter tant il est si jeune scion que je couperai bien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Servat dessert les cervidés à St-Servais

Servane me servit la cervoise en serviette
Elle avait de si beaux seins mais qui s'en servait

 

 

 

 

 

 

Il s'agit de pensées brutes, vraiment brutales

 

 

 

Un déchirement vient de passer une ombre un silence et je sens une perte ou une ouverture à laisser venir quelque chose d'invisible. Je mue peut-être. Que suis-je en train d'entrer ou de perdre ? C'est lancinant et angoissant. J'éprouve aussi une crainte voire de la peur et de la faim, sans même devoir assouvir cette faim, faim sans but. Il n'y a aucun retrait du désir, au contraire il me pousse ce matin à écrire, il est urgent d'écrire une force inconnue m'y dresse et qui renvoie et remet sur la plaie ventrale invisible son baume. Ecris, dirait cette force, écris, tout mot te doit le pansement géant à construire la nouvelle peau. La peau soyeuse et fraîche sortie d'on ne sait où, transmise par quelle nature, et l'ancienne qui commençait de flétrir et de craqueler en m'effrayant voici plusieurs mois. Les angoisses se sont alors précipitées, durant les nuits parfois, et maintenant les jours, et enfin comme à présent, voilà que c'est rémanent.

 

 

 

L'égoutier faisait l'amour dans le regard

 

 

 




j'entends son prénom et je m'arrête sans faire ombrage
je me souviens l'avoir eue presque au bout de mes doigts
mais lorsqu'elle a compris que je l'aimais comme personnage
elle s'est enfuie à jamais et sans m'en vouloir plus que ça

pourquoi s'éprendre d'une future vedette nationale
pour écrire de la poésie me direz-vous ? je ne sais
mais n'est-ce pas humain de jouer à l'amour un poil
pour la Loire et sans doute le devant de la Seine

un soupçon et c'était la disgrâce mais aux longueurs
où je me serais noyé elle m'aurait tout le temps
laissé gagner la croûte au sonnet et pour longtemps

encore mais comment vais-je finir cette pauvre histoire
il suffirait que j'accuse un copain de boisson à poèmes
un peu grand et très à l'aise avec le beau sexe qu'on aime

 

 

 

 

 

je ne peux pas être belle ; je ne peux pas dire que je ne puis être belle, je suis donc la femme de rêve.

 

 

 

À un moment donné le poète s'aperçoit qu'il n'est plus rien. Et c'est pas là du tout qu'il compose, il cherche l'état reconstructible, régénérescent de l'impression première, le goût de l'eau en exemple, il s'insurge de toutes les addictions inhumaines de ses contemporains, il se souvient s'être jeté dans les derniers vers conclusif, un dernier, était-ce la dernière fois.

 

 

 

Chaque automne il est un houx naissant timidement dans nos haies jouxtant les lumières caves de nos basses consommations, comme d'un mur - un sol, où nous écrasons le mégot luisant, l'agonisant de nos été passés. D'ici, du sèche-linge veux-je dire d'où j'annexe son électricité pour vous écrire, je le vois me narguant, petit houx juvénile et blessant La lumière dans la nuit est un peu tendue comme une vérité La lumière hallogène
est un peu comme un j'aime

 

 

 

Quand je vois un chien, je lui dis tout le temps " - le chien ! " alors que je ne sais pas son nom et même si c'est une fille, j'engage immédiatement une conversation de sûreté, je l'appelle et lui parle, je le stimule. " - Alors le chien, ça va ?", " - t'as chassé, aujourd'hui, le chien ? ", " - t'es mouillé dis, le chien, hein, il pleut ! ". Mais, quand je rencontre une inconnue, je ne peux pas lui dire " - la fille ! ", " - alors, la fille ? ", non, je ne peux pas faire ça, même si c'est une

 

 

 

Cantona que Cantat
Cantat que Cantona

 

 

 

je me souviens du ramoneur se saisissant du tapis persan pour le jeter au loin de lui, sans ménagement, loin de ma cheminée, c'était la première fois que je le voyais dans cette maison qu'il connaissait, et dont il connaissait aussi la chaudière qu'il a dû installer. Avec son nom d'apéritif il sera demain, treize trente ici, pour affaire, car il est aussi plombier de deux mètres

 

 

 

les petits chats quand ils ont bu du lait
sont pareils aux adolescents du premier regard
ils reviendront à cet endroit à la même heure



 

 

 

Les grandes marées d'après-midi
Fixer un point sur le rivage et attendre
Que la mer monte les pieds dans l'eau tiède
Sècher sur la serviette en contemplant la course sur l'estran
Du temps

 

 

 

J'aimais bien la série highlander
Un jour une femme m'a demandé
Qu'est-ce que t'aimes comme séries
J'avais ça à lui dire ça me revient
Je voulais te dire que si j'espace ainsi
C'est pour savoir si toi aussi ça t'arrive
La conversation semble reprendre sans
Événements extérieurs un lendemain
C'est rare et je sais que tu t'intéresses
Aux psychoses ce n'est pas la même chose
Quand on est petit qu'est-ce qu'on rigole
D'une conversation qui reprend
Enfin moi ça me semblait ahurissant
Surtout la grand-mère, la spécialiste
Des esprits escaladant nos généalogies
Et descendant subitement en rappel
À un degré de complexité de ramifications
Elle s'arrêtait longuement pour reprendre
D'un coup sec et plutôt par surprise
En parlant breton alors pourquoi
Pas moi hein







mes nuits sont piquées d'un sommeil ôté par les deux bébés, nuits tordues aussi que noires au soleil de l'hiver elles s'alignent pourtant sans fin comme on peut voir les bouchots dans les parcs dessinés au cordeau







parfois on fait, on dit quelque chose et alors on jurera qu'on l'a fait sciemment mais en réalité c'est le corps qui a fait et qui a fait parler, c'est un bon moment que de s'en rendre compte. musical. c'est le moment de faire ce qu'on n'a pas souhaité faire, de ne pas faire ce à quoi on est voué éduqué destiné.

 

 

 

 

 

elle
actionne
l'autre
passionne
elle
garçonne
l'autre
personne
elle
grognonne
l'autre
mignonne
elle
bichonne
l'autre
cochonne
elle
pigeonne
l'autre
bourgeonne
elle
déconne
l'autre
enconne
elle
pistonne
l'autre
passionne

 

 

souvent je prends deux sensations à la journée et j'en fait le texte à la fin, il faut qu'elles soient inédites - c'est assez facile à ressentir, avec un peu d'entraînement, l'exclusivité vous frappe alors, comme deux coups dans le dos - et tu te retournes sur ta pensée inconnue ta sensation étrangère enfin tu vois quoi tu peux pas répéter toujours les mêmes fadaises lues ici où là, éculées et ridicules, malmenées souvent, irrécupérables enfin. nan. nananananan. il faut une disposition générale un état critique. on part souvent d'une observation anodine dénotée d'une présomption matinale, et nous croyons aux hasards ZOZAZAR

 

 

 

Que le temps a passé
Comme un paso doblé
Et les années passèrent

Comme après du dessert
On oublierait nos Pêches-
Melba pour euh, danser

 

 

 

 

ma petite a joué toute l'après-midi avec la fille du pasteur qu'est rouquine comme une orangiste, j'aurais dû comprendre plus vite, surtout l'accent de la maman au téléphone. au moment d'entrer dans le temple, saisi d'un doute, j'ai repassé un coup de fil de vérification ; autant dire que je me suis cramé à jamais. La mère m'attendait dans la pénombre de l'escalier et dans une robe d'été à col blanc et manches courtes des plus classiques du royaume. À mon retour, cette pénombre qui contrasta avec la lumière affolante de cette journée me joua un tour du malin, car, comme j'entrais et comme pour reculer cette obscurité, je me suis pris de dire après qu'on a fermé l'interphone, un acrobatique "WHERE IS IT", me croyant seul et sachant les hôtes habiter les étages du temple. Mais j'entendis qu'on me parlait très distinctement. Là encore, abattu, mort, comme un putain de dimanche, je gravis les escaliers avec espièglerie, magnifiques vitraux, enfin des vitraux sont toujours magnifiques.. En passant la porte à l'instant je me suis dit pour que ça faille de n'arriver qu'à moi encore, que j'étais l'archétype de la tolérance peut-être

 

 

 

comptez pas sur moi pour qu'un jour je vous drague, je suis le plus mauvais de l'espèce, je sais, je sais, vous vous dites "ah mais comme t'es beau, et fort, et grand et puissant" indéniablement je suis une force de la nature, mais là n'est pas la question, je suis nul à la drague et cela contraste non pas d'avec une laideur abjecte mais bien d'avec une banalité confondante, me propulse aux derniers rangs des supermarchés, et dans les légumes je n'y saurai même pas draguer une salade, une batavia ou une laitue, toutes se refusent et se referment tels de vivants crabes sous ma main velue







A la gare d’Uzel il y a souvent des contrôles de vitesse, à la gare d’Uzel il y a souvent des contrôles de vitesse. A la gare d’Uzel il y a Soudan, vélo-tronque, de tes vis, mais à la gare d’Uzel il n’y a jamais de comptoir des épices, il n’y a jamais de cyclistes du zèle, ils sont tous clean, à la gare d’Uzel il n’y a pas de lanternes volantes dans les cieux nocturnes, pas de douanes, pas de candides, pas de ballons aucun zèbre

 

 

 

Mon tambour tambourine mais je peux pas faire comprendre ça aux copines qui veulent du Chouchen et pas du Chet Baker, de toute façon d’ici demain j’effacerai ce statut pourquoi le like n’appelle pas le like – G.C. me parodiant

 

 

 

quand ça me plaît j'ai le tournis. l'inconnue doit filer le tournis, disons que c'est un signal qui n'est pas très courant, ce n'est pas un coup de foudre et ce n'est pas le hasard non plus mais c'est fortuit le tournis, c'est une porte à l'Absolu commune à chacun







 

J'entre à la boulangerie et j'attends gentiment mon tour. Quand tout à coup, je crie " Ce n'est pas la mission d'un boulanger que de faire des pizzas ! ". Je sors en courant tout en me dirigeant vers chez le boucher. J'entre discrètement, et patiente tout autant, et quand vient mon tour, je hurle " Ce n'est pas la mission d'un boucher que de faire des crèmes brûlées ! ".. Cette fois ça rime, je touche au but et mon public, je sors tranquillement

 

 

Une semoule se moule et se love à son ramequin tant et si bien

 

 

je me souviens des jeunes baisers c'était sur un banc sur une vallée sur une colline sur du gravier

 

 

Longtemps je me suis couché près d'une batterie

 

 

Avant internet, j'ai parfois fourré jusqu'à mes cinq doigts en repaire dans un livre, mais désormais sans s'en apercevoir on devient tous un peu Sainte-Nitouche

 

 

J'ai tapé "ballon de cuir hexagone" et j'ai eu ce que je cherchais. On n'emploie plus tellement ce mot, remarquez "Hexagone" (avec sa majuscule). On a l'impression d'une dissertation comme - au hasard - le terme "entente cordiale" etc. On faisait au bas mot trois pages. "Hexagone" a fait son apparition au moment du déclin d'un empire colonial, il faut s'en rappeler, du temps des "non-alignés" (4p. fastoche). Je ne sais pas pourquoi j'ai besoin de dire ça. Et ces cartes géographiques si synthétiques.. Au point de six traits, et les trois grandes façades maritimes les plus conquérantes au monde. La propriété atomique du ballon de football est bien un petit hexagone de cuir. Ah si, ça me revient je lis souvent Guillaume et je suis tombé sur ce tube sifflotant "j'veux du cuir". C'est infernal.

 

 

J'entends distinctement les cloches que le vent m'apporte, je me suis découvert une acouphène. Une acouphène légère est stoppée par identification - pas toujours évident - et par le surgissement d'un bruit contredisant, par exemple, je suis pour l'instant dans l'infra-basse (tous les bassistes que j'ai connus) et un claquement de doigts suffit à l'éteindre, le saviez-vous ? On est exactement dans le mal pour un bien





j'ai pris mon manteau ;
alors comme un ami
je l'ai mis sur mon dos
et je suis parti

 

 

 

 

Le collège pouvait se diviser en quatre grandes zones. La zone sport tout d'abord - on y reviendra - la zone sacs et chiottes, la zone réfectoire et enfin la zone usine ou récré. L'établissement bordait une usine d'incinération qui chelinguait tellement qu'une prof de latin devait se prendre de considérations sur un urbanisme naissant. C'était les grandes années quatre-vingts, inégalées dans leurs anoraks polychromes, et les guidons torsadés à des meules audacieuses. Côté usine, c'était le secteur d'intervention de titine - la surgé en fourrure skaï - l'aile morte du bâtiment ou certains s'aventuraient sur le toit, là où un paysage industriel fait toujours friche dans nos mémoires, comme de savoir que nous ne chercherions jamais ce qu'il y avait derrière tellement ça puait derrière la voie ferrée aux marchandises fantômes, où jamais rien ne passait, mais une frontière, qui semblait dire, là-bas c'est l'usine si tu ne fais pas les efforts attendus. Le coin des sciences aussi et de la science nat, et sa reine de prof, qui souffrait d'un hottentotisme de prononciation étonnant, à finir tous ses mots par un "chut" étouffé jusqu'en quatrième, après il y avait une suivante qui portait des dessous foncés sous sa blouse blanche. C'était là aussi le dessin où mes gribouillis de sixième alertaient publiquement la prof sur le nu dans l'art. Là aussi que Fabienne se laissait tripoter les seins, là le petit paysage arboré des photos de classes. Là encore qu'Alexandra se débarrassait d'un loubard pour mes faveurs. La zone sacs et chiottes, c'était la loi. La loi des anciens. Je m'y suis dénoncé un jour, pris de doutes en poussant un petit à pisser, double peine alors pour ma dénonciation spontanée.. Au réfectoire j'ai fait du racket de tartines, je l'avoue, la zone réfectoire c'était la zone d'attente et de transit, une allégorie des futurs où nous philosophions par fringale " nous ne sommes pas des amis choisis " etc.. Enfin, il y avait la zone sport, vers laquelle tous les abrutis poussaient une balle de tennis du pied à midi, mais aussi le gymnase où dans le local de rangement des agrès, la Sonia pouvait dans le noir, se laisser - un peu - tripoter sous trois mecs. Les vestiaires des mises à l'air n'était pas ma prédilection, le gymnase encore moins, ou le prof de gym m'enjoignait de me taper la tête sur le mur en me disant que j'étais bête. Dans le noir, Sonia m'attendait





 

mais si j'étais dans un phare
je n'aurais pas d'autres choix
qu'à rédiger mes mémoires
faut pas pousser mémé dans
les orties rien ne m'échoit
ni far ni le froid dedans

 

 

 

l'idée récurrente de déhiscence de son propre corps par une découpe longitudinale franche et l'emploi de ce mot même, sont très chers à Alfred Jarry, je tenais à vous le dire hein, j'ai ça depuis longtemps sur le cœur et j'en ai jamais parlé à personne, et je me sens triste

 

 

 

toute notre jeunesse en quête de vérité, nous achetons alors une bagnole et ne rêvons que d'une chose : dire adieu à la franchise

 

ça tempête ici ce soir dans mon insert et dans les volets et partout, je m'imagine dans un phare, enfin non, mais c'est l'air de la mer ça.. non plus. elle est à trois kilomètres à vol d'oiseau qui serait parti à marée haute. je suis au port en moins de dix minutes à pattes. au tabac. qui dit port dit l'illicite. Y a-t-il des putes au port ? un titre ça. on y fait son footing c'est un peu lacustre au grand jour des dimanches matins. j'y passe les soirs pour jouer du jazz sur l'autre colline, près de la tour médiévale, ou pour faire les courses les mercredis après-midis. il y a parfois des équipages exotiques avec des grands navires ou bien une flotte de chaluts mais rien de bien folichon. c'est vraiment un port en eaux pas trop profondes plutôt timoré et fonctionnaire sur les bords. les bords de l'eau

 

 

 

de ma pelle à mon seau
un sable encore suintant
gras et grossier se tasse
"facile à faire le gisant"
fait dire un goéland
des secouristes cherchent des parents
l'oreille collée au sable dur
je tapote du bout des doigts
les diffractions me satisfont
je repense encore que le son
est un muscle que la voix
est un muscle que le parlé
et l'écrit c'est tout pareil
mais depuis quand bon sang
en ai-je ce sentiment





le bois craque comme si quelqu'un venait de marcher sur un escargot dans le dallage la pluie tombe en faisant le bruit que font les légères bourrasques de mistral dans les feuilles des platanes du canal du midi, légères à côté de ma tempête retombée comme un soufflet

 

 

Dans un ciel crépusculaire et au travers des entrelacs de noires illuminations tout juste posées pour Noël sur les voies de la circulation, j'observe la gorgonienne arabesque d'un vol de milliers d'étourneaux.



 

je me suis marié au monde des chimères et après on a été se promener au cimetière marin il faisait beau

 

 

se convenir dans la vacuité de l'amour, dans sa perfection, c'est zéro Il fallait voir les déconvenues voir se décomposer la réussite initiale pour torpiller l'accord parfait grâce aux disharmonies fécondes voir se débarrasser de ses achèvements et s'écœurer de ses perfections en résumé plus j'ai usé l'amour plus je l'ai épuré et plus je l'ai reconnu. A l'époque

 

 

Je me sens comme un terrain d'aviation
mais désaffecté
une ou deux raves
en hiver
les mûres à la fin
d'étés
les châtaignes en automne
des crs des trav des vieilles

 

 

 

avec la nouvelle bibliothécaire si jeune et matoisement blonde, j'essaie des titres qui formeraient des phrases de quinzaine en quinzaine. le type féminin le plus redoutable est alors une blonde au sang froid, toujours congelée et dure à chauffer – j'en ai coincé une – qui réclame (froidement et glacialement) le renouvellement de mon abonnement climatique

 

 

 

j'entends la grêle qui tombe dans l'âtre. j'aime bien les femmes qui aiment les parkas kaki et qu'en portent. la bûche flottera-t-elle. Géant refait sa promo sur le Heidseck, 2 au prix d'une, RDV des bourgeoises solitaires en lunettes sombres à l'heure du thé, champ dans chaque main.. juste derrière, une femme à l'enfant nu-pied et sa sœur en pyjama dans le caddie : sur le tapis roulant j'ai vu du saumon, des foies gras, de fin de tapin ai-je pensé. je pense trop fort, trop vite mal et déplacé. chez la fleuriste arrivée des Nordman d'enculés. devant l'école privée concours de 4.4 mal garés dès 09h00. la vendeuse de la boulangerie est toujours aussi tarte. et là quand je passe devant l'autre boulangerie (celle du mort, 3 cogérants, 2 affaires, 40 employés) faut-il vraiment en pleurer. J'ai entendu Papa Jo Jones jouer "close your eyes" qu'on a joué en tango. qu'on a joué en tango. au conservatoire la répé était annulée depuis une semaine mais je m'en suis rappelé quand la poignée de la salle a refusé d'ouvrir. je ferai cette vanne "j'aurais pu emmener Evelyne au cinéma". et encore, je vous cache pas mal la vérité

 

 

 

l'état de poésie est un assiègement des vaisseaux







a dormi au milieu du lit de la sieste arrivée aux jambes. une bouteille est coincée entre les pierres du côté de la mousse aux arbres arrivée du tour arrivée / pense à la cigarette qu'il va aller fumer tout en retenant petitement ces instants appétents qui vont encore super le décevoir.











pourquoi donc ai-je coché le goûter
le spectacle suffisait je vais m'effondrer
il fera froid Miles Davis a joué ici
à quoi bon d'ailleurs dire ça
par deux fois j'y ai joué aussi
du jazz mais des jeux j'étais petit
LE NOËL DE L'HÔPITAL
se donnait là
un radio-réveil
un tour de magie
l'assistante transpercée
il y aura peut-être la présidente
une femme-sabre
de la magie

 

 

 

je lis quelque part de ces choses futiles dont j'éprouve immédiatement la rémanence et l'encombrement, ainsi par exemple Céline s'est-il marié à Quintin mais je ne parviens à m'en rappeler d'autres, ce qui est ici un sentiment banal sauf la perception immédiate de cette rémanence, comme si s'expliquait à moi la future expurgation en démence sénile du trop plein des accumulations à la fois incontrôlées et modales de l'existence, tu vois SALOPPUTECONNASSE CHIENPUTESALOPECONNARDCHIENNE

 

 

 

mon ciel matutinal est défait, il n'a pas même de couleur dans la parallaxe de soleil vengeur on le dit bleu mais c'est la fausse promesse au lit non moins défait

 

 

 

si. ah si. j'ai un petit aphte, très léger à l'extrémité de la langue il est invisible. c'est absolument mineur, n'empêche que j'ai envie de prendre une noix mais ça me gâche le plaisir, j'ai remarqué qu'avec la gangue du fruit à coque, c'est systématique, et que sans gangue ça ne fait rien, vu que ça se produit aussi avec les bonbons durs à sucer, j'en déduis que ça vient de l'action. j'ai un truc intermédiaire efficace pour la noix, je l'oublie dans la bouche pendant plusieurs minutes, et quand je l'en extrais avec les doigts je peux très finement en ôter la gangue. en ce qui concerne cet aphte invisible je vous propose de vous informer de l'évolution. pour l'heure, je fais l'essai avec la noix.

 

 

 

vive la conscience plate à l'oblong du feuilleté de raisons ; trouvé galet lamello-schisteux inspiratif et récursif dans ses lignes de niveaux qui me fait se croire.

 

 

 

 

 

 

 

Que ce ciel est bleu ! comm' ces premièr's feuill's m'étreignent !
<< Nous serons bientôt si brûlantes dans tes bras
Et nous te donnerons la fraîcheur sous la treille
Retourne-nous_encore un peu sous ton beau drap >>

Quelle horrible image de coucher sur ses pages
La tâche ou l'encre engluées déjà de peaux mortes
Que n'avons-nous dévoyé d'idées pour des gages ?
Lors, nous soldons notre temps à la page accorte

Pour du contrat des testaments_ou des procès
Allons voir si la greffe a pris s'ouvre à la page
Ce verger est en viager on est prêt des plages

Ça serait l'histoire au notaire qu'irait aux putes
Sans contracter sans station ni hésitation
Il a foncé à travers la végétation

 

 

 

au fond du kebab j'observe sur la place couverte de halles la trajectoire de passants, j'en reconnais plein, les pierres de la cathédrale sont plus qu'ocres, on se croirait devant du pignon de ciment rougi des maisons modernes du Léon, la patronne dit qu'il n'y a personne parce que c'est la fin du mois, et qu'elle n'a jamais rien compris, ici, à préparer du kebab et c'est le bide, et subitement, certains soirs de devoir afficher plus de kebabs tellement il y a de monde, c'est un sale boulot qu'elle me dit, je prends du dessert en évitant la tarte au citron

 

 

 

L'avocatier et le laurier sont des sous-familles des lauracées, et elles n'ont rien à voir avec les poacées qui sont des graminées. Le premier poème écrit à ma gloire m'est parvenu ce jour :
Dans son jardin ne poussent que des poacées
et quelque lauracée
mais pour lui c'est acé.

C.T.

 

 

 

éviter de parler de soy et miauler même. renifler de temps à autre. prendre un aspirine qui n'est qu'un efferalgan en vérité. ronronner et roucouler, ne pas aboyer. noyer les gens dans les différents degrés, les mettre dans un sac au préalable. dire que c'était du second degré ça fait de l'esprit. écrire des degrés. digérer. monter descendre des escaliers faire des siestes ne jamais écouter de la musique ne jamais lire regarder la fenêtre. surchauffer. boire un verre de vin à midi chez maman, reboire un soir.









c'est la fin du monde et de mon cœur
attendez, partez pas, c'est foireux
dans l'esprit c'est certain mais pas que
vu l'heure on court à l'échec en choeur
aucun train nul avion des tracteurs
de la buvette et des autochtones
en banquet à se prendre un ribot
et de la fine et de l'alambic
des ans derniers pour de la bien cuite
on n'arrêterait jamais toujours
on continuerait comme un vautour
de la rime et un, de vrai désastre
sous l'étoile et une encore à boire
allez vas-y sers-moi mais sert don
je t'en prie on est à la fin d'aoû
j'ai vu trop longtemps l'astérisque à
la note au bas de tant de nos pages
et du péril des fois et des rixes
inspecteur non monsieur l'agent hips
un calypso ou un meringue
je me dois bien d'arrêter



 

je suis le roi du pain perdu le roi du pain le roi de la perte je suis jésus

 

 

au palpitant les fleurs à la gorge un café

toujours identique et un sentiment se change

pour la ruine amie et tout autant pour un ange

mais le café sent mauvais dans le con des fées

 

je te ferai marri, bouillu ou bien suiffé

ne m’écoute pas c’est un sonnet de rechange

tiens il faudrait prendre un vin blanc tandis qu’on mange

les truites ce midi – ne va pas t’esclaffer :

 

c’était en promotion et je les décongèle

cela vient de la rivière et n’est du pagel

dessinons-y la neuve ramure au poiscaille

 

disséquons nos forfaitures_et nous trinquons

mais qu’est-ce qu’on en aura vu de tous ces cons”

du couteau nous suivons le hasard des écailles

 

 

 

 

Le vent souffle mollement sous les portes ocarina, une seule, une seule suffira trouée de long en large par le dessous, étouffée par mon boudin bleu, sa plainte sa complainte qui n'en finit pas

 

 

 

un jour que j'écrivais pour me surpasser, je le croyais seulement. c'est la fin de la phrase précédente. la phrase précédant celle qui précède est terminée. ne riez pas de trop attendez. premièrement, cela n'a pas de sens. deuxièmement, je vois bien qu'il m'est arrivé un jour, par le passé, d'écrire pour surpasser. ça m'a brûlé un peu cramoisi surtout. je dirais que je m'écris pour sûr me passer. on peut continuer. irruption de on. mon aide. ma fille de salle. continuer de dire se passer de vous. écrire pour surpasser quoi, qui ? c'est me donner l'envie de me lester avec le plomb. et là voici bien la problématique du temps essentiellement présent de moment d'écrire. dans la nuit, j'étais persuadé d'écrire avant même que d'exister. j'avais des exemples. regardez. disons que je mette un an à rédiger une nouvelle par tous les moyens de travaux quotidiens ou par une idée datée, sacralisée, enfermée, exploitée sucée jusqu'à la moelle puis exhumée en quelques heures. je me disais que tout notre champ de vision et les bazars organiques sont embarqués dans l'histoire. je vais envoyer maintenant et on verra pour les fautes d'orthographes plus tard. ça va encore clasher, je vais perdre mon fil et ça m'agace. alors voilà, comme dirait le première ligne des armées ou d'un sport, comment savoir qui gagne ? c'est infernal et écoeurant. j'écris et après j'existe mais pratiquement en même temps, pour cette raison l'inverse est impossible, c'est maladif, c'est un poison, comment te dire, c'est une drogue

 

 

je trouve ma chaussure gauche de l'autre côté du canapé ; elle est unique et je ne peux pas douter de ma chaussure droite ni de son existence. pourtant il est plus difficile en réalité de concevoir l'existence de l'autre chaussure plutôt que la symétrie axiale qui peut facilement produire des gants ou des soutien-gorges qui se doivent de ne reposer sur rien ; mais les chaussures dans l'histoire de la manufacture, tout de même ça n'est pas rien, cette embase ce talon cette plante cette voûte alors que le galbe ou le doigté sont si peu

 

 

j'ai été le témoin d'une scène dont j'aimerais parler, car c'est du dire, du vrai dur de dire J'ai envie de dire action réaction avion à réaction patate la salope la pute je l'encule la salope la pute je l'encule je l'énuclée je l'énuclée aviron création endive rond cuite pute patapon pont Pondichéry pourquoi je le dis j'ai envie environ de dire maison de retraite petite vieille qui pue la pute pétard bouse elle répétait la vieille " aaaaah qu'elle est mignonne aaaaah qu'elle est mignonne " ça chantait ça durait une minute " aaaaah qu'elle est mignonne aaaaah qu'elle est mignonne " et puis un trémolo dans la voix et v'là qu'ell's'mettait à gueuler toujours en chantant " aaaaah qu'elle a du vice aaaaah qu'elle a du vice aaaaah qu'elle a du vice aaaaah OUI qu'elle a du vice aaaaah OUI qu'elle a du vice aaaaah OUI qu'elle a du vice " j'me suis approché de la vieille folle et j'ai dit dans son oreille ma salope ma pute je t'encule ma salope la pute je t'enculema salope ta pute je t'encule ma salope ma pute je t'encule elle m'a regardé avec un grand sourire elle a voulu me prendre dans ses bras et s'est levée de son fauteuil roulant en se chiant vraiment dessus et en s'écroulant

 

 

c'est bon pour ce soir
mais demain matin
on fera les devoirs
on démontera le sapin

 

 

 

l'important dans l'oeuf c'est le craquant de sa coque, une erreur fréquente chez les confiseurs consiste à mettre du craquant à l'intérieur de l'oeuf, genre praline ou pire une cacahuète, un croustillant chocolaté soi-disant raffiné non non non, on attend de tremper sa langue dans une liqueur par exemple ou dans quelque chose d'acidulé, ou mieux dans du vide, mais seulement après ce fameux craquement. ici la taille n'a pas d'importance, c'est là mon avis bien sûr, mais je pense que l'oeuf de pâques en chocolat de croûte molle est une vulgaire méprise qui plus est lorsqu'il est trop plein.

 

 

 

du fond de la vallée se dissipent
des nappes de brume quand j'assiste
au dépôt des lavis argentiques
feue fougère ta couleur descend
sur la lande sombre aux mauvais sangs
en s'effaçant en reparaissant
c'est le film des mauvaises pensées
qui reviendra tôt se déposer
demain sur le versant opposé

 

 

 

on lit son hebdomadaire, on recherche le nom de l'auteur par réflexe, on finit pas l'entendre et le reconnaître. on repense que le thème est un prête-ex- et à une super version latin. too much kleenex, pas assez de sexe.





 

Jouer du verre – à whisky – est assez simple et très satisfaisant avec ses crénelures à son embase on atteint vite la vitesse ou la mollesse en le faisant tourner bruyamment dans son inclinaison on martèle un beat et en le redressant le tournoiement accélère un genre de roulement et puis on l'incline encore en décomposant chaque temps de crénelure en verre. Dans le placard aux verres le cendar figure en bonne place auprès du presse-agrume et puis donc de ces fameux verres à moutarde qui commencent un jour comme un pincement et finissent en contenant de ces plus beaux rayons dorés, là, dont je m'abreuve un peu. Un petit peu dirais-je.

 

 

 

 

Qu'est-ce qu'on peut blesser en un mot à croire que nous ne sommes que de coton c'est une lutte quotidienne de quoi est fait le prochain dans une mousse dans un jus dans de la pierre alors alors du côté des cailloux nous sortons un poème surtout dans le moment de faire de la phrase puisque c'est la figure à jamais admise un sms valant mieux qu'une conversation le téléphone étant fuit fuis fui je m'interdis bien les formules qui produisent des participes passés surtout dans le vers mais j'ai dû en faire c'est pas grave eh demain on trouvera encore le chemin l'embrouille qu'on a tissé de longue haleine un moyen de se retrancher de boire un coup après 18h de fumer après 19h de se coucher dès 21h froid aidant hiver naissant

 

 

 

un jour j'ai reçu de buenos aires un coup de fil de la nana qui m'aimait et qui disait "- Je vais me refaire les seins, qu'est-ce que t'en penses ?!". finalement elle m'a plaqué

 

 

 

imaginez ma journée de dingue ; retardée par ma lecture d'un article sur le retournement du tore et qui m'a désespéré – avant que de déjeuner – et plus tôt (bien plus tôt aux aurores) une inquiétude est venue aussi d'ailleurs, et depuis cette inquiétude, voici que je visionne à la fin, une autre et courte vidéo sur l'ampersand. figurez-vous que l'ampersand en passerait par le lacs d'amour, mais c'est ici ni plus ni moins que mon thème si cher de l'arrivée au lac qui est induit, en ruban, mais carrément, c'est une résolution, un coup de journée ! du sort, dix ans de tâtonnements qui s'éclairent alors que j'étais abattu encore à la sieste suite au message inopiné d'une poétesse, on va résumer, et après je ferai un schéma : le ruban – thème du ruban volé Jean-Jacques, je sors le lourd Mœbius qui nous allégera, l'arrivée au lac, le lacs, il n'y a pas de faute de syntaxe s'il vous plaît, et sa symbolique de lacs d'amour, et puis ce tore – la culpabilité si vous voudrez – nous sommes arrivés à la vingt-septième lettre de l'alphabet, ce & per se et

 

 

 

le trac c'est parce qu'on se prend pour le centre du monde, et se prendre pour le centre du monde c'est refuser d'entendre que le trac existe. quelqu'un parmi vous connait peut-être quelqu'un qui connait à son tour quelqu'un qui s'est dit de moi que si jamais je lui envoyais mon manuscrit il le foutrait direct à la poubelle. mais, je n'ai jamais envoyé de manuscrit nulle part, comme ça mon impression que, de plus en plus quelque part quelqu'un pense de plus en plus qu'il me foutra directement à la poubelle, ne fait que croître. faut dire que quand je m'imprime je deviens complètement fou, c'est un peu comme si Ringo Star revenait au studio après une sieste et qu'il se réécouterait, et qu'il n'en reviendrait pas il dirait "putain mais c'est génial ce que j'ai fait" et là le producteur lui avouerait "mais c'est pas toi qui jouait connard". pourquoi toute cette grossièreté. tous ces gros mots dans ma bouche. parce que j'ai le malheur du papier. c'est ce que ça me fait de me voir sur du papier, et de surcroît je vois une image de ce que j'ai écrit puisque je sais ce que j'ai écrit : je ne me relis pas ; je considère une image je me vois comme dans un opticon. bref. c'est insupportable. alors plutôt que d'être attiré par une tentative d'autodestruction, je me tourne vers la mouvance de mots, des mots sans repaires par le simple glissé des doigts et sans coordonnées affines et des vraies impressions ; pas des éditions. je ne sais plus ce que je voulais dire

 

 

 

SORBON BEACH

Sur la plage de Paimpol
Il calcula le nombre de moles
Il s'était fait aussi des ampoules
Il était bien à Pempoull

Il aimait beaucoup les gros cocos
Les cosses_aux cocos oui
Il en mangeait des jolies
Au Curry avecques du pesto

Le lidl de paimpol
Est très différent
Des lidls en gaules
Il est si grand
Qu'il va sous l'eau
En madiran
En catogan

 

 

 

 

j'aime énormément l'introduction de take the A train, elle évoque en moi l'impossibilité de s'atteindre

 





une certaine mesure d'exigence à soi vous porte à fréquenter un reniement de tout ce qui fait société. je n'ai pas fait du jazz pour rencontrer des dentistes merde. je jouais ; et on y perd la vie parce qu'on n'est jamais seul dans la vie. j'aurais mieux fait de faire de la boule bretonne et nul ne s'y serait brûlé les ailes. quand le vent vient du nord on entend toutes les bagnoles - description nulle du temps que j'écrivais, on me disait : moi aussi. moi aussi à Paris j'avais des mouettes tu sais. ouais. bon. j'ai viré tout le monde, trop lourd. que font les conducteurs de véhicules à cette heure esclave. il faudrait peut-être écrire des sonnets, comme l'avion, pour garder l'agrément du pilote. quand je pensais à ça, l'ami pilote est arrivé comme l'an dernier en scooter, un membre historique de les amateurs qui possède sa part dans la sono. il vient pour la fin, enfin vous savez.. passé du sax à la guitare suite à une attaque au sortir de sa banque, et volant toujours. il est mon plan secret de bossa (qu'a échoué l'hiver dernier, mais qu'on se promet de relancer). un type étonnant. dilettante extraordinaire. n'a jamais été désintéressé par toutes mes conneries - ma faculté post-quartet











en vélo — j'aime le vélo — clio est à midas en vue du cété pour l'été. je fais du vélo. en vélo je suis le crétin, l'insulté le connard par les fenêtres, on a ses raisons, rouler ici est bien difficile et j'emprunte les sens interdits selon les pentes fameuses. les portières ouvertes, les déboitages impromptus, les pick-up (cette mode citadine de se véhiculer dans les villes ruinées) qui te rasent pour le plaisir de ton seul pied-à-terre, je les connais bien







les dimanches je cherche quelque chose à chercher parce qu'au début je cherchais quelque chose que je cherchais







j'ai complètement oublié de vous dire que ma fille a lancé une imitation de son failli père entre Noël et l'an : "- Je suis pas venu ici pour supporter vos couillonnades". étonnante la ressemblance hein, on jurerait que c'est moi. par ailleurs comme ici on tient le chaudron du parlé, pensez à moi quand vous entendrez ça





 

une chose que j'aime beaucoup c'est le dernier rayon de soleil sur mon visage au printemps, de coté trois-quart à droite je sais que c'est très précis mais c'est un goût depuis presque quarante ans







à un moment la littérature est trop moderne et a l'air de ne plus passer, tout peut y être extrêmement savant mais sans but sinon son savoir, un peu comme à toutes les époques depuis l'avènement je sais pas, l'avènement de la science comme industrialisation par exemple. industrie de tout. mais aussi industrie de l'auteur. le moderne de son temps s'étant aperçu qu'un écrivain était avant tout un auteur par de la prise en compte phénoménologique, et même Perrault, bon. le rebours tourne court. tous étaient des auteurs finalement. et même Hugo. quoique. ou Pétrarque, Montaigne, etc. enfin Woolf ou Sartre (ou bien des obscurs) sont le modèle désormais. ce modèle que l'écrivain n'était pas qu'un écrivain mais un auteur. on est emmerdé avec Houellebecq, mais il était auteur avant de perpétrer, c'était son temps télévisuel et novateur pour effacer ou éteindre d'autres auteurs. l'auteur pour nous tombe comme une évidence sur sa jeunesse, ou plutôt sur ce qu'il fait parler de son environnement pour une restitution honnête ou carrément vraie à ses digressions, un peu comme le premier Rousseau. tout ça pour dire qu'il y a des écrivains et il y a des auteurs. tous les auteurs sont des écrivains, et on n'en dira pas vraiment l'inverse, et dans cette inversion la tentative du jeu de -à - l'auteur me tombe des mains tiens



 

 

 

Les Îles c'est un peu le nouveau roman avant l'heure quand on se laisse porter, nous les lecteurs du nouveau roman, les habitués du style à ce genre, ne nous rebutons pas de lire au début de l'énième, cette formulation "Je goûte maintenant ces pages de livres où il ne se passe rien en apparence, et que je sautais autrefois impatiemment; elles servent de préparation à ce qui va venir, et qui n'aurait pas d'intérêts si la curiosité n'était aiguisée, si en même temps nous n'étions pas détachés de la suite des événements et pour ainsi dire soulevés au-dessus d'eux; bref, ces pages qui ne disent rien ont le prix des vacances qui suspendent le travail, pour le rendre possible." (Jean Grenier, Les Grèves - 1957)







le nom qui me fait le plus trembler au monde c'est quand même le mien, surtout l'ensemble avec prénom, que va-t-il m'arriver, que va-t-il se passer ?

 

 

 

les mots en nous
ne sont que baux
ils n'étaient pas
mais ils arrivent
ils sont connus
mais ils s'enfuient
et pour la rime
aussi périment
les mots en vous
ne sont que boues

 

 

 

 

ce petit saumur de ce midi est très agréable et amusant, il me distrait à la fois sur la lecture le temps et la nourriture. la vraie nourriture, c'est pas une image ni une parabole ou un contenant. cette après-midi, nous nous rendrons à concert en automobile donc il faut veiller à ne pas trop descendre et même si on prendra la petite route de bord de mer à une voie, on peut toujours - on devra toujours se poser la question centrale et toute briochine, est-ce que je me rends sur la sente côtière par la gauche (de ponant) pour rendre visite au philosphe de droite ou bien vais-je la parcourir par le levant (par la droite) pour saluer le philosophe de gauche un jour sur une liste électorale. fonçons néanmoins nous sommes en hauteur et il nous faudra descendre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

parfois quand j'ai trop chaud il me revient comme ça que ma sueur ne sent rien, ou tout au plus l'humus ou la truffe, et alors une culpabilité naît de moi de ne rien sentir ou bien de ne sentir finalement que ce j'ingère ou digère et alors je me sens à rebours coupable de ce que j'ai bu. si je sentais mauvais, l'oignon ou le poireau, ou le fumier (quoique) je m'occuperais d'abord de ne pas le savoir, comme tous ces gens qui sentent l'oignon, je n'aurais pas cette conscience aiguë de ne rien me sentir. Au lieu de ça, je me dis que je sens le vin. Quelle honte et déshonneur. Si je ne buvais que de l'eau je pourrais sentir le torrent ou le petit rû, ou la bouteille plastique. Mais là, le vin semble sortir par les pores de sudations, exhalé, pas liquéfié, mais tout de même. Hier soir au spectacle où j'allais seul pour des raisons commodes j'étais à côté d'une inconnue qui s'en est aperçu et qui a voulu profiter de moi. Elle ne s'est pas aperçue que je sentais le vin elle s'est aperçue que je ne sentais rien







en réalité je vous ai parlé du dernier premier amour à l'éclat de l'adolescence. je suis toujours un peu gêné lorsqu'on me demande le souvenir de mon premier souvenir, puisque c'est une construction. le premier amour premier souvenir, je suis gêné car c'est une érection mon premier souvenir. littéralement associé au premier premier amour mais au devant de







hier matin j'ai estimé que la voiture était mal garée alors je l'ai re-garée, et après je suis parti

 

 

 

l'instant est naturellement différent du moment. voici ma tentative d'en décrire. l'instant est le truc à jeune garçon - inutile de détailler. le moment serait au contraire une calamité des constructions induites et largement élaborées. le moment étant mouvement, l'instant seulement instance, c'est une confusion de souvenirs où l'instant gagnerait à grands coups - globalement, non. tout cela est







cette nuit j'ai fait un rêve absolument sublime, en m'éveillant je l'avais dans ses lumières et ses contrastes, une fête totale à tous les sens, et j'y ai même replongé pour le poursuivre et il s'est poursuivi quelques minutes entre mes sonneries, j'éteignais il se rallumait. quelle force de rêve. tout ça pour illustrer une prise de conscience lors de cette lecture récente d'une phrase lapidaire au milieu de nouvelle et qui disait à peu près ceci : "- il me racontait ses rêves avec force détails nourris comme pour mieux affirmer à quel point j'étais nulle et vide". ça m'a estomaqué. et au lieu de ça









les nouvelles que Plath trouve chiantes je les ai trouvées géniales. mais inversement. arrivé à Johnny Panic c'est devenu presque pénible, sauf sa deuxième moitié où la puissance narrative se développe encore, et encore. sa rencontre avec Ted est déroutante, je n'arrive plus à suivre. la présentation des nouvelles compilées est anti-chronologique, et ça c'est très sérieux, neutre et édifiant. j'avoue que dans ses poèmes je suis complètement largué. petite elle a chevauché un cheval au nom d'Ariel, voilà l'intérêt aux notes. dans ses poèmes je me mets globalement la note de deux sur vingt, même si c'est ce que j'ai choisi de lire en dernier. mais pour Sweetie Pie et les réparateurs de gouttières je lui mets 100, ou le tatoueur, ou bien l'ascension avec Ted d'un point de vue dans la réserve naturelle de je ne sais plus le nom. son unique roman est un film, sa bio est un conte triste (bravo Quarto). je vais m'acharner encore un peu sur les poèmes, mais ses journaux sont ses lettres, je n'irai pas jusque là

 

 

 

j'aime bien l'escalier en ciment du sous-sol, quand je cours dedans après mon gréement personne ne m'entend

 

 

 

j'ai de la suie sur mon doigt mais ça chauffe enfin. on se plaint que je sente le papier brûlé le fan obstrué le bois d’chauffe le four laser mais ce n'est que moi. et cette année, je brûle le chêne presque entier qui m'a vu grandir, depuis son bord de la route et derrière la bordure définie ou dessinée par la haie et son muret attenant ; il était à l'extérieur, je me souviens des matins qu'il était petit surtout sous la neige, et des soirs, de soirs d'été qu'il était si énorme qu'il me protégeait du vu de su

 

 

 

comprendre par le vouloir du non-comprendre de la surprise à toute inopinée pensée

parfois je me demande si un relapse de ma propre âme ne tricote mes ennuis

 

 

 

En reposant "Pour ainsi dire", je m'aperçois d'une chose ou deux qui m'ont immédiatement traversées l'esprit sans porter à réfléchir, comme on traverse la rue sans réfléchir à la rue. Bonjour l'image éculée. Je ne vous épargne pas, et mes chaussures ne sont-elles pas éculées ? C'est un point important que je m'apprête à vous dire. Voici que de loin en loin ça cause de Bretagne. Bretagne. Si je pouvais dire, mais qu'est-ce que c'est ? Cela poursuit un but tout au long de la lecture, par petites touches de décor, d'esprit voire de drame : la démonstration que le Finistère et les Côtes-du-Nord sont "le jour et la nuit". Il y est fait mention de Guilloux vers la fin, où tout alors devient limpide, mais le jour et la nuit sont gardés au bouquet final. Le livre ne m'est pas tombé des mains, j'y suis revenu souvent, vu que c'est un genre de recueil de statuts avant la lettre. Allez, j'aborde "Papiers collés" (G.P.)







Je forme le statut de mon entreprise mais je ne puis être grand écrivain ou le grand poète car je suis né à l'hôpital







quand j'ai maté impudiquement mais fugacement l'élastique tendu de son soutif sur son épaule bronzée alors qu'il faisait si chaud elle a posé immédiatement de défi son regard sur le creux de mon tee-shirt usé au col en v. elle était brune comme le fond d'un puit en été







touchez-moi pas
je suis plein de rimes
como una piñata







l'adolescence a toujours raison
toute la vie







"décevoir et trahir " mon blason au-delà de tous.. Trahir ?! pourquoi trahir, enfin ? ne sommes-nous pas aimables les uns envers les autres.. hein.. euh. Vous trahir avant que vous-même ne me trahissiez par exemple, tous les jours, le soir surtout, mais si, mais regardez ah, mais nan, trahir la vie surtout. la vie c'est le contraire de ce soir, ce soir je vous hais, je hais ce soir où je suis prêt et si cuit, mais c'était sans compter mon lendemain matin, sur le plan formel le soir conclut à cette approche de néant. il arrive un matin, il arrive tous les jours un matin







la limonade que je viens d'acheter
en pack est véritablement trop sucrée
bouleversé d'ainsi lâcher tout mon blé
je l'ai saupoudrée de mes flocons d'avoine
biologiques par vengeance assez peu idoine
j'étais en train de préparer le tit déj
dire que cela se mit à faire un geyser
non pas. plutôt comme un gratien&meyer
qu'aurait chauffé dis-je pour étayer





je mange ainsi seul, j'ai construis construit construi des horaires impossibles à me suivre, la boulangère avant le bar est super quoiqu'elle comprenne désormais mon engouement pour des clientes printanières ou estivales plutôt que ses sandwichs un peu limite, mis à part ses financiers, mais l'éloge aussi s'use, et même si elle part en vitesse me confectionner un jambon-beurre procuré dans l'arrière-boutique, je vois bien qu'elle se lasse de moi, manque d'audace, manque d'appétit, manque de courage maugréa-t-elle en lardant ma baguette de son jambon







on n'apprend pas l'orthographe on la devient mettre un mot à côté d'un autre c'est refaire ce que nous avons fait de notre apprentissage de l'orthographe, intimement il en est une dont on est sûr et régulièrement nous changeons notre formulation écrite, posséder une orthographe sans difficultés aurait été d'une tristesse sans bornes une poésie plate une voix muette.







cygne à l'éthique s'aimant,
tique et s'aime
y ôte hic
couic







ceci est destiné a un groupe limité de gens que je ne connais pas réellement, ou plus depuis bien longtemps. à cette époque je trouvais à m'appeler paul loca, pour paul fort en folle et en espagnol par goût. en écrivant ça je me souviens que je me tordais de rire. "chevale" et les majuscules étaient des fautes que je m'autorisais systématiquement.

 

 

 

de blanc-battu le ciel est bas et arrêté on dirait la neige montée les froids rentrés







je refoule les calembours à l'écrit mais c'est plus fort que moi cela m'est venu en cette saison à la remembrance d'un guitariste philosophe (hélas) qui faisait jouer sa composition (sans calembour) nommée : le printemps, père, pète, hue, hèle !







JE ME FOUS D'ETRE ET ME GORGE DE VIE



hier j'ai entendu un truc extraordinaire.. jeune, on se lève tous les matins avec une musique par exemple, on l'adore et l'on a de bonnes raisons de savoir que l'on ne s'y tromperait pas - et comment savoir si une musique peut passer les époques - et jeune encore, tout est splendide et magnifique, sauf les catastrophes les misères les pollutions les ruines les vioques etc. on n'entend pas, jamais, la vie - ni ne la voit, toujours, la vie - dans sa déconfiture. on se souvient de la première cigarette au dessert en mangeant des pêches, et d'un ciel étoilé qui ne donnait pas froid. pourtant, nous irons tous observer un basculement, fatalement, plus ou moins conscient, disons que conscient parce que nous en savons des choses, là est le hic, aurais-je entendu quelque chose d'extraordinaire sans savoir - sans le savoir ni sa majuscule.. et hier donc, j'entrais pratiquement seul, dans la supérette de la rue au dessus de celle des trois frères Le Goff, où presque tous les pinards sont mauvais mais où je gare ma voiture devant la vitrine avec la confiance du condamné. il n'y a pas de musique dans cette supérette d'une franchise pourtant toute nationale, il n'y pas de vigile non plus, et ça, j'aime bien, je ne sais pas ce que cela vous fait de sentir les regards sur vous dans Facebook, tweeter, flickr, pinter, mais moi, je fais la fine bouche. me voici près du rayon frais, enfin je veux dire, tout près des frigidaires serrés les uns contre les autres. Tout à coup, le moteur de l'un d'entre eux s'emballe, et voilà ! mon Dieu, la chose : je reconnais la cellule rythmique syncopée et ternaire la plus chère à mon cœur, et à mon sens la plus universelle et symbolique du jazz, mais je la reconnais plusieurs fois et dans le temps. Dans le temps faible. Au départ c'est parti d'un hasardeux brouhaha de clenches, et très vite, cet ordonnancement s'est imposé, là encore, une belle approche d'un frigidaire vers un esprit qui tend à être soliste mais ne parvient, asymptotique. Ô frigidaire







je vais faire quelque chose avec componction







Au sujet de Jules Léquyer - ah que j'aime à écrire son nom ainsi qu'à l'état civil, comme à la sépulture ou à sa rue, mais son œuvre n'a pas été produite à la diffusion de son vivant, et par la suite il se renommera lui-même Léquier ou Lequier, librement.





j'ai classé les visages selon la forme, je le crois bien, et par le passé ; en réalité c'est après coup que je me suis aperçu de l'analogie de forme aux critères de mes rangements mémoriels, je ne suis pas physionomiste pour un sou, il y a des gens - surtout des femmes me semble-t-il - qui vont se rappeler la couleur des yeux, la forme des lèvres, l'étendue d'un front après une seule rencontre, et même un passage à un guichet - non ; moi c'est la forme, je l'ai déduit ainsi de souvenirs, et j'ai peut-être d'une approche en deçà de mon périmètre de confort, la vision d'un animal qui n'y verrait que très flou, ou celle d'un gros bébé par exemple - ça me dépasse complètement, longtemps, quelqu'un dont on disait ne pas avoir de lèvres était loin de me faire l'effet de l'évocation d'un autre ou d'une autre dont on eût dit qu'il ou elle, n'avait pas de fesses, car, ça oui, les fesses c'est con à dire, comment dire..



île pour désertion sérénité voyage beauté isle pour isolé angoisse étouffement archipel comme miroir aux mille éclats puis sept années de malheur les 36 situations dramatiques les visages de femmes au nombre de chiffres dans l'univers qui pourrait être fini corps étranger pour altérité souvenirs comme partie de soi mais partie du tout absolu ment mais peut-être en un paysage dira vrai en un objet nous-mêmes qui changeons définitivement en matières et concepts tous les sept ans nous-mêmes qui sommes toujours restés dans les souvenirs qui sont restés là-bas mais si nous sommes restés ici nous nous usons de nous regarder à même les objets pour quoi nous voyageons parce qu'une partie de soi vit dans les paysages comme dans l'être et nous sommes précédés à la fois par les changements de paysages les changements de noms et de mots et les corps étrangers ou intrinsèques de nos ancêtres par l'intrusion mille morceaux illusion auditive







On imagine assez mal de faire un sonnet

De ce que cela aurait d'intérêt surtout

À le faire et vraiment pourquoi qu'on le ferait

Pour un objet de nos désirs est-ce un va-tout



Non c'est tout au plus un vice et un grand turbin

Un sort de troussage à nos vils corps caverneux

De l'intérieur et risible en nous - me v'là ben

Je ne fais pas ça de gaieté de cœur sachez-



Le ça n'est pas toujours beau la rime (et impure

Souvent) mais elle a tellement d'inanité

Burin je cisèle un marbre absolument dur



Pinceau ce trait ne sera jamais oublié

Crayon j'ai trouvé des mots qui sont impensables

Pensée tu vois bien que je me suis outillé





II. JE SUIS PASSE DEVANT L’AMITIE







 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai longtemps hésité à laisser ressortir de leurs catacombes ces mauvaises pages ; j'hésiterais encore, et j'aurais encore hésité dans ma tombe s'il ne s'opérait parfois, à notre insu, une suspension quasiment miraculeuse de tout questionnement, par la grâce de l'amitié : ces textes, après tout, appartiennent à celui qui les a retrouvés. F.-Y. J. in Cyclone.

 

 

 

 

 

 

 

 

pour la première fois je viens de commettre l'impensable, de faire ce que jamais je ne me serais résolu à faire, je porte en cet instant de prendre mes chaussettes en photo le samedi, depuis un petit quart d'heure, des chaussettes dépareillées. tout au plus m'étais-je autorisé le temps d'une course à pied au printemps dernier un liseré vert contre un bleu, mais cela restait des chaussettes de sport, sans gravité. maintenant je sais selon les préceptes que me fit observer un ami en 2012, qu'il est possible de porter des chaussettes qui ne soient pas assorties, même et surtout à commencer de les porter à la maison les fins de semaine sans peurs ni angoisses, et d'en tirer le bénéfice de rentabiliser les perdues, les esseulées en les mariant tout bonnement contre-nature au profit de la réunion future et entropique d'une rencontre heureuse et hasardeuse mais déterministe des chaussettes de même nature et de même fonction ainsi que de même couleur. acte rebelle entre tous contre les croyances propres et les préjugés esthétisants chers aux hygiénistes de tout poils, l’ami proposait là ce véritable mouvement de pensée initial à notre propre mouvement poétique

 

 


Dans "Désiré Découflé", ce roman futuriste qui fait le récit des premiers enfants désirés de l'Histoire et de leur goût pour les commémorations, vous choisissez une présentation anti-chronologique où le héros remporte à l'âge de 106 ans la commande publique nationale de la programmation des festivités du tri-centenaire de la Révolution française. Ainsi la diffusion aléatoire des milliers d’émissions télévisuelles données par Michel Drucker, est assurée par des hologrammes de nuit comme de jours et sans interruption du 14 février au 14 juillet 2089, dans les lieux de cultes, les grandes surfaces et les musées nationaux sur l'ensemble du territoire, le financement colossal étant apporté par les annonceurs mondiaux. Vous affirmez qu'à partir de 2014 les gens prennent petit à petit conscience du formidable calendrier, ainsi vous racontez les diverses histoires d'amour de votre personnage en 2029, 2017, 2068, 2036...
"- Non."

 

 

 

pour être seul toujours et paix avoir
j'ai savamment sélectionné
les amis que parfois tout sépare

 

 

 

Nous refaisons la tapisserie dans la chambre de Mademoiselle la première, et je me demande si vous connaissez l'histoire du papier-peint (que l'on ne confondra pas avec celle de la tapisserie bien sûr) aux travers les âges et la technique du wallpaper que l'on doit aux anglais pendant le siècle des Lumières, enfin sa signification dans son caractère social : le symbole de la bourgeoisie accédant enfin au luxe par des procédés de grande production.

 

 

Les conifères - l'hiver, me touchent - les conifères tondus sont comme argentés de l'intérieur, démultipliés, nus d'impudeur

 

 

J'ai envie de vous parler de Will Smith, de la mère d'Hélène Cixous, de Jésus, de mon reup, de William Wyler, de ma reum. Le prince de Hur voit sa mère guérir de la lèpre sous ses propres yeux dans un film fameux avec entracte et dont l'auteur est aussi celui de Vacances Romaines. Le héros, sur le chemin des galères se fait donner à boire par Jésus lui-même, quand sa mère et sa sœur étaient mises aux cachots pour quatre ans. Ben était extraordinairement fort mais doux aussi. C'est la marque de Wyler : accélérations et clair-obscur, enfin, que je me disais, et que je me comprenais. Il est assez aisé de reproduire mentalement la composition d'une image de Wyler, et c'est alors en me réveillant ce matin que j'ai repensé à la mère d'Hélène Cixous dans "Homère est morte", quand cette image de la guérison de la lépreuse s'est imposée à moi. J'autorisais durant le film, mademoiselle la dernière à dire des bêtises ("- Eh?! Ben, tu veux une pizza ?) sur les longueurs de Wyler (il n'y a pas d'accélération sans longueurs et profondeurs de champs). J'ai alors pensé, toujours en regardant le film, à tous ceux qui étaient morts ou vifs aujourd'hui ET qui avaient vu le film et quand et où, à ma grand mère, et donc à ma mère. Le mot précède l'image qui précède la pensée. Classique. Le mot guide nos choix, tenez ce n'est que maintenant que je pense au prénom de mon père. Je crois qu'on va bien se marrer au petit-déjeuner de ma dernière qui ne connaît pas encore ce calembour familial fondateur

 

 

 

dois-je vous rappeler que les points d'interrogations, au même titre que les points d'exclamations, sont comme des balles qui sifflent dans les airs

 

 

 

consommation d'eau
consommation d'électricité
consommation pour remédier
à quoi désirs ou sexualités

la bataille d’eau

que n'avez

(les enfants comprennent kenavo)
vous osé
arroser
mon rosé

 

 

que n'aimé-je
qu'un émoji

 

 

 

j'envoie un sms
à tout's les lycèennes
sans fair' de cas d'espèce
non plus de distinctions
(si vous pensez nichons
ou bien très petit's fesses)

Quand Je Suis Rentré En 6ème
Quand je suis rentré en 6ème il n'y avait pas de téléphones
Quand je suis rentré en sixième il n'y avait pas de vêtements
Quand je suis rentré en sixième il n'y avait pas de sixièmes
Quand je suis rentré en 6eme il n'y avait pas de têtes blondes ni de tableaux noirs ni de pédophiles ni de scoubidou ni de pins ou de yoyos de bracelets brésiliens ni Phil Collins ni de maîtres ni de professeurs ni de directeurs ni des voitures ni de javelots ni de lesbiennes

 

 

 

je reviens des courses avec
- Porcupine
- Unknown Pleasures
- Psychocandy

 

 

 

que ne puis-je la faire jouir
quand au lit elle joue Elmire
de mémoire et d'un trait sans mire
harponné-je sirène à ouïr
mais attention voilà con vient

 

 

 

je voulais faire un bon mot sur Masoch et Makhno et puis j'ai complètement perdu le fil de ma pensée. Makhno était criblé de ferrailles de douilles et d'éclats dans son corps, il en est mort, en France, et dans la misère après avoir été ouvrier chez Renault, mais sa vie n'était pas là, sa vie n'était pas ça. Masoch.. ah Masoch.. À ma connaissance, seul des nanas plutôt sublimes m'ont conseillé sa lecture ; et Jean Grenier. Aujourd'hui - disons ce printemps-été - l'on fête les cent-ans du traité de Brest-Litovsk, un traité flash, un traité complexe. Le pouvoir central soviétique entretenait une légende noire contre Makhno dont il s'est servi et qu'il a chassé aussitôt

 

 

 

dans la voiture en revenant du cabinet d'orthodontie pour mes deux filles, je raconte des blagues pour tenter de faire rire ma grande qui ne rit jamais de mes vannes ou bien qui en rit aux larmes mais très rarement. je l'observe en coin tandis que je conduis, elle est à l'avant. je lui raconte la blague que je viens d'inventer pendant que l'orthodontiste consultait. c'est l'histoire de quelqu'un qui déclare à son médecin qu'il est atteint de photobellite. alors le médecin s'interroge de quoi donc s'agit-il. son patient lui décrit son mal. à chaque fois qu'il voit une photo, quelle qu'elle soit, il imagine systématiquement l'auteur du cliché en présence d'une autre personne qui lui dirait "ouaaah elle est super belle ta photo". les deux protagonistes changent toujours selon la photo observée à l'arrière d'un bus, sur la gazette locale, dans la publicité du cinéma, sur la devanture du salon de coiffure, etc. mais toujours revient ce leitmotiv "ouaaah elle est super belle ta photo" à celui touché par la photobellite. un bide total.



voici qu'un été passe et le songe avec lui

du chemin creux_ou des hanches_en escalier

du champ de seigle adossé au ciel pour le glui

où la ruine est si belle à l'arbalétrier

 

qui décoche au jugé la flèche à tous nos flancs

et les clafoutis à la prune ont été dits

les vergers ont parlé mais rien d'époustouflant

sinon quelques plumes soufflées l'après-midi

 

des ans sifflent dans l'air et aussi tous ces mots

que vous croyez touchants quand ils ne vous transpercent

de part en part l'être et le soulève et le blesse

 

au couchant sur la montagne aux forêts de hêtres

dont les troncs sont si clairs qu'ils semblent scintiller

quand monte une ombre ils s'éteignent sans vaciller

 

 

 

En ce moment sur mon versant automobilistique je suis très joueur et je pousse le cadran des tours sur 4 ou 5 au départ arrêté. Ainsi depuis Rennes centre j'ai trouvé une berline à ma hauteur, et celle-ci à la sortie de l'ouest, celle qui part depuis un ultime rond-point sur la N12 vers Brest, m'a offert après quelques-unes de mes nerveuses saillies tout en virages de feux ouverts, une sortie digne des meilleurs coureurs, un départ arrêté flambant, une démonstration des moteurs, une folie extravagante la sensation d'être pour quelques secondes ; c'était plus qu'une berline, c'était un bolide de sport que j'avais provoqué depuis les environs du Liberté

 

 

 

il préféra redire hâbleur
aux amis rimeurs bancals
qu'il n'était pas de lien causal
(il voulut dire pas parental)
entre la menue Audrey Hepburn
dont le style était si décontracte
et la fatale Katharine Hepburn
- est-ce à dire qu'il en avait -
qui filait le bourdon plus le trac
Audrey avait des sourcils épais
pas Bacall qu'il se disait finaud
finalement baguenau-
dant

 

 

 

 

 

Quand tu sors du liberté – Rennes – il y a un azimut incroyable vers le nord et la rue Saint-Georges, à peine masqué par l'église Saint-Germain, qui te mène à la librairie Le Failler – le propos – où pour 20 euros tirés de ma poche de bermuda (il en reste un autre billet du dernier cachet du jazz et là j'ôtai le bob) tu peux faire l'acquisition de la revue Europe et les derniers mots de Butor. C'est dit. Passe ton chemin si tu y tiens. Le chemin était bien, et droit, tout droit comme destiné. Le matin où est mort Butor on allait avec les enfants voir la danse macabre de Kermararia an Iskuit, un hasard.. Mercredi de la semaine dernière, F.-Y.J. se mit à pleurer dans la soirée – j'étais pour coller deux trois toffes de la promenade – une heure plus tard donc, ou moins d'une heure plus tard, c'est G.C. qui apportait une explication, un genre de malheureuse lumière. Dans ces derniers mots il a dit – et c'était déjà relevé dans ma mémoire par lecture dilettante – " Y aura-t-il des livres au paradis ? ". Dans un verger il y avait une plume, puis deux qui tombèrent en douceur et par circonvolutions près de nous dans l’herbe, Butor venait de mourir, quel soleil ! Quel intersigne. Mercredi de cette semaine avant la rentrée, on allait donc, aux chemins creux à la chapelle pour faire voir aux gosses nos vanités à la mort, on était largement plus forts. Et là je lis de lui : Le livre peint : [..] Instrument de méditation, il est associé au crâne dans les vanités. Le guide expliqua très mal le sens de la danse, en occultant largement une communion (peste) dans l'acte de mourir, au profit de guignolades qui plurent aux enfants, plurent-elles à vous aussi

 

 

 

Les grands hommes nous disent au fait
Les papetiers nous disent offset
Les coiffeurs nous disent auburn

Les électriciens nous disent au courant
Les chefs de gare nous disent au quai
Les péripatéticiennes nous disent au jus
Nous les poètes

 

 

publier se vouloir publié c'est régler la question de ce qui est privé ou non, une sorte de traversée au miroir, publier pour dire que je suis tout nu sous la douche, c'est cela, avec l'épreuve du papier ou de l’écran. publier, non pas comme publier un état, mais comme exister en papier pour le public ou pour un public de lecteurs, est dépassé. se poser la question de ce qui est privé ou public c'est justifier la grande édition, la grande image le ciné.. c'est du pipeau. rien n'est privé, on le dit on le clame on ne fait rien d'autre ici-bas.





le jour démarre sur ses chapeaux de roue de mars - contre ceux d'octobre. le jour rue cavalcade galope tous les matins un peu plus fort et vite le jour comme nous lui comme un homme comme une femme sur la lande fou de jour le jour et puis il ne verra pas les brancards cabré foutu jour on retournera dans le noir c'est pourtant si ascensionnel les matins en mars







hier était cette euh journée euh tant radi - euse
on n'y peut rien ici que cela soit ainsi
le mois de mai et même et pourtant celui-ci
est le plus ensoleillé de l'année phraseuse

ce matin le ciel est si bleu que les fréquences
radiophoniques de jazz n'arrivent euh plus là
très vite euh un nu-age euh monte où je le vois
bien transparent blanchir l'horizon des vacances

trouer l'agenda effacer les rendez-vous
mais ne rêvons pas ils peuvent-être euh si noirs
je n'ai pas de rendez-vous j'ai du désespoir

je n'ai pas d'agenda ce n'est qu'un téléphone
où personne euh ne sonne et ne s'en souvient pas
ce n'est que moi de tant de "mais" comme un faux pas

 

 

hier soir, lors d'une réunion intéressante entre poètes, nous nous demandions au courant de transverses digressions si toutefois l'écrit procédait de la drague, ou bien l'inverse, tout en recherchant l'état le plus désintéressé qui permette d'arriver aux fins les plus ardentes de notre texte. nous sommes partis de cas concrets relevant des poètes quasi disparus aujourd'hui dans nos paysages, comme moi-même ou bien l'autre là ah, son nom m'échappe.. à partir de quoi nous avons rapidement conclu que ce n'est pas bien d'espérer quérir l'admiration de jeunes femmes sans le remord digne de ceux dont le don a été parmi la plus grande distribution originelle et dont la conscience innée gouverne au quotidien l'état sentimental et les facultés naturelles dans la spéculation à tous les mots, à tous les sens et osons le dire, à toutes les perceptions. pour reprendre notre pensée, à mes amis, je dirais ceci

 

 

 

c'est en mangeant
un carambar
que j'aperçois
mes quarante ans

il est au goût
barbapapa
bien que jamais
je n'en mangeai

quarante années
sans en manger
la moindre fois
barbapapa (bis)
la crise de fois (ter)

 

à l'entrée du champ circulaire des futaies altières sur l'unique porte se touchaient en dessinant dans les couchants l'arc de l'embrasure ponantaise depuis la maison on y pénétrait par l'autre côté à travers bois c'était le premier champ accessible par l'enfance il possédait un centre boueux et végétatif impropre aux cultures j'aimais jeter un regard dans ce boqueteau sombre en imaginant avec effroi que je pouvais y perdre botte c'était le premier champ un arc de triomphe où tombaient les soleils aux blés cramoisis et d'où passerait une moissonneuse-batteuse un colisée végétal et sa cage aux monstres

 

 

 

J'ai dix ans et je porte l'habit belle époque
vingt ans je me tiens accoudé à la portière
à trente où je pose aux Roseliers sans un tiers
il est tard de voir que je ne suis pas ce roc.


Maman voulut me donner les photographies
ce vendredi à mon retour de Pontrieux
on lui pêcha de l'araignée au Portrieux
alors je lui en ai pris sans philosophie.


Il est tard de voir que je n'aimai pas le rock
et bien tard de voir que je me la pète à bloc
dans ces "sonnets" ou les cabarets tout pareil.


J'ai vingt ans de permis trente ans de batterie
mais surtout l'ami quarante ans de conneries.
Que la rime est facile avec un peu d'oreille !

 

 

Dans "l'analogon ontologue" qui a été écrit, d'après vos dires en une seule et même nuit, vous affirmez que l'on peut-être très, très mauvais et se sentir très, très bien, et vice-versa, vous nous faites remarquer que les deux mots du titre de votre ouvrage n'existent pas vraiment – et qu'ils sont inversables – tout cela en vous répandant pendant une centaine de page sur votre existence que vous videz sans retenue. Vous affirmez que vous mettez toujours le même pull depuis plus d'une décennie, et un polo bleu-marine à manche longue depuis vingt-ans, ou encore la même ceinture de cuir noir depuis trente-ans, on est loin, très loin, de la brillance de vos vieux concepts
"- Non."

 

 

« De même qu'il n'y a, dit-on, que trente six situations dramatiques [Georges Polti] et trente deux positions amoureuses, toutes les femmes, unités de même espèce, sans quoi on ne pourrait les additionner ni collectionner, diffèrent tout au plus comme la figure des chiffres est diverse [...]. » A.J. critique Don Juan en Flandre, drame en 1 acte

 

 

 

 

 

 

le larbin lambine en son jardin
le jardin larbine en son lambin
le lambin jardine en son larbin
le larbin jardine en son lambin
le lambin larbine en son jardin
le jardin lambine en son larbin

 

 

je viens de voir le procureur de la république penché sur son toit en fibrociment, ce n'est pas de la tôle ondulée

 

 

j'ai trouvé
de cette semaine
que mes poèmes
de cette semaine étaient
plutôt mois
tantôt omis
bientôt miso
mais bons
oui moi
j'ai trouvé mes poèmes
cette semaine

 

 

quel long chemin le vin fait-il jusqu'à la mer
je sue ce vin parce que j'en suis une issue
fabriqué par des femmes nues au sang amer
aux tétons de raisins (bestiales_et bossues
sur une montagne étrangère et si lointaine
leurs mamelles rougeaudes à l'égal du tarin
de leur homme aux oreilles toujours bien hautaines
et pointues donnent ce vin de nibards d'airain)
ensuite on le retrouve en barrique ou en douve
des gamins dedans des satyreaux qu'on épouse
et tout là-haut les femmes mangent du
sarment
des ceps pour faire couler sans fin tout ce vin
et ces femmes bestiales dont on a parlé
plus haut existent je les ai vues oui allez

 

 

 

j'observe les ridules de la vague molle
canevassée aux flétrissants jours automnaux
comme une paume où je garderais cette obole
elle s'abat sur le sable ou meurt en tonneaux

 

 

 

la chatte est prise dans les fourrés
son châton en haut de l'arbusse
ne sait plus descendre l'enfoiré





 

Il est fascinant de voir
sur la plage du Palus
dans la lumière d'un soir
ce spectacle qu'on a lu
à la basse mer rasante
autant de ces noires fentes
léchant la falaise à nu

 

 

 

J'étais parti pour soutenir ma thèse "Sylvia Plath et Alfred Jarry, enfances à la mer", et la voiture est tombée en panne – avec Minou Drouet





 

il entérina sa vie de lapin d'un coup
faisant table rase du passé à niveau
comme pris de conscience et en train
de rêver il vit le bout du tunnel
de l'amour

 

 

 

 

Ensilage
Danger
Boue
Syllabe

 

 

à la date anniversaire de ma première je mets la chaudière en branle, et souvent j'appelle mon plombier qui répond au doux nom de ricard, et pas neptune ou je sais pas quelle velléité intellectuelle de branding

 

 

 

 

 

 

 

 

 

deux mouettes passent sans prendre aucune lumière
là aussi une hirondelle a fait un piqué
sombre un nuage anglais arrive en marche arrière
frottant l'horizon foncé d'un communiqué

la réunion du ciel et des filets d'avions blancs
où bout le lait au flanc de colline brûlé
penche cet automne aux nuages attachants
les plus hauts sont en crème et au soleil, biaisés

ce ciel est mon film aujourd'hui autant que l'âtre
pour l'avoir observé tout ce printemps je sais
qu'il ne s'y passe rien sinon qu'il se refait

le voir autant en mouvement est mon transport
le soleil est plus haut maintenant mouette blanche
et même au fond de la vallée tu es au port

 

 

 

dans votre dernier roman " La Vitelotte Violette " vous affirmez qu'il ne sera jamais adaptable au cinéma, aucun cinéma, vous vivant, jamais, alors que l'ensemble de la communauté artistique s'accorde à l'unanimité pour vous soutenir contre vents et marées. Vous affirmez que vous vous êtes inspiré d'une chanson de Claude Nougaro " la seule qui vaille encor " dites-vous, et que vous aimez chanter " à la toute fin des nuits mais avant l'aurore" après vous être beurré la couenne comme une bête, en beuglant dans les rues encore endormies un verre plein à la main et en vous demandant comme vous l'écrivez si bien " mais comment font les gens pour se promener une cannette à la main à sept heures du mardi matin ? ". Cette chanson " Vie, Violence " vous affirmez l'aimer à cause de l'accordéon, cette " soufflette argentine ", et page 12 : cette " baise argentine ", vous affirmez que la vie est une allégorie du tango, alors là vous allez un peu loin

"- Non."



 

 

des constructions intellectuelles je vais pu trop arriver d'en faire je préfère me concentrer dans l'hypothétique retour à mes sonnets qui remplissent en général (mais tout de même) ma page, je vous donne rdv à partir du 6 jusques_aux vingts, fenêtre ouverte à ma solitude reconquise d'abnégations de contritions et de dévouements, je puis encor cogner un sonnet sur le clavier comme taper fort

 

 

 

L'on ne peut la prose tuiter
Pour respecter les prostitué.es

 

 

 

Il y a une roue à la place de mon volant
Il y a un cœur à la place de mon âme.

 

 

au bar-pmu
près des alcolos
las je me suis mû
j'ai ma mousse
mais le fallait-il
que je m'eusse
mû le fallait-il
que j'me musse

 

 

 

Marie-Line sais-tu
Réparer ton automobile
Ton prénom fait un peu débile
Mais tkt je ferai la roue
La roue de concombre
La roue de ton chien

 

 

 

j'ai croisé erik orsenna dans une 205 roland garros







c'est du fisel
me dit Gisèle
en jean Diesel

 

 

 

Dans mon recueil rose
Les pages sont percées aux côtés
Comme des cymbales rivetées

 

 

 

 

j e gâche mon miur

 

 

 

Quelque part dans le cœur où l'on ne se rend pas compte, mais c'était il y a longtemps, est venu le premier caillou. La première pierre au cœur de pierre.

 

 


L'on ne sait plus ici combien je déraisonne
Et je ne ferai plus d'essence à la bagnole
J'ai tant bien fait le poème au peintre espagnol
La toff au réservoir vas-y que je te sonne

Ô toi le garagiste qui ne me crois pas
Toi qui ne fais plus de bouchon universel
Au motif d'un moteur centralisé, le sel
Des photos au vestiaire.. Ah ces beaux almana'

Ne consolent, n'immaculent ta blanche blouse
Quand ta jeunesse est encore à la tendre fosse
Dans les huiles jamais cambouis ne se défaussent

Je t'en prie répare-moi donc mon réservoir
Pour ce poème et je reviendrai pour le frein

Craché je t'achèterai tes jantes d'airain

 

 

on peut s'apercevoir à Paimpol
de la rime avec Sébastopol
alors autant pousser à St-Pol-
de-Léon mais depuis Léopol

 

 

 

Dans " De la Bamba à la Lambada " vous racontez l'histoire d'un réalisateur qui a consacré un film entier sur la Lambada et qui ne connaîtra qu'un succès mitigé, lui et tous ses films par ailleurs, dans ce film très concentré et qui n'a jamais existé puisque c'est l'objet de votre roman. Pourtant le film se veut en soi tiré du roman éponyme qui aurait été un succès mais ici encore vous prenez votre lecteur à revers, vous écrivez à la page 128 " puisque de roman n'est pas plus que de film " ; la scène où le réalisateur a l'intuition de mettre au générique les pas de Lambada sur la musique de la Bamba force l'intérêt du regard dès le commencement. Vous affirmez qu'un jour Bamba et Lambada reviendront sur le devant de la scène au même moment, que la Bamba revient toujours dans les têtes en tout lieu tout instant et moins la Lambada " [..] enfin, surtout aux esprits lambda. ".. C'est plus que laborieux, les personnages sont sans intérêt, l'intrigue vient d'être dite et je peux vous dire que la fin est à la hauteur de votre entreprise

"- Non."

 

 

 

Joey uses Pac–

ques tout

casse tout lasse
2pac

 

ne sait pas
qui est
camilla belle
avant d'aller
faire caca
et l'apprend
dans elle







encore ce chat, l'affamé de mes paroles que je crois, enfin je lui parle en chat, ça lui coupe la faim les conversations, et comme à moi, ça va même nous saouler mon pauvre, pauvre chat dont les maîtres sont partis et que je te redescends de la gouttière avec l'échelle d'une autre voisine, mais t'es tellement joueur qu'il ne m'est pas nécessaire d'y monter et t'attrapes le dernier barreau et vas-y l'échelle et quand tu te jettes sur moi qui soutiens l'échelle dans les airs et virevolte pour te poser, le deuxième jour tu t'es tant moqué de moi que t'as couru coussinets de velours sur mon bras mes épaules et mon dos, un numéro de dompteur sans public, sinon la vieille voisine, légèrement dans l'axe de son échelle



 

 

Près de culs triolets
De sexes gondolés
Nous passons à côté
De nos vits nos santés

 

 

 

 

 

 

Elle était pas hardeuse
Elle était hardiesse

Elle était pas speakerine
Elle était shakespearienne

 

 

 

Dans le printemps
On est gonflants
De thématique
Toute érotique

 

 

 

Il y avait ce risque que tu te fâchasses
Alors que toujours je faisais tout pour ta chatte
Lors nous connûmes fort ta noirceure écarlate

en rentrant du poney
nous prenons le poisson
écurie du derrière
poissonn'rie du devant

gouffre de Cabrespine
mériterait d'être en
ce géodésir aviatique
phare du Minou
sillon de Talbert
plage du Palus

 

 

à l'heure de la sieste
après les fruits de mer
nous mettons Dire Straits
Loguivy-de-la-Mer
est à cinq kilomètres
mais on va chez ma mère
file une cigarette
pitié pas bénabar
l'otite prend ma tête

 

 

- Dans "Où l'Bec y'a Un ?" vous réaffirmez, contre toute attente votre détestation des calembours qui, je cite : "sont comme ces trois accords de la musique de rock ou de variété : des resucées où tout a déjà été fait, tout a déjà été dit" – C'est inédit. Vous tentez de définir le houellebecquianisme en ces lignes : "Etre houellebecquien aujourd'hui c'est parler le breton en ponctuant son discours de mots comme "fusée", "transistor", "flash", "java", "scopitone", "télégraphe"". Vous affirmez que votre grand-mère suffisait aux conditions du houellbecquianisme dans une digression effarante sur la danse bretonne qu'elle faisait seule en cachette devant le transistor.
"- Non."

 

 

c'était kirk douglas sur le toit du fort la latte c'était moi qui gueulait sur mes filles sans vertiges et non seulement, ce détail intrinsèque à la vacuité de tout poème, aucune d'entre elles n'est dégoûtée ce midi par la peau des pêches on n'en fera jamais des poétesses, je les ai produites insensibles aux mecs

 

Dans " Le Trompettiste Meurt Jeune ", votre grande étude musicale satyrique qui a déjà presque dix ans, vous affirmez que vous vous êtes inspiré d'un statut de G.C. constitué selon votre souvenir d'une photo animalière légendée des simples " trompettes de la renommée", au plus fort des ans 2000, vous ne fîtes qu'écho selon vous à un obscur critique, n'est-ce pas ?
"- Non."

 

 

on pêchera la truite
et on
Ferrat des frites





La boulangère : " - mais, vous étiez juste à dire des conneries sur le site de Paul ! "
- je vous en prie
- mais c'est quoi Paul, une marque, un site, un parti politique ?
- c'est comme Dallas
- comment ça Dallas, on y était avec les petits le mois dernier
- Ben, c'est une série
- une série ? C'est quelle saison ? Je vois pas le rapport avec Paul
- nan, mais vous en savez des choses, moi au début je croyais que Dallas c'était un mec
- Ah vous êtes en train de me dire que Paul est un mec ?
- Ouais ouais





il ne composait
qu'à l'eau plate
sur des omoplates








utiliser le mot "virago" et puis se cogner un lumbago









au début j'avais un ciao
maintenant j'ai une clio

































Tiens, Paul m'envoille un livre
Comme ça, là midi, au courrier
C'est " Martial " de C. Prigent
Le bouquin qui m'est le plus cher —
Restera secret * — on a le droit de
S'inspirer mais on vieillit on
Tape dans le contemporain
Il était arrivé à midi aussi
Ah je venais de traverser la baie
Avec mes gosses, au printemps
Plus traître que tous les novembres
Ici. On était en 2013 et là, crac le sérac
Une révélation longue et infinie
L'oeuvre en cours qui me parlait..
Les trucs de cul restent trop évidents
J'aime moins - écrire le cul c'est douloureux
Pas que ça soit facile mais ça dit peu
Dire quelque chose, les choses spirituelles
Épatent et l'épatage a ses limites, il y a
Le problème de sentir son époque
C'est franchement pétant, elle
Elle disait : " - et c'est un poème " ?
Elle était plutôt sensible question cul
On s'aimait bien, elle me reprochait
Ma pute quand ça n'était que contemporanéité, je veux dire hasard -
Je ne regrette rien, elle aussi, elle avait fait
La pute. N'est-ce pas terrible. Nous
Nous trouvons gouvernés comme ça
Nous restons amis je crois

* Si loin de nulle part (F.-Y. J 1ère édition)







j'aime à savoir encor tout fol
bien dessiner les clefs de sol







Sophie qui peut















n'être pas trop, du tout pour

toutes ces poésies d'amours

mais avoir l'amour poétique
pour de la poésie merdique
voilà qu'est bien mon étiquette
qui s'est coincée bordel de zip
je suis marron et si pudique
si timide et plein de beauté
intérieure & sensibilité
pureuté, sent-bon ? du classique
braguette aussi, boutons parfois
je me sens la santé du boeuf
je suis fait du regard des veaux
et pour les bobards : imbattable
aux amours des pipeaux d'étables
je bouffe à tout je bois les eaux
mais du beau vin merde et du neuf
inconnu de nous juste une fois





à la fin, comme un artiste qui ne photographie plus que dans sa tête, un écrivain qui ne jette plus que dans un carnet ses pensées et qui n'est plus à la recherche d'un hypothétique éditeur, un peintre sénile qui fait déshabiller des jeunes femmes, notre chanteur est pris d'un solo de batterie silencieux, sur les lèvres





C'est vrai qu'à superu
Je suis plutôt connu





La critik est facile et liker est difficile



























Ô jeunesse où nous voyions seins qu'avec les doigts



Par elle est-il forclos de poser un breton
De lapins et de pièges à nos séductions
Nous commencions au ton badin de la passion
(La gravité plante alors sa flèche en béton)

Je sais mieux le nom de pierre et du minéral
Mais voici mon jour qu'est bien dressé désormais
Je vous laisse comme un pendu en mon sonnet

Et vite oh bâclons-y ce n'est pas du béton
Mais bien du granite et le reste est véridique
Nous étions jeunes — un peu des sculpteurs obliques







 

Dans "Mémoire de mes Cachets" vous écrivez "je n'ai chuté qu'une seule fois de scène au cours de ma vie, pris dans une tenture noire de la salle où Miles Davis était venu jouer à Saint-Brieuc dans les années 80 mais où j'assistais encore à cette époque aux spectacles des Noël par le travail de maman. en cette fin des années 2000 je participais à une pathétique <<battle>> : deux formations tentaient de se répondre depuis deux scènes opposées." pourquoi ce pathétisme ?
- j'ai perdu mon écharpe orange ce soir là, je pense l'avoir entraînée dans ma chute mais comme je me l'étais ôtée et qu'il faisait sombre je ne l'ai pas vue.

 

 



 

 

Dans "La Mariée était en Peignoir" vous narrez la journée de musiciens avant qu'ils se produisent au bord d'une piscine privée, quelque part en bretagne à la fin de l'été. vous affirmez que le peignoir renvoie à la piscine qui renvoie au miroir et à l'abyme ? seule la dernière page est consacrée au concert où se rencontrent les protagonistes pour la première fois de la journée et donc du roman, vous développez deux fois plus le caractère de pianiste, pourquoi ?
- Il a fait la basse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans le carouf
Ya un grand
Mini-bar
Où j'ai pécho
Un chardonnay
Super frey
Pour me chargeay
La gueule. HEY ?
Oh et ton essay
Ça avançait
J'espérais
Que tu mlirais
Des exeyrgues
Des extrays
Okay ouay
De l'effey
Que d'l'effey
T'es pas vray
Pas assey vray
Mais Vouvray
Lolo le poëy
Comme il est veyr
Itable ithyphalle
Y fait des poeys
De veyr poëys
De maconnay
Des grands ayrs
En plein geyrs
Il s'élevey
Seul - tout droey

 

 

Dans "La possibilité d'un like" vous affirmez avoir trop chaud sur les plages bretonnes, et que l'eau est trop froide provoquant en vous "la réaction mortifère masculine" vous dites regarder les jeunes filles caressant des tablettes dans les galets

"- Non."

 

 

 

la force de notre vie c'est de blesser l'amour-propre à nous tous, mais ça n'était jamais une haine de soi, même si l'on s'accorde à toucher le fond, c'est du sarcasme sur soi et c'est différent dans l'ambitus ténu de la malétance au malétant que nous, êtres, que nous nous sommons, et que sommes tous, nous toujours, ce n'est pas la décorporation initiale à tout enfant constitué (son érection), c'est mieux, bien sûr que c'est la consistance de la chatte, le lapin volant des monty-python n'est pas que quête – sur la lande bretonne secrète où je me suis promené dernièrement et où l'on entendait distinctement des tas de bruits bizarres sous couvert, j'expliquais à mes fillettes que ce n'était que rats, nuisibles et caetera, et qu'il n'y avait là rien à craindre en tapant fort le pied devant.. sauf oui, sauf le lapin-vampire-volant



Sais-tu pas, que.. hier soir

J'ai mangé un "chocard" ?

De la Toussaint c'est mou
Mais il n'est pas trop tard

En dedans et si doux
Pour apprendre un mot car
C'est le plat d'Yffiniac

Par son goût c'est trop chou
Un chausson tout en laque
Aux pommes_et ça craque

Quand c'est chaud c'est tout nous
Sous la dent dans les vac







Dans 'Vulves Mollettes" votre dernier roman qui laisse froid et qui est bien loin de sustenter comme un moindre hors-d'œuvre votre lecteur, vous affirmez avoir connu adolescent vos premières répliques de rêves érotiques à pollutions nocturnes par la lecture de La Bâtarde en cachette à la campagne, et vous détaillez des métaphores éculées, comme celles des roses trémières "mieux sexuelles que les roses elles-mêmes", "infantile muqueuse", "tournesols junkie et hébétés", "tapineuses groggy", etc. où l'on remarque vos goûts pour les accords impossibles, et pour lesquelles vous nourrissez une haine d'amour pour ces "passerosses qui sertissent les gouttières percées de nos villes et alanguissent nos âmes rosses sur les trottoirs beurrés à la crotte et aux vomis". Vous n'hésitez plus à produire du roman graphique, et vous vous targuez même de voler des photographies de fleurs à vos amis sur les réseaux sociaux pour les reproduire dans l'œuvre "pour un photo roman". Vous affirmez qu'à l'âge de vos treize ans votre couleur préfèrée était le violet, et que la montée de sève aurait été une attente pour vous "départ de feu, départ d'angoisses". Ainsi, à toutes les pages, vos trivialités semblent vous ennuyer plus encore que le lecteur navré : enfant, votre mère confectionnait des "pissaladières pour des garçons qui un jour auraient soif" et que vous aviez prises pour des pizzas toute votre vie, puisque vous le découvrez dans l'élaboration de ce roman, et là encore : jeune homme, dans votre premier emploi chez un maraîcher le premier collègue de votre vie urinera devant vous sur des cageots de salades avant de les mettre à la chambre froide, "mon sexe sentait le poireau les nuits initiatiques". Nuls concepts en vos lieux cette fois, sinon à citer sans crainte de vous spoiler que vous affirmez dans la toute dernière phrase, que "Globalement la chatte est tendue et la bite est molle, la chatte est en métal comme les diapasons et la bite est de soie comme les draps, sans rapport avec aucune molette jamais".

 

 

 

 

 

 

 

 

nécessité
pour notre époque
d'être les potes
à la beauté

c'est notre ascèse
ça nous sert d'os
on boit des seize
on n'est pas morses

sur les terrasses
il peut pleuvoir
mais c'est la chasse
l'ouvert espoir

de concorder
encore une fois
au dénudé
d'un joli foie

à nos bombances
quel est ce vain
octobre aux maints
complots ? errance ?

on en sert un
on n'en sait rin
on en sert un





Dans la Ville de Rainz
Dans la ville de Rainz il y a des vélos
Dans les vélos il y a des warningz
Dans les warningz il y a du yellow
Tu vois







Ah les poétesses_omettent
Souvent de me voir le poète
Bon, je me fais une omelette
J'expir' fort - faut pas que l'on pète
C'était clair comme à la buvette
Si je la mettais en galette ?
Mais oui je dis mon omelette
C'est passé le temps des gaec





le plus beau des olo
c'est bien sûr l'holo-
gramme

 

 

 

là-bas sur le dôme de ma colline
le vent dans les foins verts
fait comme les vagues sur la mer
et les voitures sur le viaduc
et les chevaux sur la plage
l'herbe galope et c'est splendide
à chialer tu vois tellement j'ai
toujours voulu assister à la marée
montante ou descendante depuis l'armée
sa garde ses chevaux





j'aime à surmonter les épreuves de la vie
juré je ne cherche aucun de tous vos ennuis
las rien ne me blesse et souvent tout me ravit
loin de survivre j'assouvis même à minuit

par réponse au désir la question quotidienne
de ma lente sente en pente antiholomorphe
c'est un choc de voir une antilope euclidienne
quand je suis coupable de n'être anthropomorphe

je suis innocent et je l'ai toujours été
vous m'arrêtez car vous ne me comprenez pas
plus que moi oh l'insensé condamné au pas

mais coupez-moi si je vous ai trompé jamais
je me suis enferré dans une rime absconse
bordel je vais poser tous les vers en quinconce




Dans "Nouvelles Fractures du Développement" vous tournez le dos à votre époque en narrant l'histoire d'amour d'une biche pour un cerf dans la forêt de Quénécan, vous décrivez ainsi la saison du brame, la chasse à cours, l'étonnante rencontre de la chevale Uranus à l'anse de Sordan et la transhumance de tous ces animaux à Montsoreau semblent définitivement affirmer votre désintérêt pour notre époque. Pourtant, vous avez annoncé que la première diffusion de votre livre aura lieu en direct et en podcast sur la planète Mars par le truchement du robot Curiosity, en empruntant un débit sept fois inférieur à nos vieux modems des années 90, soit 8Kb/s, vous faites remarquer que cela s'approche du débit humain de lecture, la diffusion se fera instantanément sur internet. Vous affirmez lâcher le progrès et vous traitez la pollution sous toutes ses formes comme ultime planche de salut, comme "seule utopie dans la Nature" !?
"- Non."

 

 

poésie pour Coraline
JE
CANDIDATE

mon cv
s'ouvre plus
sous impress
mais no stress
mes feelings
sont open
aux artères
aux fistules
libres et vifs
du wordart
du jambon
du mozart

 

 

 

Poursuivons nos interviews abandonnées quelque part en 2011 ou douze, dans "Le Cunnilingus au Vin Blanc", votre tout dernier roman, vous déclarez "Tout l'amour termine", en le comparant dans le dernier chapitre, qui à une bouteille, qui à un réservoir de vielle Mercedes, pour lequel réservoir d'ailleurs, vous racontez comment l'idée vous est venue concomitamment à la panne de votre trappe à essence centralisée suivant la composition d'un poème polysémique de batterie, et précédent votre dernier concert de novembre 2014, pouvez-vous nous en toucher un mot ?
"- Non."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ö nuît ! douce euh nuit qui nous tombe à tous, nuls d'épargnés, tous heureux dans son drapé et sa science, son certitude au lent demain, et souvent d'une seule main, et son aube, et ses aurores attardées d'en allant l'hiver. Mon saison qui change, mon gros sentiment et nos besoins en radiateurs, notre circonspection devant la chaudière.. qu'il faille d'un seul coup la remettre en branle et la perspective du froid dur s'évanouit alors dans nos pensées inquiétées, et les forêts de nos bois qu'on met sur la table, parce qu'on a chaud on s'en fout d'où qu'on posera la bûche, ah.. la bûche amie inerte et dense, solide et lumbagos, portes à la con aussi, tout autant qu'escaliers, balai fatigant, crasses et traînées de nos chaleurs, bois de notre fumée - notre vanity - vitre à la cassette jamais, jamais nettoyées





 

Les ans derniers j'ai pris des largesses
Sur les grands concepts et les biceps
C'est vrai aussi dans mes pantalons
Ne dis donc pas que nous pédalons
À rebours, mais plutôt qu'on progresse
Tu sais pas quoi je me sers un Schweppes

 

 

 

À mon avis, les femmes c'est mieux quand on ne les baise pas







Quand j'ai dit à ma femme que j'avais plus de batterie pour faire des toffs à la con de moi en concert, tous les musiciens ont dit que j'en avais une grosse de batterie, c'est une forme de soutien qui m'alla droit au coeur, même si c'est une jazette







Poèmes-y
Je n'aime ni ton look
Ni ton cool
Encore moins ton Luke
Ou ton pédoncule
Pour te faire une poule
Tu te loupes
Mais goler une muse
Ça te résume
Ah pour la prose
C'est zéro spores
C'est pourtant d'la rime
*Qu'on ad-
Mire





le pot à caca (ma fille)






« En tous les cas, il est malsain de tenir le passé pour quelque chose de réel, ou surtout pour quelque chose de vrai. L’être humain se transforme radicalement tous les sept ans. Ce ne sont plus les mêmes muscles. Ce n’est plus le même œil qui regarde la terre. Le sang a été plusieurs fois renouvelé. Une autre langue goûte aux mets. D’autres manies germent. Le vécu s’est envolé avec le souffle des poumons, et vidé avec l’eau des reins ; des nourritures évacuées, voilà ce qu’est le passé » (Hans Henny Jahnn, Cahiers de Gustav Anias Horn)

parti d'un trouble singulier lundi de la semaine dernière
je me suis mis dans la quête d'une lecture d'Heidegger
je discutais avec deux amis et c'était bien la nuit
et subitement alors que je nous croyais trois
je me suis aperçu de l'impossibilité de mon séjour
et du délitement du nombre et de son amovibilité
ils ne se voyaient ni ne s'entendaient mais pourtant
nous étions ensemble à cela s'ajoutait un vulgaire
problème de roulement à billes sur l'automobile
et combien les rues étroites renvoient l'écho
comme les longs parapets dans les longs trajets
de l'été scandent un souffle étrange
et rythmé







Ô ventilo de l'ordi
hélice de l'aquarium
ou moteur de la bagnole
qui passe ô tournez encore
sur le circuit du frigo

il y a plus de pétales
ici avec le soleil
que de mouettes_aux fenêtres
mes petits poissons se plument
encor mais l'oiseau s'arrête

c'est la nuit pour moi aussi
tout vient calme à mon sommeil











Pâques est molle
et Pâques me poke
comme un Pokémon





Des uraniens uniment amerrirent









Savoir que la mer monte au-dessus de nos têtes
en revenant de l'école et qu'on se promène
au belvédère à la faveur de temps amènes
que la terre est bien ronde quand on monte au tertre.


Croiser des amours indus (rencontre secrète
d'amants) aux jeux de mes filles industrieuses
l'homme a de l'âge et la fille est si fallacieuse
me dis-je en jetant l'œil au port par-dessus têtes.


N'est-ce pas du bonheur que d'être en cinq à sept ?
monte l'odeur de la vase et sourd une mouette
injustes lecteurs voici tout ce que je souhaite :


Deux trois pet-shops et des opposums en peluche
manger avec fréval composer du cingal
bouquiner de l'ysmal parler avec pascal







"457
ma femme a un très jeune amant
ou pour le dire plus précisément
Je voudrais avoir une maîtresse
qui me tire de cette détresse
"
Frédéric-Yves Jeannet





"ça nous fait du bien un peu de soleil
on voit que les gens ne sont pas pareils"
la serveuse du bistrot de la poste









Cendrillon, depuis la cambrure
Et par dessous les couvertures,
Redressa promptement le cul
Pour qu'un oiseau pose au dessus.
Il s'agit ici de la scène ou chanson inaugurative voire introductive pour les plus voyeurs d'entre nous, du fameux dessin animé de Walt Disney, qui était diffusé pour la première fois à la télévision hier soir. On reconnaîtra ici le lourd clin d'oeil - et si réflexif - de l'introspection et de la diversion que l'on pourrait soumettre à Niepce lui même dans une traversée de miroirs que ne dis-je la mise en abîme, d'un daguerréotype des âges et des temps de pose. Joyeux Noël 2012 à toutes et à tous.







où c'est-il qu'il est, hein ?
l'anarchisse
qui roulait dans un, quat'
roues motrices
où c'est-il que t'es, le
sosialisse ?
toi qui bouffait la - nuit
du fachisse
t'es qu'un papa qu'a-chète
un réglisse
quand t'as rêvé tou-jours
d'être artisse







savons-nous jamais que le melon est l'ennemi du beurre ?
qu'au frigidaire il y donne un mauvais goût de bonne odeur







le grès rose de la carrière devient de l'ocre sanguine là-bas vers le cap et le couchant. M. partage la balançoire avec une rouquine nous rentrons







On peut dire sans rire et avec une pointe de tristesse que la loi de décentralisation a depuis démultiplié le nombre d'humoristes.

















a changé le robinet de la cuisine en 60mn, quelques conseils : penser à couper l'eau est une bonne chose mais penser à ouvrir le robinet après avoir coupé l'eau est nettement plus brillant. ça faisait bien deux mois que j'y pensais, deux mois à répéter chaque geste, chaque séquence, chaque mesure.







L'amitié ne se reproduit pas. Au dîner :
Des friands congelés des mûres_en gelée

Des friands des friandes des







un jockey ça n'a pas de cul
dit un bossu au P.M.U.







Lorsque Gilberte apprit que son époux avait entretenu avec une autre, une relation durable sur facebook pendant plus de 50 ans, elle en fut toute estomaquée. Quelle ne fut pas sa surprise (c'est une commande de gare, faites pas chier mon style) d'apprendre qu'ils ne s'étaient jamais vus et que malgré cela ils avaient procréé sur le papier et sous X (les gamètes avaient circulé par le courrier). Au décès de son mari, facebook avait remis à Gilberte les quelques 800 To des relations adultérines pour une somme relativement modique, le premier contact avait été établi le 27 février 2008. Il y avait du film, du son et tout ce qu'on peut imaginer, il aurait fallut plus que la vie de Michel Drucker lui-même pour tout relire et tout visionner.







si j'engueule ma fille de deux ans et demi, elle fronce les sourcils en me regardant fixement et, stupeur (la première fois c'était il y a déjà un an) : elle se met à loucher sans baisser les yeux c'est à dire qu'elle me fixe en louchant. comment donc avoir de l'autorité sur elle ?







la chair hélicoïdale du bulot éclate sous la dent comme le quartier de clémentine









1er jour
Elles descendent à poil en pouffant de rire pour déjeuner.
Elles déjeunent à poil. La petite s'essuie les mains sur son ventre ce qui fait mourir de rire sa grande soeur. Ensuite vient une bataille de maquereaux en conserve qui m'impose d'agir : le bain où la grande donnera l'alerte car je ne peux pas surveiller tout le temps ; sa soeur a mangé du savon.







"
il est parti en avance
dans l'bidon
le savon
il est parti en vacances
dans l'bidon
le savon
"







Dans votre cinquième roman d'anticipation à paraître en 2012, "L'oraison n'a plus fait crédit" vous racontez comment votre héros qui est banquier annonce les échéances du siècle argenté et présentique dans la présentation du produit bancaire (le prêt Salengro sur vingt quatre ans, le crédit des Dardanelles à la consommation...) et comment il se reconvertit anti-chronologiquement dans les médias comme acteur de toutes les commémorations marronnières, faisant de lui le journaliste le plus connu au monde, à sa mort en 2073. Vous affirmez que votre génération a été conditionnée pour fêter le hideux passé séculaire dans un calendrier ? (interruption)
- non.







amis voyez refait le printemps mes grands dupes
où parfaire enfin le savoir aux mini-jupes
car il n'est pas sur terre plus grande invention
de dieu à part peut-être les boutons-pressions





comme les grands voyages la défaite de la droite se savoure longtemps à l'avance dans ses préparatifs insignifiants : les chaussettes qu'on emmènera ou pas, le bon temps qu'on y passera mais il est toujours un raseur pour vous rappeler le retour.



Si vous devez allez en Espagne par exemple, vous ne visiterez surtout pas Barcelone ni Séville, vous irez à Salamanque à Burgoz et à Saint-Sébastien, n'est-ce pas ?



























l'amour, c'est être en voiture dans la même direction







est-ce qu tu viens pour les vacances
on voudrait se trouver des copines
mais c'est plus souvent une chopine
qu'on partage sur fb, quoi ta quittance ?
moi je te ferai une avance sur les arts
on lira des journaux dans la location
trois épis mais tous mes téléramas
que tu vois nous nous en torcherions
lunettes de soleil dans tous les lidl
chaussettes sombres dans tes tongs
brésiliennes et tentative de string
on ira manger à la piscine oblongue
où c'est que c'est pété de brunettes
tu me feras des scènes impossibles
mes clefs au fond de l'eau mais merci
tu m'écriras une poésie peut-être







Je ne sache pas qu'à Cassis
Il s'est trouvé deux acacias
Pour siffler au vent du Macias
Et c'est pareil à Lesneven
Je ne connais un hortensia
Qui chanterait Ruby Rose Blevins







il s'est bradé
comme un brandt
elle se branla
au coin du
faure









si fidèle aux gnons
mon filet d'oignons





Extraire une barre du jeu de mikado au travers de la poubelle à jeter, comme le magicien extrait une épée au corps de son assistante.. Décoller fraîchement la spaghetti brûlante et coincée dans la passoire en fer, comme un cordon retors & ombilical.. Autant de rappels à l'image de la poésie





l'autre soir nous nous rendons au concert d'un régional de l'étape. disons que j'attends mon frère qui n'arrive pas, en clopant devant la salle, je m'y suis rendu seul. le pianiste est déjà là. il part choisir sa place. il n'y a pas spécialement affluence des grands soirs. j'attends dehors, à peine quelques taffes, sa vw noire arrive (qu'est-ce que ça tombe en panne les vw, à peu près chacune de ses vacances). il m'annonce que maman a encore voilé le portail du garage et qu'il en vient, de chez les parents. je sais. je ne dis pas que je sais, je suis passé devant en venant, j'ai vu sa voiture. pas envie de m'arrêter. quelques jours plus tôt il m'a proposé d'aller à ce concert par sms alors que j'avais réservé depuis plus d'une semaine. si j'avais pu y aller seul. et tomber fortuitement sur le pianiste comme à l'accoutumée quelques blagues un verre payant, depuis combien de temps buvons-nous mangeons-nous en musiciens, je dirais douze ans, un whisky, une paille. le pianiste est retraité depuis peu. de toutes façons quand mon père discute avec mon frère c'est pour parler de Mathématiques ou de Physique, ou bien de la Littérature des Mathématiques ou de celle de la Physique, s'en suit le cinéma, les émissions, bref, ce truc pour que les femmes soient bien à la cuisine d'abord, c'est pour ça qu'il a passé trois fois le capes. la barbe un peu. mais voilà qu'arrive notre plus ancien bassiste des origines, de bal musette on n'avait pas quinze ans. et là il se passe cette chose magique des grands plaisirs de société. je nommerai ça l'orgueil de la modestie menteuse. ils se saluent. chacun naturellement s'enquiert de la musique. voilà douze ans j'ai absolument tenu à monter mon groupe sans eux, surtout sans eux. ils se disent l'un et l'autre à la fois qu'ils jouent si peu et qu'ils ne savent ce qu'ils deviennent. ils passent leur temps à s'épier sur fb et à se piquer les plans pour jouer, ils savent tout de l'autre, ils se mentent comme les grands scientifiques désintéressés qu'ils ont tenté d'être, mais c'est ma vie je les aime bien, moi je raconte ma vie. le quintet en 2005, on n’était pas nombreux dans la place des plans jazz de losers : restaus, bars, mariages, institutionnels.. c'est aujourd'hui seulement que leur jalousie m'apparaît. le milieu jazz briochin est saturé par trois quadras à la manque - ils font aussi du jazz. et chez eux, c'est le fric qui importe, c'est fou ça hein. la reconnaissance aussi, mon frère fait jouer le pharmacien de l'autre village, et lui a été recruté par un conseiller départemental socialo qu'a perdu ses mandats et qui peut enfin jouer du jazz à bride abattue, le socialisme ayant horreur du jazz. voyez-vous un peu mon tableau







simone est morte
un même mois
qu'un autre elmut







selon un grand sondage ifop
je puis être un poète hiphop







quand je dors dans la villa de mes vioques j'ai l'impression d'un camping-car gigantesque dans le noir et jeté sur une route déserte







nous n'avons connu de révolution que le changement d'heure. c'est d'ailleurs la seule chose de l'an 2000 qui soit à retenir, une pareille bêtise, une humanité pire que les animaux, c'est ce qu'on appellera la révolution française dans plusieurs millénaires







le boucher, le soleil, les habits, un vélo, le lit, les animaux, un flan, surtout sans quitter, on se rêve quitté on se dit quittance, on connaît mieux son frère que ses enfants parce qu'on ne se quittait pas, on peut se départir de tout quitter et si on voulait on partirait mais si on ne voulait pas on se départirait autrement alors on pourrait redépartir de rien de zéro il y aurait des heureuses ce serait le redépartitionnement







je m'appelle papa
et je dis des poèmes
si j'étais une pizza
je me mangerai
s moi-même
depuis quelques temps je ne peux plus essayer mes tirades sans l'inopinée intervention de Mademoiselle la Dernière qui, tel un diablotin, répète en se moquant mes derniers mots et improvise par dessus le marché ; c'est scandaleux.







par exemple tu peux prendre la liberté sur la syntaxe mais tu peux pas prendre la vérité







s'user soi-même plutôt qu'user les autres







toi l'enculé
sur ton scooter
à quatre roues
jamais jamais
tu n'es tombé
quel enculé
depuis la rue
appollinaire
là-bas à l'est
deux pets deux ailes
et quatre roues
à ton scooter
mais quel bel homme
enculé ouais
sur ton scooter
à quatre roues
qu'un enculé
mais tout va bien
parfaitement
je vais très bien
sur ton scooter
à quatre trous
sur ton scooter
à quatre trous
toi l'enculé





aujourd'hui j'ai fait un plein en matant un écran de publicité pour la première fois à la pompe à essence, il efface le litrage et le prix en passant en plein écran sans crier gare, on ne sait plus rien, on en est peut-être à 60 ou 70 euros



 

 

 

un philosophe universel dans son questionnement est local, et alors devrait pouvoir être questionné dans ou sur sa localité













j'ai construit ma vie sur ces deux axiomes :
- Blue Bossa n'est pas une bossa
- La Java Bleue n'est pas une java
et si je m'étais trompé ?







Faire des poésies en disant « il »
C'est comme d'appeler difoul
Comme de se jeter de l'huile
Ça plait tellement aux foules
"Il" est sûr de plaire aux filles
Et de remplir sa cuve à fioul
Un jour la poésie sex-appeal
Percera comme il sera cool
Alors ça sera la vraie quille













 

Il importe le chemin des mots, c'est ici le plus important à la langue maternelle, et ma cheminée aux mots des dictionnaires, ici, commence déjà de tirer à plein. Qu'entendre par le chemin des mots sinon un ordonnancement naturel et spontané de l'ordre des proportions ou des degrés ou encore des propriétés atomiques qui dictent la présence et la prescience d'un mot à côté de l'autre, il n'est pas arrivé comme d'un voyage, il n'est pas là pour le goût de l'inattendu ou pire de ce si vilain mot que l'on nomme "improvisation". En même temps, je n'ai pas très bien expliqué ma pensée, ce que je veux dire c'est qu'on écrira au sens le plus noble, toujours d'un intérieur et des tapisseries anciennes ou bien de soi mais jamais d'une langue qui vous soit étrangère et inconnue, jamais d'un nouveau départ, jamais finalement, d'une rencontre ou d'un avenir radieux. C'est toujours soi. Et l'on écrit hors de soi, voilà ce qui est le plus écœurant à ceux qui font l'inverse sans cesse et sans voix.

 

 

 

 

visionnage de Mon Oncle hier soir avec les enfants, la scène des yeux dans la nuit nous a ravi. avons étudié quelques plans de coupe de séquence et les mobilités de la caméra : quand ça bouge quand ça ne bouge pas. en revoyant les gros téléphones à cadrans, je me suis souvenu que Sylvia Plath les comparait à une tête de mort dans "La Cloche de Verre"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III. JE SUIS INNOCENT LA MORT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Frédéric-Yves Jeannet (il y a 8mn)
176
ils s'en vont tous nous laissent courir
ô ma jeunesse pourquoi tu meurs
carlos fuentes donna summer
quelle mauvaise idée de mourir

17 mai 2012 à 19:55

dans la nuit
je me suis fait épiler la poitrine
par un homme
pour qu'il m'y place des électrodes
aux urgences
j'ai fait mon premier électro cardio-
gramme avec
brio disons-le, j'ai été parfait

dans l'ambulance
ma tension était classe je m'étais
lavé les dents
j'avais même pu changer de chaussettes
ma prise de sang
était bonne, l'infirmière un peu moins qui
péta par terre
un de mes tubes c'était gore on rigola

on commanda
un taxi pour sortir car il n'y avait rien
dans le bilan
sanguin ni dans l'examen clinique
vingt minutes
dit le taxi mais qu'il crève en enfer
j'habite à
trois quarts d'heures de l'hôpital, à pied

en rentrant
dans la nuit pure et pourtant urbaine
j'entendais
les oiseaux et un ruisseau – le Gouëdic
j'ai croisé
en pleine course ce pauvre taxi
en deux sens
j'ai bien ricané t'auras pas mon blé

j'ai pensé
sur la nuit des tas de choses, en marchant
j'évitais
nos poivrots célèbres et les dangers communs
c'est le souffle
du printemps qui vient et qui montait à
mes narines
j'allais vite et j'étais bien, bien mieux

les odeurs
des floraisons même la nuit comme ce
mercredi
dernier, au cimetière de l'ouest, m'exaltaient

 

 

au feu deux automobiles
ce souvenir que j'écale
mais alors voici que pile
l'auto précédente cale
farce la seconde pile
et de moi le temps se passe
ou disons qu'il se complique
outrageusement en grâces
obséquieuses et comiques
tuer le temps n'est pas classe





je voudrais aller dans les nuahes et je verrai alors plus mes pieds tellement il y en aurait des néueés, et que ausis tellement je serais tant gigantesque et là je vreair le futur afficher à l'orizon vomme une esingne de statoin service ou de flunche et alors le futur courant vers mpoi car moi même emporté apr l'élan des imménesiutés je ne feraiz plus la drifférncdfe ni en nours ni en nuits, seul le présnet compterait la péasé disparaiteuraié à jamais et pshicitt les angoisse et alors le futre ferait vloc abec moi, tu vois, je sais pas si tu vois ce quei je veu dir, mais, c'est sans doute un peu confu néamoinns si tu as l'intention d'un ciel qui te contient tout, et qu'alors tu dédouis que tu y es danxc ce ciel, partie prendante, alors je coirs que tu peuxi voir aussi que ton pied fait tourner la gorsse bouel sur laquelle tu appuié tous les jour et tous les austs du lit, quand levé avec tonb aube tu regatrde déjà l'éazur par les cieux, et tu crois aussi lever l'aube et son aurrore restant et tue pense à ton restant à faire etu penss à ton restant à vivre et qui est court alors qui est court alors tut court tut tut dans le parcours tut les voitours tut tut tu te surprassé chaque ourj tu es le meilleur en tout et surtout en poéme en aime-po, allez viens aimer po don, les po les aimes et les pexau et crarc travaille, encore tout le ourj toute la ourjenée vazy c'est trop fort et encore et necor, pouis vient le soire que ti choise ton ptit pnaird que tu prends au pif dans dur ayon de suéprette parce que demaien ton pied sur la bouel du moned fera encor tounré ta téte ta viue et que ça n'én fini jamais et ça remoco,nmence toujiour, demain futur demain pareil inerte et iren rin iren iren du tout mais combein de temps doutes ces coennreis hein nan, comment percervoir le monde autrement n'ya til pas une auter apprioche ? quoi est le temsp

 

 

 

un jour je m'apercevrai que "ma poésie" n'est qu'une chaussette perdue
par substitution lente des variables sans doute
en déménageant peut-être

 

 

 

Pays-Basque é T 19

Ma fille : - "Reviens de ce que t'as dit !"

Mais moi : - "Si je pensais dans toi"

 

 

 

 

beau fixe

pour siffler une gonzesse il suffit de faire @
c'est mon navrement le plus misérable
c'est très risqué comme pitoyable
on est en 2016 c'est fini les années
intermédiaires et technologiques
où l'homme était forcément geek
et du sifflet dans la rue parlons plus
ce matin j'en ai vu une qui riait à son
téléphone avant de faire un geste con
à l'automobiliste à l'allure artisanale
les syndicats seront jamais dans ses annales
ça c'est sûr mais putain tu ries de quoi
du fil blanc dans tes fesses qui te gratte
tu sais avant on fumait sans regarder sa tige
on s'en branlait de même on était détaché
on se regardait pas le bide on était altier
mais toi tu communiques mais tu ne niques
commuée jamais huée toujours admirée
– c'est un leurre tu es putanisée

 

 

 

Le texte érotique vient sans crayon et souvent. Mais m'enregistrer serait vraiment acrobatique et obscène, comment se souvenir, surtout, des formules ? Par images, et nouvelles idées bandantes qui ont été superposées, je fais le tuilage. Mais tout s'écroule souvent, je risque de commencer par le milieu, faute de tuiles. Ca fait longtemps que tu me lèches le téton, vraiment longtemps, comme dans un livre, ça m'a toujours rendu mélancolique et c'est ma petite larme pré-séminale qui monte. Où sommes-nous et comment vivons-nous ? Dans un lit, à la bourgeoise. Mon majeur est entre tes fesses depuis ce même temps, sans force aucune, sans velléités débordantes, mais dans le parcours unique et déhiscent de fendre. Prisunic. Le rayon coutellerie est trop léger, l'idée du sabre est meilleure et forcément plus noble, plus poétique et tout ce qu'on voudra. Le sabre, pour l'avoir vu luire dans les lumières des aurores et des crépuscules de places d'armes, rend mieux que toute comparaison, le fendage des airs. Rions. Je me sépare de moi. L'homme à la pensée du sabre est celui que l'on reconnaîtrait en un regard par sa constitution qui le porte à l'administration des fellations, et dont la barbe sentira toujours les cyprines. Ici, il y avait une digression pénible, l'attachement pieds et poings liés, la tête en contrebas au rebord du lit, pour un transpercement avec cette longue arme blanche, de bas en haut jusqu'à l'aorte, où une ouverture pratiquée avec les doigts fait office d'orifice. Laissons là cette morgue. C'est moi qui souligne maintenant tes lèvres avec les miennes. Et pourvu que la porte soit étroite ! et douloureuse et bien sûr, qu'elle m'évoque encore et encore, le sabre brûlant.

 

 

 

 

 

 

 

 

P. dort au fond de la bagnole. il suce son pouce entre les seins de Dolores endormie elle aussi. "tu vois Eddie, c'est ça LE film". Eddie conduit. "ça serait un film où on ne tombe jamais en panne. et pourtant dès le début, y aurait dans un claquement de portière, la thématique unilinéaire de l'œuvre : ton personnage dirait avec ton naturel anxieux mêlé d'assurance virile "putain, faudrait pas qu'on tombe en panne". la caméra serait à l'avant et semblerait évoquer la pensée largement féminine du coups de la panne. la voiture ne tomberait jamais en panne mais elle s'arrêterait. elle s'arrêterait et en repartant elle repartirait. y aurait des gonzesses. bon par exemple Dolores. des fois je parlerai espagnol pour me mettre en valeur. on croiserait jamais d'autres véhicules, sauf un qui serait toujours le même car on serait aussi toujours sur la même route avec le même motel (jour/nuit au départ, une feinte de grand cinéaste) ou personne ne descendrait du véhicule parce que le motel ferait drive-in. drive-in du sexe. il y aurait des auto-stoppeuses. des bordées d'auto-stoppeuses. mais la Eddie tu dirais au début du film "si je m'arrête on tombe en panne les mecs." et pourtant après, la voiture s'arrêterait et elle repartirait. mais avec le même sentiment anxieux du coup de la panne dont on ne sait plus l'indécision. et après les auto-stoppeuses, tu dirais "bon, on s'arrête pisser" y aurait rien que le désert à perte, et les machins qui roulent avec le vent. on repartirait. ça commencerait à être chiant. le sentiment d'anxiosité laisserait le pas à celui de l'angoisse puisqu'on ne saurait plus s'il faut tomber en panne pour faire l'amour (le coup de la panne) ou bien la panne pour sécher comme des morts, ou bien encore l'accident terrible avec la même voiture. tu regarderais la jauge et tu dirais "putain faudrait pas qu'on tombe en panne sèche". pour la musique de film je m'en occupe. on aurait des dialogues de rêve. il y aurait quelques scène de cul mais que sonores, et derrière. en réalité la voiture serait coupée en deux, entre Paradis et Enfer selon les places autour de toi, il y aurait une grande dualité, avec des gros plans sur nos visages. des fois tu citerais du Kierkegaard. c'est plus facile à écrire qu'une bière. la voiture serait aussi confesse et facebook, où l'angoisse rampante ne se romprait plus que dans tes yeux et tes saillies et tes gestes gauches de conducteur aviné. des fois tu buterais des buffles, surtout la nuit quand les passagers dorment. le matin on se cuirait un œuf. on serait de bonne humeur. tu serais rasé de frais comme on dit dans les romans de gare. on parlerait boulot et fixation de panneaux solaires. comme des hommes. des vrais hommes. mais après le petit-déjeuner dans la voiture l'angoisse de la non-panne en panne, reprendrait "de plus belle", avec le même degré très fin de sa précédente intensité. "t'as vu pour le buffle, préviens-moi pour les auto-stoppeuses". les contours du mal et du bien s'effacerait "petit à petit", t'aurais un truc à dire sur Schoppenhaware, et t'oublierais ce que tu voulais dire, mais ça te reviendrait des mois plus tard. il y aurait des flash-backs sur ma jeunesse. les personnages se sentiraient pris d'une culpabilité sans cause, sauf Eddie : "si je tombe en panne, vous pousserez".

 

 

 

J'ai l'intime conviction que les femmes sont plus friandes de cornichons que les hommes. Je suis parti d'observations dans le superu, et d'hypothèses sémantiques voire connotatives, l'homme se sentant coupable (cor & nichon, musique) comment alors ne pas y voir de connotations inconscientes chez la femme ?

 

 

 

 

ellle est si superre blonde tu peux pas
t'imaginer je remets de la bûche mais elle,
elle me gouvernerait du seul manche et
ça serait vraiment l'amour qui n'existe pas

jamais comme n'a pas existé l'amour non
et tu pourrais ramer dans toute ma chanson
elle se plaint que je dis jamais rien du tout
mais du tout c'est déjà vraiment du bien

tu sais très bien - j'ai pas trop envie de parler
dire, tu vois : tes fesses sont vraiment divines
sublimes, et je vais changer de mot tous les
matins je vais trouver à l'instinct ton bien

hein, mais ouais putain, mais tes reins
c'est comme des flaques à nos semences
qu'on arrive au lac et t'es comme écarlate
mais c'est l'hiver et la station du sport

en suspension t'es comme foutue et percée
tu geins et tu viens et je sais encore foncer
tout ton foutu secret et le noircir et fondre
dedans mais tu sens comme la chiennée

tu vois je préfère me taire que de saloper
tout ton mystère ou souiller ta vaine prune
et j'en ai rien à foutre de rimer de percer
vérer vraiment attends encore attends





truc dire chaussures et manger à écouter le vide comme on l'enregistrait sur les radio k7 et rien ne me creuse je me sens mieux d'être seul après dîner des sacs ont été vidés et d'autres comme des valises sont restés dans l'entrée il n'y a plus de grève des cantines les vélos sont à rentrer j'écouterais quoi si je voulais et je lirais quoi et jouerais quoi depuis combien de temps n'ai-je pas dessiné, tiens c'est vrai mais serais-je aussi timbré pour dessiner sur paint ou bien dans le bloc-notes ou encor sur mon papier listing paravent et ensuite je photographie et l'envoie sur internet, internet mais que n'a-t-il changé nos vies lui à la gare il y a toujours des revues pornographiques suspendues dans les sphères enfin je m'égare il y a trois types de gare en tête de quai gros terminal ou alors en sous-sol de ville transit ou en aérien sur la ville transit mais plus riche que la ville sous-sol transit si je dis tout ça c'est que j'attends une idée que chacun sait toujours différente de la réalité un songe un rêve une folie, Youkali n'existe pas pantalon remarquez ça oui culotte est déjà incertaine ou chaussettes sont impossibles mais voilà novembre et la cheminée qui va tirer comme jamais dans son meilleur mois avec décembre et tous les journaux de l'abonnement quotidien le feu rien que d'y penser on dirait on le verrait c'est difficile la première semaine une semaine doit suffire pour tout quitter non j'en sais rien j'ai rien quitté jamais l'attachement c'est emmerdant je suis plutôt détaché mais vraiment une semaine et pschit je pense

 

 

 

po
èmes
aime po
poèmes aiment aiment eh mmm mmemmeme
poème
aime po
du tout
aime po
poème
aime po poème ?
aime po
aime po poème aime po aimmêmêmêmm aime po

 

 

 

 

un andouille cornichon demi, UN
ah si seulement j'avais un smartphone
pour tromper d'un gamay rouge mes lèvres
et d'une fraise melba, ma migraine

 

 

 

PomPom

Entreprise Littéraire

depuis 2011

 

 

 

 

 

 

bon, j'ai réfléchi, il n'y a que moi qui puisse comprendre ça, ce qui est super, je me parle avec des "souvenirs" et alors ça me parle directement – pas comme à vous – alors qu'hier j'étais plutôt fier de vous dire que je me souvenais que personne n'aima "ça" voici trois ans. c'est toujours la même histoire concentrique, écrire de soi, de soir de soie mais de hors aussi, s'écrire s'écrier, s'entretenir à en crier en se répondant à la question que je me poserai dix ans plus tard et maintenant, ou vice-versa. on voit lors qu'on ne peut qu'ennuyer ou nuire, mais non s'ennuyer non se nuire, on se passe de tout, et de quoiqu'aie-je du besoin – ah oui vous avez bien lu là. il y a grève illimitée de cantoche demain, selon la voisine elle aura besoin de quatre tranches de jambon, de yaourts et – chose étrange et curieuse – d'olives, c'est un sms, c'est une liste, c'est limpide, mais je lui ai demandé " - de quoi tu as besoin", elle pouvait étendre la réponse, du dedans, le fil à linge, un tas de chose est ainsi, moi je ne comprendrai plus que l'on se comprenne







Quoi qu'est-ce que ce monde
Tu n'oires pas que je resta quand
Tu toi tout nous quitta nous tout
Maison mécole et aussi nos bols
Et resta comme seul au mon téléphone
Ah : toi c'est. Elles ne parlent que toire
On ne se skype ou quoi non veut pas
Que toi de vrai d'en vrai d'en bas
Toi de moi fumoire et tout soire boire
J'arrive pas à m'en aller d'ici elles
Sont des bertonnes tu verras saucisson-
Beurre et clochers meubles et kadisha
Qui c'est qu'on a dit qu'on a fait ça
Des cèdres on est mort ou quoi Beirut
Tes parents qui tout quittèrent pas moi
Moire pas du tout le vouloir de pas
Ne touare que tes jolies fesses au vrai
Comment ça vouloir que tes fesses
Oh non non les nichons mais c'est aussi
Tout le jour tout le son tout Amérique
T'es en avance non moi en peignoire
Dernier comme premier poème Loire
Longtemps et pis t'es revenue repars
Revenue j'ai bien écrit mieux plus aussi
Un jour à partir quand quoi t'es là
On se prépare rien ici n'est engeance
On est des fusées pour toper départ
Rien ici elles sont prêtes et catholiques
Ben ouais c'est pas ma faute instinct
Le ponant euh les chaos et le smurf
Elles vont bien elles pensent à toi







J'achetai une carte postale
Des beaux salons d'honneur
En la préfecture du Nord..
Loin oh si loin des formicas
Du temps de pierre mauroy
Où ce voeux peut-être il forma
Qu'un seul jour il y forniqua













Dans un bureau il n'y a pas de mot
Il n'y a pas d'efforts à faire non plus
Pour les mots personne n'a l'idée ici
De les sauver (et pourquoi)
Au téléphone une grande marque
xxxxxx répond xxxxxx nos
Emotions on se paie de mot ainsi
Il n'y a jamais de narrateur dans un
Rêve après tout << tuons les mots >>
Je tue les mots avec du tonnerre
Ou de l'encre on rêve d'avoir dit
Quelque chose ou d'avoir lu quelque

Chose d'écrit Mais pour se réveiller
Un matin en finaudant que c'était un
Rêve que j'ai dit là – ou à l'inverse :
Je voyais ma main écrire comme si
Je disais que mon rêve d'origine est
Fait dans ma langue d'origine si
J'étais polyglotte – c'est fort de café
Non écrire et parler sont pareils
Il y a un distributeur de mots
Putain la mort les vacances comment
Rêve la sténodactylo ? sous la contrainte
Les surréalistes ont dit qu'elle écrit
Sous la contrainte et ils ont fait pareil

Après il se passe encore des tas de choses
Sur les mots Pour le surréaliste la mort
C'est la défenestration la plus douée
Après.. Tout le monde n'a pas voulu son mot
son idiome je crois Quand je vois le mot
Mot je tire à la carabine dessus Des fois
Il me regarde dans les yeux et me supllie
Le mot Mais t'ai-je pas supplié toi-même ?!
Le mot veut toujours qu'on parle de lui
Et qu'on le cherche toute la nuit
Personne n'a peur du mot J'ai défenestré
Un mot là ça l'a bien tu Il était là
Il n'est plus là et en un éclair encore
Je tue les mots parce qu'ils ne meurent

Jamais Regardez le défenestré est déjà
Revenu Un muet doit rêver qu'il parle
Ou alors ne l’est pas ou bien muet de
Sa naissance ou ; une carpe
Mais il y a la contre-parole c'est
L'aventure la plus terrible du mot
Car sa plus belle enfin je pense
Imaginez dans un univers concentrationnaire
Tous les mots de toutes les langues là
Comme en prison alors ils ont trouvé
Non pas un salut mais au lieu de disparaître
Ou de se transmuer ils se sont défendus
Ils ont juré de mettre aussi à la question
J'ai taillé un mot j'en ai collé découpé
Un autre projeté imprimé tapé un et pipé

Même ! Un mot met à la question sa traduction
Et elle est devenue impossible à cause du nombre
J'obtiens le mot non-traduit atomique
Au delà du clair-obscur on peut le mettre
Hors champ de tout art Ce n'est pas l'histoire
Du photographe qui ne photographie plus ni
De la musicienne qui pleure douloureusement
En écoutant de la musique Non
C'est celle du motard
Du motôt si je puis dire
Il faut énormément de morts pour des mots
Le bureau ne sent pas la mort Le bureau
Sent la mort Tuer un mot c'est être sûr
Qu'il va revenir le tuer toujours et encore
Mieux il est revenu parfois je suis tellement
Cruel que je vois les yeux de celui qui allait

Avec cet emploi de son dernier mot << C'était
Son dernier mot >> Un mot tout seul
D'un seul son qui plus est c'est laid
Comme un poux ou un râle mais plus après
C'est l'explosion C'était trop beau le sonnet
À la jeune fille Elle a changé d'adresse
A été déportée Un mot seul dans un
Dictionnaire qui part en fumée Le mot
Est là

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

" avant le sperme " pour reprendre un auteur des plus secret – j'ai aussi dit, le sopalin est (était) stigmatisant c'était comme donné cette intuition, fallait faire autrement, inventer, mais dissimuler n'est-ce pas déjà le sens à tout crime. Je m'en ouvrais à une critique de cinéma (objet de premier recueil) les affiches glacées de film, et de pied en cap déroulées sur la moquette à l'envers. Elle m'a viré je l'ai bloquée

 

 

en rentrant le vélo ce midi, j'ai vu une jeune voisine sortir du chemin des renards, celui qui descend au galbe du tertre pour se jeter sur un dernier boulevard jusqu'au port. une jeune voisine en manteau horizon et aux jambes dénudées. la dernière fois que j'ai dû la voir elle devait mesurer la hauteur de ses jambes. c'est une vision d'hiver étonnante, ça ne pouvait être une vision érotique puisque c'est arrivé comme ça, et ça ne l'est pas plus maintenant. quand elle disparut du tournant de la rue tandis que je fermais le portillon, j'ai bien vu qu'elle avait les jambes toutes nues enfin très haut sur les cuisses très longues. pour l'hiver c'est remarquable cette douceur du climat. c'est la mer ça. peut-être qu'elle est nouvelle après tout, ça grandit si vite ça se reconnait plus mais quelle plante mes ami.e.s quelle plante



 

EH OH MAIS
TUM COUPLA ROUTE AVEC TON CAPTUR
OH T'es qui à m'couper la route avec
Ton captur ? Tu m'coupes la route
Avec ton captur !!!?
Est-ce que tu sais que
tu m'coupes la route en captur
Tu m'prends pour quoi tu t'rends comptes
Que tum prends pour un prédateur en m'
Coupant la route avec ton captur !
Dans ton captur
t'es qui t'es quoi OH
Qu'est-ce que tu caches HEIN
TUM coupla route avec ton captur et tu sais quoi
Ça caille dehors
Le monde et le système c'est la putanisation
ouais Ton captur attrape putes
Ton captur attrape putes et toi-
même Tum coupla la route en captur pute
Catapulte écran de mes deux
pute ça te choque hein Pute de choc mais j'ai roulé en duster
Ouais j'ai roulé en duster et de courtoisie j'aurais pu devenir fred astaire je serais un Francis huster si je voulais mais toi devant la boulangerie qu'en n'est même pas une Dépot de pute dans du vin, tiens, mais TUm COUPLA ROOT AVEC TON CAPTUR MAIS VATFAIRE FOUTRE TEPU DLA ROUTE

 

 

ce matin pl. du marché j'ai reconnu une voisine qui s'est rangée du milieu de la rue (et dont la fille fête l'anniversaire à 16h et pour la nuit), le dégé qui m'a fait coucou, le patron du bistrot du port que j'ignore, le peintre voyageur qu'a refait la chambre de M. que je connais plus, le dirlo financier qui refuse de mutualiser son rôle et que je feins de voir, celui qui claudique et qu'est un peu marge et qui m'avait complimenté pour mon jeu dans ma seule date de bossa-nova de toute ma vie et lui non plus je ne le connais plus, dans le doute. en arrivant les enfants m'ont dit que j'avais un trait noir sous l'oeil en plus de ma balafre de rasage d'hier. sans doute l'antivol du vélo à l'instant. et la petite cicatrice ne se voit pas sauf quand on me saute dessus



Je prends d'la brioche à superu
(Ne nais pas le deviens briochin)
Je prends d'la brioche dans l'absolu
Mêm' les beaux-arts s'appell' Daubé tiens
Ret'nir la rime comme un zeppelin
Dans le ciel paisible et sans nul vent
Au-d'ssus du couvent des carmélites
Au stadium Hélèn' Boucher rêvant
De bien des charcus pour chardesclos
Rien que de rêver fait mal au dos

 

 

 

STASE oh là c'est l'extase je l'ai eu après avoir merdé sur stance, je l'ai, je l’ai

 

 

 

J'en profite effectivement pour vous signaler que les deux exosquelettes les plus courants de l'humanité sont contemporains l'un de l'autre : la bicyclette jarryque et la batterie de jazz (circa 1900).







Elle portait pleins d'espèces de grigris à plume en pendentif qui narguaient mon attention, où mon idée me portait viscéralement à n'y porter attention aucunement, à la façon du flacon de whisky disposé entre soi et son interlocutrice, quand subitement, je me suis aperçu qu'elle portait en dessous un soutif du rouge le plus criant que je n'avais pas vu depuis longtemps, sous la veste noire d'un tailleur non moins. Mon coup d'oeil alors a rebondit profondément en ricochet dans son regard pour se poser par la fenêtre dans l'horizon vaguement champêtre de terrains vagues en construction - l'évidente élaboration constructive d'une relation sexuelle égarée peut-être qui sait

 

 

 

en déjeunant au restaurant
j'aime bien y voir des gueules
des gueules comme dans les films
c'est à dire complètes ça me
distrait disons que c'est plus
des hommes qui l'emportent alors
des qui parlent avec l'incarnation
du rôle tu vois de leur vie
parce qu'une femme qu'a une gueule
ça n'a pas tellement de gueule
sauf les vieilles il faut bien dire
mais j'ai vaguement un oeil
sur les fesses de la serveuse
je regarde aussi mon téléphone
c'est la fin de l'automne

 

 

viens, viens dans mon petit pentapyle
j'ai là piles de magazines de penthouse
viens, prends ta gaule et pêchons l'anguille
au bord de l'eau près du penty pentagonal

 

Il kidnappe sa voisine
à l'heure de midi
pour qu'elle le like
la dépêche du midi

 

 

Dans les vestiaires
Je voudrais faire
La nouvelle carrière
De critique éclair

 

 

oui mais bon (oh ben, j'ai chaud et puis c'est la sieste qui s'allonge), un motif est là, et il fait penser à tout ça en même temps, et aussi le "graveur" est un peintre en lettres :
- la vingt-septième lettre de l'alphabet
- le tore, son retournement
- le lacs d'amour, c'est un un genre de lien un nœud aussi, on le dit à l'origine du motif qu'on cause (qu'on parle hein, "dont je cause" serait mieux)
- l'ampersand donc, la fameuse esperluète
- on a dit on vient de dire "amour" et "infini", un genre de coda à la fin de l'alpha.
La "frise" en bas est très jolie dans sa symétrie, on devrait la regarder autant que le texte et puis voir un peu l'effort, les doigts abîmés, alors que la verticale du cadeau est un peu grossière, surtout son espèce de serpent le long de la majuscule, on se croirait dans un agenda aux réunions infinies – l'ergot sur le J est étonnant aussi. Je pense que " Beau d'Orange " est un prétexte, une astuce pour dire le métier et peut-être son ingratitude, au peintre en lettres, tous ces poètes à enluminer là







quelqu'un passe la tondeuse. sans doute dans le cas de sa mort durant les vacances. reprenons du début. lire est arrêter le temps, surtout pris dans le style qui se forme dans l'esprit. et curieusement ou plutôt, par analogie, écouter de la musique pour et par les mêmes raisons de style précédemment citées produira le même effet. faire ou constater les deux en même temps est la double peine, le double arrêt du temps ; en réalité il est alors imperceptible et imperçu parce que nous étions jeunes, il est un impôt ou une rançon qui conduira à des choix qui intuitivement et toujours, portent à éviter cette simultanéité : vouloir effleurer la question du temps et la subir en musique puisque la musique expose à l'entropie inversée sans que l'on s'en explique rien, l'harmonie précédente est le résultat de la suivante, la flèche du temps est différente et irréversible (pas l'harmonie), dans ce bouillon est la double peine dans laquelle un jour on a trempé



 

 

ah mon talent
est discutable
et du kebab
j'ai ramené
deux doggy bag

c'est de nuggets
et quelques frites
que je sustente
mes deux infantes
ben mon talent

est discutable
j'étais à table
voici les faits
la 6o7
s'est garée sec

à ma cli - o
j'ai vu sa tête
un petit mec
dans son survêt
en a surgit

il vend du shit
il fait son chic
et le créneau
mon péquenaud
refais-le moi

sans trop d'émoi
c'est un kebab
ici, t'es bab-
tou, eh ben quoi !?
c'est pas pour ça

qu'il faut fair'ça
et mon parchoc ?
quoi ! moi, toc-toc ?
mais tu me lâches
ou je me fâche

 

 

 

 

 

le cinq à sept ça fait rohmer
dans la captation de lumières
avec l'air de ne pas toucher



 

Il y a sur le chemin du retour de mon travail qui me force à rouler doucement dans un virage de campagne pénétrant la ville, un jardinet d'une maison proprette, où nous admirons un simili tumulus miniature soutenant une auge de granite tendue par des galets blancs alignés au quatre coins, un signal étonnant – qui ne cesse de m'étonner chaque passage – comme un réceptacle tendu vers le ciel.. Un ouvrage forcément féminin, comment donc un jardinier irait imaginer pareil ornement ? Sinon cette fente goulue offerte à la pluie

 

 

Je me fais un casse-croûte à la mimolette :
Je la rase au bic orange à la mi-mollet

 

 

et comme hic -
are
very
not
Erquy
de celui
qui n'erre
pas il revint
à ses origines
mondaines et culturelles
asymptotiquement et critique il se lança au cinéma dans le grand top départ

 

 

Mouais mais
Tu sais comment c'est
Les excès du succès
La pétance la diction
Toujours plus de mictions
On en veut tant ; tétant
À la mamelle du printemps
Les meilleures de nos ventes
Toucher un max de rentes
Passer de la rampe au roman
Dans les restaurants on ment
On fait renvoyer le pinard
On voulait du blanc connard
C'est ça ouais on des stars
On a commencé à la valstar
On n'oublie pas d'où venir
Des succès qui font vomir

 

 

Parmi vous beaucoup êtes et très peu suisses
Tant qu'à nous un rien sommes et tous honteux

 

 

 

En mai je promène
Ma sereine hardeuse
Blonde et grande, et bombe

Mon torse qui fait ombre
Sur les trottoirs et ses fesses,
Allons aux blés ma semeuse !

Des touristes nous reconnaissent
"HEY Le Poète LE HARDEUR !"
(Le premier poète hardeur

De l'Histoire) "T'ES SUR QUEL FILM ?"
Ma mie fait évacuer les badauds
Elle est plus qu'un impresario

Elle me fit faire des prières jaculatoires
C'est un élan du cœur vers Dieu
Bref, en tout instant je devins radieux

C'est à elle que je dois ma carrière
Débutée sur le tard, c'était la misère
Oh mon poète et si tu faisais du porno

Quoi ? pour percer en poésie
Mais.. Elle avait raison et rosit
Je vais te présenter tu verras..

Et aujourd'hui nous portons si beau
Tout en demeurant anonyme
Du grand nombre et des rats

Nous déambulons aux beaux quartiers
Ici particulièrement nous incarnons
La beauté du Paris les canons

De plaisance au monde entier
nous figurons le couple moderne
et la poésie renaît sans les cernes

 

 

 

 

 

 

 

Au plus fort des années 2000
Lorsque je faisais mon jogging
Suivant le sentier des douaniers
Dans sa portion si bitumée
Que tout l'estran se cimentait
D'un soleil glacé par reflets
Je passais sous une maison
D'où résonnait toujours le son
De ce qui semblait la radio
Et même à l'aube et mon brio
C'était ma ruine décrépie
Le fluet tango mon répit
Je sais très bien qu'elle était vide
Même aujourd'hui elle est sans rides
Faut-il être gynécologue
Et se fendre dans l'églogue
Pour comparer sans ambages
Son beau village à un visage

 

 

 

 

tu es futaie et je suis hêtre
tu es futale et je suis guêtre
tu es futile et je suis peut-être



 

 

houuux mélèze moi tranquille, oh
épicéa lila de cognassier fort
aubépine moi ajonc ! camélia
nan mais quelle troène je tire
je frêne encore un rho
dodendron
if j'étais lierre et le demain
comme sycomore en thérébinthe fois
on disait thuya pommier ton buis
hein



J'en ai encor trop mis sur le pantalon

Où mon nez se peut jeter sans hésiter
Il se pourrait que mon verre était trop long

Cet appendice a bien pu nous embêter
Finalement je serais plutôt ballon
Et je ne suis pas du tout en société







reviendra une accalmie
dès ton fromage kiri
qui sent un peu le vomi
bonjour l'aérogastrie

tout ceci est très mauvais
fini le temps des tempêtes
ne suis là ni ne m'en vais
je fais des esperluettes

et quand viendra la trompette
on fera rime au civet
on se prendra des vedettes
et personne à nos chevets

 

 

je descends à la mer
sur la roue arrière





j'ai acheté des chaussettes de qualité
je voudrais qu'elles me durent plusieurs années
j'ai été les poser dans mon bel escalier
pour ne pas quand j'irai me coucher oubli–er





Peut-être avez-vous l'habitude d'envisager ma cité sous l'angularité philosophale du triptyque palantien Grenier-Léquyer-Guilloux. Il faut mitiger cela. Ne devrions-nous pas autant dire Le Gualez de Mézaubran-Rosengart-Chaffoteau ? Tout-à-trac l'inventeur du baby-foot, les industriels de "chauffe-bains", un président des armateurs de France, ont trempé leurs affaires voilà bien un siècle au port qui accueillait en mai dernier, le Président de la République. Mai 1914, Poincaré est en visite à l'Hôtel de Ville, je ne vais pas faire dans le détail ni dans le causal, je vous joins quelques toffs. En 1914, des industriels plutôt nordiques, pointent sur la carte de France leur doigt : voici la base arrière de rêve dans un port équipé. Les frères Chaffoteaux s'installent dans une fonderie d'obus d'abord puis viendront les fameux chauffe-eaux. En 1955, Jean-Albert Foëx réalise un des premiers films naturistes français "Voyage à Troie", film aujourd'hui disparu sauf quelques photos dont vous avez ici un exemplaire. Un Chaffoteau (fils sans doute) est derrière la caméra tandis que sa femme est nue, naturellement. Le film se déroule sur l'Ile du Levant où d'ailleurs les premières législations en la matière existèrent depuis le début des années trente (vous trouverez une photo des propos de Foëx recueillis par Bouyxou pour Fascination). Rosengart aurait dans mon souvenir épousé la fille de l'un de nos visionnaires Maréchaux de France que ma mémoire confond sur ce point : Foch ou Joffre, sans pouvoir trouver quoique ce soit là-dessus, Rosengart construit des obus ou des équipements d'obus, en bas au port dès 1916 et vraisemblablement plus tôt (cf. toff de son dramatique visage de croque-mort digne d'un film muet). Précisément à ce moment là, la philosophie de base arrière dont on a parlé au départ, est en train de se faire.

 

 

cinéma de la nouvelle vague, on tient mieux son érection en marchant à reculons (Les Plages d’Agnès)

 

 

je puis affirmer que j'ai vu plus de bites que la somme de toutes les bites vues par mes ancêtres depuis le début de l'humanité, et vous aussi et pour la première fois, comme la terre aujourd'hui compte actuellement plus de vivants que la somme de ses morts qu'elle a jamais portée, ça n'en est pas l'explication, mais c'est mal barré





on n'est pas sérieux quand on prend le bus à 16h à 46 ans





les lueurs du gifi se sont allumées oui
les filles sont parties se coucher vers neuf heures
sur la colline ces lueurs orange et beurre
sont avec un reste de quatre-heure engloutis
tombés dans mon coeur et j'ai éteint la radio
la lumière euh j'ai plaqué nu mon dos au mur
pour l'exercice de colonne ou de droiture
faisant sortir le ventre devant et d'idiot
claquèrent bien une à une lombes et os





vous avez vu comme carotte et calotte s'approchent comme culotte





si l'on considère la précédente génération de la mienne qui fut la première après la Shoah et la première à enfanter des enfants désirés, qu'a donc pu connaître la mienne sinon la transformation immédiate de son désir d'inscriptions : nous gravions sur les tables ou portes depuis l'antiquité et un beau matin nous sommes ici sur les murs de réseaux sociaux



 

quand j'échouai place Hoche à Rennes
j'avais un camarade
dont le père était à la SN
CF
il ressemblait à Gregory Peck
mais j'ai jamais vu ses pecs



 

je m'oppose à la réapparition du mot "couac"

 

 





parfois
un livre
ouvert
peut a-
voir l'air
de raie
des fesses
selon
que la
lumière
est très
rasante
un soir
de mai
il ne
tient pas
ouvert
tout seul
ne pas
le re-
tourner
merci





son sexe roide sur le parking dès
Jean-Clément
en twingo dans un poème
homosexuel
c'est madame comment

tous les soirs nous sommes vulgairement

réduits aux femmes qui se masturbent en songeant à nous

 

 

la banquière me fixe. elle vient de me poser une question. là. le dernier rendez-vous. oh suivez quoi. l'autre samedi matin. la banquière n'est pas banquière. je n'aurais jamais l'honneur de parler à un banquier, tout comme la boulangère n'est plus la femme au boulanger. enfin si remarquez. en entrant dans la boulangerie, elle parlait à son ex, même un pâtissier, ça console. la banquière me plante un regard victorieux et tape le plat de sa main en écartant les doigts sur un dossier. comme je n'ai pas écouté je baisse la tête, et sur mon pull bleu marine très sombre je vois un poil blanc, un long poil blanc, je m'y connais ce n'est pas un cheveux. c'est sans doute pour ça qu'elle me dévisage un peu comme une loque. je ne voudrais pas vous rassurer mais c'est à peu de chose prêt le regard que les jeunes femmes m'adressent dans la rue désormais. mais avant. avant. quand j'étais beau. ah c'était autre chose.. d'un revers de la main tombant et lasse je tente une digression en regardant par la fenêtre, le poil s'envole dans mon champ de vision, la banquière est satisfaite, la fausse banquière donne l'impression de la satisfaction. j'étais brun, d'un brun bleuté avec des yeux verts comme le reflet des nuages passagers dans l'eau

 

j'ai du mal à traduire "les grèves" en anglais, je parle que du terme hein, pas d'une oeuvre. en français j'ai même du mal à expliquer ce que sont des grèves en toponymie, ce que sont des grèves en réalité du sens premier. alors je me disais, tiens, si un bas-breton qui connaitrait le kan-ha-diskan à titre de test de sélection, et aussi quelques pas de fisel, pourrait m'aider à traduire en breton le mot grève. pour moi ce n'est pas l'estran ce n'est plus la plage (et pourtant à l'époque des premiers bains de mer toutes les plages étaient des grèves et même dans l'eau douce (la place de grève blablabla)) - les premiers bains n'appartiennent pas au xxe s. mais bien au xixe, c'est important car c'est au xixe que le sens du mot bascule, précisemment au milieu du xixe, sortira alors "la fée des grèves", et puis c'était fini. terminé. à peine traduisible, à peine imaginable, à part sur les panneaux - disons un espace au contact direct des eaux, relativement peu fréquemment recouvert par celles-ci, et de graviers ou sableux. disons que toute plage possède encore sa petite bande de grève en tête, en haut



 

écoute des bandes. je suis surpris. je suis toujours de plus en plus surpris, même si aux épreuves de la jeunesse s'associaient les premières impressions de rémission, désormais non seulement je me supporte mais je trouve aussi une place - que j'ai toujours eue avec les demis sentiments d'usurpation ou d'amour-propre. c'est d'une grande banalité que d'en finir à s'accepter. le précédent enregistrement j'avais obtenu de mettre mon volume au minimum. il ne s'agit pas de disque du siècle, mais voilà, je trouve que c'est intègre maintenant, avec le travers honnête de presque tout accepter jusqu'à l'erreur, à l'inverse du début de la vie où il faut être faussaire peut-être. peut-être. l'idée de continuité et de couleur est passée au devant de tout et je l'ai plus apprise "au secret" dans les livres, que par des méthodes ou des écoles. parfois je ne ressens plus aucun besoin de voyager. nous cherchons le bon adjectif, le chercher des heures est malhonnête, se contenter de le trouver au hasard est fallacieux, il y a bien un entre-deux où l'on s'est disposé. en rentrant, à l'arrière de l'auto, j'ai repensé à l'Absolu, au post-absolu pour être exact, la sensation aujourd'hui presque disparue dure une ou deux secondes, on ne peut jamais la préparer ou l'attendre, ni la piéger ni l'enregistrer, parce que c'est incompréhensible pour un autre, et pas rejouable. alors pourquoi être satisfait

 

 

lisons aussi qu'ici - cette latitude - est l'indécision des cieux pour les matins et que le sud est l'exactitude vers quoi nous devions tendre mais sans quoi de littérature il n'y aurait pas du tout voire de cet Absolu non plus. Albert Camus a dit à sa conjointe quelque temps avant l'accident "et si la Vérité c'était la mort". Naturellement vous tirerez des conclusions abusives



 

Jules c'est un peu le grand échiquier l'échéquant, l'échouant. Je viens de terminer sa correspondance d'avec ses trois amis d'enfance — eh bien c'est magnifique et sublime. on le dit un drame. un ombrageux un finissant-seul. il surnommait sa maison "Plermont". de Plérin & mont, sur les Rosaires en limite de Tournemine. Ce qui fait tellement régional de l'étape.. C'est un génie comme on n'en pas un en France dans ce siècle









Quelques émotions vives de lecture aujourd'hui encore. Rien de grave. Si je pleure je me convainc que ce n'est pas de tristesse ni de malheur sur moi-même, mais ça n'est pas de rire non plus. L'émotion à la lecture est ma grande faiblesse mais là encore je suis convaincu que c'est partagé par beaucoup. Se gondoler à une pancarte. Et donc pleurer de joie est-ce vraiment racontable ? C'est une gêne car ça s'aggrave au sens de révélateur, voire de la révélation. Cela m'explique pourquoi les livres tombent des mains, pourquoi il me les faudrait voler, les planquer, les photographier, à ce point là ils sont rares, à ce degré là je sens qu'il faut me calmer. C'était une autobiographie cette après-midi intitulée "Mémoires" écrite peu avant la mort de l'auteur. Plusieurs passages m'ont troublé, celui de l'angoisse, ceux des échouages ou savants échec, celui de l'art et du clair-obscur, de l'entre-deux, ça fait beaucoup pour un seul homme, pour finir en musique, dans une phrase qui n'est pas sans faire penser à "La dernière page" et qui m'a pris au dépourvu et à quoi je ne devais pas m'attendre, c'est donc un point d'orgue marqué au fer rouge sur son lecteur. Dans une note de bas de page on apprend que l'auteur a découvert Kierkegaard à quarante ans, et qu'il garda (si je puis me permettre) de lui le sentiment que les émotions une fois transcrites à l'écrit sont finalement communes à tous si tant est qu'un courageux s'y emploie. Au-delà de ne pas se connaître soi-même, sa note de bas de page donne un second sens à X : chacun. ("Mémoires intimes de X" -1971)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

je sors d'un cauchemar érotique que je retranscris ici aussitôt. je rêve que je croise la maîtresse de ma dernière dans les rues et quelques instants plus tard, de retour à la maison tout en passant devant chez elle, je décide de m'arrêter à sa porte pour allumer le lampion ou feu de bengal offert par ma fille et qui traîne sur sa terrasse surélevée d'un escalier de pierre très pentu et très feuillu. au moment d'allumer mon briquet je ris déjà de mon effet dans son absence dont je suis absolument certain puisque nous venons de nous voir.. "- Bonjour Monsieur [elle dit mon nom]".. Elle se tient dans l'ombre à sa porte en tonnelle et a observé mes manigances, en me voyant passer tout près d'elle. Je me sens pris en faute, et je prétexte un rendez-vous imminent pour filer immédiatement "- Les enfants sont dans la voiture hein ? Je vous raccompagne", en descendant les marches mon pied se dérobe sur je ne sais quelle dalle et pour éviter ma chute je suis contraint de rassembler mon centre de gravité au sol, en tentant de me baisser au plus bas sur la marche. mais elle me suit de si près qu'elle saute à cheval sur mes épaules. je dois vite me redresser pour l'équilibre d'ensemble, et lui plaquer mes mains aux cuisses tandis qu'elle tend très fortement ses jambes vers le sol, elle glousse c'est à dire qu'elle m'enserre la nuque avec le con de très calé et ses mains dans mes cheveux. en la reposant, je suis entre ses cuisses une ou deux marches plus bas et je lui demande si ça allait. je ne suis plus très loin de la gifle mais tout de même son sexe sur ma nuque frottait fort une braguette presque tranchante

 

sur le plan des godasses mes tbs assurèrent un max tout cet hiver, c'était fini les talalgies, terminé l'humidité au quart d'heure de marche par les temps briochins, et alternées avec des charentaises en soirée, j'ai vaincu mes douleurs de pieds.. mais.. ah mais passé quarante années en nous tout finit par exister, d'autres sensations vicieuses finissent à poindre, surtout nos fonctions les mieux chéries pour lesquelles jamais nous n'aurions douté, nous pourrissons comme des merdes, l'élan bafoué comme je sais pas moi, robert hossein boiteux qui continue de kiffer les gonzesses, et que les gonzesses disent qu'elles trouvent les boiteux si charmants, c'est une faille où s'engouffrer certes, mais sachez nos souffrances où les faire payer. c'est inhumain comme Angélique violée à fond de cale quand on est adolescent devant la télévision ou comme

 

 

bien l'octuor à vent de Bretagne hier soir. sauf qu'à 20h l'accès à l'amphithéatre du lycée privé était dans le noir. ma dernière avait très peur des grandes silhouettes d'échalats et d'albatros de l'internat qui se mouvaient dégingandés de guingois dans les portes et les embrasures en criant ou en éructant à grosses voix. ces pauvres bêtes adolescentes, c'était nous un jour. et la voiture est tombée en panne juste avant de venir. je suis sûr que même les femmes de l'âge le plus avancé se souviennent encore de nos cris de bêtes blessées dans leurs propres songes et s'en réveillent la nuit. qu'ils ont l'air niais et peu finis ces mecs mais c'était bien nous. obligé de téléphoner à maman. pour sa bagnole.



Le chef-lieu est un peu lourd (surréaliste, absurde, individualiste, existentialiste, stop), et la nuit les deux penseurs croisent les fers depuis leur sépulture d'Hillion à Plérin (Palante à Léquyer, les suicidés, Palante a été retrouvé à moitié bouffé par ses chiens de chasse), et j'habite entre eux, et ça fait toc à la boîte à lettres et ça fait toc au portillon



il a le type de l'emploi. faut voir le gars, je l'ai reconnu du plus loin de mes souvenirs. cheveux gras. maintenant gominés par son emploi de serveur. une tronche de croque-mort tout de noir vêtu avec les cheveux blonds. un chéri à sa maman. faisant des allées-venues pratiquement dessinées dans l'espace depuis plus d'un siècle. la face du crime le visage du collaborateur le corps de brute raffinée le dandy à-poil le salaud le vichyssois le vendu, ne peut s'attabler au bar pour ouvrir son plateau-repas à l'heure prescrite par son emploi institutionnel d'un état ramifié, mais s'attable debout, de bar, de derrière le bar, avec deux serveuses de ses congénères. faut voir le spectacle, puisque c'est l'entracte, on dirait une étable et sa mangeoire, et notre collabo mâche en mirant le plafond, les serveuses ont le regard creux qui va se remplir exactement comme si elle considérait l'obscénité particulière de leur être ou de celui qui leur est cher. le vichyssois ne parle jamais et s'évertue à éviter tout contact depuis son leste corps à tango. il fait cependant quelques grimaces qui évoquent le cynisme et l'ironie sans qu'il n'en sache la différence puisque c'est un salaud. on imagine qu'il habite dans une taule que sa cuisine est une prison et qu'il n'a pas changé depuis le collège. le genre à lire sa revue de cul à la pause avec les serveuses pour bien mesurer la distance infinie. je pense qu'il est puceau. ou alors bardache ancien. nan. il est tellement triste et sinistre et blême, un acteur même ne peut l'incarner, un physique de l'emploi comme ça j'en vois pas un par an, lui c'est du mozart. on venait de terminer de jouer on avait l'ancien député dans la salle, en polaire et en jean, l'air treuz (du breton) et peu lavé un peu rincé au pif, il était désespéré. mais notre apprenti poujadiste regarde les manteaux de cuir et les belles toilettes avec la déception de ne pas les avoir débarrassées, et le tracé de ses grands parcours dans la salle signent là l'homme préparé l'homme répété la forfaiture et l'engeance

bon. j'ai lu un peu Palante. c'était super il s'est posé la question du temps en plus d'avoir modelé une philosophie au caractère ; le sien. Palante, quand il discourt son réfléchit, il peut y coller un point-virgule suivi d'un espace et le tiret-long. eh, ce n'est mème plus de l'altération à la clef c'est une cadence, un battage de mesure : point /virgule ample / tiret horizontal dans les airs comme une battue à trois temps. les régimes d'historicité ça l'intéresserait pas des masses, on va résumer tout ça à l'immanence du présent. il aborde le suicide et le duel (mercure de france, une querelle à n'en plus finir, notre duelliste est amputé des orteils depuis des années) dans son oeuvre avec la facilité de celui qui s'est écrit le caractère mieux qu'un destin. Palante aujourd'hui tu es, tu n'es qu'une salle des fêtes. Ha, comme tu rirais. comme Jarry un parking. comme la rue Corbière tellement pentue qu'elle est toujours, toujours en travaux. J'aurais bien aimé savoir ce que tu pensais de Victor Hugo, avenue droite boulevard connard lycée pute médiathèque..



au moment de la convocation au purgatoire, Dieu me lance "-Vous n'avez pas trop semblé vous intéresser à la philosophie dans la vie", je le regarde, et je regarde autour de lui avec effroi car il n'est pas seul, ceux qui sont là, si vieux, remontent des papiers accordéons à trous perforés sur les côtés, comme si c'était ma vie à dérouler, ils ont des visages célèbres, j'en reviens pas, il poursuit : "-Vous êtes mal tombé aujourd'hui ils s'emmerdaient", je crie que c'est un complot "-Et ma tante ?", il y a un ricanement général. Dieu dit "-Vous prendriez-vous pour un poète ?", nouveau ricanement mortel. Je les reconnais tous un à un, on se croirait dans un dictionnaire des noms propres, en noir et blanc, en couleur et même en bichromie, il n'y a que des philosophes, je regarde Dieu, effaré. Dieu poursuit "Le mardi matin c'est souvent comme ça !". Silence total. Le plus jeune d'entre eux, immense et corpulent, prend la parole et me dit que l'Etat c'est Dieu et Dieu est l'Etat. Alors je tente une réponse, mais ça ne marchera jamais, l'état c'est le temps

 

tarte aux poireaux
mais pour demain
impossible de dire
rater ma vie c'est
déjà gagné aller
au ciné composer
un poème ou taper
voir les aurores
en battant la rime
te..
en battant la rime
te.. te dire mais
qui es-tu c'est moi
qui veux-je que tu sois
fesses poilues à l'al-
cantara au peignoir
attentiste amer
si elle était morte
elle me pense je
pense là je sens
oui oui j'attends
que ça passe que
tu passes je tue





on peut avancer que Grenier est un écrivain aux écrivains, ça en jette vraiment. on voudrait planter sa maison là où était sa baraque d'enfance, non loin du cimetière, loin du Tout mais sur une prairie c'est à dire que ça serait la préfiguration moderne au néant plein. dans la pente à la prairie. là où les vélos électriques font désormais fureur avec le nihilisme, là qu'au fond de la vallée chutait les tentatives de sociétés punks sous ponts et contrapuntiques. le coût d'un vélo électrique avoisine celui d'une batterie synthétique, après tout.. vers la fin des Grèves, est délimitée la place du romancier dans sa difficulté à son parti pris de décrire la folie de ses personnages





souvent les mecs cherchent à dire un truc qui puisse séduire les femmes, souvent dans la forme de très longs poèmes alors que les chattes miaulent quand on se masturbe





grosse impression à la porte ouverte du collège. j'en ai un peu ras-le-bol des instits. ah j'en ai eu ras-le-bol dès le départ dès la tps. instits noyés dans la crèche la garderie la municipalité les complots les manoeuvres les cancans et les piscines

 

 

la glace mangée trop vite et aussi la sodomie lui filaient des migraines au début et à la fin de sa vie





j'arrive pas à imaginer les gens dont il est d'évidente notoriété d'être ensemble, baiser. je les vois pas. pas du tout. pas encore. je pense que dans le crépuscule de la vie - que finalement nous reportons au plus loin de nos forces - je crois que de guerre lasse on finit par voir. ah oui elle et lui, quand ils baisent, quand elles baisent, ça n'était que ça, on s'y revoit, au lieu que d'accepter de force et d'image la mort parfois précipitée rien que pour la raison de ne pas décacheter l'arrêt. je tiens à préciser que cette notion tient dans une seule phrase d'une courte nouvelle des années 50, et que ma paraphrase est navrante. mais les lesbiennes, je dirais surtout les lesbiennes, par le déni évident qui s'oppose à l'imaginaire modèle, je ne les imagine pas baisant, quand on sait. si tout le monde sait je ne suis capable d'imagination. idem pour les homos. normalement, et comme dirait l'un de mes oncles un peu rustique, l'enquête doit vite aboutir à celui qui fait la femme. oui bon. je ne dis pas de se méfier des gens qui voient l'homosexualité au radar ça n'était pas mon propos. je dis que je ne vois pas - là on est dans l'absolu réel loin de la relation - monsieur et madame baisant. je dis que vieillissant et pourrissant, décillé j'y verrai hélas au lieu que de mourir par refus de la mort (haem), et que, il est évident que c'est par espoir

 

 

je veux lire un Cixous
mais avec mes six sous
je me rabats sur Plath
- à la bibliothèque -
et j'apprends qu'elle est plate

le penchant au goût de poème démontre bien souvent que lorsque nous sommes presque nuls nous existerons autant nus, c'est un peu son prix au poème. normalement tout sonnet est mort en 18. c'est caduc. c'est fini. ça fait un siècle. mais c'est une grille. comme une grille des accords. au moment même que le jazz est arrivé en 17, le sonnet a sonné son heure (on n'a jamais autant écrit de sonnets que dans les tranchées et pschitt au sonnet, fin). notez bien que le jazz c'est des grilles. des grilles d'enchaînement d'accords ! je vulgarise mais je voulais souligner

 

 

doigtage de ma dinde pour glisser du beurre sous la couenne jusqu'en bas du dos (ma main est alors entièrement gantée de sa couenne grasse et translucide sur sa chair, pour chacun de ses côtés), et du thym et du laurier et pan, au four. encore une dinde direz-vous soirée des polystyrènes soirée des ordures soirée des vomis soirée des raclures allons, allons, pas d'abattements, sans abats, profitons de cet instant pour vider les poubelles, et mettre de l'eau sous la dinde de Noël, c'est bien la mi-raclette que nous tínmes jusque cela, à la glace, à nos murs ou pages et murges, c'est un soir où les enfants veulent tenir une veillée inexpliquée, on dirait des porcelaines ou des marbres qui se sont figés dans nos espoirs vains, c'est macabre. et bientôt l'eros reprendra son dessus. la journée où jamais sentir la mort, la dernière fête des morts et encor on a les annifs derrière, jusque en mai, et seulement ça deviendra peinard sauf pour les cons nés en été mais toujours, toujours on commémore comme en sport. j'ai eu un flashe en caressant ma dinde j'ai vu son champ rempli de ses congénères en plein air, c'était pas si vert, et le foie gras de synthèse va bientôt venir, on ne peut plus danser comme ça. une collègue m'a raconté que pour les miss-frances elle invita ses beaux-parents et que entre les pubs ses filles défilaient en maillot de bain, elle a dit que les filles c'est souvent comme ça, et que j'ai des filles aussi.





qui donc aurait remarqué la vague ressemblance du premier remplaçant du héros de Whiplash d'avec Dave Tough





Quand j'écrirai des romans j'écrirai des romans. Ah ça y est, vous venez peut-être de comprendre que je vais être longuet. En effet, je n'ai pas écrit que : "quand j'écrirai des romans j'écrirai des romans, voilà tout." Ce n'est pas non plus une faute de conditionnel. Je vous dis que lorsque j'écrirai des romans de quand j'écrirai des romans j'écrirai des romans. Vous voyez bien que cela peut prendre des proportions conséquentes très rapidement. Imaginez-moi une seconde. Plus tard, bien plus tard, j'écrirai un roman où je me vois déjà installé à ma table me souvenant de velléités écrivaines : Quand donc écrirai-je ce roman me dirai-je, pensif, et j'aurais alors été sur le moment de l'affleurement de cette idée qu'un jour il me tiendrait à coeur que j'écrivisse un roman où j'écrirai un roman qui évoquerait justement non pas différentes ébauches de romans cumulatives car c'est souvent déjà joué, mais bien l'ambition de se rappeler vivacement que des conditions d'écrire soient conscientes et réelles pour que j'écrive que j'écrirai un roman où je serai malheureusement le personnage principal qui construirait un plan consistant en un même personnage qui porterait le souhait de produire le plan principal du même personnage qui écrirait à sa table qu'un jour il écrirait. Il y aurait des saisons. Il y aurait des climats. Il y aurait des rencontres. Il y aurait presque tout ce qu'il faut pour faire un roman



La Brandanaise à Brendan Brendan ôta son feutre en entrant dans le petit bar-tabac de Saint-Brandan, il n'était pas Brandanais, il n'avait rien à faire dans ce bourg fort peu attrayant mais inscrit aux panneaux des alentours de Quintin, quand on traverse la Bretagne du nord au sud. Ensuite, il ira boire à Saint-Gonnery - non loin - le restant des bouteilles achetées dans les Lidl marqués par son application androïde. Brendan avait le coeur vide le coeur vide comme le fond de la baie quand on est dégluti par les grèves salines. salopes se dit-il. mais c'était ça. c'est l'inverse qu'il faut faire! pensa-t-il quand la patronne s'est approchée pour lui servir son Monaco. Elle se pencha sous son nez, face à lui, elle posait. elle dit " - Mais oui mon gars c'est ça ! ". Il se demanda s'il avait parlé tout haut mais le chien dormait encore dans le bac à linge. quand il parlait tout haut il avait toujours réveillé les chiens, où qu'il aille, quand il se parlait tout seul à voix haute les clebs jappaient à la seconde sautaient sur leurs pattes. " - Ça quoi ? ". elle avait d'énormes seins. " - Ben mon beau, faut que tu fasses l'inverse, que tu remplisses ton coeur pour vider tes grosses couilles et dégorger le poireau gourd ". Brendan était déconfit c'était un jour ouvrable. à l'heure de la récré du matin, car il entendait bien maintenant depuis la remise l'école toute proche. elle lui avait tout fait. la totale. elle avait même commencé par le plus salace en prétendant du feu au cul qui la brûlait de l'intérieur. elle criait " - Éteins-moi". plusieurs fois. En sortant elle lui a remis son impair sur le dos et son feutre sur la tête " - Tu reviendrais, dis ? remplir ton coeur.. ". Brendan fixait sa golf GTI customisée le procureur général : " - la première fois que j'ai vu un Brandon, c'était dans Beverly Hills, et encore, à la télé.. c'était pas sa soeur qui s'appelait Brenda ? deux vicieux ces deux là, elles voulaient le baiser dans chaque plan, en réalité j'ai jamais su, mais dans mon esprit ils étaient frère et soeur en chasse sexuelle perpétuelle, ils consommaient leurs proies de leurs côtés, et ce que j'imaginais c'est qu'après ils rebaisaient par dessus, les effluves, encore fumants, les substrats, les promesses, alors.. aujourd'hui Brandon, la société ne va pas trop vous saquer, la société va vous dire sa sentence la plus courte de ma carrière, et après je fête mon départ pour ma reconversion dans le polar : VOUS ÊTES COUPABLE" vous êtes un peu dure, je fais mon possible. c'est là, en voyant sa caisse au rebord d'un talus peuplé de hêtres à moignons comme étêtés, qu'il va décider de tout plaquer cela ne vous excite-t-il pas de lire "étêté" ? c'est un palindrome jusqu'à son accent circonflexe, je crois que étêtè serait vraiment le top le pique le sommet le têton rocheux qu'avait donc de sens sa customisation en pleine verdure même d'hiver ? même sans frondaison.. il fixait sa voiture, elle n'avait non seulement plus aucun sens à ses yeux mais elle avait subitement pris l'allure d'une ordure à la décharge. ses copains se foutaient de sa gueule parce qu'il portait l'imper, mais ici au pays de Budet ça servait.. et tout ce vent qui semblait masser les roc à fleur de peau lui entrerait dans les oreilles sans son failli feutre dont il était fier " - C'est mieux que cette casquette Lacoste en touide, merde ". fini les expédients fini les trafics fini les mosquées fini les zonzons fini les teupus. dorénavant il irait chez celle aux grosses miches qui pompe à mort, du bar des sport, avant la station, à la rondelle magique ou hydraulique, après le rond-point modeste, une fente de bête. il frappa sa poitrine putain ça sonnait sourd et plein, tout cet air vivifiant d'iode, en tâtant ses couilles il trouva qu'elles auraient tinté comme des cloches s'il était nu. il était midi. il avait faim. il a dit " - J'ai faim ". un chien aboya. il desserra le frein à main, sorti, poussa un peu, la pente était faible mais ça irait loin. elle était naturellement volée. il revint sur ses pas











mes céphalées orgasmiques
j'ai eu tous les maux comiques
et maintenant ça rapplique
tiens au lieu de souffrir
ou d'avoir l'air de pleurer
je me tordais de rire sous
la colique néphrétique
dans ma nausée immédiate
c'est plutôt la musique
en lisant - mélange que j'évite
en lisant jour de gloire
sur le blackstar





ma mère pestait tant et tant, dans ma prime jeunesse aprés le nom de ce bar situé non-loin de l'hôpital où elle travaillait et qui s'appelait "La Beauchée", et ce nom de bar était "L'Excuse". Il ne m'a fallu qu'une petite vingtaine pour comprendre ce nom de bar, et seulement cette après-midi pour ce nom d'hosto (qui a été renommé dans les années 2000), si pur étais-je donc





la visiteuse qui vient acheter la maison de celle qu'est morte dans la scène quasi inaugurale du film, a le même cul qu'elle





mes parents à la Toussaint faut voir un peu, depuis mes six ou sept ans que mon grand aïeul est parti, le business niveau nouvel an.. les fleurs.. mais même mes filles les accompagnent aux fleurs ah ils veulent se faire incinérer, parce que ça serait plus simple que leur rejeton encore hier joue du jazz avec des mecs de leur âge et qu'il en a rien à foutre, le failli petit con, ainsi n'erraient que mes pensées, tata pure et tonton indirect, de l'année, partis en janvier et en août, tout les opposent, lui dans son ricard de sieste (été) mais elle dans l'affût de ses beaux jours tant aimés





si tu remues tous les "olo" du monde, si tous les olos du monde se donnaient la main en dansant, alors tu obtiendrais des pourcentages



















faut voir l'essor du short chez la femme en cette fin d'été comme bondissant. j'étais en train de descendre le sens unique dans mon dos, dans la rue du docteur rochard, par son milieu de la voie (je suis comme ça), quand j'ai remarqué un de ces types de short (il y en a deux selon moi mais nous y reviendrons peut-être plus loin) de sport, avec un liseré blanc de contour et noir, sur des cuisses blanches et rendues opulentes par ce serrage, avisé j'ai monté sur le trottoir pour la vue de suivre. arrivée à l'intersection de la rue chateaubriand, un type élancé a surgi à sa rencontre, elle l'a immédiatement évité en bifurquant sur la gauche, puis sur sa droite, et le jeune homme l'a attrapée pour s'expliquer. et il lui a donné un truc, et en continuant sa marche, elle a balancé au milieu de la rue ce truc. il l'a rattrapée et arrêtée une bonne fois pour toute. oui mais j'arrivais à niveau. c'était vraiment un super short, elle a lancé ses coudes en l'air pour remettre ses cheveux tandis que je les doublais à jamais. le mec semblait mort ou en baver sec. plus bas, je suis tombé sur l'autre short, le fifties un peu informe mais serré tout de même et surtout très court, avec plein de replis super complexes dans son tissu épais de toile, toutes ces compressions ses pliages de cuisses ou de dos, comme un palimpseste à corps.





Les premières mouettes s'abattent le camion des poubelles tourne au loin de façon concentrique en s'approchant inexorablement comme un Ankou en retard les robinets démarrent les fesses vont s'essuyer





du temps de l'affaire, du temps de l'affaire au petit Gregory, on n'était plus très loin de l'avènement des micro-ondes et des minizzas. mon père avait une cousine qui réchauffait

les minizzas à l'apéritif dans son micro-onde, c'était époustouflant. la première fois que j'ai vu un micro-ondes j'ai sauté dans une douve, comme mon père quand il vit sa première bagnole à l'âge de huit ou dix ans, et comme se plaisait à le conter ma grand-mère en ricanant de breton



Au moment d'enterrer son beau-frère, juste après son discours dans une des dernières églises qui possède un ossuaire avec de vrais fémurs, tibias et crânes éclatés, il a été pris d'une colique carabinée, il a changé de froque au soleil sous le calvaire en granit qui comporte pas moins de trois croix et quatre scènes à personnages, allégories de la vie (baptème, riches et pauvres, Dieu et la mise au tombeau), c'était le premier à parler, y avait le temps. Tous les deux se sont battus des années pour que le cimetière ne soit pas déplacé de l'enclos, mais là





on fera des chansons
et un peu d'aviation
sur un joy division







je mange un cône glacé oreo, et je ne vois pas le rapport avec le biscuit, ou très vaguement, en faisant un effort. mais quand je mange un oreo je pense toujours à la formule latine "in ore vulvae", sans doute les livres de jeunesse et leurs nourritures





dehors, le jeune voisin qu'a dix ans sort au jardin " - t'es un connard, chuis un connard, enculé, chuis un enculé, je vais m'faire foutre [long silence] chuis un pédé, j'vous emmerde [il chantonne dans le hamac] j'vais m'faire foutre, j'vais m'faire foutre [une tourterelle roucoule et les mouettes au loin semblent dans l'expectative] tu m'encules j'vais m'faire foutre "





on voit très bien, lumières obliques aux matins, qu'on assiste à la remontée des culottes au devant de la perfection induite qui prévaut souvent au port de strings

 



aujourd'hui, la banquière m'a appelé mercredi pour vérifier la prise de mon rendez-vous à 10h ce matin elle m'a montré des listings fluotés selon mes exigences du bout de ses doigts plutôt sexy, c'est à dire les deux mains posées à plat sur le listing avec des doigts à grands écartements avec mon loisir de les observer - arrivé à 10h05 je me suis planqué sous l'escalier en me faisant annoncer, escalier moderne et vous savez, comme aéré de lames en bois.. le coup de téléphone a payé : jupe courte. midi, je fais des nouilles avec des saucisses, sans entrée mais le dessert, des pâtisseries de la veille extraites des cartons depuis longtemps sinon nous humons du carton. l'après-midi sera vélo. sans casques, ni fluos ni rien que nos freins et nos pneus vérifiés de mes soins, et la garde à droite, nous nous rendons à la bibliothèque rendre et prendre, je profite de mon nouveau garage en hyper-centre pour mettre les vélos. dîner, j'élabore une sauce complexe. mais il me revient d'un coup sec l'impression de n'avoir pas fermé le garage dont j'ai profité l'après-midi comme vous savez. anxiété générale. elle n'est pas philosophique mon anxiété car elle ne m'apparaît pas constituer de l'alternative aux hypothèses qui produisent de l'angoisse, je ne veux pas penser que l'angoisse ne soit qu'un produit du futur, mais avouons que l'alternative au futur est cette génératrice de l'angoisse, et j'oserais songer génitrice mais je m'avance. je dois instamment vérifier la serrure de ce foutu garage qui m'est confié si je ne veux point me ronger tout mon congé - et l'élaboration de ma sauce alors ? une seule solution : la caisse. la bagnole, la voiture, en un clin d'oeil ma conscience se verrait soulagée. je coupe la cuisson, j'attrape les clés et c'est parti. je renie mes préceptes pensé-je, de ne plus jamais monter dans ce taudis de la mort, m'en passer que pour le gros fret, voilà au moins la mort de la vitesse. jurons-la, tenons-la pour morte. 19h10 un chien passe sous ma bagnole, dans un choc sourd mais sec, j'ai senti que c'était sa tête. un grand yench plutôt au poil clair, un rayon de soleil en face et ma vitesse de quartier, aux environs de trente ou quarante moins mon freinage. on devrait dire qu'il s'est jeté sur moi, mais je peux vous dire qu'il n'en est rien, je crois d'ailleurs dans l'absolu qu'il n'est pas possible de se jeter sur quoi.. il regardait droit devant, c'est à dire qu'il ne visait en rien ma bagnole qu'il a ignoré comme un objet volant, comme si on l'appelait de l'autre côté, ou un projectile balancé. j'ai vérifié la putain de serrure au maudit garage que je maudissais. en rentrant, j'aperçois un jeune homme avec son clebard dans les bras. poil clair avec yeux fous et aussi blancs et petit point bleu. il dit : "elle n'a rien"



peu avant d'avoir quarante ans

on revoit sa vie défiler en bribes désordonnées

cela de plus en plus souvent

comme si quelqu'un avait filmé cela n'est pas un accident

cela n'est pas non plus la fin on est invincible

et géant c'était bien mine de rien





sous la coupe de rosé dans un bol orange
des champignons à la grecque disposés j'mange
et coincent entre mes dents les grains de coriandre





a passé son après-midi à lire des choses sur Dave Tough et c'était bien : Kenneth Rexroth, Foujita, F. Scott Fitzgerald, sa conception du temps, sa détestation du solo, son jeu de balai dont il est le principal promoteur, sa conclusion très personnelle des morceaux par deux coups de grosses caisses, sa méthode prétentieuse sur les rudiments alors qu'il était faible sur la question, son "mal sacré" (l'épilepsie)..





faut que je sorte du compte de ma femme





a énormément de mal à trouver des livres d'histoires pour ses enfants, le temps qu'il passait à choisir un disque, qu'il a passé ensuite à choisir un pinard est devenu le temps qu'il passe à choisir un livre pour enfants. il sait qu'écrire pour les enfants si on était digne de ça, consisterait à écrire ce qu'il y a de mieux. malheureusement la prétention au livre le plus débile qui sera le plus original pour le bobo désaffecté en mal de références littéraires, l'empêche d'y voir et de trouver un conte dont le sujet serait classique, quand il n'est pas totalement ré-écrit par un névrosé du calembour. où sont passées les formules interrogatives dans les livres pour enfants ? ben ça existe plus, fini, c'est comme d'interroger une caissière, elle pourra pas comprendre si on emploie la formule interrogative, elle vous fera répéter, rien que pour montrer à vos enfants que vous ne savez pas parler comme dans les livres à la con qui sont vendus ici.





la plupart des poétesses ne pensent qu'à baiser d'une façon si compliquée que nous avons dû être poètes














quand je dis :
"je peux pas dire que je suis pas belle"
qu'est-ce que ça veut bien dire ? hein ?
ben ça signifie que "je suis belle"
parce que ça fait la double négation tu vois





picoler avec les collègues du bourreau c'est aussi un peu cela la mort





finir dans la même maison de retraite que celle de papa





c'est un champ de colza qui descend à la mer
où sous un talus à mon goût j'ai mis martine
et désormais de l'embrun à nos chagrins bruine





bretagne dont seuls les matins sont beaux
aux midis gélodacryques
demain je te quitte
un peu pour
Rennes





lit encor

des com-
pas raison

du con
à l'huître

vit seul
ce soir





je tente de prendre l'avion au départ de Nantes un couteau Laguiole en poche, comme le plouc qui aime le sandwich frais, nous sommes le dimanche 9 septembre 2001. le matin du 12, un serveur d'hôtel me tend le journal local avec un air de victoire : celui qui imitait si bien l'avion la veille en faisant le dervish. La photo pleine page m'évoque l'Asie et Pearl-Harbor, il insiste et dit encore NEW-YORK NEW-YORK, je m'assieds : on est content on s'est enfin compris.







« Je crois voir encore la place où j'étais fixé sur le rivage ; je vois les vagues accourir de toutes parts, se briser, s'étendre ; je vois la plage festonnée d'écume ; j'entends le bruit des voix confuses des baigneurs parlant entre eux, j'entends le bruit de ses pas, j'entends son haleine quand elle passait près de moi.
J'étais immobile de stupeur comme si la Vénus fût descendue de son piédestal et s'était mise à marcher. »

G.F. mémoires d'un fou 1838





l'alcantara sombre a la marque de mes fesses
pied noue sur ingénue cerf-d'assiette à fromage
cheminée peinte à l'été : la fraîche et l'homme or
mon pied nu sur un genou sert ma sieste à mages
assertion penta l'étale frais chez le mord





dans des tourbillons merdiques et descensionnels
les pétales des cerisiers retombent sans cesse
ils se sont soulevés dimanche nous faisions sieste
d'après-midi aux flocons du bouffonnant soleil





La morphine fit au cerveau un effet immédiat et une sensation fort ennivrante qui ne valait pourtant que des pléonasmes de chair à tourteaux communiquant entre compartiments, mais qui était de l'ordre de la chose écrite qu'on trouve seulement maintenant ou bien encore de l'arrivée au plateau de Millevaches pour tout marcheur. Interdit d'oxymore, sans esprit d'escalier, et abstraction sémiologique aidante je crois bien que j'ai meuglé et pincé. J'ai préféré l'eau minérale et mon petit oxymoron est enfin sorti : pierre malade. Il était si mignon. Ils ont dit qu'il était rare qu'un homme accouche si vite et que j'avais la peau très dure.





Dans l'auto Y. applaudit subitement dessus des applaudissements enregistrés qui suivent un solo en contrebas de potin dû au moteur diesel. Sur la gauche nous apercevons une usine d'équarrissage dont la cheminée alimente les fronts bas à frange plate et sombre, des nuages. Je roule et rêve - texan saoudien - d'essence des ciels vides des sables et de chevales.



quand je ne faisais rien dans les années 90 j'aimais bien imaginer de la musique superposée (John Cage) et atteindre le linéaire côtier en forme de fractale, alors je trouvais la mer comme une fin en soi. "Je mourrai avec la passion de la mer ; elle me produit l'effet d'une zone intermédiaire entre la terre et le ciel." Zénaïde Fleuriot XIXe romancière (bibliothèque rose)







j'ai jamais rêvé d'être écrivain putain jamais, je veux dire quand j'étais petit, je voulais un boxer et un matra simca rancho, et je m'aperçois que j'ai raté ma vie au sens de mes premières ambitions j'ai déjà dit, les cadeaux me tétanisent, le cadeau ça me met toujours les foies, il y a un problème à dire éveillé qu'on a rêvé d'être, tous ceux qu'ont rêvé d'écrire faudrait qu'ils se déclarent, on saurait qui pas lire, ma grande quand elle me dit qu'elle veut écrire des histoires plus tard ça me surprend, qu'est-ce que c'est encore que ces conneries, en même temps je lui dis pas ça comme ça, j'attends qu'elle rentre seule dans ses livres, qu'elle se démerde, elle dit pas qu'elle rêve, je dis pas trop non plus à quoi tu rêves encore moins à quoi tu penses, je dois me planter, je joue jamais à quoi tu veux être, rêve être, après il faut causer passions, j'ai jamais senti le truc, faut aimer, ouais aimer tu sais, des gens savent pas les cons, comme savent pas faire la fête, la passion en conseil d'orientation, ouais ouais, j'aime bien là, ici, maintenant ; les passions ça se dit pas comme c'est quoi ta passion, bonjour c'est quoi ta passion, nan nan





Mad'moisell' la dernière aim' le cramé
Moi qui toute ma vie contre ai lutté
Son arrièr' grand-mèr' faisait au goûter
un infâm' gâteau marron - noir au fond
de cendre rien que pour nous emmerder





le poème est bas ici les fenêtres devraient se mettre au plafond. la pluie, l'amante à la jeunesse, son toit. aller sous la pluie, j'allais sous la pluie enfant, puis jeunesse et pluie deviennent prétexte, l'enfance est encore dehors dans les bois, à la jeunesse on s'allie à la pluie pour ne plus avoir à sortir jamais. ô pluie tu m'as servi, et pluie je te loue et te rend. heureusement encore qu'il pleut tout le temps. sans pluie foin des livres par exemple et les miroirs poussent partout. personne ne meurt en faisant caca. l'idée même du contrôle de la poussée ultime est foirée





Il faut s'étendre, puisqu'il faut s'étendre un peu, pour dire enfin des choses incompréhensibles, on s'arrête alors à une ponctuation, tiens, encore cette virgule salvatrice et si scatologique, voilà, voici qu'on intéresse et l'on ne sait pas encore ce qui sera dit, peut-être un récit de journée, de croustillantes anecdotes, on hésite, enfin j'hésite. Je ne sais pas quoi vous dire moi, ça va, on est heureux qu'il fasse chaud dans ces vacances perpétuelles qui s'imposent à nous. Enfin. Imaginez ces années sans été ces vacances perdues qui nous coûtent tant lorsque le soleil s'absente, le voici, saisissons-le, écoutez que la baby-sitter dise que sa grand-mère disait que la pluie et le soleil n'étaient pas d'accord et, pour tergiverser ou ne plus transiger, il fut alors créé l'orage qui mettrait tout le monde d'accord. D'accord, mais l'orage nous inquiète, il est, à l'une de mes filles comme à moi, la seule trace d'angoisse qui nous guetterait, car jamais, jamais nous ne connaîtrions l'angoisse, mais toujours -sur le plan artistique et psychanalytique - la simulerions comme un cumulus







L'andouillette peut se manger froide comme la vengeance, on la croit froide quand elle ne fait que corps avec nous et tiède, ce vin tiens, on dirait qu'on ne boit rien, tout à nous de tempérance, l'osmose à notre œsophage. Ici nous la dégustons sans vergogne mais surtout sans allusion, qui donc irait dire une allusion d'un genre lugubre à la sodomie tarifée ? Personne ici. Personne. Mais nous nous moquons des flatulences aux lingots toulousains de bon coeur





Il y a - il faut le considérer - des femmes qui aiment avoir mal, je tenais à le dire au passage de cette nuit abrupte





C'était l'époque des patates nouvelles
Il m'en reste encore un petit peu d'hier
Comme du gâteau de la baby-sitter





Et là.. J'ai mis mon quart dans le micro-ondes
Et pis v'là qui flashe et qui pète et qui plombe
Comme un feu d'artifiss réduit au quinzou





Quand c'est que la savate
glisse savamment sur le plancher
dessous les pénates,
c'est alors l'heure de coucher



N'est pas de chatte plus grande que ma gouverne

Ait vue un jour - ni plus fière ou forte à mon cœur

Serré que tu sers derechef après la berne -

Que la tienne où tu m'as refait le forniqueur



Revenue cet été, intronisé buteur

Nous avions la dèche et jamais vu lors, nos derches

Quand tu m'as dit refais-moi l'amour mon batteur

Nous ne faisions rien que de battre les recherches



Où étais-tu que n'étais-je pas ? Au désert ?

Distraite il y eut du sable à la raie de tes fesses

Un château construit avant que tout ne s'affaisse



Donostia est un petit Val-André dis-tu

J'en ai fait trois fois le tour du périphérique

Une nuit où tu étais là comme hystérique

















IV. L’ENNUI JE SUIS COUPABLE









443
certains jours ma vie est nulle
sur l'axe néovolcanique
transversal et comble de nique
tout autour les forêts brûlent"
Mexico - 14/04/13
Frédéric-Yves Jeannet













«J’ai remarqué que le mot intrusion est souvent employé par des psychanalystes pour dire des phénomènes qui surgissent dans la conscience, dans l’esprit de quelqu’un de façon violente, menaçante même hallucinatoire et ils appellent ça de l’intrusion […] mais en même temps ce qui se manifeste là de manière pathologique c’est aussi la même chose qui peut être l’étrangeté à moi-même, en moi, justement quelque chose que je ne pourrais pas dire un autre, mais le fait qu’il y ait de l’autre et ça ça n’est pas du tout pathologique et c’est ce qu’on ne peut pas identifier donc si penser c’est toujours identifier alors ça on ne peut pas le penser, c’est justement la limite de l’identité et il n’y a d’identité que moyennant aussi quelque chose de cette intrusion, parce que l’identité qui est pleine, qui est consistante et qui justement ne peut plus admettre aucune intrusion elle est aussi stupide, fermée, colmatée […] de même qu’il faut qu’il y ait acceptation et rejet et non pas acceptation du rejet, et de même on pourrait dire les voix, des voix.. si quelqu’un entend des voix ça peut être la folie, ou.. le génie, je ne sais pas, sans vouloir faire dans le romantisme du génie, il y a quelque chose de vrai qui a cherché à se dire, à savoir que c'est toujours une autre voix qui parle à travers notre voix quand on dit vraiment quelque chose.» Jean-Luc Nancy in Vers Nancy (film de Claire Denis, 2002).







si je faisais un opéra
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un film
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un roman
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un restaurant
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un trimaran
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un bigband
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un parti
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un enfant
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un cirque
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un gâteau
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un site
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un succès
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un sonnet
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un esclandre
je l'appellerais la cuillère en bois
si je faisais un bide

 

 

j'aurais une amie onaniste
qui pourrait jouir dès ses notifs





dans les jours qui viennent
je ferai de longs poèmes
de relations sexuelles





je rame pour de la rime
tu rimes sur des éram



 

Elle habite à Plaintel
Mais de quoi se plaint-elle

si Léquyer était le Kierkegaard français, dans une certaine mesure ; Grenier n'est-il pas le Masoch français ? je puis étoffer, enfin à quoi bon. Il y a des concepts fulgurants et des pistes insensées sous sa plume, mais par exemple, dans "Les Grèves" qui est dédié à Albert Camus, on reçoit parfois une dégelée de condescendance inutile ou mortifère, autant que celle qu'il a cru lire dans le style et la maîtrise de son romancier d'ami (L.G.), ils sont restés tous deux égaux dans cette condescendance finalement, la vanité de Guilloux (la maison la plus haute du quartier, je confirme, pour la vue bien sûr, mais précisément là où était l'enfance grande-bourgeoise de Jean), la "retraite" de Grenier (au grenier).. Tout de même, afin de ne pas penser que je n'ai rien retenu que du clocher, deux choses éblouissantes chez Grenier à propos des souvenirs (en chapelet, mais aussi en notions asiatiques) : les souvenirs seraient des morceaux dont l'appartenance est restée plus en dehors de nous – c’est à dire où nous serions passés – qu'en nous-mêmes, et à partir de ça, le "je" occidental reconnu dans l'oeil de l'inconnu qui comprend mieux nos plus proches que nous-mêmes, et à qui, soi-même en vient bien plus à se confier jamais, parce que justement il nous est inconnu, le "je" serait une possibilité de morceaux de nous-mêmes dont nous n'aurions pas eu toujours conscience et qui renverrait aux morceaux précédents de souvenirs, de constructions faites par les autres de soi, dans la mesure ou l'indépendance voire l'individualisme de chacun ne dépendrait que de la dépendance que nous produisons sur les autres à défaut d'une indépendance jamais obtenue, nous nous morcelons. c'est assez remarquable

 

 

après le turfu
voici le Sepa





Elle était plein de principes
Mais ne portait pas de slips





souvent derrière moi s'émoustille
une femme - Quelle star est-il ?
se dit-elle en son for intérieur
en torchant sa 8*6 de l'heure





isle et isolé sont frère et sœur nous l'avons vu les temps derniers. mais la première graphie n'est plus utilisée dans le tri alphabétique d'un dictionnaire étymologique. ils s'éloignent. la formation de leur sens est relativement récente autant que contemporaine l'une de l'autre, grosso modo les conquistadors et les philosophes. île dans son étymologie présente ne parlera jamais d'isolé, à l'inverse, cet isolé nous présente immédiatement îlot et île. chacun d'eux bien sûr révèle insula. mais île s'obstine à nous parler d'îliens plutôt que d'insulaires, par descendance "spécialement sur le littoral breton" avec pudeur. Ici dans ce dictionnaire, île voisine iliaque et ilion. Palante et Grenier

 

 

 

 

 

lisons aussi qu'ici – cette latitude – est l'indécision des cieux pour les matins et que le sud est l'exactitude vers quoi nous devions tendre mais sans quoi de littérature il n'y aurait pas du tout voire de cet Absolu non plus. Entre-deux, comme par exemple – à propos de ces questions dont il ne vaut mieux pas tenter de répondre – la vérité ou la liberté, l’indétermination ou l’exactitude, le temps ou l'Absolu, euh, l'égal climat des étés ou hivers briochins (ah ça se précise mes amis, ça se précise), la terre ou la mer comme l'amour ou la mort ? une issue plausible est l'entre-deux-mers, c’est à dire la grève. en tout cas, d'où je suis (ou viens) la question de trancher n'est pas possible

 

 

 

Il faut se faire une raison nous sortons au spectacle avec les enfants non plus pour nous-mêmes, mon but n'est plus du spectacle pour le spectacle, de la peinture pour la peinture, je suis bienveillant avec l'art contemporain et au "passage de l'amoureux" qu'empruntait ma fille ce dimanche par le dessus et au grand dam d'une surveillance inexistante au cœur de la Bretagne (château de Trégarantec – 1ère représentation extérieure du ballet de Nijinski de 1913 pour le Sacre du Printemps (Dominique Brun), donnée sur une estrade au milieu d'un champ d'avoine entouré de murs en granit – quand on sait la couleur de l'avoine, excusez du peu, vous n'avez vu que des conneries dimanche dernier, je sais bien, mais vous savez, on n'était pas nombreux) j'ai bien senti que j'avançais un peu d'énormité en expliquant à ma fille qu'à l'amour il y avait plusieurs passages, mais je pensais à raison à la brèche de Roland ou à des états transitoires, une maman m'a pourtant tiré une drôle de gueule vu qu'il s'agissait d'un tunnel en arêtes et facettes de contreplaqué rose disposé sur le beau gazon du château, mon appareil photo qu'était dans le téléphone est mort, il tirait bien, je ne sais si je dois m'en réjouir, vous auriez vu une photo du "passage de l'amoureux", les plus pressés d'entre vous pourraient liker "tiens, hop de l'art contemporain, trop bien".
Au moment de partir, je me suis rendu au WC, comme l'indiquait les panneaux du parc, et là ! surprise. Les chiottes étaient en démontage, une femme tenait la lunette d'un d'entre eux aux abords de ce qui me semblait d'anciennes écuries, il ne restait plus qu'une cabine dressée au milieu d'un beau bordel, la femme était rousse et m'invitait à y entrer tout en ramassant des trucs au sol et en me parlant alors que j'étais derrière elle, ce que je fis en constatant qu'il s'agissait naturellement de toilettes sèches – qui me coupent toute inspiration d'habitude – je m'en allais quand elle me demanda de m'expliquer, "- ce n'est pas un urinoir", "- ça marche pareil" (on parle ainsi au fin fond de la Bretagne, "pareil" c'est un peu un vade me cum) et malheureusement j'acceptai de m'expliquer, j'avais donc à entendre ses incitations et devais m'y résoudre, c'est alors que pénétrant une seconde fois la cabine, elle se mit à chantonner, la garce, mais si ça n'était que ça : en poussant la porte une bande d'adolescentes sortie de nulle part se gondolait, et là, sûre de son coup, elle me lança "alors, vous vous êtes pas laissé impressionner, hein !?"

 

 

 

 

 

 

 

une histoire de la pornographie
"les anulinguss aux miroirs" - tandis qu'
elle se remet du rouge aux lèvres tandis qu'
il se rase la barbe
à partir de ces deux photographies de couverture, comme dos à dos, l'auteur renvoie à la puissance de l'écran, les fonctions primales des actants, comme au lavoir se reflétaient les pucelles, dans la première préhension des conceptions imagées, un grand essai, une exhaustivité magistrale





hier j'ai sorti la bagnole
ça faisait une éternité sans rouler
des mois sans voitures
(comme un toit sans ardoises)
et j'ai pris ma place au bitume
j'avais pas conduit en voiture
des lustres j'ai eu mal à la clavicule
à cause de la satanée ceinture
celle qui nous souvent ceint trop dur
ça m'a rappelé l'hiver 87
quand, dans la vallée du Gouët
je m'étais cassé la clavicule
dans le ravin à la luge
(celui qu'est sous la piscine)
c'était celle de la ceinture
une clavicule est un diapason
attention et même en la frôlant
j'avais terriblement mal
aujourd'hui quand ça fait ça encore
je sais que ça veut dire "souviens-toi"
en la caressant c'était la torture
(alors là, tu vois cette ceinture)
sans compter que je l'ai re-pétée
en dormant ! dès la fin février
dans mon lit oui en rêvant
mais cette fois c'était une fêlure



et je ferai bien une petite pointe de vitesse
à la mémoire de Roger Nimier
enterré là-haut à une petite centaine
de mètres de chez moi
Sunsiaré je rêve à toi quantt
je roule à donf l'éternité
la vitesse me rend ton visage







quand au fond de sa cave un poète
si craintif du symbole ou des myrtes
jeta le tas de ses cigarettes
sur le bois ignifuge aux rackettes
de plage, à l'abri des incendies
des embruns et des paquets de mouettes
il se prit de voir à basculer
furtiveument comme on peut sa rime
tenant sa lectrice au pis-allé
et son lecteur en brasseu-coulée
un peu, mais ça n'est que de la frime
à tout foirer prendre et reculer









ici, ici même d'où je vous parle, au début de ce siècle il y avait une réputation qui disait qu'ici (où je vous parle hein, encor) est dénué de tout accent dans le parlé. au début de ce siècle donc, des plates-formes téléphoniques s'installèrent ici, avec l'avantage sans doute dû à une éducation hors norme (disons-le), d'une pureté d'accent digne des courants de la Loire. je voulais vous le dire. Je voulais vous dire précisément quand le choc de la langue a commencé pour moi. vous n'y croirez pas un traître mot jamais, vous vous direz mais encore une grosse connerie. au début de ce siècle, une fois n'était pas coutume j'entrais dans un fast-food à l'estampille universelle et j'allais assister ici même dont je vous parle encore, à un show digne de las-vegas, enfin, si j'avais tenu le mec on aurait pu faire une tournée mondiale. bon. ce mec avait un accent. un sacré gros accent. de Rennes. enfin, pas un bas-breton tu vois – des dark-vadors ceux-là des casse-couilles royaux – bref.. et non seulement. il allait se mettre à gueuler comme un italien ou quelque chose qu'on va égorger comme on dit chez nous. je me tiens à quelques mètres et je vais assister à la première leçon de poésie qu'il m'a été de voir de toute ma vie. je le situe genre de Montfort-Sur-Meu (ils sont vraiment cons là-bas, j'ai plein d'a priori comme vous le lisez encore), avec une chemise de pelletas je vous dis pas. au début, sa femme lui fait des palabres lamentablement contorsionnés et ils trimballent avec eux une petite flopée de gosses allant jusqu'à l'adolescence – ses complices je vais le constater distinctement sous mes yeux ébahis. il parle un peu fort, et de plus en plus. soudain, il dit le mot "SLIP !". ses filles – son public hein – se mettent à pouffer. alors là, le gars se lâche complètement, et répète à l'envi ce mot clef, ce mot choc et magique, et ça devient la tirade la plus géniale que j'ai jamais entendue de toute ma vie et de tous les films, une vedette le mec, un modèle pour moi aujourd'hui. ici on est très comme il faut, on a des règles très sévères de prononciation, on ne tolère pas les incartades de syntaxes, on est psychorigides complètement azimutés, avec nous, la poésie a ses chances mais attention, à la première bafouille c'est mort

 









Je sais pas trop si tu sais qu'écrire un sonnet
C'est pas la question de l'heure ou de la chagatte
C'est souvent plus un résultat que de la patte
Même impure on s'en passe et c'est tout ce qu'on est


J'aurais bien écrit par exemple un mot impur
Avec ou sans E te dire où j'ai randonné
Récemment le long clos de la fosse à lisier
On n'a pas idées d'ainsi flotter comme épure


Tiens.. mais ça sent de drôle ici où donc est-on
Le temps éperdu qu'on sache à trousser les vers
C'est là et même on dirait que c'est game over


En vérité ne sais pas trop qui rime à ton
Mot qu'est un mot en seul’ment trois lettres
Et alors on irait traire ensiler peut-être

 

 

 

 

j'ai toujours aimé regarder vos jolies fesses
je suis timide et ne puis vous l'avouer en face
il faudrait des milliers d'aveux que je confesse
tout poème fessier sans jamais volteface

férir et foin de cet amour jaune où je vais
ne flétrissez d'aventure ou dorénavant
venez à moi oyez qu'un jeune homme est mauvais
et vous éternelle au moment de ce levant

c'est un peu compliqué mais la beauté ne dure
et je n'aperçois que très rarement vos miches
cet automne à nos cœurs est le temps des flamiches

recevez ici mon adresse en ce carton
transi comme à la neige allons voir ce derrière
magnifique et je fais très bien machine arrière





Depuis qu'elle s'est mise à Spotify
Il n'est pas un jour sans qu'il ne défaille
Il se sent vraiment dur comme un bonzaï
Il ira au cora en train corail
Il lui écrira des diamants d'émail
foutra tout's les Nathalie à la baille
et ne préparera que des plats taï
Depuis qu'il allait sur deezer
Elle s'était acheté un dyson







J'avais une copine
Qui s'appelait Sybille
Elle était la plus niaise
Mais avait mon estime
Pour quoi que je la pine
On était au collège
C'était trop de la frime
Vincent sortait sa pine
Au milieu du solfège
Sybille elle
Était vierge



 

 

 

 

C'était un sonnet sur la correspondance dans les années 30 de deux auteurs qui ont marqué et continueront de marquer leurs lecteurs futurs. L'un disait ainsi à l'autre à propos de relectures qu'ils se proposaient entre eux, qu'il allait trop loin, cette fois était inutile ou de trop on lit très clairement dans cette correspondance que l'un tente d'influencer l'autre. C'est à propos du boucher dans un chapitre de "Les Îles", pourquoi décrire son delirium tremuns, le décrire comme ça (nous sommes au début des années trente), non vraiment cela sonne comme un " à revoir". Le boucher est une connaissance des deux hommes figurez-vous que tous deux l'ont connu du quartier, qui se trouve être mon quartier – sans doute pas un emplacement actuel. La correspondance dont je parle est celle de l'auteur de "Les Îles", il y a bien d'autres auteurs et des illustres, et quand Guilloux intervient c'est avec le prénom, voire le prénom changé je ne sais plus, mais tout de même, c'est évident que c'est bien Louis. Une correspondance laisse les traces que le détenteur a bien voulu. Un jour j'ai prétendu que "Les Îles" étaient le premier nouveau roman pour bien montrer la rivalité finalement, je doute que vous vous en rappeliez mais j'avais un like de l'ami mexicain, l'écrivain des écrivains comme je me plais à le penser (prof de littérature comparée et auteur véritable). Un père au nouveau roman ? Et mon sonnet (disons mon petit texte de mardi dernier) sur lui vous vous en moquez bien, et je ressasse ou divague.. Rien de grave devant l'Absolu. Pour Grenier, tout voyage devait s’entreprendre « non (pas) pour se fuir, chose impossible, mais pour se trouver » et s’effectuait dans le domaine de l’imaginaire et de l’invisible plutôt que dans celui du réel



 

 

Lolotte a lot
Ah si tu étais sous ma main
J'en mettrai tout plein sur tes reins
La grande piste aux adhérences
Inpute output jusqu'à la Rance
Tu déconnes dans les branchages
Bout de crotte et c'est le mariage







oh mais vous êtes le genre de dame qui rendez les hommes en secret dingues
oui vous êtes le genre de dame qui rendez dingues les hommes en secret
oh non vous êtes le genre de dame qui rendez dingues en secret les hommes
han en secret vous êtes le genre de dame qui rendez dingues les hommes, ha vous êtes le genre de dame qui dingues en secret rendez les hommes













Ce n'est plus l'hiver
J'ai demandé à Ginger –
On est loin de n'être plus en
Hiver – de changer l'ampoule
Et de se trouver des boules
De geisha en verre (celles reliées
Par un fil), non, pas du printemps
Pas du rouleau n'aies pas peur
Ma Ginger.. Attention c'est du verre !
Du calme mets-toi bien le cul en l'air
Et légère
Soulève enfin les sphères
Voilà la lumière
(C'est un poème qui dit qu'à Saint-Brilleux, même les soirs de printemps, l'on met la Lumière tellement le temps est mauvais et tempêtant)

 

 

"elle faisait montre d'un soutien" c'est ça que je voulais dire

 

 

ce midi j'épluchais
mes betteraves avec les doigts
comme si je pressais deux petits seins
tendres dans mes deux mains
maintenant ça me revient
mais après
la peau glissait
et se décollait
mes doigts devenaient
tout violet
encore des seins
trop cuits dis-je
j'en referai demain





Elle venait d'assister aux aurores
Son grand doigt dans les fesses
Mais elle venait de s'apercevoir
Que son clavier était qwerty



Dans sa jeunesse (de cinq à douze ans) l'homme ne sait pas trop quelle femme choisir, ainsi pensera-t-il surtout à son cul ; puis faisant des études il apprend qu'il doit s'intéresser aux femmes pour ce qu'elles auraient de philosophesse, alors l'homme fait des enfants et c'est en allant les chercher le soir à l'école, en voyant la progéniture d'autres mamans tout en récupérant la sienne qu'il s'aperçoit immédiatement de celle qui conviendrait, mais il est trop tard. Il faudrait pouvoir tout reprendre de zéro.





là pour rigoler, je me suis claqué la fesse gauche tout en oubliant complètement ma chute aux escaliers samedi dernier vers onze heures du matin – quelques cinq marches de survolées tout de même – hou la la, ça m'a fait drôle, nan pas samedi, enfin si, mais là, là aussi je veux dire, je me suis surpris d'avoir la sensation d'un bleu aussi gros que la marque du feutre sur les jambonneaux de légendes ; par exemple. c'est une image comme un tatouage dans vos âmes à mon cœur pour toujours mes copains mes copines

 

 

En mai avec Lolotte
On part à Vladivostok
Au loto on a eu not' roulotte
À moteur et à demie-motte
J'ai regardé j'ai dit banco p'lote
On r'viendra en carrosse à la grotte
On f'ra pousser des grosses carottes
Tu feras des concepts j'f'rai compote
On sera plus amoureux que des potes

 

 

 

 

 

 

 

le temps des smileys
c'était un petit pin's
en métal
le temps des smileys
j'étais toujours à la house
chez maman
le temps des smileys
je bouffais des pims
en paquet

 

 

le temps maman que nous avons de nous croiser
disparaît un peu mieux tous les jours tous les ans
qui étais-tu avant ce vieil album présent
ce que je vais être après ira se briser

aussi sûrement que je te photographie
de ces portraits que j'ai toujours du mal à faire
où je t'ai vu emprunter les traits de ta mère
son lentigo on y va pour l'hagiographie

contons ta coupe au bol durant ses noces d'or
rigolons c'était je crois juste avant sa mort
sur la photo je porte un plâtre après le ski

plus loin encor tu es étudiante aussi jeune
que mes enfants qui vont se coller à l'album
matin sans école euh là t'es en téléski

 

 

malgré tout.. c'est les coquilles – si Gallimard peut se jeter aussi fort dans tout un tas de coquilles, moi je leur adresse plus mon tapuscrit – j'aurais mieux fait de me taire.. Plath m'a fait penser aux fougères de jeunesse décrites par Jarry, quand l'aéroport de Boston n'était pas aussi international, il y avait aussi l'exercice des fougères, et l'une de ses copines comme ça, ben elle sent de son musc je crois qu'elle dit, qu'elle sent tout bonnement la fougère (force détails). on est complètement et enfin sur de l'ultra gonzesse, on s'effondre avec la notion de femme sauvage on s'abat tout simplement battu, déjà que Sartre a piné à Woolf – on remarque aussi la pochette du Quarto, "behind the screen", ce mot d'"écran" souvent casse-couille chez Jarry

 

 

Où vas-tu suivre un petit rayon de spoème
Sur l'eau ou sur la lande où ferait-il meilleur
Il bruine à la mousse au pied de ton débardeur
On voit du nuage à charge et qui s'amoncelle

Pourquoi ce soleil ne nous poursuit-il jamais
Ô taxi, suivez spoèm' ! Montons sur les planches
Alors la lumière électrique est la revanche
Comme un moustique assoiffé au bord des marais

C'est la nuit les sun-lights la poursuite endiablée
Mon poème est tombé de ta pocheu factice
Écrit cette aprèsm' au bord de tel précipice

Ce que je veux dire – un peu grave, est si léger
Le plus beau poème est resté dans la pénombre
On sait qu'il se déplace avec ou sans nos ombres





 

 

l'année a passé et la colline est restée
la fille aussi mais la femme un petit peu moins
court-on moins vite à mesure inversement loin
cœurs & appendices toujours veulent tester

mais seul l'esprit peut dicter_et nous délester
il est plus rapide & voyageur qu'un sagouin
surtout lorsqu'il veut se mourir dans son recoin
il léguerait son cheval même admonesté

je crains fort que nous nous promettions bien trop tard
de monter la nacaire ou s'habiller cathare
nous tranchons_& nous égorgeons tous les chevaux

en fer mais ne savons plus tellement y faire
fermons que c'est un accident un mâchefer
nous sentant plombs par dessus le mot

 

 

Je viens de regarder mes fesses dans la glace, exactement le sang d'encre de mon pressentiment s'est dessiné dans un gros trait de plusieurs centimètres sur la transversale de mon cul, précisément que sa fesse de gauche ; cette tranche de marche d'escalier que j'ai bien senti passer

 

il fait un temps paisible
un temps blanc et lourd
les impacts sont mats
il n'y a pas de bruits
j'ai bu un ventoux
ma grande est aux
beaux-arts après
on ira la chercher
pour aller aux rosaires
manger une glace et
moi boire une bière
et ce soir je leur ai
promis de les emmener
à la musique sans prévenir
à l'impromptu au débotté
des beautés passent
il fait le temps blanc

 

 

j'étais devant la télévision
et j'ai rencontré la haine
au-dedans de cette télévision
elle m'a dit tu vois je t'aime

 

 

 

 

 

 

Je m'accroche à l'été comme un chardon ferait
À mes lacets d'enfant un semblant de tourment
Je crois qu'un cycliste est descendu il voudrait
Un critérium pour écrire ou bien un crémant

"Été sur un vélo" voilà ce qu'il veut dire
Mais si seulement il s'était vu pédaler
Il aurait su pour l'idole abattue prédire
La chute indolente et la couleuvre avalée

Voici ma pensée à la louche au fromager
Que notre ruine à tous serait bien plus qu'antique
Et nos premiers amours sont devenus critiques

Entre ici donc cycliste au mondial patrimoine
Ne vois-tu pas que nos temples sont effondrés
Sommes-nous trompés même en rime est-on poudrés ?

 

 

 

la littérature passe à la philosophie (l'existentialisme), et la philosophie instantanément passe au nouveau roman (la phénoménologie), et c'est le but ! oh lalalalaaa quelle action

 

 

 

vu que ce dressé s'affaisse et fond tout ardent :
qu'un menton renversé toise mon horizon
et deux pointes de seins nuageux sont dardants
je crois qu'une fesse est sur la colline osons

un Rubens de mon nuage et du boursouflé
du laiteux de l'argenté chatoyant du vent
des bras croisés cisaillent la fente essoufflée
petit motet tant qu'on y est moulin devant

mais ! bien sûr que cela s'efface et je demeure
j'y vois mieux maintenant ce n'est plus reluisant
au début ça n'était qu'un nu comme un gisant

une Olympia de sublime aisselle aux oiseux
qui poussée par les vents s'est faite mouvement
les tons se sont alors noircis profondément

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

et pourquoi doit-on se rendre à Lamballe aussi
son haras ses porcs – parisianisme à deux balles
Nausicaa réveille Ulysse en jouant à la balle
bon sang donc que n'a-t-on d'orthodontiste ici

exister pour voyager est limite à l'âme
Jean Grenier jamais n'écrivit "vide grenier"
foire ou brocante ou bien braderie ne pas nier
mais trouver un dentiste aussi loin non madame

nous avons le désir de percer le secret
du boucher son énigme ou sa folie c'est vrai
mais ne l'écririons en un roman un récit

jamais encor jamais car sait-on bien jamais
qu'il ne s'y reconnaîtrait lui ou son gamay
c'est pourquoi l'on fit de la politique ici

 

 

 

 

marcher sur les pavés m'est pénible à deux heures
rien à voir avec mes talons c'est mon climat
mon humeur en butte avec contingence et ma
condition pas d'amour l'après-midi loser


même au cinéma la main au slip est un leurre
je veux dire au plan pictural ou bien graphique
c'est un enchantement mais chez un romantique
qui s'ignore ou se désillusionne au labeur


c'est un supplice au jouisseur ou à tout forçat
je parle ici de cet instant qui vient : 15h
va taper fort mon cœur lourd dans son mord


et le vôtre opinera de la tête à mort


ainsi traînons-nous la rime avec un café
ou bien forniquons-nous et c'est un peu pareil
on se trompe on le trompe on la trompe à l'oseille

 

 

 

les feuilles de feuillus se retournent à flanc du coteau en ondulant comme les bourrasques de pluies prises au fond de la vallée, des arcs en ciel se forment comme une rétro-projection déréglée : très vite et soudainement trop loin trop prêt trop sombre est le ciel trop clair le mât des arbres et le vol stationnaire d'oiseaux tantôt blancs ou noirs, et d'un seul coup tout retombe comme de rien. une pie. je cherche un autre qualificatif de stationnaire ; stance, stence, statu quo des idées si j'ouvre une autre fenêtre le navigateur va s'arrêter

 

 

 

il y a trois catégories de femmes
il y a celles qui savent ce qu'il signifie de se voir dédier un poème
il y a celles qui savent ce que signifie que de se voir dédier un poème
et il y a celles qui savent ce que ça signifie de se voir dédier un poème
dans la première catégorie la femme en a ras-le-bol d'être prise pour la musepute, le poème est une agression, dans la seconde catégorie, la femme passe outre en connaissance d'expérience des causes et accueille toujours avec plaisirs du poème. enfin, la dernière catégorie est trompeuse ou délicate ou les deux, c'est celle de la débutante à qui jamais on n'a écrit de poème. l'homme est ainsi demeuré toujours dans cette catégorie du débutant

 

 

 

bois. châtaignes grillées. chevaux. bottes. mes bottes d'une fois l'an. bois. je regarde par la fenêtre de la cuisine le T du fil à linge qui se dresse sur le gazon et consulte l'horloge dans une assiette au dessus du frigo. ne pas traîner il pourrait pleuvoir. le cheval s'appelle gwidal. du breton qui veut dire loustic enfin, pas très fiable. paraît qu'il est méchant. là-bas dans l'enclos après le gazon, c'est un autre, il y a des chevaux de traie partout.. on me parle comme si on était sûr que je ne comprenne rien exactement quand ça se mettait à parler breton. ici ça cause breton en français on dirait. le père est mort. son père est mort. celui qui vend le bois est mort mais c'est mon cousin qui vit chez sa mère sous l'assiette-horloge qui le vend désormais. je fais comme si ça causait franchement breton et je fixe le T. sa sœur parle de sa sœur. à un moment ça va décoller véritablement, c'est que mon père lui fait face, et même en breton, c'est de la haute-voltige que-je-te-comprenne. curieusement aujourd'hui je m'intéresse à tout. aux Bulgares d'à côté qui "travaillent dans les œufs", aux veaux aux cochons et toute une clique, celui qu'est dans l'assiette est fondant, à la cérémonie du 11 novembre où de toutes façons "les vieux ne viendront pas, alors j'y vais", la fuite dans la douche, les pommes les noix les châtaignes j'en ramène, le cousin qui n'aime pas l'eau. la belle-fille au pet au casque mais passager, la sœur retrouvée au bord de l'étang par son frère et ses sœurs assise dans l'eau et qui s'est mise au vélo, un lointain cousin mais bien jeune à "La Cerisaie" qui sort pour le week-end mais dont le père était marié à leur sœur qui ne s'est pas loupée voilà bien quarante ans, à la mort-aux-rats. la folie douce semble régner sur le T. mais pas sur le cousin. à bien regarder le moins fou. mais unique. a bien moins déraillé que tout ça. mais inné. de naissance on s'est moqué de lui qui serait pas doué enfin, différent. tout ça est là sous nos yeux et c'est très clair et c'est pourquoi je comprends le breton en français







La Chanson d'Orphée est l'allégorie de la vie comme son levé du soleil au matin de carnaval, c'est Baden Powell à la mi-journée qui joue Black Orpheus au sommet dans sa version de '70, et au crépuscule, lui encore reprenant Luiz, c'est Manha de Carnaval chantée comme le fado traverserait l'Atlantique sur une vague en un jour puisque la vie est un jour, c'est cette chanson et quelques autres qui guident mes pas, c'est pas Jean-Jacques Goldman ni Jean-Louis Aubert tu vois

 

 

j'aimais beaucoup courir dans les champs de maïs
ces arcs à triomphe ou rangs infinis de bites
épis ! ô gangue et mèches_au devant de nous





plus elle écrivait et plus elle avait l'impression d'avoir partouzé avec Michel. il y avait du soleil avec des filles sur la plage. plus elle écrivait et moins le soleil existait. moins le soleil a existé. jamais pris pour lui ou en tant que tel. c'était plutôt du soleil que le soleil se dit-elle. enfin. s'offrit-elle. la scène oui – comme la partouze – est de plus en plus réelle, la scène mais pas l'un ni le moindre des protagonistes et moins encore le soleil. et même si elle se pinçait que toutes les filles se lèchent entre elles l'anus ça n'en était pas plus réel. le premier coup de soleil le premier amour la première gorgée de sperme toutes ces conneries n'étaient pas fausses mais s'additionnaient se superposant et les mots qu'elle écrivait

 



je décrirais bien nuneu foule de voitures
sur un parking comme un tas de jolies zécailles
qui scintillent et sont tombées bas du poiscaille
bitumeux sardine euh pastille et pourriture


c'est la mue mobile des plans culs en ferraille
de qui baisa-là bedaine ou petit nibard
là-dedans car la nuit vient tout le mond' se barre
étrange estran les arêtes à nu poitrail


et fluorescentes dans les petits matins
sous la barrière où se voler du bon patin
gaz ou gomme et même aussi entre quelques hommes


las il n'y a pas d'engins foin de camion vois-tu
voiture hier voiture un jour qui toujours nous tue
gare-moi gare-moi dans les varechs peut-être



 







Je ne sais où aller car je ne vous ai vue

Passer ni venir mais je vous sais bien garée

Ô bicyclette où allez-vous là M'as-tu-vue

Si belle avec vos nouveaux freins pour tout parer



Mais sans lumière où tournez-vous incognito

Dans le quartier on vous a vue sans rien dessus

Nue et nulle à moi vous revenez très très tôt

Et vous dormez dans la haie les nuits ai-je su



Qu'on ne le sache un jour ou vous serez volée

Par un fou dont l'espoir n'est que de vous ravir

Vous voir venir le chercher, à vous se lover



À moi vous pleurerez toutes nos envolées

Alors soyez noble et demeurez mon Elvire

De dalle en ciment vous m'aurez vu relever





«  J'aime les bois, les prés, et les grottes obscures,
J'aime la Poésie, et ses doctes figures.
Dans mon commencement, en l'Avril de mes jours,
La riche Métaphore occupa mes amours :
Puis j'aimai l'Antithèse au sortir de l'École :
Maintenant je me meurs pour la haute Hyperbole :
C'est le grand ornement des magnifiques vers :
C'est elle qui sans peine embrasse l'Univers ;
Au ciel en un moment on la voit élancée ;
C'est elle qui remplit la bouche et la pensée.
Ô ma chère Hyperbole, Hyperbole mon coeur »
Jean Desmarets de Saint-Sorlin



qu'est-ce qui pourrait faire mon bonheur
tôt avant le marché avec des rimes embrassées
je me demande si ça serait pas tout simplement Ginger
les roches plates ou schistes de Laniscat tsé
comme c'est beau mais c'est plate rime
dans le baise en ville comme un crime





falloir et faillir sont voisins d'une lettre





quatre pipistrelles
se peu sustentèrent
de pissaladière
et bien en pleurèrent
car elles se mirent-
à pleurer autant
que dessus des myrtes
citronnées pourtant





le châton au jardin
et moi qu'était châtain







ah, et aussi je pensais à morigéner et à encloser, mots lus hier ou encore Absolu-ment, mais ils ne valent pas emmotter que nous avons partagé avec Delphine avant-hier. dans atterrissage presque toutes les consonnes sont doublées, cherchons un nom commun dont toutes les consonnes le seraient. cette nuit j'ai vu un ancien copain dans un rêve où j'étais devenu maître d'hôtel dans un hôtel de luxe (je me remets difficilement d'avoir appelé à voter macron l'an dernier et mes rêves sont différés, correctifs ou résilients de paillettes), et dont j'avais tapé le nom dans google la veille. il me disait quelques mots en ôtant son manteau quand nous nous sommes reconnus, il m'a dit qu'il faisait encore de l'analyse de données en rentrant dans l'amphithéâtre du complexe hôtelier













comment une femme sans

rides


serait une femme sans


desir

















je commence à vivre dans l'angoisse de mon rendez-vous chez le coiffeur à 10h30. tout allait bien jusqu'au débarrassage de la table il y a une demie-heure, j'ai même plaisanté sur le coiffeur avec les enfants. j'ai repris mon habitude de prendre des rdv jusqu'à une quinzaine de jours avant, sans rien ni agenda ni magnets ni smart ni calendrier. et là je me suis assis pour lire et la masse sombre et diffuse du coiffeur semble s'infiltrer dans mes pensées. j'ai retrouvé ma programmation biologique originelle c'est une disposition pratiquement de l'amour au sens plutôt de foi. la vie a donc montré que cette faculté peut se déglinguer mais se refaire aussi. minorez pas l'angoisse elle vient comme ça aux êtres qui en sont le plus dénué jusqu'à un âge avancé (après les dix années d'analyses théoriques, soit la quarantaine par exemple), elle est venue de la simulation de l'angoisse. elle fit son premier squirt à trente-trois berges, mais moi je simulais l'angoisse. erreur fatale. elle est là qui vient fétide comme la mauvaise haleine du coiffeur. elle est une construction qui peut s'effondrer pourtant avec les rdv à vue et sans rien. je me souviens de la prise de rendez-vous de ce que j'ai dit et lui, de l'odeur qu'il y avait, du voisin croisé, de ma vanne toujours nouvelle - il s'agissait de se frotter le crâne en s'exclamant que la semaine prochaine ils seraient toujours là.. ah je m'en veux vraiment d'avoir joué avec l'angoisse. il a fallu que le coiffeur me cause de pink floyd ce matin même. il a buté sur depeche mode et s'est ravisé en songeant que ça faisait un peu fiole, et que floyd là, ça coupe ou ça schlague. je lui ai dit, parlons de DM, j'étais fan de the Cure ! ces ciseaux lui en tombèrent et il a mimé une condescendance abyssale envers mes dégagements d'oreilles, comme un jazzman regarderait starac avec l'expression spirituelle du mépris, ou le mépris regardé par un fan de rohmer



la nana (qu'est super belle) s'est vu objecter selon sa cliente que la tropézienne était aussi un lorrain, confuse et à la fois douée (son ex est véritablement le pâtissier, elle me l'avoua un soir d'hiver au propos de cannelés remarquables que je remarquai vivement), ne moufta rien. et puis le sans-contact ne passa pas, sous 5 euros rien ne passait, alors la cliente s'énervait de comment faire, etc. de son porte-monnaie elle compta son agacement son impuissance et alors, vint mon tour. j'étais presque seul et il avait surgi d'un coup une masse de monde dans l'attente (mon vélo sans attaches que je zyeute), et cette véritable femme de boulanger me fit passer sous cinq euros ni témoins (habitué vous dis-je), avec un menu commentaire comme fluet pour une boulangère, déjà hors-classe : "demain ça sera bon". j'exagère, je feins de croire que demain il fera beau, je dis " demain il fera beau !", et derrière tous les briochins se marrent. nan. demain j'ai la baguette gratuite





aujourd'hui il faut se pointer au bord de la mer, la humer la sentir la regarder sur tout son étal à estran, la trouver étrangère, lui causer de libre-arbitre, se moquer d'îles, lui dire ses quatre vérités comme cardinales



il y a une dualité fondamentale et massique entre Jean Grenier et Louis Guilloux











la loi anticasseurs a été adoptée par le sénat le 12 mars dernier 2019. elle peut rappeler celle du 8 juin 70 abrogée en 1983. faisons court : le code pénal date de la révolution, la loi quoi. le principe est révolutionnaire : c'est la liberté individuelle qui prévaut, qui fonde le code. qui prévaut dans le texte sur les autorités, ou toutes puissances privées. et là est le premier achoppement : qu'est-ce qu'un délit ? comment la peine ? "Nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée". gros problème immédiat pour le pouvoir répressif, et Napoléon bouillait "tout ce qui n'a pas été prévu demeure impuni !". on avait déjà connu la Terreur, bon.. deux visions s'opposent, le pénal et ses juges, et le parapénal et ses sbires : justice pénale contre justice administrative. toujours plus en pointe cette dernière est la comparution immédiate, le délit de se couvrir le visage, le juge administratif n'apprécie la légalité que sur recours et a posteriori, de nombreux moi après !!



les petits pois au beurre salé ont la même odeur becquetés dans la casserole que ma chienne teckel quand j'avais 12 ans, à suer dans son panier



rimes honnies rimes fouettées rimes martyrisées



on a tous son souvenir de brigand
quand on n'était que des enfants
c'était une cahute de pêcheur
au bord d'un étang à brochet
qu'avec des cousins on a défoncé
tout là-dedans jusqu'aux trucs empaillés
c'est pour ça que j'ai pris le journal
leur père a calenché après son ricard
hier - riez-pas putain pardon aux putes
la mort la pute putain sa mort la pute
ils se donnaient des surnoms imbittables
en breton inspiré loin loin des cartables
les dimanches là-bas ah putain rebois
re rebois un coup.. où j'vais trouver l'bois ?



est-ce que t'as déjà mangé des flocons d'avoine dans un avion
est-ce que t'as déjà bu une limonade sur du limon





















comment devenir un homme après avoir vu la scène que je vous narre quand j'étais enfant. ma grand-mère prenait le petit-déj avec nous. déjà, ça disait d'une façon criante la crèche et l'ehpad, ou comment finir. elle se foutait de moi en parlant breton, ça la faisait ricaner en silence, elle trempait des trucs bizarres dans un café qu'aurait dû empester la chicorée comme chez elle, et ses gâteaux au chocolat qu'elle ratait systématiquement dans sa façon de carboniser le fond comme pour rappeler que mon nom en breton ça veut dire trop cuit. et puis elle foutait la radio dans la cuisine, à cette époque-là c'était impossible de tomber sur un fisel à la radio. pour ceux qui ne savent pas le fisel était sa danse bretonne, c'est d'abord une musique. un matin, il s'est pourtant trouvé qu'elle a reconnu du breton dans le poste de mon père qu'était resté dans la cuisine (grâce aux piles modernes le poste suivait mon père partout et en premier lieu dans ses chiottes), comme moi je l'ai entendu, tétanisé, abasourdi, navré, et sans doute rouge de honte. elle s'est levée pour monter le volume du transistor, et alors jamais vous ne le croirez, elle s'est mise imperceptiblement à faire des pas de danse bretonne devant moi, on ne voit pas un danseur breton danser ça, c'est dans ses pieds pour la description d'une ronde imaginaire, elle va faire le tour de la table de la cuisine. après forcément tu peux plus jamais vivre comme avant



merci pour accepté que tu m'ajoutes pour que je t'aie inviter



il y aurait deux piscines de retenue d’eau de mer, jumelles, taillées dans le granit en des vasques circulaires ; des yeux qui se rempliraient dès l’à-sec sis à la marée, des charognes de poisson, des crabes crevés, des algues suintantes et émeraudes, et pour couronner ce chemin du bord de l'eau, cet énorme étron de clébard effondré comme un château



je buvais d'la limonade
mangeant un merguez-moutarde
j'ai un peu la main qui tremble
forceu de café d'en prendre

plongé dans un hors-série
verdun / somme et barbarie
je suis déjà en vacances
sans traverser tout'la france

mais tu veux ma poésie
qu'a soit niaise et sans soucis
de compréhensions lourdingues
mais pourquoi dis hein je schlingue





aux bords de mer comme ça, t'as souvent un cinéma à côté de l'église, une piscine aussi hi-tech, parce qu'au bord de mer tu extrapoles considérablement la mer







après avoir mangé du camembert la nuit
j'ai écrit le dernier calembour de ma vie
visible ci-dessous d'un niveau difficile
las il nous demande s'il se mire les fesses
ou bien un peu s'il se mite son pull-over
quand c'est tout simplement qu'il se nique ta mère



s'en revient d'un bar breton où il est allé faire voir à sa petite fille le monde et la décoration: des pots de fleurs plantés de sarments dans le ciment, des caisses de bières en guise de rangements muraux, une vieille charleston à laquelle on a piqué un bouchon de liège comme paratonnerre. la grande classe ce troquet, le grand jour aussi, le barman vient de se réveiller. nous buvons, elle un verre d'eau quand j'apprécie mon demi sous la mitraille d'une musique funk, je me dis que j'ai bien fait d'acheter des petits financiers



après des années de perplexité j'étais en train de mettre la touche finale au moyen de me rappeler lequel du chameau ou du dromadaire possède une seule bosse quand tout à coup, Michel Houellebecq m'appelle.



Merci de n'aimer sous aucun prétexte
Et demain de vous rendre au bar de l'Ex-
Cuse aux cinq heures de soir et sans faute..
Quand j'étais petit, sur le trajet de travail
Qu'empruntait maman il y avait un débit de
Boissons dont le nom était "l'Excuse" et pour peu
Que nous y passions maman disait sa famille
Qu'elle ne comprenait pas, depuis j'assassine





2eme jour
Ma grande a mis son maillot de bain ce matin. J'ai marché pieds nus sur le gros sel que ma petite dernière a dispersé sur le sol de la cuisine, ça picote encore. J'ai réchauffé exagérément les pâtes "penne" afin de les faire passer pour des frites, la petite en a repris plusieurs fois.





3eme jour
Dès que les petites sont arrivées chez maman, je restai pantois : attablées, concentrées elles dessinaient chacune dans le périmètre de sécurité de l'autre, en silence et côte à côte. Maman s'est félicitée d'avoir d'aussi belles petites filles, elle vient de terminer un portrait à l'huile de sa propre mère, que mes petites fayotes ont admiré longuement. L'aïeule et ma grande ont le même prénom. Puis nous avons entrepris d'aller voir les moutons, quand ma petite s'est aperçue qu'entre le mouton noir et elle il y avait une douve gorgée d'eau dégelée, j'ai su instantanément ce que son instinct dictait : en faire abstraction pour sauter l'obstacle. Elle s'est élancée, bras en l'air, hilare





4eme jour
Dans la salle d'attente je tente de me concentrer sur un figaro magazine, qui pose la question : "internet rend-il mégalo ?". Depuis dix ans que je viens ici je n'ai jamais eu l'occasion de lire un numéro du mois, les médecins du cabinet se vengeraient-ils ? Je suis venu pour les petites, en attendant j'observe une tâche sous l'oeil de ma grande que je nettoie du bout du doigt. Elle dit fermement "c'est du caca !", tandis que ma petite agite le tronc du ficus, mange une feuille, lance du terreau...
"faire un tour aux urgences
pour passer son dimanche"





5eme jour (dernier)
au rebord de la cheminée de ta grand-mère
sont là deux douilles d'obus de la grande-guerre



le son d'une bonne cymbale charleston
est captation de toutes les feuilles d'automne
dans un seul instant et dans une seule main



quand ma fille de deux ans et demi mange on jurerait Stevie Wonder.. sinon chez nous, il n'y a pas de neige, hier soir il faisait 3°C à 19h00 devant la supérette où siégeait le clodo à la une du journal du jour, en combinaison de ski. il m'a fait l'honneur de son bonsoir, et cela m'a touché. la vie mes amis a toujours chez moi ce tour absolument comique même dans l'adversité.



à midi je suis une vraie gorgone bleue
en shorty vichy je sais bien cracher du feu
sur la nappe où cuite est la semelle, devant.



brique son écran

 

le prosateur est un
romancier épluché
le dramaturge est un
prosateur pelé ; poétastre lu
et à propos des stades lacaniens où nous
mangeons des glaces psyché-chocolatées pour nous voir
il est important de manger avec célérité nos biopics
car nous savons que "tout est dans l'huître"
et que ce tout, est le Venus cockpit
cette soucoupe de Bottic-
elli où naquîmes
clémentines
marrons
prout



j'ai mis les bottes et le pull-over marin celui qui est rembourré aux coudes et aux épaules. ça me donne l'allure cynégétique. à trois kilomètres d'ici la plage a revêtu son manteau en sky d'un pire genre. sous la neige je pense à Gustave, grand peintre des givres des putes et des chasseurs





hier avec les filles nous avons joué à "les phaons laids" inventé pour l'occasion et au prétexte de l'illusion générée par l'effet de répétition, on peut comprendre ça dès quatre ans on révèle alors la plus fameuse des bottes secrètes rythmiques : l'illusion du trois pour deux par exemple, ne pas savoir s'arrêter est véritablement grisant (en choeur) : les phaons laids les phaons laids





rien n'exporte n'importe quoi et personne n'importe alors personne n'exporte n'importe qui et rien n'importe n'exporte quoi





un ru de graviers sous les roues du crépuscule grince et nous berce autant qu'un rai au véhicule





« Je veux bien vous permettre mes doigts, mes poignets... sous la manche, mes cheveux, et aussi un peu le pied, sous la table, les jours de fête... mais je ne permets pas la bouche... ni de me mordre. » Alfred Jarry - L'Amour en visites (VI. Chez la fiancée).





automne au tour joyeux qui la mer imagine
j'ai mis mes yeux sur le toit chaumé de colline
car le tertre par ma fenêtre fait écran
à l'entrée des navires_et des émigrants

pas plus qu'on n'y voit le viaduc même en penchant
j'ai la vue au versant sud par delà le port
qui donne la prémisse en profondeur de champ
pour peu qu'un glacis de brume y croupisse encore

jurons la mer ! - que cela est imaginaire
quand nous mangions des huîtres_après le notaire
un bus passe dans la rue charles le goffic

impasse d'oiseaux de mer il gagne le haut
vers la maison de louis guilloux sans virago
et tourne à droite et tourne à droite et tourne à droite





un nuage chargé à l'allure prognathe bouche le ciel zingué au lavis bleu et dans son incertain contour luisent les roses_ors ou brunes traînes











si j'étais cette mouette
à mieux voir les gambettes
abritées aux courettes
yeux plongeant dans le port
levant les soirs encore
réverbère du tertre
me ferais-je autant chouette
les nuits par les fenêtres
quand on les a ouvertes



nuages en onctueux à-plats
je vois leur laiteux train lointain toit
à double-fond à raz l'horizon
où la colline change de nom.
par la fenaison un tracteur rouge
l'a tondue - félibre des pelouses
et l'a bien arrondie et dorée
mardi à la vitesse des nuées





je gide
nous giton
ils geyser





parfois quand le schiste est bien détrempé et qu'il fait humide comme jamais en juillet des petits morceaux se décrochent de la paroi et tombent sur les plages dorées en se délitant comme un mille-feuille sous la simple pression des doigts c'est très joli et brillant comme des écailles de poisson et cela laisse sur les mains la même odeur que les cymbales





quand tu fais une impasse tu sautes un paragraphe par exemple
mais faut pas sauter le savoir ni trop sentir les savons
Je me dis attention
FAUT PAS SAUTER LE SAVOIR
JE ME DIS QUE FAUT PAS S'ENTICHER DE SENTIR UN SAVON
faut pas que je m'entiche de sauter je dois pas sauter trop tôt
ou trop tard je discuterais avec elle que je deviendrais fou
de désir à son cul mouvant butant je dis non je dis non non non











Je ne sais pas jardiner, j’exècre jardiner, en une seule génération – la mienne – tout s’est perdu, les pères de mes pères jusqu’à mon père, moissonnaient tous. J’ai une vague idée de la terre, comme bien immobilier, disons que je crois que la terre doit être bien située, mais en réalité je n’en fais absolument rien et m’en désintéresse totalement, cela me barbe autant que la mécanisation ou la construction, c’est tellement bancaire qu’on n’est plus soi-même. La terre est vraiment passée, on quitte le sol, on s’est si bien élevé avec Jules Ferry. J’aime à entendre les discussions de comptoir, j’adore surprendre ce genre de discussions, et j’aime les vraies gueules qui disent des choses dans une vraie voix à d’autres, surtout pas à moi. Je vous rappelle qu’un comptoir est la moitié d’un mur et qu’il est en revanche plus haut qu’un muret. L’on voit par là, la portée à donner et la rime qu’on peut en tirer avec « gueuloir » cette partition au peuple. Longtemps je n’ai pas écouté lorsque l’on me parlait. A moi. Au secours, que fallait-il comprendre ? Une intonation peut-être, ah oui, je reste sur cette intonation et j’embraye en lançant un « C’est vrai que ». Voilà le problème des bons livres qui vous coupent du monde, de tout grand-œuvre qui vous absorbe violemment, il en ressort immédiatement le chemin à parcourir, la distance impossible et restante, et l’impossibilité de communiquer de la Beauté. Se retrouver seul alors, « faire sa cabane » comme les américains disent de la pratique du jazz, est salvateur. Se confronter m’a toujours miné, c’est pour cela que la scène m’apparaît un drôle d’endroit où je comprends vite qu’il faut m’y cacher, toute partition cessante. Et pourtant je veux y monter. J’ai mal au tendon d’Achille depuis hier matin néanmoins je n’ai rien fait qui me laisse le souvenir de heurt. On peut se reprendre, on peut s’améliorer mais il ne faut pas le faire exprès. Si je vois mes faiblesses pour les travailler aux fins de les atténuer voire de me servir des autres, j’en ai immédiatement conscience et par anticipation je me contente de les savoir, on verra plus tard. C’est la version romancée de mes échecs personnels, elle me séduit immédiatement, je suis prêt de la garder. Dans la prose on s’accommode plus facilement du temps, c’est très musiqué en quelque sorte de se passéifier ainsi, je me sens en plein milieu d’un morceau, personnellement – à mon grand désespoir et je doute que vous l’ayez remarqué – je ne sais pas où je vais. La concordance des temps ne m’impressionne plus. A bien réfléchir elle est impossible, elle est un vaste montage fallacieux, en tout instant nous pouvons modifier le cours des choses parce que nous sommes concordants. A déjeuner en semaine au restaurant la semaine dernière, un serveur me fait promptement remarquer qu’il n’y a pas de formule du midi, je conclus avec lui que puisque c’est écrit noir sur blanc, là, ici : « formule du midi » nous sommes le soir. Il se fâche. Il s’est fâché. Il m’ôtera le vin blanc de la bouche en apportant le plat par vengeance. Je vais au restaurant, c’est littéraire. Tous les mots ne vont pas avec les autres, et les rythmes non plus, enchaîner trois valses d’un coup faut le faire, dans une guinguette peut-être. Je suis batteur de bal, les danseurs peuvent vous casser la gueule pour une question de temps, on apprend vite. Le lecteur aussi. Mais je m’en contrefiche littéralement. On ne pense pas qu’on ne pense pas, alors qu’on pense toujours qu’on pense, c’est une des premières évidences révélée au jeune musicien, l’abandon. Mais parfaitement. Là, bande « On ». Oh, Veuillez m’en excuser ! Car j’exècre aussi toute forme de calembours et ce, de tout temps. Depuis la nuit des temps.



















Il y avait cett' petit' fill' qui s' demandait
Si ma grande arriverait à la reconnaître
J'étais le seul en manch' courte (et un grand dadais)
-"J'ai été maman je serai mèr' " - pas peut-être

Finalement, ell' ne prit son rang auprès d'elle
Mais de cell' dont la mèr' je ne puis pas blairer
S'il vous plaît ne partagez ne soyons modèles
Qu'aux sentiments purs aux inclinations d'récrés

J'écoute fort ces HA HA HA qui vont aux coeurs
Diriez-vous sommes-nous ces parents si heureux
D'enfin le montrer le clamer mon rire est creux

Las des maîtress' font semblant de lire une liss'
Quart d'heur' de stress est mort Que personne ne pleure
Et nos enfants entrent dans l'usine juste à l'heure





Comment vivre avec un énorme nez au milieu de la figure sans effaroucher les femmes ?





Récemment je vous ai parlé d'Alexandra
De Fabienne et de Sonia tout en oubliant
De mentionner Gwendoline aux mollets si blancs







Je l'ai toujours caché, voici mon vice le plus secret, je suis décevant en orthographe, voire mauvais, alors, un peu à la façon de ceux qui portent en eux ce terrible constat je fais une économie de mots dans des formes de vers par exemple, pour s'éviter ou s'évertuer à embellir le peu qu'il va rester. Là encore vous n'apprenez rien que de très nouveau, et ceux à qui j'aurais pu faire la douce évocation d'un Tristan Corbière m'épateraient

 

 

 

 

 

je fais mon repassage à la lumière
je repense à la boulangère
je n'ai rien à cacher je suis ouvert
elle m'a fourré un croissant au beurre
ce matin sans rien demander
avec les beignets au caramel
sans doute au vu de ma gueule
il s'est passé une histoire
elle m'a fait un peu la gueule
non non elle ne me l'a pas offert
mais elle ne m'a pas demandé si
je le voulais au beurre ou pas
elle a feint d'ignorer mes désirs
comme j'ai feint de ne pas comprendre
mon nom qu'elle a retrouvé
sur l'ardoise l'autre jour
- c'était une erreur
- oui c'est une erreur
et j'ai payé ma dette à une autre
car il y a plusieurs boulangères
alors ce matin un peu jalouse
et pour me blesser devant un joggeur
qu'était derrière moi elle m'a fourré
le croissant au beurre d'autorité







écrivons-nous en moins de temps qu'il nous en faut
le petit morceau que nous tenons dans sa forme
le plus fugace ou bien éphémère il est faux
d'attendre une absente inspiration qui déforme

et d'en appeler à la sédimentation
de perceptions de s'y dresser dans les matins
où tout n'est plus que désert et lamentation
je veux aller comme ira l'eau sur le satin

quand rien n'est récité aussitôt qu'en disant
pareil à la caresse où jamais nous menons
ni lieu ni formule une eau nous enracinons

c'est sur la plage au continent qu'un coquillage
chatoyant extra vagant cra qua sous mon pas
et comme un schiste se délite on se fripa









Je guette ton moment depuis vraiment longtemps

Je t'ai désincarnée aussi loin hors de moi

Je sais que tu peux être là dans tout instant

Et parfois je te sens venir et qui larmoie



Alors je te réprime et jamais ne m'en veux

J'aime à te convoquer pour les facilités

Je te tords le cou pour un calembour ou deux

Jetée nue sur le papier froid ô vanités



Et même à la chaleur d'un écran tu te meurs

De prêter ainsi à rire et de nous traîner

Alors que nous avons nos meilleures années



Maintenant mais il est vrai que j'ai drôles de moeurs

J'ai tous saints j'ai tristesse et aussi le gros nez

ÉCOUTE-MOI ne viens jamais à me dominer



 

 

 

La crise hémorroïdaire et son corollaire

Permettront d'avancer que cela n'est pas l'âge

C'est anal il n'est pas à chercher au bandage

J'ai dit ceci à la fille un peu tête en l'air



Lexique à l'attention d'icelle un peu distraite

Bandage est abusé pour parler bandaison

Ne l'excite à vrai dire un son de direu-straite

Qu'elle a mis pour plaire à son vieux mec à bedon



C'est l'amour à l'apparatchik apparemment

Ou est-ce un gros bonnet d'imitation vison

Pour cacher que sur sa tête est la peau de gland



Vieillir apporte-t-il un tort à l'érection

La réponse est dans la question c'est un bandeur

De première il aurait un manch' euh d'aviateur

 

 

 

 

Dans "Pearl Harbor Jeu de Mot" (on a rarement lu titre aussi foireux), vous partez en guerre contre le "désenchantement des mots", pour vous, il en va de chanter comme de se souvenir, plus on chante et plus on tue la chanson, vous citez Patrick Sébastien avec méprise (en fait vous confondez avec Brel). Ainsi, s'agirait-il de se chanter plus que de chanter "se chanter pour souvenir, chanter pour se souvenir"(vraiment où avez-vous la tête?), vous déployez des trésors de fadaises pour tenter d'expliciter votre titre, on y perd son amour, nous nous trouvons aussi désolé que vous dans la désolation. Dans le troisième chapitre vous retrouvez votre amour, c'est à n'y rien comprendre car vous aviez retrouvé votre amour dans le second chapitre "- Non." Dans "Aboule tes Miches la Grosse" vous faites un bide tonitruant qui vous a conduit à accepter les interviews cependant que vous êtes resté muet lors de celles-ci, pendant plus de 20 ans. […] "- Non." Dans "Le Comte de Hauteur" la première pièce de théâtre que vous eussiez écrite pour Monoprix en 2013, vous racontiez la difficile confrontation au réel d'un auteur sans succès ce qui est certainement votre obsession personnelle d'une banalité toute classique si nous pouvions nous permettre.. la fiche technique de la pièce a cependant très vite été un problème pour les représentations de l'époque car vous aviez exigé un ordinateur g4 de la marque apple, sans parler des attentats sur lesquels nous reviendrons dès l'arrivée de votre costumière, peut-on expliquer un tel succès aujourd'hui ? enfin je veux dire : un tel succès pourrait-il se reproduire aujourd'hui ? "- Non." Dans "Le plaisir était plus fort que l'odeur" vous semblez avancer que la vérité l'emporte toujours ? "- Non." Dans "Où est l'Ouest ?" vous affirmez que le travail et le courage sont antinomiques et vous tenez ce raisonnement par l'absurde ; du pompier volontaire quittant sa boulangerie, du professeur en cancérologie "apporteur de la mort" faisant de la publicité, du soldat inconnu, de la guerre inconnue de l'homme, de qui vous moquez-vous ? Votre roman "tout confire " raconte l'histoire d'un vieil homme diabétique dont on découvre qu'il confisait en d'innombrables bocaux et depuis sa tendre jeunesse tout ce qu'il pouvait. vous affirmez qu'il éprouvait ainsi son instinct de conservation en les contemplant et en les classifiant... vous faites l'amalgame avec le diable dans une tentative sidérante et foireuse d'étymologie, n'est-ce pas vous-même ? "- Non." Dans votre dernier roman "Les Sensations en Vélo", vous affirmez que vous vous êtes inspiré de la vision d'un cycliste le vendredi soir à 19h à la frontière de votre ville de naissance, et nous en offrez l'œuvre de répétition, ainsi votre héros part rouler chaque vendredi soir dans la périphérie urbaine qui parfois donne sur la mer.. Vous décollez vraiment dans ce chapitre intitulé "Remorque", en opposant le ressassement des ressentiments de votre héros à ses remords et ses regrets dans une boucle infernale et infinie, vous affirmez que votre héros répète son périple à heure fixe pour l'éprouver dans le chagrin et la tristesse. Ici, cela décolle véritablement, la scène du bar-tabac de Yffinia est anthologie, la dernière fois qu'on décolla en bicyclette c'était avec E.T., êtes-vous cet extra-terrestre ?
"- Non."

 

 

Rapporteur du Ministre de la Littérature, et Spécialiste des Questions de Textes, plusieurs fois mandaté par les chefs d'État pour les Chartes Graphiques du Secrétariat du Palais de l'Élysée, l'auteur s'est adjoint une équipe de 85 personnes pour ce rapport prospectif aux fins d'établir les pistes poétiques en l'an 2036, un travail d'arrache-pied et de dentelles a sollicité les meilleurs espoirs du genre, quid du code de la poésie, est-il révisable ? La poésie française existe-t-elle en tant qu'idiome ? Les charges pèsent-elles trop sur les rousseauistes ? Peut-on faire une poésie sans droits ? Quelle est la valeur foncière du poème aujourd'hui et peut-on anticiper sa bonification ? Autant de questions savamment redressées avec bravoure, et panache dans ce rapport digne de l'essai





solution du grand jeu de la dualité massique de Grenier et Guilloux : "systématisation masochiste" pour le premier et vanités pour l'autre, le résultat risque d'être identique. c'est l'occasion d'expliciter ma première partie qui n'aura pas de titre mais dont la cible est intitulée "duplicité" en mon esprit. pourquoi ? c'est simple, je disposerai d'un fatras exhaustif dans quelques heures maintenant, et après ; selon les cibles le tri sera extrêmement rapide (ultérieurement et dans un dernier temps par une maniaquerie sans bornes pour l'agencement de l'entrelacs des textes j'assemblerai tout ça en élaguant). duplicité pour l'illusion auditive, l'un de mes grands thèmes, duplicité pour la double graphie de Léquyer donnant une autre prononciation Lequier qui y est ? le cul y est (comme disent les pédants d'ici) qui qu'est là, ça me paraît un mauvais départ c'est bien ça me plaît et il me plaît qu'il me plaise à moi aussi





à l'heure où André Markowicz en est à expliquer la différence entre une bodega et une épicerie de nuit (je caricature un peu) tellement il peine à s'extirper de la foule de ses admirateurs qui le porte en étendard et qui très tôt dans l'affaire de "Pour Eschyle" l'ont cité - je l'ai lu de mes yeux, lu ! - je voulais dire mon admiration pour Guillaume Cingal qui a apporté un éclairage édifiant à ma condition, rien moins, tout au long de la polémique. le débat a été instructif, pour ce qui me concerne cela m'apaiserait même, quand, à l'inverse Le Grand Maître Markowicz parle de nausée.. j'exagèrerai encore en disant que c'est le débat national ou l'ancienne question de l'identité nationale qui est en jeu. enfin. oui enfin l'espoir de ne plus vivre dans la peur de 21 avril par exemple parce que les errements sont maintenant identifiés, peur naturellement agitée ce matin (la bodega) par Markowicz, peur qui fait voter fasciste pour en finir comme ça m'est arrivé et je voudrais en sortir. le courage est régulièrement évoqué dans l'affaire, je ne le vois que dans les actes de Guillaume car il a été le premier à réagir et que les réactions allaient naturellement tenter de le sanctionner, comment voulez-vous que le courage soit du côté d'une pétition nommée "Pour Eschyle" qui parle de fatwa et qui a été signée par tout ce que la France compte de gens les mieux installés dans la société culturelle ? comment voulez-vous que je sois impartial on est ami depuis les blogs, me direz-vous ? et pour être précis, polémique ou pas, je devais lui dire à la fin mars mon admiration d'"après la vieille étreinte" que je relisais avec joie. Redoublée donc. Évidemment que ça n'est pas un pour ou contre Eschyle, évidemment qu'il n'est persuadé d'avoir raison pour s'enferrer dans l'insulte puisqu'il a conduit le débat quand Markowicz faisait une lettre de dénonciation (j'exagère encore et encore mais vous y lirez "pendant ses heures de travail") sans le nommer, évidemment enfin, que ce n'est pas la question d'être avec ou contre Markowicz
























La retombée fut à la hauteur de l'exaltation qui m'avait emporté. Les lectures qui m'avaient occupé, tout le jour, des années durant, partout, dans les salles d'étude, des compartiments de chemin de fer, des soufflets, sur des quais écrasés de soleil ou glacés, dans une turne, pour finir, perdirent l'essentiel de leur consistance lorsque je la quittai. Si nous possédions la faculté de nous dédoubler, que nous fussions plus grands, moins passagers, j'aurais compris que les vies opposées, le dépit, l'espérance et encore le dépit, ce n'est pas un rêve irrévolu ni la sagesse antique d'André C ni le désir personnel d'y voir un peu plus clair, d'être fixé, qui en étaient la cause. C'est que les ultimes enclaves du vieil âge s'ouvraient au-dehors, au présent - ce fut pareil, alors. Nous avons été placés devant l'alternative de faire droit à son intrusion en dépouillant l'intériorité que nous tenions de l'époque antérieure ou de nous rencogner dans le passé. Avec un cœur léger, une âme changeante ou plusieurs, successives et contrastées, il serait aisé d'épouser les frasques du dehors. Mais chétifs, obstinés, impressionnables, nous sommes d'une heure fugace, d'un lieu exigu, les premiers. Tout est dit, en silence, dès le commencement et dès avant cela, même, dans la profonde nuit qui précède notre journée. Nous n'en savons rien. Nous n'avons pas, ordinairement, à nous le demander. Mais que, sous la pression des circonstances, la question, soudain, se pose et l'on se découvre agité, malheureux, divisé [DIVISÉ c'est moi qui souligne] quand on n'aspire simplement qu'au repos, à la paix.
Pierre Bergounioux - « Le Premier Mot »

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