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drums abstract - Page 12

  • Lac artificiel

    Tel un fond de vase qui pue
    Coule l'invisible Blavet
    Alimentant sa retenue

    Elle on l'assècha pour de vrai

  • Fiction érotique

    J'ai deux bizarreries sous les yeux. La première est un livre de science-fiction que j'ai depuis plus de dix ans "Le travail dans vingt ans" (Commissariat général du plan, octobre 1995 éd. Odile Jacob/80 F) cela m'est revenu comme son auteur Jean Boissonnat signait l'éditorial dans le Ouest-France (oui comme le oud) aujourd'hui et tirait des leçons. La deuxième, je m'en vais vous numériser un bout comme la première d'ailleurs.

    Bizarrerie 1
    Au hasard et en 2015 : l'état donne un grand coup de jeune au Code du travail qui devient le droit du travail et de l'activité. Et dans la préface... La Commission a choisi de construire quatre scénarios qui permettent de présenter quatre types de combinaisons. Chaque scénario se veut le plus cohérent possible. Tous les quatre permettent d'explorer des voies suffisamment contrastées pour aider à la décision. Le premier scénario dit de l'enlisement retient comme hypothèse : un environnement international peu coopératif (le projet européen avorte); des comportements individuels de repli, privilégiant le revenu par rapport au temps, une incapacité à faire évoluer la répartition entre temps de travail et temps libre; une segmentation rigide du système productif; aucune remise en cause du système institutionnel et juridique du travail; un État condamné à jouer en même temps le rôle de gendarme et celui de providence. Dans ces conditions, la France continue de s'épuiser à endiguer le chômage qu'aucune reprise économique ne parvient à résorber, et à financer la survie des laissés pour-compte. Chaque élection reste l'occasion de condamner le passé au nom du chômage et de promettre l'avenir en recommençant ce qui a déjà échoué. Jusqu'au jour de l'inévitable explosion. Voilà pour le premier scénario.

    Bizarrerie 2
    ln una sola seduta ho fatto due volte. Cio non mi succede mai chiavando. Quando mi si chiava, non ho fatto ancora nemmeno una volta, a malapena comincio a riscaldarmi ed ecco, zick-zack, il benedetto signore ha già sborrato, l'uccellone è uscito fuor della gabbia, ed io rimango fritta. Nell'altro modo, al contrario, io sborro due, o tre volte prima che l'altro abbia fatto. Ce sont là les paroles relevées par un bien obscur auteur (début XXS) d'une jeune fille enivrée par le coïtus in ore vulvæ (Confession sexuelle d'un anonyme russe, éd. Allia).

  • Flocons d'ogre

    tes veines sont toutes roses
    dans les marbres d'Estremoz
    ton sang a le goût d'acier

    mais ce marbre de Carrare
    te fais le sein plutôt rare
    et le sang au goût de neige

    des nævus de nacre irisent
    ta peau de fillette à Pise
    dans mille éclats de Michel-Ange

  • Chyracuse...!

     Chyracuse mes poésies et ma germinale crinière de n'être point comprises,
    Avant que ma jeunesse s'use
    Et que mes printemps soient partis
    J'aimerais tant voir
    Chyracuse
    Pour m'en souvenir à Paris.

     Chyracuse mes ambassades d'être un exil,
    Voir les jardins de Babylone
    Et le palais du grand Lama
    Rêver des amants de Vérone
    Au sommet du Fuji-Yama.

     Chyracuse mes cabinets de n'être que du vent,
    Voir le pays du matin calme
    Aller pêcher au cormoran
    Et m'enivrer de vin de palme
    En écoutant chanter le vent.

     Chyracuse mon fol amour,
    J'aimerais tant voir Chyracuse
    L'île du Diable mon Président
    Et les grands oiseaux qui s'amusent
    A glisser l'aile sous le vent.

    Henri Salvador remix des paroles de Bernard Dimey

  • Climax (été 1956)

    Clifford a traversé le paradis aux blancs
    incarcérés dans la tôle aux vitesses folles
    lui Richie et sa femme sont morts sur le champ
    sans avoir un dieu noir sans avoir la parole

    c'est le vingt-six juin dix-neuf cent cinquante-six
    au matin qu'un soleil je crois vous a occis
    dans l'auto vous dormez tous sauf la conductrice
    roule à un max Elkhart Chicago depuis Philly

    Max apprend la nouvelle et perd alors la muse
    plus de cymbale en son matin de grille bleue
    sans le voir en sons! c'est le batteur aux morts qu'usent

    les cuivres fondus dans les sangs et les soleils
    ô Clifford Brown souffle encor pour nous une bounce
    la gertrudes bounce à l'opéra pour quat'sous

  • éclipse

    jamais le soleil n'a léché la lune
    car c'est un ancien et elle est moderne
    non de pécheresse je ne vois qu'une
    pendant le midi sur la méridienne

    ...
    voilà que le vent se met à souffler
    ...

    comme une haleine et les horizons flambent
    doux comme les soirs d'été en septembre
    le silence à nos langues s'est noué

  • Suivre l'anneau de moebius

    elle me regarde livre
    je m'écris à l'envers
    dans son regard qui m'élivre
    elle me passe l'anneau noueux et double
    du ruban de ses lèvres
    je suis dans ses lèvres
    je suis ses lèvres

  • MOI ROI de villepin du printemps deux mille six

    sur du bon vingt-et-un vingt neuf sept
    je paraphe au quarante neuf trois
    les journaux d'olympe de MOI ROI
    dominique-aux-dominés l'esthète

    je suis candidat dans quelques mois
    mais déjà chanté par les poètes
    vrais dont je suis et auxquels je prête
    ma germinale crinière aux lois

    que ne sommes-nous tous des poètes
    des ricains des épagneuls ? ô peuple
    l'espoir est dans le c r s pleutre
    crois-moi tais-toi et marche aux sornettes

  • Les écrivains de mars (2)

    C'est un grand jour pour les bretons, le Centre culturel de Rennes est inauguré. Voilà une petite génération depuis le lancement du projet en 1992 qu'on en parle. Cela s'appelle "les champs libres" et se trouve à proximité du parking du champs de Mars et du palais des sports bizarrement désigné "le liberté". Frank Gerhy (Guggenheim de Bilbao, dont les premiers dessins ont été réalisés en février 1993 pour une livraison en 1997) avait concouru puis déclaré forfait, et finalement ce fut Christian de Portzamparc (cité de la musique, tour LVMH à New York) qui l'emporta. C'est donc de lui ce dôme et cette pyramide à l'envers posée sur un dolmen immense. Le dôme abrite la science (planétarium) et la pyramide inversée, la bibliothèque. Tant d'années de travaux, d'ironies et de supputations voilà donc 'la vache contaminée ai-je facilement pensé. Cette petite génération correspond à ma page noire, c'est un grand jour.

    Rennes est une ville pleine de promesses, mon père m'emmenait voir l'anneau de Moebius devant la faculté des sciences, c'est une sculpture. Je n'y ai pas vu la même chose que lui. Hier soir en écoutant une nouvelle de Philippe Besson lue par Arnaud Cathrine lorsque je l'ai entendu dire anneau de Moebius je me suis rappelé un de mes "poèmes" perdu par ma future femme. Un jour je travaillerai à me soulager de cette limite à l'infini que représente pour moi la femme. Hier soir donc, je suis sorti voir un écrivain (Arnaud Cathrine), c'était bien.

  • Le dessert (inachevé)

    ma crême au réglisse traîne en son caramel
    la grise mine et porte pâle en son carré
    d'assiette la défaite des radis salés
    veut-elle qu'un pissenlit prenne la cannelle?
    ma crême au radicule en a l'heur et le couvert
    malgré l'apparat au café du champ de foire
    mon voisin porte costard plus qu'ostentatoire
    et ma crême grise le ciel de fin d'hiver

  • Les écrivains de mars

    Hier soir j'ai été voir Jean-Marie Berthier (chez Fanlac) dans une rencontre organisée par la fédération des oeuvres laïques du département. Des enfants ont vu le poète en chair et en os. Il a lu ses poésies choisies dans la maison Louis Guilloux, ainsi que l'animatrice ayant choisit les siennes. Il en a profité pour nous annoncer que son éditeur lui voulait une anthologie. C'est bien ce que je voulais voir, peut-être pas une étoile de la poésie mais au moins un vieux sage. Le moment le plus saisissant de la soirée a été qu'il dise sa crainte que la poésie puisse s'en aller, après nous avoir raconté le départ de ses deux enfants. Enfin sa lecture et diction étaient infaillibles, de même pour la (sa) très maîtresse animatrice.

  • Ma ville

    ma ville à rime
    regarde toi!
    regarde moi tes ponts!
    ma ville armure en poésie

    ponts en fer
    ma ville en rime

    regarde moi tes ponts!
    ponts de terre et de brique

    tes ponts en
    tes ponts armés

  • L'horripilation

    elle travaille à l'écart
    en caressant nos épaules
    et travaillait à l'école
    quand nous caressions les poires

    elle travaille à la peine
    comme le prêtre à son prêche
    elle travaille à la chaîne
    comme qui lèche une pêche

  • Vision triptyque (fin)

    la pointe aime se vautrer devant
    la mer offensée dans son
       fer blanc


    mon tourment s'est morcelé d'horreur
    dans la plaie fractale en son
        honneur


    la pointe est un point comme les autres
    voué à perdre pôle son
          apôtre

     

    (P.S. figurez-vous que j'ai bien reçu de ma banquière le recommandé tant promis, et j'irai le chercher demain chez la postière)

  • La générale de la Rance (vision 2)

    hier soir la Rance fit un tollé
    las son barrage s'est écroulé

    hydraulique turbine obsolète
    caduc viaqueduc de vague en-tête

    l'aquatique croupière aux embruns
    aura tu le radôme aux chagrins

  • Vision 1

    le caducée crucifié éclaire de vert
    la statue cautérisée au marbre solaire

    je sais bien que du petit haut de leurs treize anges
    nos icônes n'aiment rien tant que Mickey l'ange

    leurs plaisirs cautérisés à l'huile solaire
    vengent Michel-Ange_dont le marbre mousse en l'air

  • REMIX 15BipsPerVers

    a-t-elle la voix qui creuse aux tremblements avant-coureurs
    telle la mer aux ravages déferlant sur nos malheurs ?
    estomac accroché au vice et au jouit de nos oh! hisses
    qui bave à la poupe et crache toute l'écume d'épices