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Le Dieu Chick et la Déesse Ella

Chick Webb (1908-1939) – Chick Webb and his orchestra (1933-1938) :
            « Les temps glorieux du Savoy Ballroom »

Chick Webb, héritage : c’est l’un des premiers batteurs leader, il dirige son big-band. Il engage en 1934 une jeune chanteuse de 16 ans : Ella Fitzgerald. Il donne un rôle de premier plan aux batteurs et donne les premières luttes musicales en 1937 au Savoy avec (contre) Gene Krupa (plus tard Buddy Rich et Gene Krupa reprennent l’idée au J.A.T.P.). Il était  nain et bossu.


 « Chick avait compris combien le travail du son dépend du contrôle de la baguette, et d’un travail du geste conjuguant frappe et rebond. En effet un gros son ne s’obtient pas nécessairement avec des baguettes lourdes […]. » (p.162)
« Quand un musicien a du son, il peut tout faire passer dans son jeu – y compris des phrases qui ne sont pas  métriquement tout à fait en place. Art Blakey, grand admirateur de Chick, était aussi parfois emporté par sa verve. Le son fait tout. C’est lui qui  nous attire. C’est lui qui nous pénètre. C’est lui qui dévoile la personnalité intime du musicien. Et lorsque l’amateur de jazz se familiarise avec le son personnel de tel ou tel musicien, il ne lui viendra pas à l’idée de vérifier si ce musicien ralentit ou accélère. Cela n’a plus aucune importance. Dans Undecided [Chick Webb and his orchestra, 17/02/1939 decca] Chick lui-même ne fait que du son. Les formules rythmiques ne viennent qu’après dans son esprit. Dans les 2 premières mesures, il mélange des triolets de croches et des croches […]. Je suis persuadé, pour ma part, que le batteur suit une idée musicale qu’il transforme en masse sonore et ce n’est qu’après coup qu’il utilise telle ou telle cellule rythmique. Autrement dit, en jouant, Chick ne se dit pas tiens, maintenant je vais jouer des triolets puis tiens, maintenant je vais jouer des croches. Le batteur a un espace musical devant lui qu’il lui faut investir en cadrant le plus possible […] Et c’est peut-être la que le mot architecture sonore prend tout son sens. Plus de vingt ans plus tard, le batteur Elvin Jones concevra la batterie de la même manière, comme un espace libre qu’il faut habiter. » (p.165, 166)

 

 

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