Lorsque je coupe mes ongles trop court
je ne peux plus dénouer mes lacets
sans y faire l'inextricable nœud qui force à m'asseoir
à allumer la lumière dans l'impromptu équilibre
à me concentrer à me fatiguer l'œil
à tout interrompre et à me faire mal à l'extrémité des doigts
car je passe le clair de mes pensées
à ronger jusqu'aux sangs la peau entourant mes ongles
j'en perds mon tambour
tout cela n'arriverait pas si je n'avais pas à sortir.
Vous voyez que ma constitution physique est bonne
jusqu'à maintenant je n'avais pas besoin de m'asseoir
pour faire mes lacets mais je dois aussi faire
ceux de la petite qui a raison de moi qui m'assieds.
Lundi, je demanderai à ce que quelqu'un de la crèche lui coupe les ongles.
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Les transports
LE METRO
attention un arrière-train peut pas cacher un autre
autrement dit
un arrière-train peut pas cacher l'arrière d'un derrière d'un autre derrière
et ainsi de suiteLE BATEAU
roll-on roll-off
roulis de mes fessesL'AUTO
A 100m j'emprunte l'air intelligentL'AVIO
il ne manque pas d'ailes mais de kérosène -
La promenade
Saint-Quay Portrieux
île de la comtesse
surannée
plongeoir de mer
armor
le mouillard
un sémaphore
plage du châtelet
la plage du casino
clio parquéedes osselets
la vaguelette
la poussette
le bar du casino
blanche belge
vivons la
grande image
nez nez
dos dos
sus au soleil
plus divers blas -
Les fenêtres
la croix des fenêtres disparaît maintenant
par les polychlorures de vinyle et baillent
puis soupirent chacune au carreau noir écran
tant n'est plus résillé notre mignon vitrailquand à Quimper on a chaulé la cathédrale
je l'aurais aimée plus rose comme entre-cuisse
ou mieux telle Assise ses fuchsias jusqu'aux dalles...
un pilier n'est pas mol chaulé dans ces tons vifsaussi nous goûtons au croustillant meringué
entrelardé des progrès et de présentisme
nous téléphonons dans nos mains depuis les guéset nous rêvons d'espace immaculé dès avion
vierge est la cathédrale et foutues soient fenêtres
nous fumerions les lampions si nous en avions -
broussaï
L - j'en ai assez de phosphorer près de toi tu sais
- tu vas encore faire de l'esprit
L - je ne me trouve pas belle
- mais si
L - mais non
- derrière toi c'est brassaï
L - ah oui ces joints en blancs comme à pont croix... toi par contre...
- quoi ?
-
A.J.
"
PROLOGUE DE CONCLUSIONDu mur
Obscur exutoire
Des revenants des victoires
La mygale s'écrase aux faces soleils des tambours
Par la gloire et la mort de ses doigts noirs battoirs !Le quadruple coin de la cloche s'accroche aux lointains
Tintant le glas lourd, gourd et sourd des prières d'étain.L'enfant drapé de la pourpre et du sang du Christ mourant
Sur son front a les fleurs de la vierge couronne écran
Et la croix sur l'épaule en militaire dans le rang.Et Jean-Baptiste enfant va rose et nu sous le ciel bleu
Avec à ses pieds blancs des sandales couleur de feu;
La peau du mouton bêlant vêt le prophète de Dieu.On égorgea les fleurs sur la route des innocents.
Le barrissement des tambours fait envoler le sang
Que brouta la biche de Geneviève de Brabant.Marchez aux reposoirs vers le calvaire et l'abattoir !
L'hermine rouge a brodé la peau de la terre noire,
Les hoquets des tambours tremblent sur le sable mouvant;
Sous son armure de pavés, l'enfer guette rêvant.Les Suisses diables chamarrés fourchus sous leurs habits
Lèvent le couperet de leur grand chapeau de rubis.
Les vents de mort tirent aux dés tous les décès de l'an
Par les cloches tric-trac au son du batail roulant,
Et le portail bénit de ses doigts unis les allants.On a tendu toute la rue avec des linceuls blancs,
L'escarpolette des guirlandes haut s'en va volant.Paix ! le sonneur avec ses deux cloches sonne le glas
Egouttant les deux verres sur la terre à chaque pas,
Et sous son crâne rit l'heure qui a fui du cadran.
Il s'en va sonnant et tintant par le blanc de la place;
Dans les deux mortiers du vieux voleur les pilons se glacent.Malgré le nombril de midi où dort le coq sur le clocher
Sous le cristal de l'œil de l'oiseau couronné perché
Editant ses pas à rebours furtif il les efface.Du mur
Obscur exutoire
Du silence à rebours sort des revenants des victoires...
Par le tic-tac de gloire et de mort de ses doigts noirs battoirs
La mygale s'écrase aux faces des Tambours.
"
A.J.
in Les minutes de sable mémorial 1894 -
Adroit de coude ? saint-brieuc 2008
Dans cette ville ma fille est née un jour de la naissance de Guilloux, un siècle après la mort de Jarry. Mais c'était déjà l'année dernière. Une bouteille de bordeaux en "provenance" de l'association des maires de france a ouvert ma première digestion de l'année. Les vœux des candidats à la municipalité nous parviennent, avec eux d'étranges slogans comme celui-ci :
à gauche de coeur
J'intitule ainsi pour ne pas être plus vulgaire car il s'agit d'une candidate... Des idées pour nos candidats :
1. Nommer le petit théatre : Alfred Jarry (et pas Patrick Dewaere).
2. Acquérir au musée des beaux-arts de Quimper le tableau "Max Jacob faisant le portrait de Louis Guilloux [dans la maison de ce dernier]" 1939, par René-Théophile SALAUN, le remettre en sa maison et la mieux entretenir.
3. Renommer la ville saint-brieuc sur mer ou saint-brieuc sur baie comme le souhaiterait la même candidate sera toujours moins bon que saint-brieuc des choux (Mercure de France - 1964).
4. Construire un funiculaire pendulaire pour l'accès aux deux vallées parce que le vélo même électrique, c'est dur.