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  • Les cinq sonnets

    Mille

     Ah ! la voici qui jardine à main nue sa terre,
     La voilà parfois en peignoir à son orage,
     C'est Marie-Line encore ici, dans un barrage
     Aux poules près du potager, à faire éclairs,

     Ca file droit, ça la ferme ! on fait des croissants
     Aux petits, et de la poésie ennivrante
     Où l'on s'y étend et l'on s'y endort pour trente
     Années, on redevient l'enfant qui si bien sent.

     Comme elle habite un pays extraordinaire,
     Le soir venu elle est prompte à la catharsis
     Que sert la tisane au serpolet, bonne aux nerfs

     Tue à l'écran d'un Apple où règne un oignon
     Posé là, elle endort ses bêtes, pianotante
     "- Demain je ferai la vaisselle mes mignons".

     

     

    L'attentat

     Quand frappa la voisine (après mon gros ménage)
     A la porte, elle souhaita s'expliquer sur le seuil
     J'étais avachi tendrement dans un fauteuil
     Je la fis entrer, comprenez bien mon bel âge

     J'avais l'immédiate impression que nous allions
     Prendre une de ces explications malfaisantes
     Sans connaître j'avais la défaite plaisante
     Avions-nous trop bu ? ou soit, nous nous étalions

     Je ne sais pas, il ne s'agissait pas de ça
     Il était question de Morphée, comment ? encore !
     La chienne aurait mordu son enfant rien que ça

     (C'est une chienne) Ici descendit Marie-Line
     Comme la pluie, mais dehors il y avait mon eau
     Dans un seau qu'elle lui mit, plein sur la bobine

     

     

    Paradiddles Agly

     Nous descendons au potager-source avec elles,
     Mais sans notre hôtesse, on voudrait voir du vestige
     De vivant de la profusion de cri, que dis-je !
     Au transept des feuillus, concepts à la poubelle

     Tombent, il y a des débris de conversation
     Qui attendent qu'elle reprenne, et du bâton
     Rompu nous nous trempons au ruisseau puis partons,
     Que fait-elle ? - Ne nous parlons pas de passions.

     J'observe un champignon qui ne rime dans l'herbe,
     Que nous passerons à la casserole au soir,
     Puis d'autres encore à l'allure si bizarre.

     De la souffrance aussi elle a voulu parler,
     Elle a trois potagers que sont le purgatoire,
     Ces enfers humides et là haut, quelle histoire

     

     

    La piscine

     Ô Marie-Line est-ce le matin ou la nuit
     Habit de soir les jours croissant dans la soirée
     Si tu dors j'amende un sol et je vais dorer
     Près de la piscine en plastique où je m'ennuie

     Nous n'avons pas composé à quoi bon ma mie
     Là vient la vacance au poète et son heur fertile
     Que s'échappe du poulailler un volatile
     Chassons la poule en pensées de taxinomie

     - Prends ce pantalon il ira bien sur ta fille
     - N'aurais-tu pas non plus un ou deux pantacourts
     Je ne sais plus vraiment si je te fais la cour

     Ô Marie-Line est-ce un matin ou bien la nuit
     Est-ce un commencement ou la terminaison
     que fais-tu maintenant es-tu à la maison

     

    Par Saint-Georges !

     Combien n'ai-je été heureux de rentrer chez elle,
     De la retrouver en soirée à mon recueil,
     Aussi prêt de m'aimer, mais sur moi n'eut-elle qu'œil
     Comme un premier regard planté au carrousel

     De nos jours. Ses mains sont des gants pour les formules
     Oubliées dans les gorges ou taillées sous les thermes
     Et si longues aux crépuscules pour qu'elles ne se ferment
     Sans bruit dans l'orage où devenir son émule

     Nous avons su nous manquer comme autant de spectres
     L'imprimante à jet d'encre avait séché, l'été
     Nous ne connections pas et étions embêtés

     Si peu - mais comment rendre une si belle offrande
     Par les gorges de Saint-Georges aurions-nous passé
     Ne fallait-il pas simplement nous illustrer