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220. Moment's notice

  • les branchies ont des virgules elles

    parfois quand le schiste est bien détrempé et qu'il fait humide comme jamais en juillet des petits morceaux se décrochent de la paroi et tombent sur les plages dorées en se délitant comme un mille-feuille sous la simple pression des doigts c'est très joli et brillant comme des écailles de poisson et cela laisse sur les mains la même odeur que les cymbales

  • "Contentement durable"

    J'ai passé mon heure au cabinet à lire Mellin de Saint-Gelais et Eustorg de Beaulieu quand m'amie m'en sortit, elle pestait après mon incroyable durée mais louait la lunette chaude.

  • homme au logis (sans reproche)

    j'ai marre !
    à faire la poésie dis
    je dis que
    j'ai marre

    alors je fais le tambour
    pis quand j'ai assez balayé
    (mon tambour à pédale est rétro)
    je remets la poésie

    mais là ça vire au marre de marre

    et je regarde par la peinture
    lourdaud qui prends mon ballet

    j'ai paressé rien n'a avancé assez
    mon amour je rétropédale

    mes filles regardent la télévision
    j'ai pas dressé rien n'a assez avancé

    or dînatoire
    j'y fais du bidon et des répétitions
    dans les relations d'approbation
    mais c'est pas possible que je voudrais écrire un balai

    rêve oyons
    ou faire une pièce aux tambours tremblante
    dès qu'on y est la musique de la chambre
    voilà du poisson nature aux yeux gros qu'est

    mort

    qu'enfin je vais mitonner

  • La taxe carbone me ravit partout où je la trouve

    Un cheval est mort à Saint-Michel-en-Grève, était-il syndicaliste ?

    "La prolifération accrue des algues vertes, sur certaines plages des Côtes-d’Armor, inquiète les élus. [...] L’accident récent, vécu fin juillet par un cavalier aux environs de la plage de Saint-Michel-en-Grève a relancé les inquiétudes [...]. Pris au piège dans une zone mouvante, le cheval de ce dernier est en effet mort d’un oedème pulmonaire selon les premiers résultats de l’autopsie, sans que ni eau ni vase n’aient été retrouvées dans les poumons. Les algues vertes peuvent-elles donc tuer ?" L'humanité 10 août 2009.

    Quelques années plus tôt à Hillion des chiens (pas plus de deux) sont morts dans les mêmes circonstances, ces quadripèdes ont des maîtres qui ont des gueules (au bord de la mer; des grosses), des jean-marie de l'écologisime avais-je pensé alors. Mais je m'aperçois que l'écolo français trouve que l'écolo breton est trop vaseux, l'heure est donc grave et le touriste passe son chemin.

    En réalité l'algue verte ça sent trop fort le caca, ce qui relativise le combat écologique et renvoie inmanquablement à notre visionnaire Alfred.

    Saint-Brieuc des Choux (Alfred nait en 1873 et est élève au Lycée de Saint-Brieuc d'octobre 1879 à juillet 1888. À partir de 1885, il compose ses premiers poèmes et comédies en vers et en prose, qu'il conserve dans un dossier qu'il intitulera, probablement en 1897-1898, Ontogénie.)

    À Saint-Brieuc des Choux tout est plus ou moins bête,
    Et les bons habitants ont tous perdu la tête.
    À deux lieues est la mer, à deux pas les fumiers,
    Et, du matin au soir, d’innombrables pompiers
    Promènent en tous lieux leur pompe brévetée (sic).
    Grâce à Rouget, pourtant, l’odeur est supportée.
    Parlons donc du lycée ! Au premier rang, les pions.
    Combien dit-on contre eux de malédictions,
    Quand le méchant Sicca, d’une voix bien revêche,
    Gronde, l’une après l’autre, et la Tête-de-Seiche,
    Autrement dit Roupias, et son ami Pasfort.
    Pasfort s’en gêne peu : pas plus mal il n’en dort.
    Mais il n’est plus ici : laissons donc cet élève.
    De célestin dans l’air parfois la voix s’élève,
    Qui vous hurle bien fort, avec des yeux grognons,
    Tandis que les gamins lui jettent des trognons :
    « J’ai des papiers de toute espèce ;
    J’en ai de propres, de souillés ;
    À bien bas prix je vous les laisse ;
    Je vous en prie, achetez-les. »
    Les jours d’inspection, toujours Monsieur l’Estime
    Et l’examinateur vous font un bien grand crime
    De ne pouvoir leur dire (oh ! sans les agacer !)
    Ce qu’est le radical, mais il faut les laisser.
    Ce qui me plaît le plus, c’est, pendant les vacances,
    D’aller me promener, mais non d’aller aux danses ;
    Et, si vous m’en croyez, répétez avec nous :
    « Ah ! quel triste pays que Saint-Brieuc des Choux ! »

  • Jarret pas

    Les derniers événements de la ville de Saint-Brieuc (championnat national de bicyclette et festival international de tambour) me rappellent que j'aurais tant aimé être tambour-major et jarryste.

  • Similitudes

    Se rappeler le passage des groupes Omry le 28 mars dernier à Lamballe, et Next le 2 avril dans le petit théatre de Saint-Brieuc.

  • En selle

    Je me donne dix minutes pour écrire.
    Restent     trois.
    J'ai lu un réglement de tremplin pour musiciens amateurs.
    Ouvert le myspace, fermé le foutu facebook. Regardé le compteur de ce blog. Surprenant...
    J'ai pensé auparavant au matin où   j'ai pensé sérieusement n'avoir jamais mieux et tant aimé que moi.
    Quelle honte !
    Les banques et les religions ont fermé.
    Tiens    je viens de trouver :
    Rémi, Aldo R.
    Reste une minute.
    J'ai commencé un unique fichier    texte depuis la création de ce blog,
    J'y remets tout.
    Top.
    "Site en maintenance.Please retry later"
    Ok.
    A demain alors,
    Bonne nuit   gros machin.

  • Zéro de rentrée

    Je passe en auto devant le lycée, les élèves ont l'air de vieux, les nanas ne cherchent même plus à jouer les vieilles. Cela provient sans doute de la synchronisation vestimentaire imposée et de la météorologie calamiteuse de ce matin. Hors maintenant il fait beau. Les mines soucieusent ne collent pas avec l'horaire de sortie, que se passe-t-il ? Je cherche du coin de l'œil un professeur pour vérifier ce que je craignais, voilà un petit, tout guilleret avec un sac en bandoulière... Et je me rappelle ce que disait Gracq; grosso modo : en bas il y avait les sixièmes plein d'énergie et en haut les term; des grand-pères à côté. Je dis ça car j'avais mon bébé dans le rétro. Et Vigo. D'ailleurs et ça n'a rien à voir, j'ai pensé à lui en lisant et relisant, "les jours et les nuits" et en comptant deux fois le mot "cinématographe" ce qui pour l'époque et pour la tendance autobiographique est un message assez clair.

  • Waltz with Bachir

    Jour de soldes dans une grande enseigne commerciale samedi dernier, j'ai trouvé un disque de Solomon Ilori datant de 1963 dans lequel une réédition récente chez Blue Note a ajouté le quintet de D.Byrd/H.Laws/C.Perkinson/B.Cranshaw/E.Jones impliqué dans le projet d'Ilori. Cela m'a coûté trois euros cinquante. De Solomon j'ai écouté Follow me to Africa un intéressant mélange de flûte et de tambours africains. À cette écoute me revient alors à l'esprit Le joueur de fifre... et aussi d'avoir connu dans la cavalerie un raciste qui jouait du tambour avec dextérité, il répondait au détonnant patronyme de "Soulémagne". Le tambour vient d'être réintroduit dans les conservatoires nationaux en avril dernier, alors qu'il en avait été exclu en 1815 par la terreur blanche qui interdisait de conservatoire les instruments accusés d'avoir porté la Révolution. Ce soir de même jour, j'allais voir le très beau film de Folman.


    Exergue de l'Histoire de Beyrouth de Samir Kassir (2003) :

    "
    Vous connaissez le Liban ?
    Je secouai la tête.
    - Le soir, le ciel est comme du vin, et les ombres qui tombent sur les terrasses sont nimbées de lumière violette. Au-dessus de votre tête, des plantes grimpantes : des treilles de vigne et d'autres plantes qui ont de grosses fleurs parfumées. Tout est silencieux, chaud et doux : l'atmosphère même dans laquelle les grands mythes sont nés. Et les images que vous voyez par les yeux de l'esprit vous semblent plus réelles que la chaise sur laquelle vous vous asseyez... Je donne dans le lyrique, comme vous pouvez voir.
    " Eric Ambler, L'affaire Deltchev (1952).

    En chapitre liminaire du livre de Kassir on trouve la première partie nommée les yeux de l'esprit.

  • Les temps changent

    Le pianiste Esbjörn Svensson du groupe E.S.T. est mort d'un accident de plongée "dans l’archipel de Stockholm" (Libé. 17/06). A-t-on jamais vu un jazzman mourir d'un accident de plongée ? C'est nouveau, et d'après H. il en ira de plus en plus ainsi... Qu'a-t-elle voulu dire ?

  • Dernier déménagement

    Deux jardins minimalistes l'un plein sud et l'autre à l'arrière.
    Boucher à deux cent mètres.
    Une cheminée, du gaz de ville.
    Du polychlorure de vinyle,
    mais restent encore au nord quelques croix aux fenêtres, Alfred.
    Du style et de l'âme, datation du temps des yoyos.
    Ecoles, conservatoire, collège, lycée, gare à 20mn à pieds.
    De la pierre et de la solide, de taille, en granit bleu.
    Remarquable faïence dans les toilettes : Vénus peut-être ? lave-main en forme de coquille Saint-Jacques.
    De l'escalier et des niveaux mais éjectables avec les enfants; comdamnables même.
    Couvreur passé hier; a laissé quelques ardoises frustes au fond du jardin.
    J'ai bien étudié la maison que je viens d'acheter en pensant y vieillir.
    Pas du neuf, horreur.
    Un circuit pédestre passe à l'angle, la maison de Louis au bout de la rue.
    Exposition sud. De la belle vue sur le monticule du tertre en suspension sur la vallée qui donne elle sur la mer.
    Rue d'un poète, pas de circulation, ligne de petit bus sur la rue paisible avec au devant un minuscule square et son banc.
    Un garage, mais qu'en faire ? un chargeur de voiture électrique ? une entrée pour le piano ? une chambre ? un salon marocain ?
    Des voisins mitoyens sympathiques et lecteurs, déjà jeunes retraités, très bon signe.
    De la cave, impensable une maison sans cave.

  • Achat d'échelle

    pourquoi tant le sec me grève
    ne pas écrire me pèse
    et quand le rond stipendie
    jà tout mes pieds j'arrondis
    c'est l'assèchement lacustre
    je m'endette pour des lustres

  • Premier mars

    Croque-vie ce notaire
    Lit tout Harry Potter
    Mais aussi l'acte
    En présence de, et né à
    ...
    Il s'interroge :
    Mirambeau me rappelle
    Quelque chose
    (Ne l'ai pas dérangé
    Car avais d'autres pensées)
    Aporritaire peut-être
    ...
    Pour fêter ça après
    Allant boire un verre
    Engloutit d'huîtres
    Entendons lointainement
    Sous les ponts de Paris
    Entendons lointainement
    Couler notre sancerre
    Misère ! le dernier ?

  • Interjection

    Dans l'intuition d'essayer un beau dessin on peut le mettre devant la glace. Ainsi je me rappelle avoir fait cela très jeune par pure invention et je mets de côté l'idée de passer n'importe quel sonnet à la poésie centrale (des symétries), contrition superbe ai-je cru l'autre jour. Ma professeur de français que nous appelions prosaïquement la grosse, faisait toujours diérèse sur poète, comme tout le monde d'ailleurs sinon je serais maintenant dans de beaux draps; oui elle la faisait aussi ostentatoirement sur mon patronyme.

  • Le feu (foyer et symétrie centrale)

    dans l'âtre moribond léché par tant d'haleines
    je tourne la bûche morne et mets la nouvelle
    guettant l'instant surprenant de l'embrasement
                                             follet
    mens ce bras lent de l'antre sur tant d'instants gais
    fais-nous l'amant-né, moche, bu las de tout jeu
    ((fais-nous la mais ne mords chenu l'âne tour-jeu))
    haine a tant, par chez les bons cris, mots creux d'adam
    ((haine à temps par chez les bons ris, montre la dent))

  • L'émule

    Lorsque je coupe mes ongles trop court
    je ne peux plus dénouer mes lacets
    sans y faire l'inextricable nœud qui force à m'asseoir
    à allumer la lumière dans l'impromptu équilibre
    à me concentrer à me fatiguer l'œil
    à tout interrompre et à me faire mal à l'extrémité des doigts
    car je passe le clair de mes pensées
    à ronger jusqu'aux sangs la peau entourant mes ongles
    j'en perds mon tambour
    tout cela n'arriverait pas si je n'avais pas à sortir.
    Vous voyez que ma constitution physique est bonne
    jusqu'à maintenant je n'avais pas besoin de m'asseoir
    pour faire mes lacets mais je dois aussi faire
    ceux de la petite qui a raison de moi qui m'assieds.
    Lundi, je demanderai à ce que quelqu'un de la crèche lui coupe les ongles.

  • Adroit de coude ? saint-brieuc 2008

    Dans cette ville ma fille est née un jour de la naissance de Guilloux, un siècle après la mort de Jarry. Mais c'était déjà l'année dernière. Une bouteille de bordeaux en "provenance" de l'association des maires de france a ouvert ma première digestion de l'année. Les vœux des candidats à la municipalité nous parviennent, avec eux d'étranges slogans comme celui-ci :

    à gauche de coeur

    J'intitule ainsi pour ne pas être plus vulgaire car il s'agit d'une candidate... Des idées pour nos candidats :

    1. Nommer le petit théatre : Alfred Jarry (et pas Patrick Dewaere).

    2. Acquérir au musée des beaux-arts de Quimper le tableau "Max Jacob faisant le portrait de Louis Guilloux [dans la maison de ce dernier]" 1939, par René-Théophile SALAUN, le remettre en sa maison et la mieux entretenir.

    3. Renommer la ville saint-brieuc sur mer ou saint-brieuc sur baie comme le souhaiterait la même candidate sera toujours moins bon que saint-brieuc des choux (Mercure de France - 1964).

    4. Construire un funiculaire pendulaire pour l'accès aux deux vallées parce que le vélo même électrique, c'est dur.

  • Mardis

    la route en auto jusqu'à la maison d'enfance c'est reconstitution et remembrance de paysages souvenirs et rassemblement des sentiments qui prennent leur place jusqu'au bouquet final ralentis
    ici
    l'entrée dans la chambre trépanée d'enfance

  • "Les femmes c'est du chinois"

    Les femmes c'est du chinois
    Le comprenez-vous ? Moi pas.

    Celle-ci est une gamine
    Qui tient tellement à sa peau
    Qu'elle baisse ses yeux encre de Chine
    Mais jamais son kimono

    Celle-là est une acrobate
    Qui la nuit fait du jiu-jitsu
    Il faut vous accrocher à ses nattes
    Sinon c'est elle qui prend le dessus

    Celle-ci est une fillette
    Qu'on ne mange pas avec les doigts
    Il faut la prendre avec des baguettes
    Sinon elle ne veut pas

    Telle autre quand elle se couche
    Est avide de sensations
    Vous riez jaune, la fine mouche
    Compte les autres au plafond

    Celle-là quand elle perd la bataille
    Pour ne pas se donner à l'ennemi
    De votre sabre de samouraï
    Elle se fait hara-kiri

    À genoux vous demandez grâce
    Mais celle-ci rien ne l'attendrit
    Il vous faut mourir par contumace
    Au treizième coup de minuit

    Les femmes c'est du chinois
    Le comprenez-vous ? Moi pas.

    " Serge Gainsbourg   1961  "L'étonnant Serge Gainsbourg" Editions Warner Chappell

  • Mon plus gros cauchemar c'est vous

    Il y a quelques années j'ai souvent fait un cauchemar récurrent (chatte ou chat à tâches rousses) et je me suis aperçu avant-hier que j'en étais guéri. Pourtant lorsque ségolène royal apparaît à la télévision j'éprouve l'impression désagréable d'après le cauchemar dont JE NE VEUX PLUS ENTENDRE PARLER ! RETRO ! OUBLIETTES ! CABINET !

  • Mégalomanie

    Le lecteur aura sans doute remarqué que je n'ai jamais parlé d'un livre dans ces lignes, à part un ouvrage de musique de G. Paczsinky. Ce qui est - vu le rang que j'occupe dans les "blogs de littérature" - remarquable ça je me l'accorde. Pour vous donner un ordre de grandeur lorsque je suis entré en septembre dernier dans le top 50 de wikio, un blog très très connu est entré dans le top 10. Hélas j'en suis sorti aussi sec et aujourd'hui je me trouve 90ème. Tout cela est décevant direz-vous mais je préfère me taire que de parler des livres que je lis, chacun sa pudeur. Enfin je me demande un peu comment je peux être aussi haut dans ce classement alors que je n'ai que deux lecteurs à l'heure; pas même uniques. Je remarque aussi que les blogs que je lie n'y sont pas. Si ça continue, tenez-vous bien ! je vais me mettre en grève.

  • la tome de haute-savoie

    Le margoulin sonne, voilà mon voisin qui vient faire l'autruche à la porte. On a mis dans la nuit de la crotte sur la poignée de mon portillon (côté rue). Ce matin je me suis aperçu que seule ma main gauche empruntait cette poignée pour sortir, heureusement. Mais je ne me permettrais pas d'accuser quiconque je voulais juste prévenir madame qu'un plaisantin applique de la crotte de chien sur les poignées de portes, et le voilà le voisin, dame sûr à l'hameçon. Il ne veut plus entendre parler de son chien je peux toujours aller porter plainte à la gendarmerie car il a des problèmes ainsi que sa femme, ils sont bouleversés que je leur demande de prendre leurs responsabilités, je suis l'emmerdeur et eux des victimes. Couplet. Ils sont jeunes et ils ont une vie difficile, deux enfants un chat et tout dernièrement un chien. Ils ont été aux urgences dans une nuit, le chien n'a pas pu suivre, comprenez bien. Ils ont des rendez-vous tout le jour durant et m'écrivent qu'ils n'ont pas le choix avant de partir. Ils sont vivants eux, j'en déduis que ma famille qui aime tant le silence percé parcimonieusement de chant lyrique, est morte. Ils n'ont pas le choix et moi je devrais faire des efforts et être tolérant. Je me demande un peu pourquoi j'inspire si peu le respect. Ca ne m'a pas empêché de me sustenter ce soir d'une tomme de haute-savoie avec une délicieuse crème de myrtilles au serpolet et un verre de soda, je pense à mes vacances d'enfance lorsque ma mère raffolait justement des tartes aux myrtilles et de ces tommes... A des mille lieues de là ma femme m'en fit l'exclusif repas, n'est-ce pas incroyable ?

  • Expurgation, collage

    "
    En soupant lentement sous une treille brune
    Dont les beaux muscats blancs luisaient au clair de lune,
    Tandis que pour moi seul, dans la nuit, un oiseau
    Chantait vers le tilleul, je pensais à Rousseau...
    "
    Léo Larguier (Rêverie, extrait)

    "
    Je voyais palpiter sa jeune gorge blanche
    Une cerise fraîche entre ses seins glissa
    Quels cris ! Elle la prit, elle me la lança
    Et dans le noir feuillage à l'ombre bleu et verte
    Radieux, je mangeai cette cerise offerte
    Dure, glissante, et lisse ainsi qu'un beau rubis
    Ah ! cerise de juin, doux petit fruits exquis !
    Du bouton carminé, tiède, odorant encore
    Des tiédeurs, des parfums de sa gorge
    "
    Léo Larguier (d'après "l'idylle des Cerises" dans les Confessions)

    "
    Léo Larguier soldat mystique ô brancardier
    Les vers du caporal plaisent au brigadier
    Ce secteur 114 est-ce Arras ou peut-être
    La ferme Choléra sinon le bois Le Prêtre
    Ici la fraise est rouge et les lilas sont morts
    La couleuvre se love en la paille où je dors
    Quand s'éveille la nuit la Champagne tonnante
    La nuit quand les convois traînent leur rumeur lente
    À travers la Champagne où tonnent nos canons
    Et les flacons ambrés
    Et si nous revenons
    Dieu Que de souvenirs
    Je suis gai pas malade
    Et comme fut Ronsard le chef d'une brigade
    Agent de liaison je suis bien aguerri
    J'ai l'air mâle et fier j'ai même un peu maigri
    Des braves fantassins je connais les tranchées
    Où les Gloires de pourpre aux créneaux attachées
    Attendent que nos bleus les violent enfin
    Au nez de Rosalie épouse du biffin

    Êtes-vous en Argonne ou dans le Labyrinthe
    Moi je ne suis pas loin de Reims la ville sainte
    Je vis dans un marais au fond d'un bois touffu
    Ma hutte est en roseaux et ma table est un fût
    Que j'ai trouvé naguère au bord du Bras de Vesle
    Le rossignol garrule et l'Amour renouvelle
    Cependant que l'obus rapace en miaulant
    Abat le sapin noir ou le bouleau si blanc
    Mais quand reverrons-nous une femme une chambre
    Quand nous reverrons-nous Mais sera-ce en septembre
    Adieu Léo Larguier ça barde en ce moment
    105 et 305 le beau bombardement
    Je songe au mois de mars à vous à la tour Magne
    Où est mon chocolat Les rats ont tout croqué
    Et j'ajoute mon cher style communiqué
    Duel d'artillerie à minuit en Champagne
    "
    Guillaume Apollinaire
    (lettre d'Apollinaire à Larguier, soldats sur le front)