Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

drums abstract - Page 8

  • SMS

    J'ai lu hier que le gouvernement néozélandais autorisera dans les examens du secondaire l'utilisation par les élèves du langage dérivé du SMS, le métier d'enseignant va devenir vraiment difficile.

  • La statue

    medium_donatello_Small_.JPGjardinier binez-moi donc
    vous qui foutez quelle qu'onques

    entre effeuillée au jardin
    pour y mouiller ses chagrins

    ne forniquez donc qu'aux marbres
    tel prélat les culs trop glâbres

    je suis jalouse statue
    chaude les soirs sans vertu

     

    mouillez-moi comme se doivent
    mollement vos petits zouaves

    fourchez-moi la langue à fruits
    dans vos ruts de brute à truie

    venez me râcler le cul
    avec votre noeud tordu

  • L'ode à l'onde

    J'ai découvert hier soir sous la direction de Laurence Saltiel le poète belge Géo Norge (de son vrai nom Georges Mogin, Bruxelles 1898-1990). Cela s'est terminé en choeur et ainsi de mémoire
    "Si j'avais été sable j'aurais tenu la forme de son pied nu"
    Le vers est lent, long et délayé, il y avait aussi
    "Si j'avais été fontaine j'aurais connu le frisson de son pied nu"
    mais encore, cela commençait par "Si j'avais été lumière..." puis "Si j'avais été marre..."!
    Le choeur était constitué d'élèves féminins (un seul homme sur une dizaine) ayant travaillé depuis trois mois avec elle. C'était parfait, si je m'étais écouté je me serais levé. Les harmonies développées évoquaient "la mer" de Debussy dans l'apparition des choeurs, ou Ravel dans la répétition de ces quatres vers, la progression des nuances et les digressions harmoniques. J'ai remarqué aussi dans le choeur la présence de trois adolescentes protubérantes mais dès le début j'ai fermé les yeux. C'était la fin de la première partie elle a joué ensuite avec ses musiciens, mais pour moi c'est resté le clou sans quoi je n'écrivais pas.

    v, Laurence Saltiel
    dm, François Laizeau
    b, Benoît Dunoyer de Segonzac
    pno, Joël Bouquet

  • Turelure et colique

    soit un Chiassac le vers pissant :
    je suis homme aux chiasses de vent
    dérangé à la lune errante
    pipeau de poétastre chante

    P.S. c'est ma digestion de novembre, et c'est un peu lourd.

  • Extrait

    "
    ODIN

    Les coteaux cultivés et la vallée vers la mer étaient, classiquement, semblables à un pantalon de velours de travail, versicolorement rapiécé, lequel, pour montrer ses pièces, aurait fait le chêne fourchu.
    Au fond de la fourche, le bois de châtaigniers qui voilent leurs racines de fougères.
    Varia ne rencontra, dans son chemin descendant, que des plantes et des bêtes.
    Toutes redoutables.
    Sur le plateau, avant le versant, les janiques dont les fleurs d'or sont montées, pierre pour métal, en épingles d'émeraude.
    Les genêts plus bénins, mais artificiellement fortifiés d'abeilles.
    Les épines émoussées par le soleil renouvelées par les grandes lances des feux aux cendres d'engrais.
    Les cloportes méticuleusement cuirassés.
    Les escarbots de deuil crachaient leur sang, comme une cervelle fraîche s'éclabousse.
    Aux épines et aux flammes, la colline accentuant aigu sa chute, succédèrent les glaives des glaïeuls, des herbes tranchantes et les lacets de racines compliquées.
    Il n'y avait pas de grenouilles visibles, elle n'entendait pas leurs chutes dans des flaques,
    il n'y avait pas encore d'eau.
    Les herbes et la terre simulaient le coassement des bêtes.

    [...]

    Puis les fougères, bouquets de sabres étalés dans les plans d'un herbier, classés par rang de taille; comme des mains ouvertes, qui peuvent donc se fermer; comme des chars armés de faux qui ne marcheraient pas, mais tapisseraient l'intérieur d'un couloir en nasse où l'on est forcé de marcher.
    Et comme le gant tout en muscles qui est la pieuvre, fourrée de pustules.
    Qui ne sont pas des pustules, mais des spores : techniquement, des sores indusiés.
    Inoffensives.
    Mais visibles.
    La peur dont on ne peut se distraire est de l'inoffensif tout en décor.
    Puis, aux coquetiers de la mousse, sous des chênes, les œufs bizarres des vesses-de-loup.
    Varia aventura le pied sur une des petites outres de poison, plus molle qu'une paupière.
    Doit-on casser l'œuf de la Mort-Rock par le gros bout ou le petit bout?
    Elle se souvint que le lycopode, dans les théâtres, déflagre pour des apparitions et disparitions par des trappes.
    LOUPS.
    Ils trottent assurément sur les feuilles sèches.
    Il n'y a par terre que de la mousse.
    Mais s'il y avait des feuilles sèches on les entendrait trotter sur les feuilles sèches!
    Le bois sans soleil laisse aussi mal évader la Peur qu'une maison fermée.
    La fougère est la voûte à jour d'une cave, laissant voir tous les monstres des caves.
    Les loups n'y feront point de coupures à leurs pattes, hérissonnées de poils bourrus.
    Et leur gueule est beaucoup plus dentelée que toutes les fougères, quoiqu'elle manque de pustules aux dents.
    Les dents qui mordent ne se mangent pas entre elles.
    Varia ne se retourne pas.
    Elle sait si bien qu'ils sont là derrière elle.
    Sous deux voûtes d'allées de taillis, leurs poils et leurs dents en avant de leur forme d'ombre.
    Comme une paire de cils hors de deux grands yeux.
    Elle court
    Mais elle est arrivée.
    Emmanuel est dans une cahute de douanier à la crête de parapet de la falaise.
    "
    Source: L'Amour absolu, chap. VIII.
    Alfred Jarry
    par Christian Prigent

  • Recyclage d'argent sale (développement durable)

    Il y a de ça quelques années le photographe Yann-Arthus Bertrand proposait en avant-première son exposition "la terre vue du ciel" à la ville de Saint-Brieuc - en 1999 je crois. L'exposition n'avait aucun intérêt, sinon de préparer la distribution pour la décennie à venir de polluants agendas et de dire "faites comme moi, prenez un hélicoptère pour faire de belles photos", le même genre de message que celui de l'imbécile Nicolas Hulot dans les années 90. Pris de remords aujourd'hui par leurs propres gaspillages ils pensent s'acheter bonne conscience en rétribuant je ne sais quel fonds mondial sur un calcul savant de leur dégagement de CO2. C'est une manie bien française qui remonte au frère de collaborateur (avec les nazis), ce mondialement célèbre Cousteau, avec une nouveauté cependant : ils font de la pô-li-tic, Cousteau préférait éviter, vous comprenez.
    Je n'ai jamais vu ce film "Le grand bleu", je n'aurai jamais envie de voir une grande cause avec une grande musique du minable Eric Serra. Je dis tout ça car j'ai ouvert la télévision vers midi. Hulot est invité par Luc Besson chez Drucker. Ce dernier a été invité par Besson dans le Groënland pour y faire de la plongée...

  • Dewaere

    medium_dewaere.JPG"La salle était comble, Jean-Pierre, six ans, et Yves-Marie, trois ans, avaient crié très fort, avant le début du spectacle, qu'ils avaient un petit frère. Le public briochin a accueilli chaleureusement la nouvelle. Dès son premier jour, Patrick a été salué dans un théatre, par un tonnerre d'applaudissements".

    Extrait du canard local "Le Penthièvre". Briac Trébert (gast!) extrait les propos de Mado Maurin de son livre.

     

    ici gélodacrye

     

    Photo collection Mado Maurin.

  • Patch Uranus 5.0.2.36.565.454.54

    Dans "Uranus chevale de colon" j'ai longtemps cherché ce qu'il me fallait à la place d'un escabeau, au lieu j'ai trouvé le marche-pied, plus classe et chic. Mais il est trop tard pour changer ça maintenant.

     

     

    escabeau

                          marche-pied

                                                       escarbot

  • Un an de blog

    Monsieur le Maire,
    J'observe depuis quelques temps la tendance des lampadaires à s'exposer dans la posture de la crucifixion, j'attire votre attention sur ce point et vous voilà prévenu : j'irai fumer vos lampions.
    _________________________
    Lolita emboîte le pas de la femme-avenir puisqu'elle sera toujours l'avenir de HUMBERT HUMBERT HUMBERT HUMBERT HUMBERT HUMBERT HUMBERT.
    _________________________
    de la programmation par contraintes qui s'inspire des sudoku
    _________________________
    Vu la valve (Saint-Laurent-de-la-Mer)
    Je descends souvent par les "chemins de Louis Guilloux" au port puis à la mer. Aujourd'hui, dans le vent de la plage je me mets en quête de bernique et cela malgré mon otite. Le médecin m'a dit que j'ai les tympans "séquellaires" (mot inventé) et qu'il me faut éviter le sel et les fruits de mer. "Bernique" est un nom qui n'est pas de tous les dictionnaires. C'est un nom masculin dans Le Larousse 1961 qui indique son origine bretonne "bernic" alors qu'un dictionnaire plus savant le traite comme interjection. C'est donc le nom breton de la patelle, mollusque conique univalve qui se colle aux rochers au gré des marées. Il faut le décoller d'un seul coup de maître à l'aide d'un bon gallet et ne pas essayer à nouveau en cas d'échec car il se rétracte. Sa forme conique est remarquable et une fois décollé sa valve ne l'est pas moins. Lavée à l'eau de mer dans une flaque fraîche et salée de la marée descendante, elle est délicieuse.
    _________________________
    La souris verte et le clavier violet
    "Je [m]'attrape par la queue
    Je la montre à ces messieurs"
    _________________________
    Qu'aura donc le sens de cette phrase dans quelques années ?
    "Si vous faites un contrôle-molette sur les blogs vous changer la taille des caractères à l'écran."
    _________________________
    Les matins les plus beaux matins
    mais les soirs aussi
    j'appelle ainsi
    celle de mon lit
    astrée-pipeau
    je ne me rappelle plus les précédentes inventions
    _________________________
    (Chez Kate)
    Sifflera bien mieux le macho moqueur
    griotte.
    Quand je fais pipi,
    je m'autopoétise.
    La Nature à mes pieds m'est soumise.
    Je la foule.
    Je la souille aussi
    dans ces virils
    humus de conifère,
    qui sentent si fort
    à la fin des printemps.
    _________________________
    Dans son interview avec François Bazin (Obs de septembre je crois)
    Claude Allègre est l'auteur de ce tercet
    "Lionel, plus que jamais !
    Reviens-nous parce qu'inquiet, inquiet de l'état
    D'une gauche sans repères et désunie,
    Inquiet par la droite et Nicolas Sarkozy."
    _________________________
    Les chats roux
    j'ai la phobie des chats à tâches rousses
    la moindre d'entre elles sur l'un d'entre eux suffit à me glacer les sangs
    _________________________
    Cher Guillaume t'es tout nu sous ton pull dans la rue qu'aime bulles joli mumm
    _________________________
    Discours imaginaire du maire extraordinaire
    Notre commune accueille bientôt la plus fameuse
    fanfare de cavalerie de l'Histoire de France
    A cet effet les militaires occuperont exclusivement
    le dortoir des jeunes filles de notre
    collège pendant les vacances
    Familles soyez fières
    de préparer nos filles
    au don et à l'abandon
    Fillettes soyez grandies
    de l'honneur
    que vous rend la patrie
    en vous prenant
    vos lits

    Voilà des années
    qu'une portion
    d'un escadron
    (des fanfarons)
    prenait ses quartiers au dortoir
    des filles
    du collège
    d'un bourg
    de Haute-Savoie
    Les fiers à bras
    occupaient les chambres
    des grandes
    (ces dernières laissèrent
    des culottes sales
    des lettres brûlantes)
    Les autres dont j'étais
    auraient pour tout couchage et pour
    la première
    et dernière fois je le crois
    un lit de petite fille inconnue
    avec des remords criminels
    _________________________
    fin
     la fin
    à la fin
    tremblement
    image
    maniérisme
    Bartolomeus Spranger
    perception bistable
    illusion auditive = le chapitre VII jamais fait
    _________________________
    Bartok (Chez Virginie si je me souviens bien)
    une âme de violoncelle
    se passe lame scalpel
    c'est un temps criminel
    _________________________
    "Je longeai le chemin avec deux amis.
    Soudain le soleil se coucha.
    Je le ressentis
    comme un soupir mélancolique.
    Le ciel devint tout à coup
    rouge couleur de sang.
    Je m’arrêtai, et épuisé à mort
    m’adossai contre une barrière.
    Je vis le ciel enflammé,
    le fjörd et la ville
    étaient inondés de sang
    et ravagés par des langues de feu.
    Mes amis poursuivirent leur chemin,
    je tremblais d’angoisse.
    Et je sentis
    la nature traversée par un long cri infini."
    Edvard Munch

  • Ponts intriqués

    Le petit pont est perpendiculaire
    au double pont porte-jarretelle
    de deux grosses cuisses
    qui monteraient ou descenderaient
    vers la mer.

    C'est une petite route de campagne
    en plein centre-ville,
    au trottoir antique,
    aux racines perçant le bitume
    et à la pente raide
    sur une motte extraordinaire mais
    Briochine.

    au port voilà
    son sexe baie
    son téton tour
    son bassin

    P.S. Mon blog a un an et je remets les commentaires.

  • La dernière rentrée de mon papa

    les zazous et les zozos aimaient zazie

    les kakous et les cocos haïssaient les kakis

     maintenant

    les babous et les bobos jouent au baby
     
     et

    les papous et les popos ennuient papy

  • Uranus en cavale

    Episode 

    Uranus ne m'a pas dit comment elle avait fait pour arriver à l'hippodrome de la baie de Saint-Brieuc seule sans moyen de transport depuis Montsoreau. Mais je ne lui ai pas dit non plus ce que je faisais dans cette kermesse. Ainsi l'amour de cheval peut vous faire tout quitter sans questions. Le soir j'ai pris le wagon à bestiaux avec elle, je me suis arrangé avec la contrôleuse en lui expliquant que je voyageais avec une chevale. Uranus se mit à parler avec les vulgaires vaches du wagon, je n'ai pas compris un traître mot de leur conversation à la grammaire ruminée et je me suis endormi un moment. Pas longtemps, car nous faisions arrêt dans toutes les gares. J'ai toujours aimé les voyages en train et cette fois, couché dans le foin j'étais vraiment aux anges, au chaud contre l'ex-jument du colonel. Il n'y eut pas de changements, seulement des décrochages de wagons et des longs crissements dans la nuit campagnarde ou citadine, pas de contrôles mais du ravitaillement. J'ai bu l'eau d'Uranus j'ai mangé l'avoine tout comme avant. A l'aube, elle jouait à lire tous les tags inscrits sur les trains. Mon portable a sonné et toutes les vaches ont râlées, c'était ma femme.

    - T'es où ?

    - Je suis parti.

    - Au travail ?

    - Non, je quitte tout pour une chevale.

    - Arrête un peu ta littérature Paul, j'en ai assez.

    - Moi aussi.

    J'ai coupé mon téléphone. J'ai embrassé Uranus elle faisait des grand yeux dans les rayons de soleil qui passaient au travers des aérations. Je me doutais un peu qu'aucun train ne nous mènerait à Montsoreau.

    - Nous arriverons bientôt.

    - Oui.

    - Il n'y pas de train qui longe la Loire jusqu'à Montsoreau.

    - Nous marcherons à partir de Saumur, par les petits chemins.

    - Une marche de quarante kilomètres !

    - Vous aurez le temps d'évoquer le passé, monsieur le poète.

    - Quoi ?

    - Innocent. Votre femme nous a harcelé de textes téléphonés en charabia grossier, plutôt subtiles d'ailleurs une fois déchiffrés. Ils s'adressaient directement à celles avec lesquelles elle a supposé que vous êtiez.

    - Comment faites-vous pour ouvrir un si petit téléphone avec vos fers à cheval ?

    - Ne changez pas le sujet. Qui est donc cet éditeur dont parle votre femme et qui veut vous faire faire des poèmes à la gloire des villages de campagne ?

    - C'est une mauvaise passe et c'est tout ce que j'ai trouvé en un an de blog.

    - "Plaudublinec, j'aime euh ton bec" ! qu'il est bon ce poète !

    - Honte à moi, c'est un correspondant du journal local qui me trouve... Qui m'a trouvé génial.

    - Vous vous attirez toujours les ennuis, heureusement pour vous, nous arrivons, mais vous me raconterez ça tout à l'heure.

    - Avez-vous un ordinateur à Montsoreau ?

    - C'est le grand vert mon cher, terminé les papotages de blogs, finie la soupe. Là-bas vous allez prendre un crayon et du papier.

    - Un café avec internet peut-être ?

    - Et pourquoi pas du filaire sur l'eau de Loire ? bon, c'est parlé. Tenez-moi la bride aidez-moi à descendre, et puis ôtez-vous cette paille sur le dos, ça vous fera encore du tort, et n'oubliez pas de saluer les vaches.

    Saumur, la gare. La fière sensation matinale, et l'impression du minuscule dans le gigantesque fleuve. Nous allons passer le long pont.

  • Uranus, chevale de colon

    Episode 

    A l'état-major le propriétaire d'Uranus (colonel à la retraite), fait tout pour la retrouver. Il est dans le bureau de celle qui l'a succédé.

    - Et je vous dis qu'on a vu Uranus avec un margoulin passer le pont l'autre matin.

    - Sauf votre respect et l'avancement que je vous dois je ne peux rien pour votre canasson.

    - Vous êtes la commandante en chef de l'école de cavalerie et vous me parlez de canasson, quelle goujaterie !

    - Vous délirez mon vieux, personne ne peut-être goujat avec un bourrin.

    - Arrêtez, vieille bique.

    - Reprenez-vous colonel, reprenez-vous un autre whisky ?

    - Oui.

    - Vous savez depuis l'automobile, la motocyclette et l'ordinateur on fait un peu moins de cheval...

    - On peut lancer une recherche pour enlèvement d'une chevale de moins de quinze ans.

    - Vous savez bien que votre jument Uranus a passé cet âge.

    - Et qu'est ce que vous en savez ?

    - Mais elle ne pouvait même plus passer un obstacle sans faire sa bourgeoise, ou exiger un escabeau.

    - C'est vrai qu'elle était chiante.

    - A son dernier Carrousel elle a même voulu chanter !

    - Et alors ?

    - Mais vous l'avez rendue bourrique à force de la bourrer de médoc, elle perdait la tête.

    - J'avais un bon vétérinaire.

    - Comment ? ce dingue de médecin des armées est vétérinaire ?

    - Oui, au début il...

    - Ecoutez j'ai du travail, abrégez.

    - Vous devriez lancer un avis de recherche pour enlèvement d'une chevale...

    - Une chevale ? mais enfin voyons ça n'est pas français "une chevale". Ce que je peux faire c'est envoyer le signalement de cette personne à la gendarmerie. On peut éventuellement l'avoir pour du menu crottin sur la chaussée.

    - Vous voulez humilier Uranus une fois de plus.

    - Est-ce l'hôpital qui se fout de la charité ou vous qui vous foutez de moi ?

    - J'ai le nom du petit merdeux qui se promène avec Uranus.

    - Vous ne pouviez pas commencer par là, qui est-ce ?

    - Celui qui nous avait surpris dans mon bureau pour chercher les clés de la 4L du vaguemestre !

    - Ah, j'étais comment ?

    - Ne m'emmerdez pas.

    - Quelle fâcheuse histoire pour votre carrière...

    - Pas pour la vôtre.

    - Vous êtiez un dégoûtant notoire et ça sentait le box dans votre bureau.

    - Normal je montais tous les jours.

    - N'importe quoi, vous montiez n'importe quoi ! le vaguemestre, l'escabeau, la secrétaire et la stagiaire !

    - Hystérique !

  • La supérette

    Il y a une semaine j'ai appris dans "Le Penthièvre" (canard local) en devanture et dans la supérette du centre-ville, qu'Alfred Jarry a fait sa jeunesse à Saint-Brieuc (de 6 à 15 ans né en 73), et qu'à l'occasion du centenaire de sa mort l'association "22 : JARRY 2007" (joli nom) prépare des festivités.

  • Le palefrenier d'Uranus

    - Vous ai-je jamais dit que j'ai été le palefrenier d'Uranus ?

    - C'est moi.

    - Comment donc ? c'était la vieille jument du colonel de l'école de cavalerie, elle doit être morte aujourd'hui.

    - C'est moi !

    - Et pourquoi, alors, n'êtes vous plus de couleur jaune ?

    - C'est quand même moi.

    - Dans ce cas, racontez un peu.

    - Je suis Uranus, vous avez été mon confident...

    - N'inversez pas les rôles !

    - Le temps d'un Carrousel, vous avez été le plus doux et le plus aimant, je peux vous rappeler vos faits d'armes...

    - Etats de service plutôt.

    - Vous étiez dans le pupitre des tambours, vous avez fini par être mon unique palefrenier.

    - Vous étiez une vieille belle.

    - Pas si vieille, c'est le colonel qui était vieux. On m'a administré les pires tranquilisants pour qu'il puisse me monter sans se casser ce qui lui restait de couilles. Oh! Vous me faisiez les plus beaux damiers damassés sur la croupe, à la brosse à crin. Je vous aimais.

    - Vous rappelez-vous que je me suis endormi debout contre votre encolure ?

    - Oui, vous m'aviez sellée avec un tel art, c'était une sellerie d'arme datant du 19ème. Mais comment faisiez-vous pour être aussi prévenant tout en jouant de cet instrument qui me terrorisait ?

    - Nous traversions les douves avec nos tambours ! mais à la vérité j'avais dans la poche du genou de mon treillis un très gros livre de Nina Berberova pendant ce Carrousel.

    - Vous ne me l'avez jamais dit.

    - Vous êtes un cheval.

    - Que vous êtes mesquin...

    - J'avais d'autres livres et surtout d'autres musiques. Mais ce colonel vous battait non ?

    - Oui, il me malmenait et m'humiliait, moi qui était piquée, j'avais changé de couleur d'ailleurs. Il me traitait de "pute" et de "mol anus". Tout le monde avait vu que vous m'aimiez vous savez...

    - Un jour, en fin septembre je suis parti, c'était ma quille.

    - Sans me dire au revoir... On disait de vous que vous étiez sauvage et fou.

    - Ca s'est aggravé. Hélas. Et vous ?

    - Je suis dans un champ avec des vaches maintenant.

    - Où ça ?

    - A Montsoreau.

    - Je connais bien là-bas, et la nourriture ?

    - Ca va, mais... Et vous au fait ?

    - Je n'ai jamais touché à un seul cheval depuis.

    - Vous ? vous qui m'auriez mangée !

    - Ainsi vous regardez maintenant passer les trains, ça ne vous change pas tellement.

    - Vous êtes méchant, ça n'est pas ma faute si les filles et les femmes des équitants aimaient se faire prendre en ma compagnie, elles aimaient l'odeur de l'écurie, disaient-elles.

    - Votre odeur oui.

    - Et vous, toutes ces filles...

    - Arrêtez Uranus, je vous vois venir, je suis parti sans vous dire au revoir justement, à cause de cette vilaine jalousie d'un cheval pour un homme.

    - Je suis un cheval mais je pleure.

    - Foutaises ! voilà que vous faites les courses hippiques de village sans vergogne comme une vieille garce que vous êtes.

    - C'est pour vivre, je fais juste de la figuration.

    - A d'autres, je ne fais pas de course en sac pour survivre, moi.

    - Vous pourriez allez sur mon dos !

    - Ah! oui c'est vrai Uranus, je ne vous ai jamais monté...

    - Faites-moi plaisir...

    - Oui ?

    - Ramenez-moi à Montsoreau dès ce soir.

    - Vous reste-t-il des selles d'armes ?

    - Vous verrez bien.

    - On ira à l'abbaye de Fontevrault ?

    - Oui.

    - Mais ils ne laisseront jamais entrer un cheval !

    - Et l'accès handicapés c'est pour les chiennes ?

    - Très drôle Uranus, en tous cas dites-moi un peu... Comment allons nous faire ce soir pour vous mettre dans ma voiture ?

    - Vous allez me payer le train mon cher, et vous irez avec moi. J'ai besoin d'un palefrenier.

  • Des nouvelles du jeune pianiste

    Il se plaît là-bas, l'école est bonne et il est même obligé de faire du classique. Ca lui fera les pieds, je me souviens qu'il n'avait pas daigné écouter, parmi les disques que je lui avais prêtés, les sonates de Scarlatti interprétées par Horowitz. Je me rappelle aussi du battement de ses pieds sur du 9/8 je n'ai jamais vu ça (mais rassurez-vous je n'ai pas vu grand-chose), et sa mère qui trouvait qu'il tapait trop fort sur son clavier ! la mention d'un bac S en poche et le voilà parti. Il m'avait demandé que faire, partir ou rester ? je lui avais dit qu'au royaume des aveugles les borgnes étaient rois et qu'il lui fallait donc partir. J'imagine ses journées et je l'envie naturellement.

  • Intersigne 2 (la raie verte, le café arabe, la danse et la musique)

    Ce matin, au petit déjeuner j'ai très bien observé pour la première fois une raie bleue sur le tronc du pin face à la fenêtre - entre la mer et nous - largement un siècle après les premières chinoiseries en peinture (et même cinq années après Yvon Le Men). Je crois bien que la lumière de novembre est propice à cette coloration troublante.

  • Berceuse à la Boby

    petit coco
    est un coquin
    qui fait écho
    chaque fois qu'un
    peu de piano
    fait le quinquin
    dessus la peau
    en baldaquin
    de maman Peaux             tendues tambour
    c'est un taquin
    dans son tango
    mieux qu'un péquin
    dans un paso

    P.S. c'est le début du huitième mois, je dois vite composer maintenant sinon ça sera 'dodo l'enfant do' beurk.

  • dum doum doom

    ainsi la vie bat
    n'a pas dit Lubat
    et tourne la mort
    d'innocentes biches
    musettes aux cors

    c'est faux
      dans la friche

    c'est fer de l'enfer
    qui s'abat sur vous

    la tôle emprisonne
    dans les fossés froids
    cette mort mignonnes
    s'est trompée de fois

  • Etat avec rupture ?

    Inspecteur départemental
    Inspecteur
    Inspectrice
    Contrôleur principal
    Contrôleuse principale
    Contrôleur principal
    Contrôleuse principale
    Contrôleuse
    Contrôleur
    Contrôleur
    Contrôleuse
    Contrôleur
    Contrôleuse
    Contrôleuse
    Agente C
    Agente C
    Agente C
    Agente C
    Agente C
    Agent C
    Agente C
    Agente C
    Agent C
    Agente C
    Agente C
    Agent C
    Agente C

    Je me suis rendu au centre des impôts mardi dernier.
    Je m'ennuyais avec mon numéro d'attente donné par la machine
    quand j'ai surpris sur un mur ce poème extravagant.
    La fin est terrible,
    le C porte l'humiliation des catégories inférieures
    valorisées (à ce qu'elles croient, les pauvres)
    par la féminisation du mot "agent".

    sucre poudre pack 750g   7.54
    creme entiere bouchon x3,60cl  15.09
    pois extra fin, 1kg   9.51
    6 crepes fraiches   12.46
    pancakes x10,350g   10.89
    yoghourt nature x16,2kg   14.89
    radis rose    6.95
    dattes deglet nour,500g   8.92
    confit.fraise b.maman,.37kg  9.25
    pampryl orange,6x1l   44.08
    carotte botte    10.95
    calamars romaine,500g   14.04
    pate a pizza ronde 260g   9.77
    pain rond coupe 400g   5.90
    pate feuill. derouler pb,230g  5.97
    essuie-tout,4p    4.99
    farine ble kg, 1kg   3.67
    olives noires aromates   6.23
    crepiere alu diam 25   36.34
    eau isabelle 6x1.5l   5.90
    double concentre tomate,400g  2.49
    mayo fine et douce   8.07
    stick & bretzels tubo,300g  9.90
    avocat fuerte cal 16 236/265g 2x1.00 13.12
    mangue     9.84
    clementine feuille   10.95
    fruits poids variables   9.58
    dejeunettes x4    4.92
    legumes poids variable   1.18
    poire beurre hardy   7.22
    fromage coupe    22.76
    champignons    5.38
    lot de kiwis 3+1G   8.86
    riz long basmati, 1kg   8.99
    confiture myrtille,370g   8.72
    legumes poids variable   7.41
    dejeunettes x4    4.92
    coeur de palmiers 1/2,220g  9.45
    fruits poids variable   8.07
    tradition moulu -1grt,4x250g  24.53
    papier hygienique blanc,12p  14.23
    torsades -15% grt,3x500g  12.46
    spaghetti -15% grt, 3x500g  12.46
    legumes poids variable   8.33
    endive     14.82

    Ticket 03/11/06
    MERCI
    DE VOTRE VISITE
    KENAVO A BIENTOT

    Je ne fais pas mes courses chez Fauchon (trop loin),
    il fallait lire les prix en francs.

  • autoportrait

    medium_sienne1_Small_.jpg

     

     

     

     

     

     

    medium_sienne2_Small_.jpg

     

     

     

     

    ... my wife ? 

     

  • Bernard Frank

    Les petits pois avec du foie de veau étaient son plat préféré dans sa jeunesse. Récemment il faisait une drôle de chronique sur les derniers écrits de Stendhal, une autre aussi me marquait à propos des libertés qu'on peut prendre en grammaire ou en orthographe. Il donnait l'impression au lecteur de lui être familier ("je ne suis pas chez moi avec les autres")... Faudrait que j'essaie le foie de veau avec les petits pois.

  • les livres de lait (texte inexploitable)

    Où je crois prendre les mots la poésie prend.
    Je revois le pavé coupé dans la tome de croûte polychrome.
    Je revois la lunette sur une étendue liquide et blanche d'où s'échappe l'incroyable odeur de lait.
    Le mont Palatin n'est jamais qu'un feuilleté de briques pralinées.

  • Poème itératif (avec appel récursif)

    medium_gym_Small_.JPG 

    Gymnopédie
    J'aime mieux aujourd'hui
    Ce que j'étais avant
    Cependant que d'avant
    J'aurai mieux aimé ce
    Que je suis aujourd'hui
    Gélodacrye

     

     

     

     

     

     

     

    Musée des Thermes (couvent des Chartreux) sépulture

  • 2. Ecoute de Vincent Artaud, album Artaud (B.Flat/2004)

    où sont mes vierges en Paris
    dégagées des fontaines
    tombées des porcelaines

    à l'éclaircie des laiteries
    ciel nuageux d'oreilles
    dans le simple appareil
    montent leurs bruits vaporeux oui

    3.
    tiens après avoir écouté le solo de Pierrick sur Downtown
    j'irai acheter mes steacks chez son cousin de boucher

    1.
    entrée sept huîtres de Cancale
    plat soupe de poissons
    dessert bière

  • arbre historique

    dans ton épaisse écorce et noueuse
    j'ai déchiré les croûtes scoriacées
    pour humer tes bois lisses et humides
    car tu es mon chêne et nous nous buvons

    il y a là un puit de sourcier
    une rosée même à l'été
    un ru fangeux

    petit j'y ai grimpé
    et planté de gros clous
    en me faisant plus mal que toi
    tu es boursoufflé par les élagages ratés

    avant que mon père dans ce champ y mette sa maison
    des paysans t'avaient choisi martyr
    maintenant sont à ton pied
    les déchets organiques
    de ce qu'il reste
    d'une famille

  • La lourde de l'enfer

    petits gonds de Cunégonde
    engoncés se dévergondent
    si jaloux que se défende
    petit con de la plus grande

    l'orageuse Eugénie branle

    mes infantes muses tendres
    qu'un tounin gronde j'abonde
    montée qu'est ma lourde aux blondes