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111. Récursif gigogne factoriel matriochka

  • Portraituré

    1.

    La photographie est ancienne et très scolaire
    Je me baigne ici souvent - exclusivement 
    J'ai reconnu quelqu'un dessus voilà trente ans
    Un kilomètre au moins quand elle est d'huile et claire

    La brique à l'arrière et la pierre est familière
    Musculairement je puis me développer
    Elle est au premier plan dans un manteau d'hiver
    Mes poumons fractalement vont en réchapper

    Nom et prénom instantanément me reviennent
    Dont nous nous fichons bien aujourd'hui comme alors
    Mais c'est la coulure argent d'un piètre âge d'or

    Algue ou mouette vogue à la surface argentique
    Dans l'eau chaude avec moi de plomb fondu - je flotte
    Étiré comme une huile au pinceau je tremblotte

     

    2.

    considérant la mort subite du boulanger que je viens d'apprendre au goûter, considérant la vie dans son ensemble, considérant dans ce délai une poésie déjà écrite pour C. le boulanger et déjà partie non pas chez un grand éditeur mais en commentaire sur une page fb de musique brésilienne qui inspira elle aussi déjà comme aussi tôt dite cet autre "Pain à son âme", considérant vos vies de vitesse, considérant une possibilité d'aphorisme déjà prise, considérant le pain que je prends parfois trop cuit pour le goût de mon nom breton mais surtout pour la garde et pour que les enfants n'aillent pas trop vite dessus, considérant l'automne, j'en profite pour vous dire qu'à l'heure ultime vous ne penserez jamais à celle des autres, la vie est ainsi faite pour nous faire plaisir et parce que c'est notre mort à nous, considérant enfin que ce n'est toujours pas clair ; au moment de mourir on ne pensera pas à la mort des autres, ni à celle de quiconque mais qu'à la nôtre, comme notre moment

     

    3.

    T'es tombé dans un champ de colza
    Sans la fausseté ni vanités
    Toi le meilleur en bossa nova
    C'est ici bien là juste à côté
    Que t'as quitté d'un coup le samba
    Puisses-tu l'entendre et le chanter
    Toi que j'aimais avec Elisa
    Accompagner dans l'un des derniers
    Trios comme en toutes ces fois là
    Ton dernier avion à la télé
    Au premier tour à midi c'est toi
    Toi que j'aimais comme un frère ah oui
    Toi que j'aimais

     

    Je vais canoniser quelques textes au blog. On a longtemps cherché où ranger le coupe-ongle de secours (de sorte que vous ayez l'impression que tous nous en possédons un). On avait trouvé avant la naissance des enfants, mais ça nous avait pris quelques années de considération. Cela ne se passerait pas dans les quartiers ni les intimités encore moins les salles d'eau. C'était épuisant. Cela s'est passé à la cuisine ça s'est rangé sous la plaque de gaz avec les couverts et autres ustensiles, et très précisément dans le compartiment des épluche-légumes alias l'économe

  • Sanguine

    elle était sans descendance - in|finie - ses dernières pensées parachevaient sa tardive fascination pour ses flux inachevés et ceux de ses semblables dont l'achèvement avait eu sa raison qui alla rendre son être au grand fleuve saint laurent

  • Libertango

    "Toutes les femmes sont des roseaux
    Moi je suis tango, tango
    Que je plie dans un sanglot"
    Haïku caché dans une chanson de 1975 "Moi je suis tango", Guy Marchand.
    Piazzolla n'a pas fait la musique du "Dernier Tango" il a décliné l'offre de Bertolucci en 1972.
    "Libertango" A. P. 1974 Italie.

  • Roberts

    De l'école, M. est revenue un jour avec sur ses lèvres ce joli vers qu'elle chantait à peine modifié : " À Nevers sur mon cheval vert ". C'était les premiers mois de cet hiver, ses trois ans. Cela m'a beaucoup plu et j'avais bien remarqué sa vieillissante institutrice sous les fenêtres de la maison où l'auteur de ce vers avait séjourné pour visiter son ami. Le flux continue. Avec les enfants de maternelle elle a fait un récit qu'on découvre dans le cahier d'école ce vendredi, très pataphysique et amusant : " le lavabobineur ". En dedans il y a une petite prouesse cachée dûe au rapprochement du robinet et de la bobine : par Robin (extrémité du tuyau des fontaines ornée de tête de mouton, forme familière du prénom Robert, dans la littérature médiévale Robin était souvent employé par dénigrement pour un paysan sot et prétentieux, il donnera robinet) et Robert (anglo-saxon Bob, donnant bobine).

  • Bluette de grand-mère(écœurement(lazzi))

    Ce que dit laconiquement le tenancier tandis qu'elle nous sert de son vin d'étagère c'est qu'il faut la chanteuse bientôt remercier : contrôle sanitaire et dressement judiciaire, la crise financière a raison des desserts. Mais elle ne voit pas que d'elle on en sait long, sa venue au palais en femme du patron par cet incongru glaive emmanché sur grand-mère - contrebassiste et cadet de ses musiciens qui ramassera la clé sous la porte close. Sera-ce fini de concert et cette glose... Hélène voudrait faire l'école hôtelière cependant que l'on s'invite à Saint-Valentin, promis la der des der nous serons ses quinquins.

  • homme au logis (sans reproche)

    j'ai marre !
    à faire la poésie dis
    je dis que
    j'ai marre

    alors je fais le tambour
    pis quand j'ai assez balayé
    (mon tambour à pédale est rétro)
    je remets la poésie

    mais là ça vire au marre de marre

    et je regarde par la peinture
    lourdaud qui prends mon ballet

    j'ai paressé rien n'a avancé assez
    mon amour je rétropédale

    mes filles regardent la télévision
    j'ai pas dressé rien n'a assez avancé

    or dînatoire
    j'y fais du bidon et des répétitions
    dans les relations d'approbation
    mais c'est pas possible que je voudrais écrire un balai

    rêve oyons
    ou faire une pièce aux tambours tremblante
    dès qu'on y est la musique de la chambre
    voilà du poisson nature aux yeux gros qu'est

    mort

    qu'enfin je vais mitonner

  • Araignée Chardonnay

    Araignée Chardonnay
    pensait qu'il y avait des mets
    qui ne se mangeaient
    devant personne ;
    comme sexe faible
    - De gravité, lui fit observer son homme
    C'est l'âge où l'amour tombe comme une pomme.

  • Le feu (foyer et symétrie centrale)

    dans l'âtre moribond léché par tant d'haleines
    je tourne la bûche morne et mets la nouvelle
    guettant l'instant surprenant de l'embrasement
                                             follet
    mens ce bras lent de l'antre sur tant d'instants gais
    fais-nous l'amant-né, moche, bu las de tout jeu
    ((fais-nous la mais ne mords chenu l'âne tour-jeu))
    haine a tant, par chez les bons cris, mots creux d'adam
    ((haine à temps par chez les bons ris, montre la dent))

  • Mon soupirant d'hiver

    j'allais l'amour
    et croupissais ton croupir

    j'ai bien aimé mon jeune ami
    ses coups de couilles

    la volée de son bois

    le feu qu'il fit

     

  • Poème itératif (avec appel récursif)

    medium_gym_Small_.JPG 

    Gymnopédie
    J'aime mieux aujourd'hui
    Ce que j'étais avant
    Cependant que d'avant
    J'aurai mieux aimé ce
    Que je suis aujourd'hui
    Gélodacrye

     

     

     

     

     

     

     

    Musée des Thermes (couvent des Chartreux) sépulture

  • La lourde de l'enfer

    petits gonds de Cunégonde
    engoncés se dévergondent
    si jaloux que se défende
    petit con de la plus grande

    l'orageuse Eugénie branle

    mes infantes muses tendres
    qu'un tounin gronde j'abonde
    montée qu'est ma lourde aux blondes

  • Poésie paysanne

    Mes avant-bras de chaume
    Font mon coeur encor chaud
    De voir en creu ton dôme
    Basilique ma belle
    Ta caverne est cruelle
    Qui fait corps sous ma paume
    Monstresse du duomo
    Comme je bois ton baume !

    La contemplation

    Mon corps est encor chaud
    Des pâtisseries dômes
    Et la crème à duomo
    Rejaillit sur ma môme

  • Paternité, voie A

    "j'ai raté mon train" me dit-elle souvent
    au moment d'échouer à dormir

    mais elle déconne avec son train en forme de cycle

    je vénère le train comme sépulture de vivant

    "A" train monument moment papa maman

                       Vie d'envers
    voilà que nous te prêtons notre enveloppe
    voilà que tu entres traverser nos vies !

  • La fontaine et sa passante

    Tout à l'endroit ailé de son décolleté
    Je vois qu'elle s'offre aux regards comme à la pluie

    L'homme et son faune

    La nature qui l'avait plusieurs fois vidé
    D'Anvers ou de Neptune fit fontaine en lui

  • éclipse

    jamais le soleil n'a léché la lune
    car c'est un ancien et elle est moderne
    non de pécheresse je ne vois qu'une
    pendant le midi sur la méridienne

    ...
    voilà que le vent se met à souffler
    ...

    comme une haleine et les horizons flambent
    doux comme les soirs d'été en septembre
    le silence à nos langues s'est noué