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Le jazz prend Racine

Erika Stucky fêtait ses 40 ans hier soir, comble du petit bourgeois, dans un théatre à l'italienne. Mais Erika fait tousser et dans l'intimité de ce genre de théatre il valait mieux avoir l'esprit ouvert. Ce n'est pas du jazz, c'est comme un "verbeux vagabondage" avec une performance vidéo sur la reprise de Presley où elle chante en se regardant filmée à casser une solide guitare le temps du morceau. Sa voix a la supériorité, et surtout elle a deux brillants musicens qui ont cette apparente facilité de la précision niaise, en place avec un tuba et un trombone qui ne se regarde même pas elle livre un répertoire exubérant. "Vous ne me connaissez pas" dit-elle en préambule "Peut-être vous m'avez googlée".

Les Fat Kid Wednesdays partent comme un trio de plus (as-ts-ss/b/dm) mais campent la mythologie dès la première mesure. Il n'est pas question de révolution ni de leçon comme lorsque nous soupons régulièrement avec certains jazz européens.  Encore une fois la preuve est faite par la batterie qu'elle n'a pas traversé l'Atlantique comme le chewing-gum. Tous les batteurs français qui voient ce batteur doivent rêver jusqu'au dernier de posséder un son pareil, une telle maîtrise en étant aussi jeune ! Cela m'a rappelé le jour où j'écoutais pour la première fois le trio de B. Marsalis avec Jeff T Watts (fin des '90), j'estimais dès lors avoir été trompé. Comme Lautréamont disait en son temps à propos des poètes; rien de neuf depuis Racine, on se rattrape ici en les écoutant de toutes les fadaises imposées depuis les racines de la mythologie noire. Ce batteur a l'aplat de Baby (unisson), le fracas de Chick, la danse de Gene, le swing de Cozy, le rock de Papa Jo et la continuité de Big Sid.
Il manquait peut-être un peu de l'architecture de Max et de l'illusion de Kenny ?

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