La bicyclette et la batterie ont été inventées en même temps dans l'histoire de l'humanité. C'est moi qui dit.
drums abstract - Page 5
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"celui-qui-phalle-dans-des-mesures-de-bois-de-chauffage"
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"Choose Now"
Le 11 juin 1953 a été enregistré par deux fois à New York le thème "Choose Now" par le Tadd Dameron Orchestra et une autre formation presque identique variant uniquement par le batteur. Ainsi Jo Jones identifie le T.D.O. comme il a été aussi - à lui seul ? ce que Art Blakey fut aux Messengers - la signature du Count Basie Orchestra, l'autre version de "Choose Now" est jouée par Philly Joe Jones; tous les autres musiciens restent les mêmes. J'ai en ma possession ces deux versions, on pourrait penser à une confusion entre Jo Jones et Joe Jones, il n'en est rien. Ce T.D.O. joue même un thème intitulé "Philly J.J." ce même jour... Le tout figure dans l'anthologie de Clifford Brown chez pastperfect.
New York City, June 11, 1953
"Choose Now"
"Philly J.J."
Tadd Dameron Orchestra
Clifford Brown, Idreas Sulieman (t), Gigi Gryce (as), Benny Golson (ts), Oscar Estell (bar), Herb Mullins (tb), Tadd Dameron (p), Percy Heath (b), Jo Jones (d)New York City, June 11, 1953
"Choose Now"
Clifford Brown, Idreas Sulieman (t), Oscar Estell (bar), Benny Golson (ts), Gigi Gryce (as), Herb Mullins (tb), Tadd Dameron (p), Percy Heath (b), Philly Joe Jones (d) -
Long Fr horn
bon sang durant toute la nuit son sexe dort
or la belle affaire est dur tout le jour comme or
ne sera-ce pas lui d'abord le premier mort ?
faut-il que j'y souffle encor comme dans un cor ? -
Mardis
la route en auto jusqu'à la maison d'enfance c'est reconstitution et remembrance de paysages souvenirs et rassemblement des sentiments qui prennent leur place jusqu'au bouquet final ralentis
ici
l'entrée dans la chambre trépanée d'enfance -
Train
elle doit (cette fille ingrate n'est hantée par sa mère) penser à la dernière fois qu'elle s'est lavée ou à la marque de son string culotte réduite au chagrin sur sa peau mais je le vois bien sur les culs je me demande comment se dit string en anglais ma main glisse dans les élastiques comme vaincue me grise semblant l'invincible brisant elle s'ouvre alors de grands yeux finalement pressée d'en finir de joindre l'utile relâchée dans le bruit des jets féminins assise sur la cu- vette telle ville ingrate est si hantée par sa mer
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192019471973
Deux heures de marche à pied aller-retour sont nécessaires pour aller à l'école.
Dans une même fratrie un enfant sur deux meurt, à la naissance ou en bas-âge.
Il arrive que des enfants sautent dans la douve lorsqu'ils aperçoivent une automobile pour la première fois.
Ces mêmes enfants ne savent pas parler le français lorsqu'ils arrivent à l'école.
L'électricité n'est pas acheminée dans ces contrées, pas plus que l'eau courante il faudra attendre la fin des années 50.
La porte de la ferme est ouverte même à l'hiver, à cause de la fumée du feu dans la cheminée, et de l'humidité.la moisson est faite !
cela dit en breton je n'aurais pas pu comprendre et nous rions de ses dernières paroles bien pesées. -
La pluie et le beau temps
Du calme nabot, du calme...
Vous confondez tout sombre crétin : mes lignes et celles écrites par un de mes amis...
Les copier-coller c'est ultra-cool, mais essayez donc de connecter vos deux neurones pour en faire un texte à charge.
Vous semblez avoir tellement peu de talent, je vous plains : autant, dans ce cas, vous contenter en effet de coller des images et des bouts de phrases qui ne sont point les vôtres...
Ah oui, dernière chose : lisez bien la fin du texte sur AL Schmitt, où j'affirme deux ou trois choses bien plus violentes.
Bye.
Juan Asensio -
Conversation sur l'oreiller (la femme, son poète et une bouffonade)
- col
colon
colonise-moisi je pense alors à la moiteuse colle que chantait Etienne Jodelle
- je fais de la poésie
je demande un peu; le style c'est la femme ou est-ce l'homme ?
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Banlieues bleues back burner
En Afrique lors d'interventions occidentales visant à limiter les effets du virus ebola, le personnel a été confronté à un problème irrationnel induisant l'assassinat parfois et qui s'est généralisé aussi vite que le virus dans la population locale : la défiance de celle-ci devant les soins apportés ou les conseils de prévention. Un médecin résumait ainsi le problème : tout acte ou conseil prodigué peut-être interprété à l'envers. Ainsi une femme revenue de quarantaine a-t-elle risqué sa vie sinon l'ostracisme de ses proches : parce qu'elle en était revenue vivante et en possession de médicaments elle ne pouvait que les avoir volés aux autres et ils en étaient morts. Dans les banlieues la violence orientée contre les services et pouvoirs publics, témoigne me semble-t-il de cette même inversion.
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"Les femmes c'est du chinois"
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Les femmes c'est du chinois
Le comprenez-vous ? Moi pas.
Celle-ci est une gamine
Qui tient tellement à sa peau
Qu'elle baisse ses yeux encre de Chine
Mais jamais son kimono
Celle-là est une acrobate
Qui la nuit fait du jiu-jitsu
Il faut vous accrocher à ses nattes
Sinon c'est elle qui prend le dessus
Celle-ci est une fillette
Qu'on ne mange pas avec les doigts
Il faut la prendre avec des baguettes
Sinon elle ne veut pas
Telle autre quand elle se couche
Est avide de sensations
Vous riez jaune, la fine mouche
Compte les autres au plafond
Celle-là quand elle perd la bataille
Pour ne pas se donner à l'ennemi
De votre sabre de samouraï
Elle se fait hara-kiri
À genoux vous demandez grâce
Mais celle-ci rien ne l'attendrit
Il vous faut mourir par contumace
Au treizième coup de minuit
Les femmes c'est du chinois
Le comprenez-vous ? Moi pas." Serge Gainsbourg 1961 "L'étonnant Serge Gainsbourg" Editions Warner Chappell
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Mon plus gros cauchemar c'est vous
Il y a quelques années j'ai souvent fait un cauchemar récurrent (chatte ou chat à tâches rousses) et je me suis aperçu avant-hier que j'en étais guéri. Pourtant lorsque ségolène royal apparaît à la télévision j'éprouve l'impression désagréable d'après le cauchemar dont JE NE VEUX PLUS ENTENDRE PARLER ! RETRO ! OUBLIETTES ! CABINET !
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Aura Blabla
Apprendre la maladie d'un homme par son ex-femme n'est pas le plus neutre des entretiens, on peut alors comprendre que l'annonce d'une maladie n'est pas toujours cette gloire jetant l'aura de la bravoure et de l'immunité sur soi-même ou la personne atteinte, dans ce but de conjurer le mauvais sort, non ici cela s'apparentait bien au crime hasardeux. On se targue de sa maladie grave, on dit son cancer, on se soigne par la parole... Est-on jamais sorti de chez soi les pieds devant bien vivant ?
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"Le promeneur du champ de Mars"
Après avoir regardé ce film je m'aperçois le lendemain que la génération du jeune héros (la mienne) est à Mitterrand ce que la sienne était à Pétain ou à Rimbaud, c'est selon, comme il lui fit remarquer depuis sa baignoire je crois bien : ces derniers étaient de la même génération.
1850
1910
1970 -
"Footprints"
J'ai fait mettre une peau de côté la semaine passée je viens la prendre
une peau de quatorze pouces n'est-ce pas ?
une peau claire
une transparente ?
non pas la peau lisse pitié
une à bain d'huile alors ?
non plus, une à grain
je vous débarasse de l'ancienne ?
je la garde elle a bientôt quinze ans et je ne l'ai jamais percée, en l'enlevant je me suis aperçu de mille détails invisibles
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Mégalomanie
Le lecteur aura sans doute remarqué que je n'ai jamais parlé d'un livre dans ces lignes, à part un ouvrage de musique de G. Paczsinky. Ce qui est - vu le rang que j'occupe dans les "blogs de littérature" - remarquable ça je me l'accorde. Pour vous donner un ordre de grandeur lorsque je suis entré en septembre dernier dans le top 50 de wikio, un blog très très connu est entré dans le top 10. Hélas j'en suis sorti aussi sec et aujourd'hui je me trouve 90ème. Tout cela est décevant direz-vous mais je préfère me taire que de parler des livres que je lis, chacun sa pudeur. Enfin je me demande un peu comment je peux être aussi haut dans ce classement alors que je n'ai que deux lecteurs à l'heure; pas même uniques. Je remarque aussi que les blogs que je lie n'y sont pas. Si ça continue, tenez-vous bien ! je vais me mettre en grève.
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juan wayne asensio
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On conseillerait fondamentalement de disposer en permanence de deux armes sur soi : une arme principale et une arme qui serve de «back-up», d’arme de secours au cas où l’arme principale soit hors d’usage, saisie, accidentée, enrayée ou hors d’atteinte. Et de disposer justement des deux systèmes actuels : semi-auto et revolver qui ne sont nullement concurrents mais complémentaires. Donc par principe, de savoir maîtriser aussi bien l’un que l’autre. Autre conseil évident : aucune cartouche dans la chambre du P.S.-A. ni dans le logement du barillet qui se trouve face au percuteur. On perd une seconde à armer le P.S.-A., une seconde à armer le revolver mais la sécurité de tous y trouve son compte. Il y a bien d’autres conseils à connaître mais ce n’est pas ici notre rôle (ni, en dépit des apparences, notre compétence car elle est inférieure à celle des professionnels ayant l’expérience quotidienne du port d’arme de «défense & combat» et du tir d’armes de «défense & combat» : nous parlons ici en «amateur éclairé» ayant pratiqué occasionnellement quelques années) de les dispenser pour l’instant en pure perte puisque la loi s’oppose pour l’instant à leur application.
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Qui écrit cela ? Un dangereux extrémiste pratiquant l'amalgame entre notre jeunesse ô combien déshéritée et des imbéciles qui ne pensent qu'à baiser, pardon, niquer, les blanches certes mais surtout les flics, gagner du blé pour baiser davantage, encore, jusqu'à en crever, de préférence une, dix, cent putes plutôt qu'une salope virtuelle qui, elle au moins, aura eu plus de chance que sa collègue serrée dans une cage d'escalier et priée d'écarter promptement les cuisses, histoire que la frustration, l'inculture totale et définitive, la stupidité la plus insigne, le mépris, la haine de dix (ou plus) chiens s'y déversent ?
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la tome de haute-savoie
Le margoulin sonne, voilà mon voisin qui vient faire l'autruche à la porte. On a mis dans la nuit de la crotte sur la poignée de mon portillon (côté rue). Ce matin je me suis aperçu que seule ma main gauche empruntait cette poignée pour sortir, heureusement. Mais je ne me permettrais pas d'accuser quiconque je voulais juste prévenir madame qu'un plaisantin applique de la crotte de chien sur les poignées de portes, et le voilà le voisin, dame sûr à l'hameçon. Il ne veut plus entendre parler de son chien je peux toujours aller porter plainte à la gendarmerie car il a des problèmes ainsi que sa femme, ils sont bouleversés que je leur demande de prendre leurs responsabilités, je suis l'emmerdeur et eux des victimes. Couplet. Ils sont jeunes et ils ont une vie difficile, deux enfants un chat et tout dernièrement un chien. Ils ont été aux urgences dans une nuit, le chien n'a pas pu suivre, comprenez bien. Ils ont des rendez-vous tout le jour durant et m'écrivent qu'ils n'ont pas le choix avant de partir. Ils sont vivants eux, j'en déduis que ma famille qui aime tant le silence percé parcimonieusement de chant lyrique, est morte. Ils n'ont pas le choix et moi je devrais faire des efforts et être tolérant. Je me demande un peu pourquoi j'inspire si peu le respect. Ca ne m'a pas empêché de me sustenter ce soir d'une tomme de haute-savoie avec une délicieuse crème de myrtilles au serpolet et un verre de soda, je pense à mes vacances d'enfance lorsque ma mère raffolait justement des tartes aux myrtilles et de ces tommes... A des mille lieues de là ma femme m'en fit l'exclusif repas, n'est-ce pas incroyable ?
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mémo
"Moins l'esprit comprend tout en percevant davantage, plus grande est sa puissance de fiction, et plus il comprend, moins grande est cette puissance."
Spinoza, "Tractatus de intellectus emendatione". -
"Conference of the birds"
cette pureté me plaisait car elle était insaisissable
impossible de la photographier car trop infime
de s'en approcher sans perdre la perspective
de la dessiner sans la formaliser
dans ce mirage à estranil y a cette vision
maintenant déchiréeles pins peignés par les vents ont été rasés dans l'été
finie la belle courbe d'horizon et son incroyable
pureté visible depuis le fond de la baie
ce lissage naturel me satisfaisait
et toujours je le vérifiaisoiseau vase
blavet baie
mirage vitrail
maman
vitrail oiseau
vase
baie mirage
maman
oiseau mirage
baie
vase vitrailparleschemins
enfant lorsque j'étais fatigué de lire
et que mes yeux n'accommodaient plus
le blanc du livre faisait
comme les interstices du carrelage :
des cheminslog
log sera mieux et plus complet que ce 'blog
log aura tout
kilogrammes
ticket d'autoroute
de caisse
gps
pluviométrie
bilan sanguin
liste de lecture
de mariage
irm
autocritique
mot valise
trousseau de mots
de passe à l'hôtel
rythme cardiaque
log aura tout
loglogloglouglou -
"Jarry et le monde celtique"
samedi dernier en ce début des froidures
pour fêter les 100 ans de la mort d'Alfred Jarry (le 01/11/1907 à 16h15)
christian prigent,
henri béhar,
patrick besnier,
jean-luc steinmetz
et venda benes
appréhendent une réunion d'écrivains de gros bourg pour génies ruraux
en le petit théatre de saint-brieuc
pistessquelette extérieur
breton
charles filiger
vitraux
pré-raphaëlien
pureté
le petit théatre de saint-brieuc a été construit lorsque jarry avait onze ans (en 1884 - opérettes à l'époque)
jarry passera des années en bretagne et, de sa sixième à quinzième années résidera à saint-brieuc
les carrières de trémuson
les saints assis de la cathédrale de saint-broque
la scatologie (potachique)
ontologie et "honte au génie", titre de la chemise contenant ses écrits de prime jeunesse -
Du dessert
quel est ce temps où d'un dessert je fis poème ?
d'une fille le sonnet de ma femme idem même
or rien ne vient maintenant que mélancolie
insipide et déjà bue telle âme à la liela brasserie qui abrita mon beau dessert
a été refaite à l'intérieur mais que sert
d'y penser tant je donne dix sacs au chasseur
je bois aux gustave et ne suis plus grand seigneur -
______________________________TELEHONTE
ces temps-ci les artistes du poste de télévision ont à se mobiliser pour deux causes
les sans-logis
les femmes battuesil semble qu'il y ait incompatibilité des causes après analyse du téléviseur, mais pourquoi donc ? car il y a de bonnes nobles-causes et de bonnes-causes suspectes, ainsi la maladie génétique est noble, mais la maladie du sida est suspecte, la femme battue est noble et la sans-logis est suspecte.
programme futuriste du TELETHON 2107 organisé par le ministère de l'innéthique (feu ministère de l'adnéthique) :
isolement du gène de la violence faite aux femmes
cryogénisation du gène de l'infanticide
salle blanche du gène de l'infidélité
isolation du gène de la pédophilie
camisole du gène de la racaille
découverte de la gêne des sans-logis
(direct à FORT-BOERINGHER) -
Courbette de saison
PEIGNAIT LES LAIDES MAIS FOUTAITphotographiait LES BELLES en audio-guide
si j'allais y voir
à noël sa peinture
et que j'attendais
des heures au grand palais
sans ticket coupe-queue
disons que ces gerçures
me rappelleraient les angelures
chopées par le peintre des givres
les mêmes givres chantés par Théophile Gautier
PEIGNAIT LES LAIDES MAIS FOUTAITphotographiait LES BELLES avec le soutien-gorge
bonjour monsieur monsieur
que faisait là cette diligence
les chiens diminués
les cervidés disproportionnés
les pieds hors-sol
et ce mot cynégétique
incongru en diable
non je n'aimais pas
à quoi bon figer les givres
PEIGNAIT LES LAIDES MAIS FOUTAITphotographiait LES BELLES autocritiques d'art
le nombril de la femme
au perroquet s'écaille
concentriquement sa
peinture vit encore
c'est mieux ici
il est bon à faire du cheveux de chevelure
digne de gorgone
mais surtout IL EST FORT EN POIL
PEIGNAIT LES LAIDES MAIS FOUTAITphotographiait LES BELLES de souvenirs en plastique
le procédé qu'il attribue dans un seul de ses autoportraits
à ses yeux consiste en reflets à la façon des obsidiennes
et signe l'inventeur du réalisme ébouriffé désespérant de vanités
PEIGNAIT LES LAIDES MAIS FOUTAITphotographiait LES BELLES cartes de presse
ai-je pensé -
Dibujo
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Trajet défense->blanche avec intermèdes dans le météorepolyton et paierie parisienne
sur l'esplanade des paysans en dimanche
la défense affiche d'éléphantesques anches
je prends l'escalator avaleur de mes cannes
offensé-je élégant qui à blanche cancane ?Oui il est 17h20 je suis très pressé
et je signale que si le musée de la vie romantique
ferme ses portes à 18h comme tout musée sa billeterie ferme plus tôt, en l'occurence 17h30.
sachez ensuite qu'il est bien accepté de payer par carte bancaire
mais pas en-deçà de 15€ (entrée 7€ pour Henner seul).
il y a un DAB en sortant attesté par le cafetier qui fait l'angle à la sortie.
courir tout droit en passant la grille pour prendre la rue d'en face
attention à la marche et à la traversée, courir jusqu'à prendre la prochaine rue à droite
puis au fond de celle-ci, à gauche le DAB. revenir en courant, reprendre son souffle,
éviter de parler à l'ouvreuse qui ferme comme à la supérette
mais qui n'a pas daigné indiquer le distributeur tout à l'heure, voilà.
méchante va... -
Nous parlerons du pays et des sentiments
Soir, mardi 23
A la fin d'octobre 2007 je me trouve dans l'exact milieu du segment dessiné par Gustave Courbet et Jean-Jacques Henner que je ne connais pas encore - ou si peu - mais que m'en restera-t-il? J'ai déjà fait mes emplettes de souvenir aux lafayettes. La vendeuse qui m'y conseilla un sautoir pour ma femme a été dans le collège où mon père enseignait les mathématiques. Surprise des dénombrements? des géométries? Je suis las depuis longtemps des histoires de professeurs mais poursuivi. Ainsi aurai-je dû couper l'autoradio hier avant d'écouter cet écrivain qui détaillait par le menu la psychologie du cancre. Je me rassure aujourd'hui avec ce cher Louis qui considérait le bénéfice de l'institution scolaire comme une trahison; la trahison sociale de son milieu. Je crois sans savoir me l'expliquer : trahison tout court. Plus loin encore que comprendre ne pas comprendre, plus forte que la perception chère à Spinoza, je revendique ma stupidité et ne cache plus l'air qu'elle me donne devant la beauté ou devant n'importe quel questionneur.
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Toute ressemblance
Entre les voitures du parking d'un supermarché
je vois un homme vaquer à lui-même.Je suis persuadé de reconnaître ce professeur d'université
en statistiques, accessoirement en langage Fortran.
Voilà deux fois que je l'observe à deux mois de distance, et
chaque fois il ne manque pas de laisser paraître qu'il compte les véhicules.
Sa vacance le rend inexistant et bientôt invisible.
Il va promptement de portière en portière,
ménage une pause erratique et réitère.
Je me dis que ce pauvre homme perd
régulièrement ici une demi-heure
pour retrouver sa voiture.
C'est le temps qu'il lui faut
pour ôter son manteau dans une auto
et retourner vaquer à ses occupations.
Entre les voitures du parking d'un supermarché
je vois un homme vaquer à lui-même.
A bien regarder et rectification faite; ça serait plutôt un voleur. STOP
END PROGRAM -
Expurgation, collage
"
En soupant lentement sous une treille brune
Dont les beaux muscats blancs luisaient au clair de lune,
Tandis que pour moi seul, dans la nuit, un oiseau
Chantait vers le tilleul, je pensais à Rousseau...
"
Léo Larguier (Rêverie, extrait)
"
Je voyais palpiter sa jeune gorge blanche
Une cerise fraîche entre ses seins glissa
Quels cris ! Elle la prit, elle me la lança
Et dans le noir feuillage à l'ombre bleu et verte
Radieux, je mangeai cette cerise offerte
Dure, glissante, et lisse ainsi qu'un beau rubis
Ah ! cerise de juin, doux petit fruits exquis !
Du bouton carminé, tiède, odorant encore
Des tiédeurs, des parfums de sa gorge
"
Léo Larguier (d'après "l'idylle des Cerises" dans les Confessions)
"
Léo Larguier soldat mystique ô brancardier
Les vers du caporal plaisent au brigadier
Ce secteur 114 est-ce Arras ou peut-être
La ferme Choléra sinon le bois Le Prêtre
Ici la fraise est rouge et les lilas sont morts
La couleuvre se love en la paille où je dors
Quand s'éveille la nuit la Champagne tonnante
La nuit quand les convois traînent leur rumeur lente
À travers la Champagne où tonnent nos canons
Et les flacons ambrés
Et si nous revenons
Dieu Que de souvenirs
Je suis gai pas malade
Et comme fut Ronsard le chef d'une brigade
Agent de liaison je suis bien aguerri
J'ai l'air mâle et fier j'ai même un peu maigri
Des braves fantassins je connais les tranchées
Où les Gloires de pourpre aux créneaux attachées
Attendent que nos bleus les violent enfin
Au nez de Rosalie épouse du biffin
Êtes-vous en Argonne ou dans le Labyrinthe
Moi je ne suis pas loin de Reims la ville sainte
Je vis dans un marais au fond d'un bois touffu
Ma hutte est en roseaux et ma table est un fût
Que j'ai trouvé naguère au bord du Bras de Vesle
Le rossignol garrule et l'Amour renouvelle
Cependant que l'obus rapace en miaulant
Abat le sapin noir ou le bouleau si blanc
Mais quand reverrons-nous une femme une chambre
Quand nous reverrons-nous Mais sera-ce en septembre
Adieu Léo Larguier ça barde en ce moment
105 et 305 le beau bombardement
Je songe au mois de mars à vous à la tour Magne
Où est mon chocolat Les rats ont tout croqué
Et j'ajoute mon cher style communiqué
Duel d'artillerie à minuit en Champagne
"
Guillaume Apollinaire
(lettre d'Apollinaire à Larguier, soldats sur le front) -
Boule de n'ai-je
Ai-je jamais aimé la vie les lendemains de l'avoir dit
hein ?Dans mon processus personnel de création (je me pince) je connais deux jaillissements. Le linéaire expansif (aucun vers ne sera changé chronologiquement, c'est un plaisir extraordinaire, facile et rapide) et le complexe interverti (j'intervertis beaucoup les vers et leurs mots... c'est long, très fastidieux mais amusant) celui-là est de la première espèce mais cela n'arrive que très rarement. Dans tous les cas, j'arrive à me surprendre.
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"bohemia after dark"
ô
B O H E MA
G
I
R
A
je t'ai vu brûler dans le chant de tes désirs
mon amour tu n'attends plus sur les bords du vide
notre couche n'est plus celle de l'apatride
le lit et le foyer sont fondés qui respirentici nous pouvons nous asseoir et boire enfin
de cette eau que nous aimons autant que nos yeux
nous partageons l'ombre ou l'horizon sous nos cieux
comme jadis le quignon d'un pain noir la faimvoilà chère combien je sais t'écrire encore
et pour être pardonné crois bien que je t'aime
toi qui m'ouvres matin les volets de bohèmenous avons si peu fait de chemin tous les deux
qu'un beau jour nous fondions une nouvelle vie
irons-nous dans la vallée sainte en cette vie
?