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analyse

A quatre ans j'ai traversé la trajectoire d'un palet breton qui fit mouche en ma tête, il fut projeté par mon grand-père maternel.

A six ans je me suis retourné dans un tonneau de chantier près de ma maison en construction, il était rempli d'eau de pluie et plus grand que moi, comme on s'est inquiété de moi un peu tard j'aurais pu me noyer mais, rigolard je me suis retourné.

A sept ans je suis doué d'une sociabilité remarquable, je refuse de déjeuner chez des inconnus si on ne m'isole pas dans une pièce.

A huit ans l'idée de la mort m'est rassurante. Je me rappelle avoir eu la sensation fugace et délicieuse de ne pas être moi, cela se reproduira par la suite mais de moins en moins.

A neuf ans j'ouvre ma collection de têtes de mouche. J'apprends les rudiments de tambour mais ne sait pas où arrêter les doubles croches.

A douze ans je tiens une classification synthètique (par formes) des visages féminins, abandonnée depuis. Ma gravité effraie les femmes.

A treize ans je me fêle la clavicule dans mon lit.

A quatorze ans j'ai de gros problèmes en classe de latin où je suis mis à l'isolement perpétuel au fond de la classe. Je recherche dans mon glossaire de latin tous les mots à caractère sexuel et je crois alors que tout le monde possède ce même goût, enfin j'ajoute que j'étais nul mais fasciné et chose curieuse, ma professeur de latin était aussi celle de français qui me choyait.

A quinze ans je m'ennuie à mourir. Je quitte bientôt ma professeur d'anglais qui m'aura tanné quatre années durant, par choix précoce (son choix). Je la quitte totalement nul, tricheur à son grand dam.

A dix sept ans je n'entreprends aucune études de lettres qui m'auraient passionnées au prétexte que toutes les langues m'emmerdaient sauf le français. J'ouvre une correspondance manuscrite et intense avec ma première dulcinée. Elle en deviendra professeur de français dans son pays. J'achète mes premiers disques de jazz.

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