TRAVAUX
COMPAGNON-
NIQUES
Paul Loca
Préface de Jean Gorzar
Prologue de l'auteur
PréfacedeJeanGorzar
le magnifique moment où les rêves de la nuit surnagent encore à la conscience qu'un café trop amer viendra troubler comme un vilain enfant
Prologuedel'auteur
Plus jeune j'ai toujours su que le souper se prenait le soir et le dîner à midi, sont venues ensuite les premières manières. Alors un peu à la façon de celui qui cherche le deuxième au premier étage, je parlerai ici du temps passé sur mon ouvrage, à l'heure des repas et des idées qui viennent en mangeant, à l'heur de mes squelettes extérieurs. Où il sera question de musique et de rêves, de l'Espagne et de l'enfance, de cinéma et des actualités, toutes choses relatées pendant cette période à cheval sur le changement d'année en 2013.
Premierjour
roubignole
pis de gnôle.
Deuxièmejour
Ce que le mur fut à la poésie
Le maçon l'eût à la faune, au logis
Troisièmejour
portos tard
Elle m'avait eu dans "sur les seins"
Elle avait du sang sur les mains
Quatrièmejour
Lundi24décembre2012
-La farce est l'origine du monde !
-Comment
con
vit
?
Cinquièmejour
etpis...t.à.f.
il avait obtenu
un petit rôle funeste
dans le cimetière de l'ouest
Sixièmejour
Espadachín
Dans le coffre de son automobile
Y a souvent une bombe et un tambour
Septièmejour
Au casino
Il faisait avec les mots qui restaient (ceux-là
Qui ne se connaissaient pas) des laissez-trépas-
Ser aux laissés pour mots dans des grands cruciverbes
Huitièmejour
La relance
Avec le mariage de même sexe il
A su développer avant le toutim
La vente de pissotières aux parti-
Culiers relançant l'affaire de famille
Neuvièmejour
Il était triste en tout
Mais surtout triste en moi
Disait trister un peu
Dixièmejour
"On" ne comprenait pas
Cons qu'on prenait..
Conne était con
alors
Onzième jour
Toi, tous les mots tombés à ton cou
sont les petites perles serties d'un sautoir
à moi ils sont jaunis dès l'aloi
crachés au bavoir je suis voyou
je veux mots gros comme le soleil
brillants
/nine o'clock a.m. at the traffic light
mes gros seins ballottent
et se pelotent fesses
car la rue je traverse
matin, main sur le cul/
tu peux traverser
le passage clouté
à neuf heures
le maint matin
en gros seins
avec des fesses
qui roulent
hydrauliquement dessus
l'asphalté_éther
(à Caillette)
Douzièmejour
FESSE HUE
FESSE TIF
FESSE HE
FAISSE HELE
FAIS CE HO
NE FAIS CE HI
FESSE HAN
NE FAIS CE HA
FESSE HON
FESSE HEUR
FESSE TOI MENS
FESSE-MATHIEU
FESSE YEAH
Treizièmejour
hier soir la plage avait des allures de Plaza Mayor
(il y a vingt-cinq ans en classe
anti-martiale qui ne glace au mars)
à jamais son odeur iodée aux cheveux de mes filles
Quatorzièmejour
la nuit passée j'ai traversé une forêt en automobile. il faisait jour. du chemin forestier taillé droit j'ai observé au ralenti d'une côte, des tubes métalliques régulièrement percés, d'environ quatre mètres de long, dans un sous-bois de conifère. par groupe de quatre, et jamais enchevêtrés, ils étaient disposés en toutes directions. au sommet de la colline je me suis arrêté à un carrefour afin d'embarquer l'un d'entre eux(*)(**)quand le bruit d 'un moteur a modifié mon entreprise. un véhicule s'est approché, les bras m'en sont tombés ainsi que le tube dans un bruit modulé de sifflet, la femme qui conduisait m'a fait un signe et a ralenti, immédiatement et d'une façon totalement incontrôlée je lui ai répondu par un geste des plus vulgaires. sans doute me savais-je l'intuition du rêve et le pouvoir de le parachever. elle s'est arrêtée elle était jeune jolie avec des gros seins et une parfaite oralité. il y avait dans ce rêve un flash-back(*) et une anticipation(**) mais je ne rêvais pas que je rêvais
Quinzièmejour
un taille-brique !
s'est dit Sisyphe
tout contre la vérité,
– ce rocher jaune et immense dont le zigzaguant liséré blanc accroissait la perspective et qui menaçait de l'écraser – dépité, il contemplait dans sa main l'homothétique allégorie de la balle de tennis. il détestait la vérité il voulait de la musique et ce n'était pas une pipe.
Seizièmejour
journéeétape
Dixseptièmejour
la révélation sur l'école espagnole
sa spoliation par le maréchal Soult
tout sur le ténébrisme
le mysticisme
la mélancolie le réalisme
les phénomènes de foire
le nanisme l'alcoolisme
l'accouchement à la peinture moderne
"bande de tarés" les musclés dorothée la télé
Dixhuitièmejour
amis voyez refait le printemps mes grands dupes
où parfaire enfin le savoir aux mini-jupes
car il n'est pas sur terre plus grande invention
de Dieu à part peut-être les boutons-pressions
Avant-dernierjour
Sous une coiffe et les paupières pesantes
Son visage sous le cadre s'est dévoyé
Quand assise son corps et son buste ont ployé
Ses mains encadrent le sein droit (comme occurentes)
Elle soigne ainsi Saint-Sébastien à ses pieds
Dans ce fond noir il exprime force et plaisir
Sa main bleuie élève le regard martyr
Il est à terre le crucifié estropié
Lorsqu'une autre Sainte ôte à sa cuisse une flèche
Au-dessus deux anges veillent sur cette brèche
Elle est agenouillée à droite de la belle
Alanguie toute vêtue d'ocre, qui m'observe
Sur son avant-bras est une loque où conserve
En ses mains le remède pourqu'il se rebelle
D'après Théophile Gautier, "Ribeira" 1890,
d'après la collection privée des tableaux espagnols détenue par le maréchal Soult à son hôtel particulier, rue de l'Université (circa 1830),
d'après "Saint-Sébastien soigné par les Saintes Femmes", Jusepe de Ribera, 1621.
Dernier jour
Vin
Fin
Ain
Gin
-Ein!
-Hin?
Pin
Lin
Sin
Win