J'ai découvert au sous-sol dans un cageau cageot un dossier spécial que je qualifierais d'incunable vu sa datation et sa portée. C'est un numéro que j'ai acheté en 1991 à 30 francs pièce, j'avais alors 18 ans. Il s'agissait des "40ans de 45 tours de France (1951-91)" avec un classement du premier au centième disque, et les impressions de vingt-quatre personnalités de l'époque sur cette chanson française. Parmi eux tout de même quatre personnages politiques dont Bernard Kouchner et Ségolène Royal. Mais je vous laisse le meilleur :
Patrick Baudry (Spationaute) : "Les copains d'abord de Brassens, ça exprime bien ma jeunesse, cette époque de la vie où l'on se retrouve entre amis. Il y a une autre chanson que j'ai toujours présente à l'esprit : Ne m'appelez plus jamais France de Sardou. Ce qui est exprimé dans cette chanson, c'est significatif d'un véritable mal français : le France, c'était un très beau bateau, une grande réussite de prestige. Certains ont dit <<ça coûte cher>>. On l'a abandonné pour le vendre à n'importe qui. Quelques années après, on a regretté en disant <<ils>> ont eu tort. Alors, quand je travaille sur Hermès, le projet d'avion spatial européen, j'entends parfois - avec quelque inquiétude - la chanson de Sardou."
"le projet Hermès fut abandonné en 1992 lors du sommet ministériel de l'ESA de Grenade pour des raisons principalement techniques, économiques et financières." Wikipédia.
Bernard Kouchner (à l'époque Secrétaire d'Etat à l'Action hummanitaire) : "Trop de chansons m'ont marqué pour que je puisse en dresser une liste exhaustive. Je vous en donnerai trois ou quatre, injustement choisies : Les feuilles mortes, Comme un p'tit coquelicot, A Saint-Germain des Prés, L'étrangère... Ces chansons me rappellent un voyage en voiture dans la Pologne en état de guerre..."
Ségolène Royal (Député des Deux-Sèvres) : "Ma grand-mère chantonnant Le temps des cerises, c'est un souvenir encore vivace. Une impression de bonheur, de plénitude... Et petite fille, en pension, nous chantions souvent Les roses blanches. Nous pleurions comme des madeleines à chaque fois."
C'est aujourd'hui dimanche ...