J'ai acheté le journal samedi matin pour faire les joints. Y avait au dos, la tête à la Paradis. Vieillie comme c'est pas possible, tellement que ça m'a filé le coup de vieux. J'ai besoin de lunettes. C'est encore au débit de l'année ça. Encore - jusqu'où ira-t-elle. En ce moment Vanessa est à la télé dans Noce Blanche. 1989 tout y est si vrai que je suis déjà allé me coucher. La boîte à craie sur le coin du bureau de Cremer. Sa Renault. Sa baraque a la cambrousse. Ses élèves. Les sweats de ses élèves. Et puis Vanessa est à poil en moins de 10mn chrono. Je n'ai jamais vu ce film tenez, et je m'y suis tenu encore. Ça m'a fait penser aux conversations sur le cinéma avec ma grande, cet été à la plage. Le cinéma et son temps, ou son impossibilité son impuissance à mentionner sa date sur une jaquette de VHS, de DVD, ses temps techniques qui repassent encore et toujours sa lumière son trait son pinceau du moment. Je lui disais change une pellicule, un matériel et toute la patte s'en trouve irrémédiablement changée. Je lui dis ma jeunesse et les inspecteurs Derrick décolorés de vert, signature allemande de nos après-midi errantes. Pourquoi le cinéma fuit-il au temps dis-je, de quoi a-t-il peur, pourquoi mentir sur son âge, peut-il se refaire, le cinéma historique fait-il disjoncter son objectif. C'est vraiment la peinture d'un peintre qui aspire à la grande distribution, aux videos-clubs, aux youtoubeurs, mais la peinture d'un peintre à jamais. J'aime ça. Quand j'y repense à mon insu - sans vouloir, alors j'aime ça. C'est mon truc pour aimer, si ça revient au plus tard de 72h, oui, c'est un bon film
Alors comment sommes-nous passés de "rejouer la pièce" à " zyva tu vas pas rejouer le match" ?