dans ton épaisse écorce et noueuse
j'ai déchiré les croûtes scoriacées
pour humer tes bois lisses et humides
car tu es mon chêne et nous nous buvons
il y a là un puit de sourcier
une rosée même à l'été
un ru fangeux
petit j'y ai grimpé
et planté de gros clous
en me faisant plus mal que toi
tu es boursoufflé par les élagages ratés
avant que mon père dans ce champ y mette sa maison
des paysans t'avaient choisi martyr
maintenant sont à ton pied
les déchets organiques
de ce qu'il reste
d'une famille