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  • Five little known things about Miles.

    J'ai fait de la boxe tout comme Red Garland.

    J'ai fait des courses de bagnoles avec Philly Joe Jones sur la 52ème.

    J'ai calqué mon style sur le débit de Frank Sinatra, cet espèce de retard là, vous voyez.

    J'ai vexé Art Taylor en plein set en lui disant de ne pas chercher à faire comme Philly, il s'est tiré en plein morceau.

    Enfin, je vous rappelle que Bill Evans n'a jamais été foutu de swinguer aussi vite que Red.

  • Postmoderne

    J'ai découvert au sous-sol dans un cageau cageot un dossier spécial que je qualifierais d'incunable vu sa datation et sa portée. C'est un numéro que j'ai acheté en 1991 à 30 francs pièce, j'avais alors 18 ans. Il s'agissait des "40ans de 45 tours de France (1951-91)" avec un classement du premier au centième disque, et les impressions de vingt-quatre personnalités de l'époque sur cette chanson française. Parmi eux tout de même quatre personnages politiques dont Bernard Kouchner et Ségolène Royal. Mais je vous laisse le meilleur :

    Patrick Baudry (Spationaute) : "Les copains d'abord de Brassens, ça exprime bien ma jeunesse, cette époque de la vie où l'on se retrouve entre amis. Il y a une autre chanson que j'ai toujours présente à l'esprit : Ne m'appelez plus jamais France de Sardou. Ce qui est exprimé dans cette chanson, c'est significatif d'un véritable mal français : le France, c'était un très beau bateau, une grande réussite de prestige. Certains ont dit <<ça coûte cher>>. On l'a abandonné pour le vendre à n'importe qui. Quelques années après, on a regretté en disant <<ils>> ont eu tort. Alors, quand je travaille sur Hermès, le projet d'avion spatial européen, j'entends parfois - avec quelque inquiétude - la chanson de Sardou."
    "le projet Hermès fut abandonné en 1992 lors du sommet ministériel de l'ESA de Grenade pour des raisons principalement techniques, économiques et financières." Wikipédia.

    Bernard Kouchner (à l'époque Secrétaire d'Etat à l'Action hummanitaire) : "Trop de chansons m'ont marqué pour que je puisse en dresser une liste exhaustive. Je vous en donnerai trois ou quatre, injustement choisies : Les feuilles mortes, Comme un p'tit coquelicot, A Saint-Germain des Prés, L'étrangère... Ces chansons me rappellent un voyage en voiture dans la Pologne en état de guerre..."

    Ségolène Royal (Député des Deux-Sèvres) :  "Ma grand-mère chantonnant Le temps des cerises, c'est un souvenir encore vivace. Une impression de bonheur, de plénitude... Et petite fille, en pension, nous chantions souvent Les roses blanches. Nous pleurions comme des madeleines à chaque fois."

    C'est aujourd'hui dimanche ...

  • Le garçon de café au temps des trente-cinq heures

    Dans une brasserie de Cesson-Sévigné, comme dans bien des cafés aujourd'hui il y a des chances pour qu'à la fin du repas un garçon de café s'enquiert de votre persistante présence en vous demandant si vous désirez autre chose, auquel cas vous saisirez l'occasion de demander l'addition. Il se peut même que ce soit le commis de cuisine appelé à la rescousse, charlotte sur la tête qui s'en inquiète. Il ne joue plus maintenant le garçon et c'est au client de se lever pour aller payer.

    Dans les boulangeries, c'est pire encore les prix flambent sous des prétextes fallacieux de coût de matière première, la vitrine n'est plus tenue, les employés brimés ne sont plus aimables et les tenanciers partent en vacances deux fois l'an, ils ne s'accordent même plus entre boulangers de quartier pour rester ouvert...

  • Voyage automobile

    comme en courbe j'ai viré à pleine vitesse
    près d'éoliennes d'une voie express
    la route nationale 12 en direction de Paris
    fait un travelling permanent à sa sortie
    éolienne, Dinan-Saint-Malo, nouveau monde et vague
    au retour je suis au pas et bien tard

    de la chaussée vers le trottoir
    des fesses passantes roulaient
    montées sur le monde.

  • 127.0.0.1

    coeur tendre
    comme noix
    de saint-jacques
    orange et blanche
    coeur dur
    noix
    de coco
    noire et laiteuse

  • les monologues d'Uranus

    Episode 

    U - J'adore courrir jusqu'à la mer. Elle est très fraîche ici et la baie est un vrai champ de course. Je dors chez Paul en ce moment, pour la foire. Remonter du bain est une drôle de paire de manche mais je le fais toujours en courant, je me sens alors si forte, les enfants ne me jettent plus de cailloux. Cela me fait tant plaisir. Nous nous sommes avancés dangereusement dans la baie sur les conseils de Paul qui dit connaître tous les méandres mouvants, les courants ou les vases mais lorsque la mer remonte à la vitesse d'un pêcheur à pied je vois bien qu'il hésite et compte sur moi. il me monte. Vous verriez un peu l'étendue des platitudes. De là-haut il prétexte pouvoir nous guider, par ici et par là et plus vite et encore... Parfois je préfère de loin aller seule, être seule à marée basse au pied de l'eau est sans comparaison avec toute la vastité de tous les champs de la terre. Je dois bien dire que je m'y sens belle et jeune à nouveau, je galope ou trotte le long de la ligne d'eau, du Roselier à Jospinet. Et je rentre trempée au crépuscule, Paul dit adorer les marques de sel sur ma croupe. Il ne demande pas ce que j'ai fait dans la journée, non, il me prépare des "merlans d'automne" avec des champignons et du citron. Il dit qu'il a loué cette maison parce que le vestibule est grand et que j'y passerai certainement. J'y passe. Sa femme est gentille mais je sens bien qu'elle est un peu jalouse, les femmes n'ont pas leur pareil pour déceler les passions d'une chevale. Je dors en bas, à côté des bicyclettes et des tambours cela ne me plaît guère mais il dort avec moi, dans la paille qu'il fait venir tous les jours tandis que je cours, et nous buvons son armagnac de temps à autre - pour savourer les odeurs m'a-t-il dit. Cette fichue liqueur me procure des rêves hilarants à en hennir. Ainsi je me réveille pliée de rire. Je ne comprends pas, Paul me délaisse largement pourtant. C'est sans doute l'air marin et son iode que je prends à trop forte dose, en tous cas ça me donne la forme. L'autre matin en me promenant par un détour près du cimetière j'ai aperçu un cheval rustique sur la verte colline, plutôt moche mais très matraqué. Et comme je riais encore d'avoir rit et que j'allais lentement je lui ai fait beaucoup d'effet. Oui je fais comme les lycèennes d'ici qui marchent lestement en écoutant leur mp3, je ne me soucie pas. Je dirai d'ailleurs à Paul de m'acheter un de ses petits lecteurs de musique pour voir, moi qui suis si peu mélomane depuis les musiques militaires. Lorsque je descends à la mer je passe sur le pont par-dessus le double-pont de la nationale qui passe déjà à soixante-dix mètres de hauteur dessus les vallées... Et me voilà sur ce petit pont surréaliste de la rue de Rohannec'h, moi la chevale qui attire l'attention de tous les automobilistes, il y a bien longtemps que je n'attire plus les chevaux, à part ce rustique à la manque dans son enclos. Je sais je me déprécie. Je ne vous parle même pas de la tête du boucher quand il me voit avec Paul... Oh et puis après tout, je crois qu'un de ces matins j'irai me frotter la croupe à la clôture.

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    - Mais qu'est-ce que vous fichez Uranus ?
    U - Hein ? quoi ! ai-je parlé maintenant ?
    - Oui, des mots.
    U - Comment ça ? dites ce que vous avez entendu.
    - Vous parlez de boucher et de clôture mais c'est très confus.
    U - Bah.
    - N'êtes-vous pas déprimée en ce moment Uranus ?
    U - Laissez-moi dormir. Je rêvais bien.
    - Demain je vous emmènerai visiter le cimetière, le théatre à l'italienne et la maison de Louis Guilloux.
    U - Vous ne regarderez pas la télévision ce soir ? il y a un téléfilm sur Max.

  • Eugénisme

    Samedi 8 septembre 2007 fin d'après-midi, à saint-brieuc.

    Sur la place du théatre entre la colonne morris et une cabine téléphonique, une bossue sans âge fait les poubelles. Vient alors un homme âgé à l'allure moderne et qui descend du trottoir, s'écarte largement de la bossue pour signifier aux gens comme moi qui assisteraient à la scène son évitement, puis remonte et reprend son chemin. La colonne morris est un cadeau récent à la ville d'un marché d'équipement - celle-là fait chic dans mon texte - la cabine téléphonique est utilisée par une jeune fille et la bossue n'en est pas moins engoncée dans son pull misérable.

  • Graves orthofautes

    Le nouvel observateur propose dans le numéro de cette semaine deux orthographes :

     le très badin
       pipolisation

     ou l'acrobatique
       peoplisation

    Je me mets alors en quête du mot popularisation et tombe par hasard dans les racines indoeuropéennes d'un mot surprenant qui a produit :

     scrofule
     vulve
     cochonne
     souillure
     hyène
     écrou
     écrouelle 
     porcelaine


    Saint-Louis guérissait des écrouelles ! s'écrie souvent mon médecin. Depuis le temps que je souhaitais me pencher sur l'origine de ce mot voilà son compte régler, non sans surprise... à égalité d'ailleurs avec celle que procure le mot porcelaine. Oui, tout est dans l'huître.