J'ai passé mon heure au cabinet à lire Mellin de Saint-Gelais et Eustorg de Beaulieu quand m'amie m'en sortit, elle pestait après mon incroyable durée mais louait la lunette chaude.
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Une folie
Dans l'après-midi du dernier mardi je suis sorti promener un peu M. hors de la maison où j'ai passé mon enfance, pour voir les chevaux. Très vite nous avons distingué un homme qui se dirigeait vers le carrefour où nous nous rendions, à même distance et même pas : le raseur du hameau. Impossible de faire demi-tour ainsi à découvert, résignés nous descendons vers lui qui pousse une brouette; il est en bleu de travail. C'est un ancien cadre dirigeant des pinceaux Raphaël, viré par le fils de son patron à la fin des années 80. Il est très satisfait de me saluer pour me dire aussi que mon père lui semble fuyant depuis quelques mois, abasourdi par cette verve, je regarde d'un air interrogateur le contenu de sa brouette souillée de boue noire. Il nous enseigne alors qu'il récupère fièrement le limon de l'ancien lavoir dudit carrefour pour en faire un fertilisant, contestant au passage mon terme choisi d'engrais. Ma fille le boude sans mal, il me dit qu'en général les enfants le fête toujours. Raseur vous dis-je, il nous conduit au bord de la fontaine et commence sa manoeuvre, en le voyant faire, je pense aux deux incendies survenus à une dizaine d'années d'intervalle dans les hangars de stockage Raphaël, depuis 1997, et me demande s'il a jamais été inquiété, je souris intérieurement de ma méchanceté vengeresse. M. fait de grands yeux. Puis nous le laissons là, à sa boue. M. maintient ce que son grand-père lui a dit, les chevaux ne sont pas là. Je lui dis que parfois ils sont tout au bout du chemin et qu'il faut y aller. Mais de ma hauteur je les vois déjà sans les lui signaler. Ils sont deux, très moches et l'un d'entre eux porte une couverture ce qui ne laisse pas de faire causer M. Il la porte pour dormir, car les chevaux dorment debout grâce à un système savant de loquet dans les os de genoux, dis-je. Nous nous en retournons à regrets pour ce qui concerne ma petite aux grands aux-revoirs cynégétiques. Elle réclame alors que je la porte, elle a trois ans et la porter jusqu'au retour me semble difficile. De passsage à la fontaine nous ne verrons plus le vidangeur bien heureusement, et sur la route M. acceptera de marcher. En remontant nous apercevons un autre voisin à la porte de son garage qui tutoie son zimmer, c'est le père de celle qui était alcoolique et dont le mari a fait fortune dans les masques (HunNun), à qui il avait donné le terrain jouxtant le sien il y a bien longtemps. Ma mère s'en veut encore de ne pas avoir deviné cet alcoolisme "de luxe", elle qui est si sagace a mener l'enquête parfois. Nous rentrons à la maison et je jette un dernier regard dans la côte où j'avais vu enfant, le clochard qui habitait la petite maison sise auprès de celle de mes parents, partir au bourg revêtu d'une robe appartenant à maman, après avoir fait nos poubelles. Il est mort lamentablement saoûl au bord d'une route, celui qui avait trouvé son frère pendu dans le grenier.
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Remembrance (et fin du facebook)
Dans le petit port de Cassis très visité l'été, il y a un homme qui se promène toujours de blanc vêtu (ils ne sont pas rares) celui-là est poète. En plein centre et lorsque vous remontez de l'unique plage se trouve son échoppe d'angle consacrée entièrement à sa poésie sienne, par les vieux quartiers on trouve même un magasin qui renvoie à cette nouvelle adresse, du moins l'ai-je constaté en ce pénultième été. Cela était absolument impayable. 600 poèmes au choix. Sans nul doute un roi pour les cocus.